Princesse Puncheuse-Vol.1-2

Princesse Puncheuse T1 : des poings qui démangent

Il n’est pas rare en ce moment d’avoir des titres qui prennent place dans l’aristocratie ou la noblesse. Des œuvres qui nous mettent en contact, à travers leur histoire et leur univers, avec des gens symbolisant un certain pouvoir, une stature, mais aussi des problèmes liés à leur statut. C’est là que certains auteurs vont trouver une manière de transformer la figure du noble aristocrate ou de la princesse afin de briser tous les codes et stéréotypes que l’on peut connaître à leur encontre. Ainsi, on peut se retrouver avec un manga qui va se jouer de ces éléments pour donner vie à une intrigue inattendue et divertissante comme c’est le cas pour le titre que je vais évoquer aujourd’hui. Nous provenant tout droit du catalogue de Kana, il s’agit de Princesse Puncheuse dont le premier tome est sorti il y a peu. Rien qu’à son nom, on peut déjà dire que cette série promet une héroïne qui sait faire forte impression. Cependant, cette introduction ne va pas se limiter uniquement à créer un protagoniste en décalage avec son environnement. Cela s’annonce aussi comme une épopée prometteuse où une jeune femme va impacter toute cette société. Le temps est donc venu d’accompagner une princesse qui apprécie fortement se jeter dans la mêlée.

Une fiancée rêvant de punir son entourage

Power Antoinette - KylePrincesse Puncheuse, scénarisé par Nana Otori et dessiné par Sora Hoonoki, nous fait suivre la jeune Scarlett el Vandimion, une aristocrate provenant d’une famille particulièrement réputée. Depuis son plus jeune âge, elle est promise à Kyle, le second prince du royaume, afin d’unir leurs deux familles à travers leurs fiançailles. Ne désirant absolument pas ça, Scarlett doit pourtant prendre sur elle depuis qu’elle est gamine face à son destin qui semble déjà scellé. En plus de ça, son futur époux se montre absolument odieux à son égard que ce soit quand il était enfant que maintenant qu’il entre dans l’âge adulte. Il n’hésite pas à faire les pires demandes et crasses à sa fiancée pour la rabaisser et montrer sa supériorité. Malgré les insultes et les punitions de sa part, Scarlett endure tout pour ne pas nuire au nom de sa famille. Même en entrant à l’académie, ce harcèlement n’a fait qu’augmenter étant donné qu’elle avait de bien meilleures notes que son futur compagnon. Une insulte de plus à son égard et qui avait le don de le mettre dans une colère noire. Heureusement, l’intervention du premier prince, mais aussi d’un de ses subalternes, évitait que le pire n’arrive. Mais pour Scarlett, elle n’avait qu’une envie au fond d’elle. C’était de faire rencontrer son poing et le visage de Kyle. Car oui, si tout le monde la surnomme aujourd’hui “la rose des glaces”, elle était connue enfant pour être avant tout une bagarreuse de première. 

En réalité, elle adore se battre et prend un malin plaisir à trouver le moindre prétexte pour se confronter à des gens qui méritent une bonne correction. Les fiançailles avec Kyle n’ont fait que retenir cette rage qui bouillonnait en elle à force de surmonter tout ce que ce dernier osait lui faire. Restant stoïque à toute épreuve, son imagination débordante lui permettait d’entrevoir déjà tellement de scénarios possibles pour se venger. Finalement, l’occasion se présente le jour où un bal est organisé en l’honneur du second prince. Réunissant parmi ses plus fidèles sujets et autres nobles voulant asseoir l’autorité de Kyle, Scarlett avait clairement le sentiment d’être en territoire ennemi. C’est à sa grande surprise que son fiancé fait son entrée avec au bras une autre jeune femme. Il déclare alors qu’il rompt ses fiançailles avec elle. En plus de ça, il n’hésite pas une seule seconde à l’accuser de nombreux crimes à l’égard de son nouvel amour et qu’elle mérite d’être châtiée pour ce qu’elle a fait. N’ayant personne pour plaider sa cause, tout le monde accepte déjà le fait qu’elle soit une “jeune femme maléfique”. Pour Scarlett, c’est l’affront de trop, mais aussi la chance qu’elle attendait depuis toutes ces années. Afin de mettre un terme à tous leurs rapports, elle exige une dernière faveur de son ancien prétendant. Enfilant ses gants, elle est bien décidée à laisser à jamais son empreinte sur le visage de ce dernier et de tous ceux qui se sont moqués d’elle. Le réveil de la princesse puncheuse est arrivé et cela va faire mal !

Rien qu’en lisant le synopsis, on pourrait aisément croire que Princesse Puncheuse est une œuvre qui ne se prend pas au sérieux. Pourtant, c’est tout le contraire. Même si on a ce point central un peu barré qui n’est autre que notre héroïne, tout ce qui gravite autour d’elle est plus que convaincant dans sa construction. Ce qui se présente comme un bon délire se transforme rapidement en une escapade au sein d’un royaume où les inégalités existent et où les personnages vont tout faire pour utiliser leurs atouts afin d’améliorer tout ça. Une aventure bien ficelée et qui arrive aussi à nous faire sourire.

Une héroïne qui frappe de toutes ses forces

Ce qui est intéressant à noter, en premier lieu, c’est que l’on est face à un titre qui se joue des codes comme j’ai pu l’indiquer plus haut. Princesse Puncheuse, comme le dit si bien son nom, nous propose une héroïne qui balaie d’un revers de la main tout ce que l’on peut penser d’une personne de son statut. Tout d’abord, on la voit prendre sur elle face à toutes les insultes de son fiancé et cela va avoir pour effet deux choses. On va être admiratif de son courage à encaisser tout ça et avoir une profonde aversion pour ce second prince qui n’a absolument rien de royal. On va donc la suivre dans ce quotidien éprouvant jusqu’au fameux moment où l’on va comprendre que le combat interne qu’elle mène est encore plus important au vu de son envie de se bastonner tout le temps. Une représentation inattendue, mais qui va appuyer encore plus les sacrifices qu’elle fait pour l’avenir de sa famille. Mais quand arrive le fameux moment du bal et que tout vole en éclats concernant les fiançailles, on a le droit à un moment si satisfaisant. On voit enfin le vrai visage de Scarlett et ce que l’on aurait aimé voir depuis le début finit par arriver. Une montée en puissance qui va servir à sublimer ce désir de se battre de notre héroïne. En un coup de poing, tout ce qui touche à l’aristocratie s’effondre pour ne laisser place qu’à une jeune femme déterminée, redoutable et charismatique. On va être totalement emporté par ce qui va se passer ensuite. 

Un peu comme si cet événement était le moment pour elle de briser toutes les convenances afin de montrer un personnage qui donne l’impression de ne pas correspondre du tout à son statut. Une manière intelligente de venir briser tous ces stéréotypes autour d’un tel personnage et d’amener un puissant attrait à son égard. Mais si Scarlett est l’un des principaux points forts du manga, celui-ci en possède d’autres. En effet, si une grande partie de ce premier volume se centre sur le personnage de Scarlett et son envie d’en découdre, d’autres pistes sont proposées pour préparer le suite. Nous ne sommes pas face à un manga qui se veut uniquement divertissant par cette héroïne qui règle les problèmes par la force. Il y a aussi toute une histoire qui s’écrit autour d’elle, du premier prince et de ce royaume où tout semble corrompu. On nous conte avec brio le terrible problème d’inégalité qui frappe cette nation et surtout ses effets sur les diverses ethnies présentes dans cet univers. Ce que l’on pensait alors comme étant un manga assez déjanté dans sa proposition initiale se transforme en une véritable aventure où il est question de lutte contre ces abus de pouvoir, mais aussi de transformer le destin de toute une nation. Si l’on garde un aspect amusant avec les divers personnages que l’on rencontre, le fond reste très sérieux et bien amené de manière à ce que l’on se sente impliqué dans tout ça. Un parti-pris qui fonctionne à merveille et sert autant à construire l’originalité du titre et la pertinence de son combat.

Voilà pourquoi ce premier volume de Princesse Puncheuse se veut aussi prometteur. Nous sommes face à une histoire qui peut amener des sujets sérieux sur la table tout en gardant un aspect divertissant par rapport au caractère de nos protagonistes. On se rend même compte que l’on s’attache très rapidement à certains d’entre eux en commençant par notre chère princesse bagarreuse. On tourne les pages en prenant autant de plaisir à la voir en action qu’à en apprendre plus sur ce monde et les divers problèmes rongeant le peuple et les hautes sphères.

Princesse Puncheuse nous met K.O

Power Antoinette - poingPrincesse Puncheuse est un manga qui démarre très bien et qui surtout joue habilement avec les apparences. Nous dépeignant en premier lieu le calvaire d’une aristocrate aux mains d’un fiancé particulièrement détestable, on finit par basculer dans l’action avec une héroïne qui fait fi des convenances pour simplement foncer dans le tas. Un petit côté jouissif à ce niveau et qui montre à quel point le duo d’artistes derrière a su regrouper tout ce que l’on peut détester dans ce type de personnage pour le chasser d’un revers de la main par cette princesse bagarreuse. Sans oublier le fait que l’on est face à une série qui est bien plus complexe que ce que l’on pourrait croire en lisant son synopsis. Il n’est pas uniquement question d’une jeune femme qui va régler tous les problèmes à coups de poings et de magie. On est aussi dans une réflexion importante de tout ce qui touche aux inégalités des classes, à l’abus de pouvoir et à l’envie d’améliorer les choses pour l’ensemble de ces populations. Un titre qui peut donc nous offrir beaucoup de rebondissements au fil des prochains tomes en plus d’avoir une figure centrale qui soit particulièrement plaisante à suivre. Scarlett est le genre de protagoniste qui chamboule notre vision des choses en plus de déborder de charisme. Une héroïne que l’on a envie de suivre et qui peut autant nous faire sourire que nous éblouir par ses capacités martiales et sa noblesse d’âme. C’est en tout cas un premier combat réussi pour elle.

Je tiens donc à souligner, à travers cette chronique, que Princesse Puncheuse ne se limite pas uniquement à ce que l’on pourrait croire en lisant simplement le titre. Si le délire d’une princesse brisant les convenances habituelles de l’aristocratie à coup de mandales marche à merveille, les propos qui suivent son histoire sont tout aussi intéressants et importants. On est intrigué par la construction narrative de l’œuvre et surtout ce qui pourrait bien se passer ensuite au vu de l’objectif de nos personnages. En plus de ça, on peut aussi se questionner sur comment vont évoluer les rapports de notre personnage principal à l’égard de son entourage suite à ce qu’elle a fait. Tout reste encore à écrire et l’on se tient devant une introduction qui remplit parfaitement son rôle en nous donnant envie d’aller plus loin. Si vous appréciez les mangas qui brisent les codes et qui arrivent à proposer un savant mélange de divertissement, d’action et de réflexion sociale alors ce titre pourrait largement vous convenir. A présent, j’ai évidemment plusieurs questions qui me viennent à l’esprit maintenant que j’ai terminé ce premier acte. Est-ce que Scarlett va continuer de n’en faire qu’à sa tête et de foncer dans le tas ? Va-t-elle jouer un rôle crucial dans l’avenir de son pays ? Est-ce qu’elle va se rapprocher du premier prince et de son envie de changer les choses ? Il me tarde de me pencher sur le second volume de cette nouvelle licence.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Princesse Puncheuse. Trouvez-vous l’idée originale d’avoir une héroïne qui contraste son statut avec son envie d’en découdre constamment ? Appréciez-vous l’ensemble du casting qui se forme autour d’elle ? Etes-vous intrigué de voir comment ses poings vont réussir à impacter à jamais le royaume ? La série est-elle parvenue, selon vous, à proposer quelque chose d’intéressant en dehors de l’aspect décalé propre à cette princesse ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2019 Otori Nana / Honoki Sora, Alpha Polis

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