Sounds of life-Vol.9-2

Sounds of Life : la mélodie du coeur

J’ai déjà pu parler à de nombreuses reprises sur les réseaux et le site de l’excellent Sounds of Life. Que ce soit le manga ou bien l’anime, cette licence a toujours su proposer de très belles versions de son histoire. Si j’ai déjà pu évoquer la manière dont le récit réussit habilement son introduction, j’avais à cœur de parler d’autres sujets autour de ce scénario et notamment de ses personnages. En effet, il s’agit d’une composante essentielle à la qualité du titre et je voulais que l’on aborde aujourd’hui le cas de Satowa et son rapport avec les autres membres du club. Faisant partie des principaux protagonistes de cette histoire, elle va avoir un lien tout particulier avec le koto et ceux qui vont devenir ses camarades. La pépite de chez Akata va ainsi, par le prisme de cette adolescente, nous montrer l’importance de l’entraide et de la camaraderie dans cet art qui a longtemps été synonyme de solitude et d’exigence pour elle. Cette virtuose dans ce domaine fait face aux incompréhensions de son entourage à l’idée d’être dans un club aussi peu réputé, mais elle va nous faire comprendre que ce qu’elle a trouvé ici n’a pas de prix. Préparez-vous pour une représentation qui vous touchera en plein cœur.

La prodige sans âme

Sounds of life Vol.9Ce qui est important à noter quand on aborde Sounds of Life, c’est de voir l’opposition qui se joue entre le personnage de Satowa et le reste du groupe. En effet, la jeune femme prouve rapidement son talent en matière de koto à tel point qu’elle semble largement au-dessus des autres membres du club qui, pour la plupart, n’ont jamais touché un de ces instruments de leur vie. Ainsi, on est rapidement face à une relation où un étudiant est bien plus remarquable que les autres dans cette activité. Mais l’écart semble si grand que l’on peut se questionner sur la raison de son intégration à ce club alors qu’il en existe bien d’autres plus renommés et en adéquation avec ses compétences. Mais là où on peut avoir l’habitude de voir un tel personnage se montrer hautain ou agaçant, c’est tout le contraire qui se passe. Il ne faut pas longtemps pour observer l’envie de Satowa de transmettre son savoir à ses partenaires. Une alliée de taille pour ces étudiants qui cherchent à se perfectionner rapidement malgré le fait qu’ils soient constamment face à ce fossé qui les sépare de cette reine du koto. Mais comment en est-elle venue à faire son entrée dans cette salle ? Pour bien cerner toute la profondeur de son écriture, il est important de se focaliser sur son passé. Satowa est l’héritière d’une grande école de koto dont son père était le maître. Un homme talentueux et doux qui a malheureusement disparu. Un tragique événement qui va pousser sa mère à prendre la relève, mais qui sera loin d’être à la hauteur des attentes des autres élèves.

Elle, qui était si douce, a fini par changer au fil des insultes et autres moqueries en devenant une femme froide ne misant que sur un entraînement drastique pour que ses élèves atteignent son but. Sa fille en fut la première victime en étant obligée de suivre un tel mode de vie sans jamais répondre étant donné qu’elle pensait que cela aiderait sa mère à s’en sortir. Un sacrifice qui l’a menée à ne pas profiter de cette jeunesse et surtout à transformer cet art qu’elle aimait tant en une chose qu’elle exècre. Le sourire qu’elle avait en étant derrière son instrument enfant a disparu pour laisser place à une adolescente au regard froid et ayant horreur de jouer ce qu’on lui dicte. C’est finalement après avoir pris une décision qui va totalement changer le regard de sa mère envers elle que Satowa va finalement se retrouver dans ce club qui n’a rien de prestigieux. Nous voilà donc dans le schéma du protagoniste qui, plus que d’être talentueux, débordait surtout de joie et de plaisir à l’idée de jouer. Une représentation très réaliste de cette tristesse que l’on peut avoir quand quelque chose que l’on aime de tout son coeur finit par devenir un fardeau. Quand on prend conscience de son passé, cette étudiante n’est plus uniquement une talentueuse musicienne. C’est surtout une demoiselle qui a fini par se lancer dans une rébellion contre la vision de sa mère afin de montrer ce qui compte vraiment à ses yeux. Même si cela implique que l’on dise d’elle qu’elle gâche son talent, elle ne veut surtout pas retrouver ce qui a rendu sa vie comme un véritable cauchemar.

Si son histoire personnelle est particulièrement touchante, Sounds of Life ne va pas s’arrêter là concernant le développement de Satowa. En fait, si on peut voir cette intégration dans ce club comme une forme de révolte contre tout ce qu’elle a connu précédemment, celui-ci va aussi lui apporter quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru possible. Ce qui se présentait comme une forme d’échappatoire pour la lycéenne va finalement se transformer en une expérience unique qui va la ramener à son premier amour. Un retour aux sources porté par d’autres élèves qui vont lui tendre une main salvatrice.

Plus qu’un groupe, une famille

Si on s’est concentré sur le personnage de Satowa, c’est parce qu’elle va avoir un rapport tout particulier avec le reste du casting. Au sein de ce club, elle représente l’objectif à atteindre ainsi qu’une joueuse de koto qui partage son enseignement. Mais malgré tout, on ressent dès le départ sa difficulté à s’ouvrir aux autres et elle va surtout se quereller très souvent avec Chika dont le caractère est à l’opposé du sien. En plus de ça, elle va mettre beaucoup de temps à trouver comment se comporter avec les autres pour leur transmettre ses connaissances étant donné qu’elle a toujours eu un apprentissage focalisé sur elle-même. Une prodige qui a du mal à trouver la bonne façon pour échanger avec des étudiants qui sont loin d’être des pros dans cet art. Et si cela aurait pu créer beaucoup de scissions au sein de ce club, c’est tout le contraire qui va se passer du fait de l’échange qui va avoir lieu entre les deux parties. D’un côté, on a un atout considérable qui va grandement apporter à ce club modeste qui a pourtant de grandes ambitions. Sans elle, jamais nos protagonistes n’auraient pu s’imaginer se lancer dans une telle quête pour atteindre les sommets. Si sa contribution est très importante sur le plan musical, Satowa va elle aussi recevoir des leçons importantes, mais dans un tout autre domaine. Au contact de ses nouveaux camarades, elle va ouvrir les yeux sur ce qui fait toute la force de ce club.

En effet, ils démarrent de très loin, mais il y a une telle complicité et envie d’apprendre que le travail fourni semble tellement plus imposant que ce qu’elle aurait pu faire seule. Pour la première fois de sa vie, elle voit ce que ça fait d’être au contact des autres, de partager et d’échanger autour d’une passion commune et surtout de s’amuser en jouant. Ils ont beau franchir bon nombre d’obstacles et avoir des moments de doute, c’est tout le groupe qui va avancer. Si l’un de ses membres hésite, alors tous les autres vont être là pour répondre présent et l’aider au mieux. Une alchimie qui est inconnue pour la jeune femme et qui va être destabilisée par tout ça notamment par rapport au lien qu’elle tisse avec Chika. Alors que pour elle, le koto était devenu synonyme d’activité solitaire et de souffrances, elle va redécouvrir auprès de ses amis à quel point il est amusant de jouer ces notes. Un changement de ton chez elle qui va être un présent bien plus précieux que la plus importante des récompenses. Celle qui était connue pour être une virtuose au regard froid a fini par retrouver cette flamme perdue depuis si longtemps. Un brasier alimenté non pas par le désir d’être la seule au sommet, mais de coopérer avec ses compagnons pour que chaque nouvelle représentation soit meilleure que la précédente. Il n’est plus question pour elle d’une aventure solitaire, mais d’une épopée en groupe où chaque événement est sublimé par le fait d’être entouré de gens qui sont de véritables amis. Un manga qui nous montre les failles et les faiblesses de tous ces personnages pour finalement les amener à retrouver un bonheur au contact de ce que l’être humain peut offrir de meilleur.

Voilà pourquoi Sounds of Life n’est pas uniquement un manga portant sur l’art du koto. S’il s’agit d’une sublime œuvre pour mettre en avant cet art malheureusement peu connu, c’est aussi un très bon levier pour nous présenter le combat d’étudiants pour simplement exister et s’entraider. Une tranche de vie qui nous touche en plein cœur et va magnifiquement mettre en scène des adolescents désireux de faire leur preuve et surtout de montrer qu’ils ont leur place dans ce milieu même si on les rabaisse constamment. Une importante leçon de vie qui nous est transmise de façon brillante à chaque tome.

Sounds of Life montre ce qui est important

Sounds of life T3Voilà pourquoi j’apprécie autant Sounds of Life dans l’évolution de son récit. Comme on peut le constater, nous sommes face à une œuvre qui suit un chemin très ancré dans tout ce qui se fait en matière de récit compétitif ou sportif. Mais au-delà de s’arrêter simplement à ça, l’artiste va jouer habilement sur toute la partie autour du koto pour travailler sur le véritable cœur de son histoire qui n’est autre qu’une sublime tranche de vie. Le personnage de Satowa en est un parfait exemple, car si l’on a envie de voir ce club atteindre son but, on est surtout heureux de voir chaque protagoniste s’épanouir pleinement au contact des autres. Quand on prend conscience de tout ce qu’elle a enduré et que l’on voit son visage s’illuminer quand elle joue en compagnie de ses camarades, on ne peut qu’être heureux. La joie de les entendre est fantastique, mais ce n’est rien en comparaison du plaisir que l’on a de voir tout ce groupe sourire en jouant. Une œuvre qui parvient donc à nous montrer ce qu’il peut y avoir de meilleur chez l’humain et qui déborde d’une sincérité réconfortante. Par le prisme de cette galerie de personnages, la série va nous délivrer de puissants messages de camaraderie, d’amitié et d’entraide. C’est ce que nous montre le parallèle entre la jeunesse de Satowa et sa vie actuelle. Une aventure humaine et musicale qui nous montre l’importance d’ignorer le regard médisant des autres et d’apprécier ces moments que l’on peut partager en compagnie d’amis précieux et avec lesquels on devient une meilleure personne.

J’avais déjà pu évoquer à quel point Sounds of Life est une série qui vaut le coup d’œil au vu de ses nombreuses qualités. Mais j’avais à cœur aujourd’hui de mettre à l’honneur le développement d’un personnage qui est, à mes yeux, la plus belle preuve de réussite de cette licence. Au même titre que l’ensemble des protagonistes, chacune de ces histoires nous touche en plein cœur. Et d’ailleurs, il est tout à fait possible de faire un excellent parallèle entre le passé de Chika et celui de Satowa. S’ils ont été élevés dans des milieux radicalement différents, ils ont en commun cette connaissance de la solitude et surtout du poids que peut avoir le regard des autres. L’un fut détesté par la majorité des gens qui n’ont pas cherché à le comprendre et l’autre fut adulée par ses performances sans que personne ne voit la détresse dans son regard. Ils ont finalement pu trouver des amis et un second foyer dans ce local qui est empreint du souvenir de leurs répétitions, mais aussi de ces moments partagés. Avec l’arrivée de son neuvième tome, cette saga n’a absolument pas faibli et va même encore plus loin dans ce qu’elle cherche à nous transmettre. Une magnifique ode à la vie, la musique et l’amitié. Le genre de lecture que l’on a besoin pour se mettre du baume au cœur. C’est donc un réel bonheur que de retrouver à chaque fois ce club qui nous accueille les bras ouverts et nous communique leur passion dévorante pour cet art.

N’hésitez pas à me dire dans les commentaires ce que vous avez pensé de l’évolution du personnage de Satowa et de sa relation avec ses camarades. Est-ce que vous trouvez que Sounds of Life est une oeuvre qui arrive à utiliser à merveille le koto pour permettre à ses protagonistes de grandir ? Avez-vous de l’affection pour l’ensemble de ces personnages qui s’unissent pour former un groupe soudé ? Est-ce que vous êtes tombés sous le charme de ce que symbolise ce club et ses membres ? Trouvez-vous que le manga reflète très bien l’importance du partage autour d’une passion commune ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© by AMU – SAKURA Amyû / Shûeisha

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