Le poinçonneur

Le Poinçonneur T1 : n’oubliez pas votre billet !

Les mangas horrifiques sont légion et j’ai toujours plus d’attrait pour ce genre qui peut paraître très codifié et pourtant faire preuve d’une grande diversité. Que l’on soit face à une œuvre qui se veut éprouvante à travers une menace réaliste ou bien une angoisse beaucoup plus fictive, il y a largement de quoi faire. Et dans ce domaine, Omaké Manga a toujours su proposer un catalogue particulièrement riche en la matière. C’est le dernier titre en date de l’éditeur dont je vais justement vous parler aujourd’hui et qui répond au nom du “Poinçonneur”. Rien que par son nom, on est interloqué par ce qui nous attend, mais le contenu de cet ouvrage s’est montré bien plus surprenant que ce à quoi je pouvais m’attendre. Si l’on semble se diriger vers une horreur liée à quelque chose de surnaturel, ce récit va aussi aborder des éléments intéressants autour de ses protagonistes. Une œuvre qui se veut réservée à un public averti, mais dont le premier volume ne va pas tant tirer vers le gore si ce n’est dans sa scène d’introduction. Soyez donc prêts à vous aventurer au sein d’un métro où mieux vaut ne pas se retrouver seul.

Un bruit de ciseaux

Comme j’ai pu l’évoquer en introduction, Le Poinçonneur se veut avant tout comme une histoire d’horreur centrée sur une menace fictive et particulièrement sinistre. L’image de cette créature gigantesque et de son arme de prédilection suffit à créer en nous un profond sentiment d’angoisse. Mais ce qui va vraiment retenir notre attention va venir surtout de tout ce qui va se mettre en place autour de ce dernier. Notre attention va surtout être focalisée sur les acteurs qui vont se retrouver emportés dans cette spirale infernale. Une descente aux enfers où la méfiance peut être à double tranchant.

Vérité ou mensonge ?

Comme très souvent dans les récits de monstres, Le Poinçonneur va chercher à rapidement imposer la marque de sa créature dans l’esprit du lecteur. Voilà pourquoi la scène d’exposition venant ouvrir ce récit est aussi importante, car en seulement quelques pages on a toute l’iconographie de cet être qui se forme. Sa stature imposant, ses membres fins et allongés, son visage comme asséché, ses deux orbites vides et son impressionnante paire de ciseaux sont autant d’éléments qui viennent s’inscrire dans notre esprit et celui des gens qui croisent sa route. Si l’on a le droit à une introduction qui se veut particulièrement violente pour souligner la force et la terreur que représente ce poinçonneur. Mais finalement, c’est l’unique réel moment où l’on va être en contact avec ses actes ignobles. Par la suite, toute notre attention va se focaliser sur notre héroïne qui a une sensibilité suffisamment forte pour le voir. Et de ce fait, on va observer son quotidien et surtout à quel point la présence de cet être rendait chaque jour plus oppressant que le précédent. Consciente du danger qu’elle représente, on voit une personne cherchant à le stopper, mais qui ignore totalement ce qu’elle peut faire. Une manière de nous montrer le fait qu’ils sont avant tout des humains n’ayant aucune véritable aptitude pour lutter contre le surnaturel. Et ce qui est particulièrement réussi, c’est que le manga prend le temps d’approfondir l’écriture de cette demoiselle notamment dans la perception que peuvent avoir les autres à l’égard de ses propos.

Sachant pertinemment qu’elle passerait pour une folle en racontant ce qu’elle voit, elle préfère se taire jusqu’au jour où cela lui est insupportable. Et on touche alors à quelque chose de très intéressant et finalement peu traité dans le genre du manga horrifique, à savoir le fait d’être cru ou non face à une menace dépassant la compréhension humaine. On veut justement nous faire réfléchir sur la réaction que l’on pourrait avoir face à des dires qui nous paraîtraient totalement idiots, mais qui sont pourtant bien exacts. Voilà tout ce que l’on va pouvoir découvrir dans ce premier volume qui va ainsi prendre le temps de travailler ce point et ainsi d’amener notre héroïne qui connaît le danger à pourtant se confronter au regard méprisant de son entourage. Et toute cette enquête pour comprendre ce qu’est ce monstre et surtout comment le chasser va ainsi amener la normalité de ces gens à se confronter à l’irréel qui peut cacher des menaces terrifiantes. D’ailleurs, il est formidable d’avoir mis en scène des personnages qui peuvent être sensibles aux phénomènes paranormaux, mais qui n’en reste pas moins de simples humains totalement perdus. Et même dans les apparitions de notre antagoniste, il ne s’agit pas uniquement de scènes violentes, mais aussi de simples passages qui vont mettre une pression aux protagonistes. Des événements qui sont là pour nous préparer à ce qui pourrait être une confrontation inoubliable et surtout angoissante face à une entité qui semble déterminée à faire plus de victimes.

Avec Le Poinçonneur, on nous montre que l’horreur ne se limite pas uniquement à une créature tuant de sang-froid et de façon spectaculaire. Si l’iconographie de celui-ci est déjà remarquable, nous sommes avant tout dans une course contre la montre pour arrêter ce monstre de faire d’autres victimes. Une angoisse qui monte progressivement au fur et à mesure que l’on se rapproche de ce dernier. On se demande donc comment le vaincre, mais surtout comment ce petit groupe qui se forme va bien pouvoir s’opposer à lui. Une œuvre qui joue à merveille sur l’irréel pour éveiller nos peurs.

Le Poinçonneur coupe dans le vif

Comme j’ai pu l’évoquer un peu plus haut, j’ai vraiment un attrait tout particulier pour le genre horrifique peu importe le medium. Un style trop souvent décrié et qui pourtant a énormément de choses à nous raconter comme le montre très bien Le Poinçonneur. S’il est vrai qu’il faudra voir la suite pour savoir si le titre va rester dans cette bonne dynamique ou partir dans de l’effroi habituel avec effusions de sang à gogo, il est important de souligner tout ce que ce premier volume parvient à proposer. Rien que dans son premier acte, le manga réussit à créer une figure inquiétante qui n’a même pas besoin de dire le moindre mot pour nous donner des frissons. Son apparence et son arme de prédilection sont ses meilleurs outils pour nous terroriser en attendant de voir si le couperet va tomber. De même, il y a aussi toute une construction intéressante de cette figure du mal qui va être accentuée par rapport aux révélations que l’on va avoir. On comprend qu’il n’est pas uniquement un monstre, mais aussi une représentation d’un mal bien plus profond. Et d’ailleurs, j’ai été agréablement surpris de voir une entité aussi angoissante prendre le temps d’imposer son aura macabre à l’ensemble des personnages. Hormis les premières pages, il va avant tout accentuer sa présence par des apparitions qui vont donner des sueurs froides sans aller jusqu’au sanglant spectacle imaginé. Une lecture qui est là pour nous glacer le sang et qui prend le temps d’approfondir chaque aspect de son intrigue.

C’est donc, pour le moment, un grand oui que j’exprime pour ce premier volume du Poinçonneur. J’ai adoré tout le travail autour de notre héroïne, ses peurs, son inquiétude d’exprimer ce qu’elle voit et son désir de mettre fin à tout ça. Nous voilà face à une sinistre épopée qui ne met pas de côté l’aspect humain. Un titre qui ne cherche pas juste à enchaîner les kills impressionnants et dégoûtants, mais à appuyer sur cette opposition qui va naître progressivement entre le monstre et ses cibles. D’ailleurs, il y a même un petit côté enquête qui est prometteur tant cela joue sur notre envie de connaître la vérité au sujet de ce contrôleur fantomatique. L’équilibre est trouvé pour que l’on ait peur de tourner la page, mais que la curiosité l’emporte finalement et nous pousse à avancer. C’est en tout cas une première lecture affichant énormément de potentiel et qui peut donner lieu à une petite série horrifique plus que réussie. Si vous souhaitez vous lancer dans une aventure angoissante en compagnie d’un antagoniste marquant, alors vous ne devriez pas être déçu. Je rappelle cependant que ce manga est avant tout réservé à un public averti. A présent, j’ai quelques questions que je tiens à partager avec vous. Comment est-il possible de venir à bout d’une telle créature ? Ce dernier va-t-il se lancer dans un autre carnage ? Que va-t-il advenir de nos protagonistes dans leur lutte contre ce monstre ? Qu’est-ce qui peut bien être à l’origine de l’apparition de ce dernier ? Malgré les frissons, je serais bien là pour la suite.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume du Poinçonneur. Trouvez-vous que le titre arrive à proposer une atmosphère lugubre sans pour autant partir dans le gore à foison ? Est-ce que vous êtes curieux de voir comment le récit va évoluer au fur et à mesure des découvertes autour de cette créature ? Pensez-vous que l’on va assister à des changements notables chez nos protagonistes à présent qu’ils sont en contact direct avec le surnaturel ? Est-ce que vous appréciez justement le fait que le titre arrive à jongler entre ses diverses facettes horrifiques ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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