La voyageuse de 1934

La Voyageuse de 1934 : Une chanson où passé et présent se rencontrent

Cela faisait un petit moment que l’on n’avait pas parlé de voyage dans le temps. Ce thème est pourtant quelque chose d’assez répandu dans de nombreuses œuvres. Il faut dire qu’il est propice pour créer des histoires intéressantes mélangeant deux époques bien différentes. On peut ainsi se questionner sur le décalage des deux et ce que cela amène comme réflexion et aussi péripéties. Mais très souvent, c’est le protagoniste qui se retrouve propulsé dans une autre période. Pourtant, le titre dont je vais vous parler aujourd’hui prend un chemin inverse en invitant une personne du passé dans le quotidien de gens vivant dans le présent. Ce titre c’est “La Voyageuse de 1934” qui est disponible chez les éditions Mahô. J’étais à la fois intrigué par ce que ce synopsis pourrait offrir comme récit et le fait que l’on soit devant un one shot. On peut donc facilement jauger de toute cette intrigue à travers cet unique ouvrage et ainsi voir si celle-ci est parvenue à convaincre. Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris par ce que j’ai pu lire. Une œuvre qui arrive à réunir ces deux mondes en un seul le temps de quelques minutes et qui vont s’unir par le biais de la musique.

Une chanson qui traverse le temps

Oui, La Voyageuse de 1934 est une œuvre qui cherche à concilier le voyage dans le temps au monde de la musique. Une fusion intéressante et qui va surtout nous amener vers une quête à la fois personnelle et familiale où les protagonistes vont rapidement briller sur scène. Nous ne sommes pas ici dans une histoire cherchant à nous faire suivre une personne cherchant à atteindre les sommets, mais tout bonnement à trouver sa voie au milieu des doutes et blessures du passé. Et c’est dans cette utilisation de la musique et la manière dont elle connecte les gens que le titre va briller.

Une excellente union des deux époques

Comme j’ai pu l’évoquer en introduction, le principe du voyage dans le temps est assez répandu dans la culture pop et la bande dessinée. Pourtant, La Voyageuse de 1934 réussit à se démarquer notamment grâce à la manière dont celle-ci est amenée et ce qui en découle. En fait, si l’on nous amène cet élément scénaristique non pas dès le début, mais après toute une introduction, ce n’est pas pour rien. La véritable protagoniste n’est pas celle qui se retrouve dans une époque qui n’est pas la sienne, mais bel et bien cette demoiselle qui a vu ses rêves voler en éclats depuis un terrible accident. Et c’est toute la subtilité de cette œuvre qui va jouer sur les deux points de vue de ces personnages diamétralement différents et pourtant unis par une même passion. En fait, si l’on va être interpellé par cette quête pour ramener notre ancienne chanteuse chez elle, sa venue va être la tempête nécessaire pour balayer tous les doutes de notre protagoniste. On va alors assister à une sorte de renaissance pour les deux femmes. D’ailleurs, il ne faut vraiment pas longtemps au titre pour nous faire avoir de la sympathie pour elles. Cela passe notamment par cette découverte de ce qui est pour elle le futur en compagnie d’une nouvelle amie qui prend le temps nécessaire pour qu’elle s’intègre parfaitement. Et le récit va ainsi passer de la science-fiction à une tranche de vie douce et bienveillante. De nombreux secrets vont être révélés et cela va entraîner une richesse d’écriture toujours plus profonde à l’égard de nos héroïnes.

On recolle les morceaux permettant de discerner le lien qui peut unir nos protagonistes. Et cela nous amène à la partie émotion de cette histoire. Ce qui est remarquable avec cette aventure, c’est qu’elle nous délivre des moments où l’on se sent proche des personnages. Des instants fugaces où l’on va être témoin de leurs peines, de leurs peurs, mais aussi de cette joie nouvelle provenant de ce groupe qui se forme. Et peu importe les différences qu’il peut y avoir au sein de cette équipe par rapport au passé, au statut ou bien aux rêves propres à chacun. Ces gens vont créer un véritable cocon réconfortant où nos deux héroïnes vont se reconstruire pour aller de l’avant. On a beau être devant une fiction, on croit et l’on s’attache à ces âmes perdues qui sont le reflet d’une société pouvant se montrer terrible envers ceux qui cherchent juste à concrétiser leur souhait le plus profond. Mais qu’en est-il de la musique ? Eh bien, comme je l’ai dit un peu plus haut, elle n’est pas tant une finalité en soi même si elle symbolise toute la vie de ces deux jeunes femmes. Il s’agit surtout d’un art qui va les rapprocher et les amener à se surpasser non pas pour le regard des autres, mais pour elle-même. C’est d’ailleurs parfaitement montré tout au long de cette lecture, car peu importe laquelle de nos héroïnes on suit, elles ont toutes vécu jusqu’ici à travers la pensée de leur entourage. Mais ici, on assiste à leur véritable envol où elles démontrent leur vrai talent et surtout l’importance de jouer pour soi avant tout.

Décidément, La Voyageuse de 1934 est une œuvre brillante à plusieurs niveaux. J’ai trouvé fabuleux la manière dont le titre parvient à jouer sur tous ces tableaux pour nous délivrer une fresque humaine particulièrement touchante. Une œuvre qui arrive à nous montrer que l’important est de croire en soi et d’avancer en compagnie des gens qui nous soutiennent. On s’émerveille devant le changement qui s’opère chez nos protagonistes et ce final qui symbolise tellement de choses pour eux. Une bien belle histoire qui n’aura pas eu besoin de plus d’un ouvrage pour convaincre.

La Voyageuse de 1934 nous fait rêver

Ce fut une très belle surprise que de se plonger dans ce one shot qu’est “La Voyageuse de 1934”. Une courte épopée qui aura su me toucher profondément et surtout montrer à quel point il est important d’aller de l’avant. En fait, on pourrait très bien transposer cette histoire dans différents milieux et cela fonctionnerait tout autant tant cette leçon qui nous est transmise est universelle. Mais je suis vraiment épaté de voir à quel point l’artiste a su jouer de cet art pour unir ces deux facettes de son récit. Je dois aussi appuyer sur le fait que son trait joue un rôle essentiel dans notre immersion. Celui-ci arrive autant à retranscrire une époque contemporaine qu’à y insuffler des inspirations des années 30. Un style vraiment unique et qui donne beaucoup de charme à ce que l’on peut observer tout au long de notre voyage. Mais la plus belle qualité de cette œuvre provient de ses personnages. Il y a une telle alchimie qui se dégage d’eux que l’on a envie de les encourager face à ces gens qui peuvent les mépriser. Ils ont beau vivre des petites aventures mouvementées, on est heureux de partager ce petit bout de leur quotidien ensemble. Des journées qui semblent passer à une vitesse folle tant on s’attache à eux et que l’on n’a pas envie de leur faire nos adieux. Et c’est pour ça que le final fonctionne aussi bien, car il symbolise autant un au revoir qu’un nouveau départ pour ces acteurs et actrices qui ont su faire fi des codes de la société et du mépris des autres pour exprimer ce qu’ils avaient sur le cœur à travers la musique.

Nous voilà donc face à un titre qui a été un très beau coup de cœur pour ma part. Je trouve surtout que tout est parfaitement bien condensé pour tenir en un seul ouvrage. On ne s’ennuie jamais et l’on est captivé par l’histoire qui se déroule devant nos yeux. J’ai vraiment eu le sentiment d’avoir en face de moi des gens qui pourraient tout à fait être des amis et où chaque réunion est l’occasion de s’amuser et d’avancer ensemble. En plus de ça, La Voyageuse de 1934 est le genre de lecture qui nous fait réfléchir sur notre propre situation et sur ce que l’on souhaite accomplir. Une réflexion captivante et importante sur notre vision de l’avenir et cette volonté qui peut nous permettre de nous hisser vers notre rêve. On nous montre ici l’importance d’avoir des gens qui nous soutiennent et nous poussent vers nos objectifs, mais surtout de croire en soi-même afin de réussir à déplacer des montagnes. Une lecture que je peux recommander à une grande majorité des lecteurs tant les thèmes abordés et le message véhiculé sont universels. Finalement, je ne terminerai pas cette chronique par les traditionnelles questions que je me pose. Je repense juste avec beaucoup de tendresse et de joie à ces quelques moments que j’ai pu partager en compagnie de ces êtres fictifs et qui ont pourtant su avoir un impact bien concret. Un très bon exemple que l’imaginaire, la créativité et le dessin sont d’excellents moyens pour transmettre des valeurs fortes et nous donner envie de nous surpasser ou de faire une introspection personnelle.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant La Voyageuse de 1934. Trouvez-vous que ce one shot parvient à aller au bout de ses idées ? Est-ce que l’artiste a su utiliser au mieux son style graphique et son imagination pour donner vie à une histoire touchante et représentative de ces deux périodes ? Avez-vous été profondément ému par le parcours de nos protagonistes et surtout ce qu’il réussit à faire en s’unissant ? Est-ce que, à votre avis, la musique est ici traitée de manière brillante en tant que moyen d’expression, d’épanouissement et de fil conducteur ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.