Valse des nouveautés – VEGA-Dupuis
Nous sommes décidément dans un mois qui se veut particulièrement chargé en matière de nouvelles licences. Chaque semaine nous réserve son lot de séries inédites et ce n’est pas rare maintenant qu’un éditeur propose plusieurs nouveautés en très peu de temps. Récemment, c’est VEGA-Dupuis qui a grandement enrichi son catalogue et je me suis dit que ce serait l’occasion parfaite pour vous proposer une nouvelle “Valse des nouveautés” à travers trois titres en particulier. Entre les sorties mangas et le label K Factory qui se concentre sur le webtoon, il faut dire qu’il y a de quoi faire. C’est pour ça que je vous partage aujourd’hui mon avis sur deux mangas inédits ainsi qu’une nouvelle production de cette autre collection. Et je dois dire que je ne m’attendais vraiment à rien en me lançant dans ces histoires et que j’ai finalement été très agréablement surpris par ce qui fut proposé. On va autant passer de la fantasy à de la tranche de vie toute simple pour basculer aussi dans le polar surnaturel. Un programme bien alléchant et qu’il est grand temps d’aborder. Asseyez-vous donc confortablement en attendant que je vous parle de ces trois aventures.
36000 seconds in a day
On commence cette “Valse des nouveautés” avec le premier volume de 36000 seconds in a day de Ryôko Fukuyama. Cette histoire nous plonge dans un ancien lycée pour filles qui est finalement devenu mixte il y a peu de temps. C’est là que quatre garçons vont débarquer et amener leur grain de folie au sein de l’établissement. Mignons, mais aussi particulièrement ringards, ce quatuor est bien décidé à profiter à fond de chaque journée qu’ils passent en cours. Ainsi, ils laissent libre cours à leurs idées les plus idiotes et vont même jusqu’à former un club au nom bien trop long où ils passent le plus clair de leur temps à réfléchir à des questions stupides ou à se lancer dans des projets saugrenus. D’ailleurs, tout le reste du lycée a fini par les surnommer les membres du “Club des fumistes”. Un titre qui en dit long sur l’étrange renommée qu’ils ont pu acquérir au fil de leurs bêtises. Mais surtout, ils font de leur mieux pour ne pas chercher l’amour, chacun pour des raisons qui leur sont propres, même si certains sont plus ignorants ou aveugles concernant ce sujet. Pourtant, sans le vouloir, l’amour va venir frapper à leur porte et se montrer totalement imprévisible. Comment vont-ils réagir face à ces situations souvent inattendues et qu’ils n’auraient jamais cru possibles ? Ce qui est sûr, c’est que même face à ces autres élèves qui font battre leur cœur, ces quatre garçons vont rester fidèles à cette image qu’ils ont. Des idiots attachants et sympathiques qui vont apporter, à leur manière, un peu de gaieté, de rires et d’amusement dans un quotidien pouvant parfois être trop terne. Ces étudiants ont beau passer seulement 36000 secondes en cours chaque jour, cela suffit amplement pour vivre des petites aventures pouvant les marquer à tout jamais.
36000 seconds in a day fait partie de ce genre de titres dans lesquels je me lance sans savoir dans quoi je m’embarque. C’est avant tout la curiosité qui me pousse à découvrir ces histoires et je dois dire que j’ai passé un excellent moment avec ce premier volume. Nous sommes pleinement dans de la tranche de vie humoristique avec ces quatre protagonistes qui vont totalement nous surprendre par leurs idioties. Il suffit de seulement quelques cases pour prendre pleinement conscience de ça et surtout comprendre où l’on va se diriger. Ce récit veut avant tout nous offrir un divertissement simple, mais efficace et cela fonctionne à merveille. Alors que l’ensemble du lycée considère ces quatre énergumènes comme des fumistes, le lecteur partage leur quotidien et va rire de bon cœur. Ils apportent ce petit brin de folie qui fait plaisir et permet d’égayer n’importe quelle journée. On n’est jamais préparé à ce qu’ils vont débattre ou proposer comme activités et c’est un bonheur que d’être surpris par leur bêtise. Mais cela ne veut pas dire que ce premier volume se contente d’axer son histoire sur des petites journées où nos nouveaux amis vont exprimer leur talent pour nous amuser. Il va aussi être question d’amour et je trouve que le titre se démarque à merveille là-dessus, car il joue totalement la carte du comique pour amener ces situations cocasses et finalement touchantes entre ces quatre garçons et certaines filles du lycée. Et plus on avance dans le récit et plus on a le sentiment que leur comportement à la fois absurde et exprimant une forme de liberté déteint sur leur entourage. Une œuvre qui utilise avec brio cet humour omniprésent pour traiter d’amour, mais aussi de l’importance d’avoir ce petit côté enfantin qui fait du bien. Voilà une bien belle surprise que je suis content d’avoir tentée et qui se veut rafraîchissante.
Un Mari d’enfer
Un Mari d’enfer est une œuvre de Harara et Gabi Nam d’après l’histoire originale de Jungyeon. On y suit la ravissante Laëtitia, une jeune femme qui s’est en fait réincarnée dans ce monde après avoir connu une mort horrible dans sa précédente vie. A présent, elle est devenue une fille devant obéir aux ordres de son oncle et de la famille de ce dernier. Considérée comme une servante, elle va finalement devenir un outil indispensable pour eux quand le Seigneur Halstead demande à ce que le patriarche de cette demeure remplisse sa part du contrat suite à l’aide qu’il a pu lui apporter par le passé. Malheureusement, l’oncle de Laëtitia est face à un dilemme, car envoyer une de ses héritières dans les contrées du Nord signerait son arrêt de mort au vu des rumeurs qui circulent. On dit que le Seigneur Halstead est un monstre sanguinaire qui n’hésite pas à se lancer dans des sacrifices humains et qu’ils auraient pactisé avec les démons. C’est là qu’il décide d’envoyer sa nièce comme remplaçante sans que celle-ci ne puisse dire quoi que ce soit. Mais une fois sur place, la jeune fille va découvrir que toutes ces histoires sont loin de la vérité. Elle découvre des habitants qui prennent soin les uns des autres et un chef qui veille à la protection de ses concitoyens. A présent, en tant que future épouse, elle va faire de son mieux pour s’acclimater à ce nouvel environnement et surtout apprendre à connaître réellement ces gens. Mais en plus de ça, elle va aussi comprendre à quel point le quotidien de ce royaume est loin d’être de tout repos et qu’elle risque d’avoir un rôle important à jouer pour l’avenir. Derrière les faux-semblants, rumeurs et autres aprioris peut se trouver en réalité une profonde douceur et un chaleureux rayon de lumière pour ceux qui voient au-delà du masque.
Comme j’ai souvent pu le dire par le passé, je ne suis pas un très grand connaisseur de tout ce qui touche au manhua et au webtoon même si je tente d’en découvrir de plus en plus au fil du temps. J’ai donc voulu voir ce que pouvait donner ce premier volume d’Un Mari d’enfer et je dois reconnaître que le résultat est plutôt concluant. Si l’on reste dans un schéma assez classique au début, le titre va finalement avancer vers une voie ayant ses propres qualités et une certaine originalité. En effet, ici on suit une jeune fille venant d’un autre monde et qui se retrouve à devoir vivre avec un homme considéré par beaucoup comme un démon. Mais ce qui est justement bien amené dans le récit, c’est que l’on veut justement appuyer cette tendance que les gens ont à juger les autres sans les connaître réellement pour progressivement nous montrer le vrai visage des concernés. Et ça permet de traiter d’un thème fort et important qui est le fait d’apprendre à connaître une personne plutôt que de se baser sur des rumeurs. Et en dehors de ça, j’ai trouvé que cette lecture montrait aussi beaucoup de potentiel sur de nombreux plans. Par exemple, le lore de cet univers peut donner quelque chose de très intéressant sur le long terme au vu de tout ce que l’on peut découvrir au sein de ces premiers chapitres. De même, je trouve que l’écriture de Laëtitia est plus que réussie au vu de son parcours. On ne va pas la suivre uniquement sur une toute petite période donnée. On va la voir de ses jeunes années en tant que servante à son entrée dans l’âge adulte et les responsabilités qui lui incombent à présent. Je trouve que cette histoire parvient à créer une héroïne qui s’adapte à merveille à son nouveau foyer et qui va surtout montrer progressivement tout son courage et sa sagesse. Je suis, en tout cas, curieux de voir comment tout ça va se développer.
Gifted
Gifted est un manga scénarisé par Seimaru Amagi et dessiné par Rima Amamiya. Ce titre nous conte l’histoire de Amakusa, un jeune prodige de la police de Tokyo à qui tout semble réussir. N’hésitant jamais à se vanter de ses exploits et de la richesse qu’il a pu accumuler, il est considéré comme un petit génie dans ce milieu. Il a d’ailleurs su résoudre un nombre important d’affaires ce qui fait de lui un agent de talent malgré son caractère pouvant être agaçant. Mais alors qu’il se rend sur la scène de crime d’une nouvelle affaire, il va faire la rencontre de Shiki, un lycéen en apparence tout à fait ordinaire. Cependant, il semble parvenir à détecter les meurtriers d’une façon que personne n’arrive à comprendre. Stupéfait de voir cet adolescent réussir à obtenir une telle conclusion avant même qu’il n’ait fait ses recherches, Amakusa s’intéresse grandement à ce dernier. Mais s’ils finissent par partir chacun de leur côté, une sombre affaire dans le lycée de Shiki va ramener ces deux individus à travailler ensemble. Alors que tout semble indiquer que la victime a connu un tragique incident, Shiki est persuadé que quelqu’un est derrière la disparition de sa camarade. Son obstination à tenir ce discours va interpeller le jeune inspecteur qui décide de faire confiance à cet étudiant qui n’a décidément rien de normal. Il va découvrir que celui-ci a un lourd secret qui peut devenir un outil formidable pour les forces de l’ordre. Mais peuvent-ils réellement faire équipe alors que Shiki souhaite éviter le plus possible de s’impliquer dans ce genre d’événements morbides ? Même s’il a toute la volonté du monde de se tenir à l’écart, il va aussi faire face à la détermination de ce policier qui ne lâche jamais quand il désire quelque chose.
On termine cette “Valse des nouveautés” avec Gifted dont le premier volume a été une bonne surprise. Attiré initialement par l’aspect thriller et manga policier, j’ai rapidement été emporté par cette introduction. On va surtout ici faire connaissance avec nos deux principaux protagonistes et surtout voir comment va s’axer leur alchimie par le biais de ces premières affaires. Ce n’est pas la première fois que le paranormal ou le surnaturel s’invite dans le polar. Mais je trouve que ce manga parvient à harmoniser ce mélange pour que l’on ait une intrigue qui puisse nous tenir en haleine. C’est pour ça que j’ai été agréablement surpris par ce tandem qui voit le jour devant nous. On s’attache à eux et surtout il y a une certaine complémentarité qui s’exprime par le biais de leur collaboration. D’un côté, on a un étudiant cherchant à ne pas s’exposer aux yeux des autres, mais dont l’étrange pouvoir va forcément éveiller l’intérêt de certains. De l’autre, on a un flic prodige qui ne cesse de se la raconter, mais qui derrière cette attitude nonchalante semble totalement dévoué à son métier. L’exubérance de l’un va se mêler au sérieux de l’autre pour un cocktail savoureux et surtout assez intéressant dans leurs échanges. En effet, il est aussi question de savoir si l’on peut se fier à un tel talent alors qu’il n’a absolument rien de concret. Pour certains, il pourrait plus s’agir d’une intuition que d’un réel don et cela amène alors une réflexion sur ce qu’il faut croire ou non. De plus, cette capacité ne va pas servir de joker à chaque fois, car cela aurait pu être un danger au vu de sa nature à la crédibilité du récit. Finalement, notre duo d’artistes parvient à trouver un bon compromis pour créer des enquêtes qui soient prenantes et qui ne vont pas uniquement s’axer sur la faculté de cet étudiant. Un très bon point et qui me donne encore plus envie de me plonger dans la suite.
Bien d’accord avec toi sur 36000 seconds in a day, le début du tome n’est pas le plus vendeur et on a du mal à comprendre l’intérêt derrière le titre, mais rapidement les 36000 seconds vont être expliqué et c’est la que la série se démarque, suivre les expériences du groupe nous donnent rapidement le sentiment de suivre un groupe de pote qui profite de chaque seconde à l’école pour en faire un moment inoubliable.
Oui, c’est vraiment au fur et à mesure du titre que l’on découvre vraiment toute sa saveur ^^
[…] septembre ne nous laisse pas le temps de souffler. Il faut dire que les nouveautés s’enchaînent chez tous […]