Chibi Maruko-chan T1 : Les péripéties d’une petite fille
On le sait très bien, certains titres qui sont considérés comme des classiques ou de grands noms au Japon peuvent avoir du mal à trouver leur public en France. C’est donc toujours un sacré pari pour une maison d’édition de proposer une œuvre de ce style, mais aussi l’occasion de découvrir des petits bijoux sur lesquels on ne se serait pas forcément arrêtés auparavant. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je vous propose de nous attarder sur une nouveauté du catalogue Mangetsu qui vaut le coup d’œil. Je parle bien sûr de Chibi Maruko-chan qui a débuté en 1986 au Japon et qui a eu le droit à des adaptations animes, film et aussi un drama. Une œuvre qui s’est rapidement inscrite comme un incontournable du paysage manga là-bas et dont l’histoire de cette petite fille a accompagné la jeunesse de nombreux lecteurs. Si, dans un premier temps, la couverture peut être déroutante avec ce trait très enfantin, c’est une fois plongée dedans que l’on va réellement comprendre la force de cette série. Soyez donc prêts à faire la rencontre d’une enfant pour qui chaque jour réserve son lot de péripéties.
A chaque jour sa surprise
Synopsis
Momoko Sakura est une jeune fille vivant avec ses parents, sa sœur et ses grands-parents dans la petite ville de Shimizu. Elle est souvent surnommée « Chibi Maruko » en raison de sa petite taille. Suivez le quotidien mouvementé de la petite Maruko à travers des situations aussi inattendues qu’hilarantes.
Mangaka : Momoko Sakura
On comprend très vite au synopsis et même à l’ambiance globale qui se dégage du manga que Chibi Maruko-chan est une tranche de vie qui se veut assez légère. Au même titre qu’un Shin-chan, on va suivre le quotidien de cette petite fille et de son entourage tout au long des événements et anecdotes que la mangaka souhaite nous raconter. Mais ce qui va faire, à mon sens, tout l’attrait de cette histoire vient de l’implication personnelle de l’autrice dans son récit. Une histoire qui est très loin d’être fictive et qui arrive à alterner humour, réalité d’une époque et divertissement pour un résultat enchanteur.
Une tranche de vie empreinte de réalisme
Oui, Chibi Maruko-chan est un slice of life très léger où l’on peut avoir le sentiment qu’il ne se passe pas grand-chose. Avec son trait assez enfantin et presque caricatural, Momoko Sakura cherche à nous plonger totalement dans ce quotidien vu par une enfant. Et finalement, je trouve que c’est très bien joué, car cela accentue très bien l’aspect un peu cartoonesque et loufoque qui font partie intégrante de cette période de la vie. Mais ce qui est beaucoup plus important, c’est que ce manga n’est pas une tranche de vie comme on peut en voir ailleurs. En effet, la mangaka nous raconte ici son propre vécu, avec toujours une partie fiction, et cela donne une autre dimension à cette histoire. On a le sentiment d’être le témoin d’un passé important pour cette autrice qui a décidé de nous le partager. Cela se reflète très bien dans tout ce que l’on va découvrir au fil des chapitres. Ce que j’ai adoré, dans un premier temps, est la manière dont elle nous raconte son histoire. Se focalisant sur ses souvenirs, anecdotes et surtout son point de vue, on a le droit à un ton assez léger et en contraste avec l’image de l’enfant. Mais c’est justement aussi un très bon moyen d’appuyer l’attitude que l’on peut avoir à cette période de la vie où l’on cherche avant tout à s’amuser et se reposer qu’à s’occuper de tout ce qui est tâches ménagères ou autres devoirs. De plus, elle va aussi se servir de cette toile de fond pour nous parler un peu de ce qui pouvait faire partie du quotidien de chacun dans cette période du Japon.
On peut autant passer de sujets sérieux comme le manque de moyens de sa famille à des thèmes plus légers comme la fête de Noël du quartier. Sans jamais chercher à être dans un ton dramatique ou sérieux, le récit utilise l’humour et le regard de cette écolière pour nous narrer des petits instants de la vie qui peuvent nous parler même sans avoir connu ça. Cela déborde d’une sincérité tellement folle que l’on peut finalement se projeter à la place de Maruko et s’imaginer nos réactions face aux mêmes situations. Et c’est, je trouve, un formidable moyen de nous raconter un quotidien qui n’a pourtant rien d’extraordinaire, mais en nous donnant l’impression que chaque chapitre est une aventure. On rigole de bon coeur en voyant les interactions entre cette enfant et le monde qui l’entoure tant on nous montre une attitude qui résonne en chacun de nous. Même face à une existence qui est finalement banale, on parvient ici à créer un récit qui peut nous toucher, nous amuser et surtout nous impliquer. Car oui, quand on suit les aventures de Maruko, cela provoque en nous une envie de réveiller nos vieux souvenirs pour transposer nos expériences personnelles à celles de la mangaka. Et je pense aussi que l’on est devant un ouvrage qui, en dehors de l’aspect comique et divertissant, est un excellent moyen de faire perdurer la mémoire et les souvenirs d’une personne. Momoko Sakura n’est pas uniquement une artiste qui a marqué les esprits de nombreux lecteurs. C’est aussi ce petit personnage qui vit devant nos yeux même après tant d’années et nous emmène dans cette enfance qui avait ses hauts et ses bas, mais dont se dégage finalement une certaine tendresse.
Je trouve que Chibi Maruko-chan est un manga rafraîchissant et qui surtout parvient à nous transmettre un quotidien avec ses hauts et ses bas, mais toujours dans la bonne humeur. On tourne les pages en s’attachant à cette petite fille et à ses proches qui vont transformer toutes ces situations en une petite aventure. Et même si cela s’inscrit dans une expérience personnelle de la mangaka à travers une période bien précise du Japon, il est tout à fait possible de s’identifier à cette gamine. Cette lecture a le don de réveiller l’enfant en nous et de faire ressurgir des souvenirs que l’on pensait perdu.
Chibi Maruko-chan nous transmet son histoire
Je pense que Chibi Maruko-chan est un manga qui a tout pour offrir un petit instant de repos et d’amusement à tous ceux qui tenteront à l’aventure. Il est clair que le défi est de taille, car ce n’est pas une œuvre qui est forcément la plus marquante au premier regard et même dans sa proposition. Mais si vous faites le premier pas, vous découvrirez une histoire à la fois personnelle, touchante et amusante qui peut facilement vous convaincre. La plus grande qualité de ce récit est pour moi sa faculté de parler avec sincérité de tout ce qui pouvait rythmer la vie à cette époque. Cela pourra rappeler quelques souvenirs à certains lecteurs sans pour autant que l’on soit ancré dans la culture japonaise. Car la vie de cette famille peut aisément dépasser les frontières pour parler à beaucoup de gens. De plus, je trouve que ce premier volume est aussi captivant de par tout ce qui entoure la mangaka par rapport aux petits contenus annexes. En effet, on a le droit à énormément d’anecdotes de sa part et aussi des petites histoires isolées en fin de tome pour découvrir un peu plus l’univers qu’elle propose. Tout ceci contribue à donner une dimension très humaine et touchante de cet ouvrage qui nous procure une pause chaleureuse en compagnie d’une petite fille qui évolue au sein de ce petit monde qui est le sien. Une petite bouffée d’air frais qui fait du bien et c’est un vrai petit bonheur que de pouvoir découvrir cette histoire qui a tant plu sur l’archipel nippone. Un succès que l’on peut comprendre dès ce premier volume de par tout ce qui est transmis au sein de ces cases.
C’est donc un petit coup de cœur que j’ai eu pour cette série qui n’est pas là pour nous en mettre plein la vue, mais pour témoigner des souvenirs d’enfance de son autrice. Nous ne sommes pas dans le spectaculaire ou bien le titre cherchant à traiter de sujets particulièrement graves ou importants. C’est avant tout le récit d’une jeune fille et de sa famille qui nous invitent dans leur quotidien avec énormément de tendresse et d’humour. On ne peut qu’avoir de l’attachement pour le personnage de Maruko tant elle est le reflet de ce que l’on a pu connaître enfant ou des remarques que l’on pouvait se faire à cet âge. Derrière ce trait cartoonesque se cache finalement une lecture très ancrée dans le réel et où on prend plaisir à simplement découvrir les diverses anecdotes et situations que nous raconte la mangaka. Franchement, si vous cherchez un slice of life chaleureux et sans prise de tête qui vous fera passer un agréable moment alors n’hésitez plus et foncez. J’ai tout de même quelques questions pour les prochains tomes à venir. Est-ce que l’on va rester dans ce schéma là et continuer à découvrir de nouvelles histoires en lien avec le passé de l’autrice ? Le récit va-t-il se tourner aussi sur d’autres étapes de sa vie ? Va-t-on découvrir de nouveaux personnages au fil des chapitres ou bien se focaliser surtout sur la famille de Maruko ? Ce qui est sûr, c’est que notre petite Maruko continue de faire perdurer les souvenirs de cette incroyable artiste qui nous a quittés il y a déjà six ans.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Chibi Maruko-chan. Attendiez-vous avec impatience l’arrivée de ce titre qui est considéré comme un classique au Japon ? Avez-vous été touché par le récit de cette mangaka qui partage une partie de sa vie tout en y ajoutant une touche de fiction ? Trouvez-vous que cette histoire arrive à nous immerger dans le quotidien de cette gamine dans les années 80 ? Est-ce que le manga parvient, selon vous, à refléter tout ce que pouvait connaître une enfant de cet âge à cette époque ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.