Kagurabachi 1

Kagurabachi T1 : la voie du katana

Aujourd’hui, les titres présentés comme des gros hits avant même qu’ils soient annoncés en dehors du Japon peuvent rapidement se faire une réputation via les réseaux sociaux. Cela peut autant créer un attrait pour l’œuvre avant qu’elle ne débarque ou bien avoir l’effet inverse. C’est alors intéressant de voir comment une opinion peut se construire avant même d’avoir réellement un tome entre les mains et c’est exactement le cas pour le titre dont je vais vous parler aujourd’hui. Dès son lancement, il y a eu pas mal de retours, de parodies, mais aussi de discours en tout genre le concernant. Il s’agit de Kagurabachi qui vient de faire officiellement ses débuts chez nous au format papier via les éditions Kana. Mais avant même ça, le titre était aussi disponible en français via Manga Plus. Pour ma part, j’ai vu toutes ces réactions d’un œil lointain, préférant attendre le jour où le manga sortira en France pour réellement me faire un avis. C’est maintenant chose faite et il y a beaucoup à dire sur cette nouvelle licence qui fut rapidement placée sur le devant de la scène. Une œuvre qui regorge d’éléments intéressants à analyser. Préparez-vous à suivre la traque sanglante d’un homme mû par son désir de vengeance.

Les deux rôles d’une lame

Quand on s’arrête quelques minutes sur le synopsis de Kagurabachi, on peut avoir le sentiment d’être en terrain connu. Après tout, il est question d’une quête fondée sur la vengeance pour ce héros désireux aussi de récupérer l’héritage de son père pouvant être dangereux entre de mauvaises mains. Mais il ne faut pas limiter cette série à ses fondations. Il est important aussi de voir comment l’auteur réussit à se servir de cette base pour ensuite créer une histoire qui puisse tracer sa propre route. Un chemin qui va s’écrire dans le sang et nous délivrer un spectacle aussi envoûtant que brutal.

Une intense traque

Comme je l’ai dit un peu plus haut, toute l’intrigue de Kagurabachi va tourner autour de cette haine qui consume Chihiro à l’égard de ceux qui ont détruit sa vie. Mais ce qui est important à noter, dans un premier temps, est l’un des thèmes du manga. En effet, celui-ci veut mettre à l’honneur les katanas, ces lames emblématiques du Japon, qui vont être au cœur de cette histoire, mais aussi de toutes les convoitises. En mettant en place, au début du récit, un quotidien tourné autour de la forge et la confection de ces armes, il y a une volonté de nous concentrer avant tout sur ces dernières. Et là où on pourrait croire que le titre se voudrait “réaliste” autour de ce sujet, c’est une autre voie que prend le mangaka. En effet, il va sublimer l’objet de son récit en y ajoutant une dose de surnaturel et de magie. Cela me permet alors de rebondir sur un autre point fort de ce premier volume à savoir la créativité de son auteur en matière de facultés extraordinaires propres à ces sabres. En plus de construire tout un univers où les sorciers existent, le mangaka met en place des lames extraordinaires dont on va avoir un aperçu de leur puissance tout au long de ce volume. Et j’ai été ébahi de la manière dont chaque pouvoir est mis en scène et surtout le talent de cet artiste pour les dessiner. Car oui, le dessin est pour moi une autre force du manga notamment dans ses phases d’action. Nous délivrant des scènes épiques et des doubles-pages fabuleuses, on est totalement envoûté par ce qui se passe.

Il suffit de voir les prouesses martiales de notre protagoniste pour être épaté tout en étant curieux de voir ce que donnerait un duel face à un adversaire plus redoutable. Oui, ce manga se présente avant tout comme un grand spectacle, mais c’est totalement souhaité et surtout maîtrisé. Si l’on sent qu’il peut encore faire évoluer pas mal de facettes de son univers, l’auteur réussit à créer une histoire que l’on prend plaisir à suivre. Il y a énormément de potentiel qui se dégage de cette introduction tout en assurant d’emblée le show. De même, la vengeance en elle-même est soignée, car nous ne sommes pas uniquement face à une vendetta sanglante. Au contraire, il y a une bonne raison qui fait que Chihiro poursuit cette traque en dehors de la haine qu’il ressent. Cela donne encore plus de légitimité à sa quête tout en nous questionnant sur le fait qu’il puisse succomber à ce cycle dangereux. Le développement de notre protagoniste peut alors être captivant tandis que l’on constate aussi qu’il a encore beaucoup de marge pour progresser. Et c’est sûrement ce qui caractérise au mieux ce manga par le biais de ce premier volume. Nous sommes face à une histoire qui nous délivre de belles promesses et qui a les cartes en main pour les concrétiser. Une œuvre où l’on sent aussi la volonté de créer une aventure dynamique et intense pouvant aussi se montrer tragique notamment quand on voit que ce monde peut être cruel pour ceux qui se frottent aux mauvaises personnes.

Il est vrai que Kagurabachi propose ici un premier acte qui est assez convenu. Après tout, nous sommes dans une traque pour faire payer ceux qui ont détruit la vie de notre protagoniste. Un synopsis déjà bien connu et qui pourtant réussit à nous interpeller au sein de cette lecture. La raison à ça est la maîtrise du rythme du récit de la part de l’auteur ainsi que l’incroyable dynamisme qu’il offre pendant les combats. On en prend plein les yeux pendant ces moments où on sent que l’artiste s’en donne à coeur joie pour mettre en avant les prouesses de ces sorciers et de ces lames emblématiques du Japon.

Kagurabachi

Kagurabachi et son ballet sanglant

J’ai tout vu comme échange autour de Kagurabachi bien avant que le titre ne soit annoncé et sans même savoir de quoi le titre parlait, j’étais curieux de découvrir cette série qui faisait autant parler d’elle. Maintenant que c’est possible, je suis content d’avoir pu me lancer dans cette nouvelle aventure. Car oui, le titre ne cherche pas à bousculer les codes, mais à les maîtriser pour nous délivrer un très bon divertissement. Je n’ai absolument pas boudé mon plaisir tout au long de cette introduction qui arrive à placer rapidement et efficacement son décor pour ensuite lancer pleinement le spectacle. Et je suis très heureux de voir un manga qui met autant à l’honneur l’art du katana tout en y apportant une bonne dose d’imaginaire. Cela permet de créer des affrontements qui nous marquent la rétine tout en soulignant la brutalité que ce monde peut refléter. Et même l’utilisation de la sorcellerie est ingénieuse, car cela permet de créer une société ayant ses lacunes et abus appuyant un peu plus sur la dangerosité de cet univers. Et j’espère d’ailleurs que tous ces éléments seront encore plus développés par la suite pour donner plus de richesse à l’ensemble de la série. Et à côté de ça, je suis aussi très curieux de voir l’évolution de notre protagoniste qui évolue entre ombre et lumière. Va-t-il totalement succomber à sa haine ou bien se concentrer sur la récupération de ces artefacts ? Seul l’avenir nous le dira ! Mais le potentiel est là et ça donne juste envie de prolonger l’expérience à travers les prochains tomes.

Je suis donc enthousiaste et impatient de me lancer dans la suite de Kagurabachi. Une série dont je sens qu’elle peut avoir du potentiel et surtout devenir une belle épopée à vivre. En attendant, ce début est un petit coup de cœur et qui me ramène un peu en arrière quand je découvrais certaines grosses sagas qui ont façonné ma vie de lecteur. Et j’ai hâte aussi de voir comment va évoluer le trait de l’auteur, car si l’on a déjà le droit à de sublimes confrontations, il ne s’agit ici que du prélude de ce qu’il peut nous préparer à l’avenir. Cela ne fait que renforcer mon attente concernant les prochains combats qui risquent d’être mouvementés. Des duels qui brillent aussi par la netteté dans chaque échange de coups afin d’apprécier totalement l’action en cours. Si vous cherchez une nouvelle série prometteuse et qui vous comblera au niveau des chorégraphies de combat alors vous pouvez foncer sur Kagurabachi. Et bien sûr, voici les traditionnelles questions que je me pose suite à cette lecture. Est-ce que Chihiro va réussir à faire face aux redoutables ennemis qui ont détruit sa vie ? Va-t-il succomber à cette colère qui bouillonne en lui ? Va-t-il poursuivre cette traque seul ou bien sera-t-il entouré d’autres alliés ? Va-t-on en apprendre plus sur ces sorciers qui pullulent dans tout le pays ? Jusqu’où notre protagoniste va-t-il perfectionner son art ? Hâte d’avoir les réponses à toutes ces interrogations.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Kagurabachi. Trouvez-vous que la série peut proposer une histoire prometteuse sur la durée à travers l’intrigue qui se développe ici ? Avez-vous été happé par les affrontements et le trait de l’auteur dans ces moments précis ? Est-ce que vous trouvez que le manga réussit à proposer une certaine originalité à travers cette quête de vengeance pourtant assez classique en apparence ? Trouvez-vous que les personnages sont intéressants à suivre ? Qu’attendez-vous pour le futur de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

KAGURABACHI © 2023 by Takeru Hokazono/SHUEISHA Inc. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *