TenPuru - Lutter-contre-la-tentation-2

TenPuru T1 & 2 : Lutter contre la tentation

J’ai déjà pu l’évoquer à plusieurs reprises, mais le genre de la comédie humoristique est loin d’être facile à traiter. C’est même, à mes yeux, l’un des plus compliqués tant il faut savoir trouver un juste équilibre dans les gags proposés et le ton qui va accompagner le récit. Surtout que l’humour est un sujet où nous avons tous nos propres sensibilités à ce sujet. Voilà pourquoi c’est toujours intéressant de voir comment les auteurs peuvent réussir à créer une histoire tournant avant tout autour du comique sans pour autant tomber dans la redondance. Et si je parle de ça, c’est parce que je vais aborder aujourd’hui l’œuvre d’un auteur qui a déjà fait ses preuves sur une autre série humoristique en tant que dessinateur. Je parle bien sûr de TenPuru de Yoshioka Kimitake que l’on connaît aussi pour son travail sur Grand Blue. Cette nouveauté sort chez Meian tout comme l’autre titre que je cite et j’étais très curieux de voir ce que pourrait donner cet artiste en étant aux commandes de sa propre série et si son humour allait faire mouche. Le résultat est alors diablement efficace et l’on voit grandement l’inspiration et l’expérience qu’il a accumulée à travers Grand Blue. Soyez donc prêts à faire la connaissance d’un jeune homme rêvant de devenir moine.

Une nouvelle vie plus mouvementée

Le synopsis de TenPuru a beau être court, il est largement suffisant pour que l’on sache où l’on met les pieds. Et il est vrai que quand on lit ce résumé, on peut croire que l’on part dans une direction très proche d’un manga harem. Cependant, c’est finalement un chemin bien plus détourné qui nous est proposé et qui va grandement contribuer à l’intérêt que l’on peut avoir pour le titre. Une histoire qui ne veut pas jouer uniquement sur un côté ecchi ou trop porté en dessous de la ceinture. C’est justement un exercice délicat que propose le mangaka et il y arrive avec une certaine habileté.

Une bonne dose de comédie

Tenpuru T01_INNER-20Bien évidemment, la première chose à laquelle je fus attentif en lisant TenPuru était la manière dont l’humour allait être amené. Et il ne faut pas longtemps pour comprendre que l’on retrouve ici des gags souvent un peu grivois au vu du contexte initial. Ce n’est pas un défaut en soi, car c’est surtout la manière de traiter cet humour qui fait que l’on va adhérer ou non. Et là dessus, je dois dire que le mangaka s’en sort plutôt bien surtout que ça aurait pu être une pente assez glissante au vu des divers éléments composant ce récit. Après tout, on est face à une histoire qui a tout d’un harem et qui pourtant va se jouer totalement de ça en seulement quelques chapitres. En effet, nous sommes ici face à un protagoniste qui cherche à tout prix à ne pas s’approcher de trop près de ces demoiselles qui vont partager son quotidien. Si ses réactions exagérées vont largement contribuer à nous faire sourire, cela permet aussi de désamorcer toute situation qui pourrait devenir gênante. Et d’ailleurs, même le côté ecchi est traité de manière à ce qu’il soit pris sur le ton de l’humour. Cela découle aussi du fait que Akemitsu va surtout être attiré par une de ses colocataires et non par l’ensemble. Et finalement, toute tentative de partir sur un côté osé est détournée automatiquement par ce protagoniste qui veut à tout prix éviter ça. Tout ça permet d’amener une légèreté et une exagération dans les échanges entre les personnages servant à détendre l’atmosphère.

On va simplement s’amuser de tous ces quiproquos et autres événements qui ont lieu au sein de ce temple. Et plus on avance, plus on se rend compte que ce manga ne cherche pas uniquement à nous faire rire. Au contraire, il y a pas mal de passages plus sérieux qui vont tourner autour des inspirations de chacun et des problèmes qu’ils cherchent tous à affronter. Il ne s’agit pas uniquement d’Akemitsu, mais de l’ensemble du casting qui va nous interpeller au fur et à mesure qu’on apprend à connaître chaque pensionnaire. Cela permet même des scènes assez touchantes où Akemitsu et ces demoiselles vont s’entraider pour aller de l’avant. Et si cela fonctionne très bien et permet à la série d’afficher plusieurs visages pour une plus grande diversité, il est aussi important de s’attarder sur le thème principal du manga. Le fait de proposer une comédie tranche de vie autour de la religion et surtout de tout ce qui touche aux moines et nonnes est très intéressant. En partant dans cette direction, on ne va pas seulement ici trouver de l’amusement à voir un tel milieu être en proie à autant de gags et surtout à être parodié. Il va aussi être question d’en apprendre bien plus sur ce qui rythme la vie de ces hommes et femmes qui se dédient à leur foi. On se rend compte alors que l’on peut avoir des aprioris en voyant cette réalité. Le titre amène ainsi un aspect découverte qui est très loin d’être anodin et qui permet, entre plusieurs scènes comiques, d’attiser notre curiosité sur tout cet environnement qui peut être inédit pour beaucoup de lecteurs.

Il n’y a pas à dire, TenPuru veut clairement nous faire rire à travers un humour finalement très inspiré de ce que l’on peut voir dans Grand Blue. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’on est dans de la copie. En réalité, l’auteur a parfaitement su acclimater son humour au contexte dans lequel vont évoluer ses personnages. Ainsi, les gags vont aussi fonctionner, car ils entrent en conflit avec l’image que l’on peut avoir de l’aspect religieux et de la vie de moine. Une œuvre qui arrive à être amusante tout en réussissant à ne jamais franchir le côté rebutant que peut avoir le ecchi à trop forte dose.

TenPuru donne le sourire

Comme j’ai pu l’évoquer à plusieurs reprises, l’humour est un thème très délicat à traiter tant il peut être compliqué de maintenir l’amusement sur le long terme. Redondance, insensibilité aux gags ou difficulté à s’immerger dans le récit sont autant de défis à relever pour ce type de récit. Et pour TenPuru, l’auteur va même se rajouter des difficultés en surfant sur toute une partie très tournée vers l’attirance et les pulsions qui peuvent facilement bifurquer sur quelque chose de beaucoup plus compliquée. Et pourtant, je trouve, à travers ces deux premiers volumes, qu’il s’en sort très bien. Il arrive à se jouer de tous ces codes et tropes déjà vu maintes fois pour finalement accentuer ce qu’il cherche réellement à traiter. Nous sommes face à un protagoniste qui cherche, au contraire de beaucoup, à combattre son attirance pour la gente féminine même si cela se montre difficile au vu de sa situation actuelle. En fait, tout son récit s’axe sur des contradictions qui vont justement susciter l’amusement et les rires du lecteur. Oui, nous ne sommes pas dans une série qui cherche à avoir un humour fin ou subtil. Mais c’est justement dans ce côté franc et même parodique que le mangaka réussit à éviter les pièges pour que ses gags fonctionnent. On sourit de bon cœur et finalement on s’attache énormément à tous ces personnages vivant sous le même toit. On ne se contente pas uniquement d’attendre la prochaine gaffe de Akemitsu à l’égard de ses colocataires. Le lecteur va aussi vouloir en apprendre plus sur chaque pensionnaire de ce temple.

C’est pour tout ça que je trouve que TenPuru fonctionne très bien et arrive à proposer un début qui marche. Surtout que l’humour ne tourne pas uniquement autour de cette lutte du protagoniste contre ses pulsions. Au contraire, il y a tout de même une certaine diversité dans les situations comiques montrant aussi l’expérience de l’artiste pour mettre en scène tous ces événements savoureusement débiles. Et en dehors de ça, on nous plonge ici dans un environnement qui nous dévoile progressivement toutes ses spécificités et qui arrive aussi à créer un lien de plus en plus puissant entre ce jeune homme et ses nouvelles amies. Une tranche de vie qui veut aussi aborder l’importance d’être entourée de gens qui nous aime et qui peuvent nous faire avancer un maximum. Un beau lancement qui plaira aux fans de Grand Blue, mais aussi à ceux qui cherchent une lecture drôle, fun et plus profonde qu’il n’y paraît. A présent, j’ai maintenant plusieurs questions qui me trottent dans la tête. Est-ce que l’on va assister à un rapprochement entre notre personnage principal et celle qui ne quitte jamais son esprit ? Va-t-on assister à d’autres moments plus émouvants entre les différents membres de ce temple ? Est-ce que l’on va apprendre à mieux connaître les quelques pensionnaires qui n’ont pas encore été totalement mis en avant ? Le titre va-t-il prendre une tournure plus sérieuse notamment par rapport à l’enjeu principal qui est apparu au fil des chapitres ? Il me tarde de voir l’évolution de la série.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de TenPuru. Trouvez-vous que le titre réussit à offrir un divertissement efficace et hilarant ? Est-ce que l’humour propre à la série a su faire mouche pour vous ? Pensez-vous que le manga a de quoi nous accrocher sur le long terme au-delà de son aspect purement comique ? Appréciez-vous les relations qui commencent à se tisser entre nos divers protagonistes ? Trouvez-vous les thèmes abordés dans le récit pertinents ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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