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La Belle et le Badass T1 : A la croisée des genres

Il y a des nouveautés qui, dès leur annonce, arrivent à susciter notre intérêt. Cela peut découler du pitch initial, d’une cover ou bien tout simplement par le trait de l’artiste. Et ce qui est alors fascinant, c’est quand on a le sentiment que l’on va faire face à une histoire qui s’amuse des codes rien qu’à travers cette première impression. C’est exactement ce qu’il s’est passé pour moi avec le titre dont je vais vous parler aujourd’hui et qui nous vient tout droit du catalogue de Panini. Je parle bien sûr de La Belle et le Badass dont le premier volume est sorti il y a seulement quelques jours. Dès le départ, j’ai été intrigué par cette série inédite rien que par la couverture de ce tome qui respirait déjà l’envie de plonger dans les stéréotypes pour mieux s’en défaire. Il suffit de voir le style propre à chaque personnage dessus pour que l’on se dise que l’on risque fort d’être surpris. Mais en lisant cette introduction, j’ai été encore plus étonné de ce que le titre parvenait à proposer autant en matière de divertissement que d’écriture. Préparez-vous donc à faire la connaissance de deux amis d’enfance qui ont bien changé depuis leur séparation.

Des retrouvailles mouvementées

Quand on se penche quelques instants sur le synopsis de La Belle et le Badass, on peut avoir le sentiment que l’on est sur un school life assez classique. Après tout, il est question de retrouvailles entre d’anciens amis pouvant donner lieu à une toute nouvelle relation beaucoup plus forte. Mais très vite, on se rend compte que ce premier volume va beaucoup plus loin que ça. Une histoire qui veut autant jouer sur le fond que sur la forme afin de créer un récit qui s’amuse de la catégorisation des mangas pour créer une aventure faisant le pont entre ces divers types d’œuvres.

Une excellente parodie

Ce qui retient rapidement notre attention quand on commence la lecture de La Belle et le Badass concerne bien sûr le dessin ou plutôt les styles graphiques proposés. Car oui, ce qui va faire, dans un premier temps, le charme et l’attrait de cette série vient du choix de la mangaka de jouer sur deux types de trait bien différents. D’un côté, on fait la connaissance de Lulu dont le chara-design donne vraiment l’impression qu’elle sort d’un vieux shôjo. Et cela n’est pas uniquement elle, mais tout cet environnement qu’elle va quitter et qui formait son petit monde. Et une fois qu’elle se rend dans sa nouvelle école, le décor change totalement pour laisser place à un dessin qui colle parfaitement à ce que l’on pouvait voir dans des mangas comme Hokuto no Ken. Une manière ingénieuse de souligner le côté plus brutal de cet établissement avec ses nombreux voyous et loubards. Pareil pour son voisin de classe et ancien ami d’enfance qui semble tout droit sorti d’une de ces séries. Cette scission dans ces deux facettes va former l’épine dorsale du titre, car cela va amener plusieurs niveaux de lecture. En premier lieu, on peut y voir une manière de provoquer la surprise et l’amusement en confrontant deux styles qui semblent totalement opposés. Après tout, on est aussi dans une opposition qui existe depuis bien longtemps et qui ici va prendre une autre dimension. En effet, si cette lecture semble être riche en stéréotypes et autres clichés.

Mais cela ne veut pas dire que c’est l’objectif. Au contraire, l’artiste joue expressément sur ça pour mieux s’affranchir de ces cases afin de montrer que les deux ne sont pas incompatibles. A la fois hommage et appropriation de ces styles graphiques, elle nous offre une fresque encore plus riche par la cohabitation de ceux-ci. Mais cela ne s’arrête pas là, car tout ce premier volume va s’axer justement sur les retrouvailles de nos deux protagonistes et le fait qu’ils aient tant changé l’un pour l’autre. En fait, le dessin propre à chacun n’est pas uniquement là pour la forme. Il est aussi là pour symboliser l’évolution de ces deux êtres qui ont été séparés et ont évolué dans des cadres bien différents. Une façon ingénieuse de souligner ces changements que l’on peut connaître par rapport à notre environnement et les expériences que l’on va vivre. Mais au-delà de ça, le fait de jouer autant sur les apparences est aussi là pour appuyer le fait qu’il ne faut justement pas s’arrêter à ça. A l’inverse, c’est aussi une façon de souligner l’importance de voir derrière les masques pour réellement cerner la personne. Je trouve qu’avec ce tout premier volume, le manga réussit avec brio à proposer une histoire qui peut sembler classique de prime abord, mais qui regorge d’une vraie richesse quand on s’attarde bien plus sur ce que l’autrice a voulu proposer derrière sa proposition graphique. Un pari plus que réussi et qui peut donner lieu à des situations aussi funs que pertinentes pour la suite.

J’étais très curieux de ce que donnerait ce premier tome de La Belle et le Badass et je ne suis clairement pas déçu. Le titre arrive à briller en jouant justement sur des tropes bien connus pour mieux surprendre le lecteur. Et c’est ce qui fait le charme si particulier de cette introduction qui parvient à tordre tout ça pour créer une histoire bien plus surprenante qu’il n’y paraît de prime abord. Une œuvre qui veut justement que l’on puisse voir au-delà des apparences pour mieux apprécier l’écriture de ces personnages. Tout ça est couplé à un slice of life à la fois drôle, touchant et enchanteur.

La Belle et le Badass se jouent des clichés

Finalement, La Belle et le Badass réussit un pari audacieux à travers ce premier volume. Un manga qui a largement de quoi convaincre par la suite avec beaucoup de potentiel. Mais ce que je trouve vraiment bluffant dans cette découverte est la manière dont la mangaka réussit à utiliser des codes rétro pour appuyer le fait de ne pas s’arrêter à des stéréotypes. Au fil des chapitres, on découvre de nouveaux visages de nos deux protagonistes. Lulu a beau avoir l’air de sortir d’un conte de fées, elle va aussi faire preuve d’une détermination et d’un courage qui vont lui permettre de se rapprocher de ses nouveaux camarades de classe. Pareil pour son voisin qui a beau être présenté comme le caïd du lycée fait aussi preuve d’une véritable grandeur d’âme et d’une bienveillance à l’égard des autres. Tout cela est couplé à des moments bien amusants où l’on rit de bon cœur en voyant l’autrice parodier des tropes pour amener de l’exagération et de l’humour à certaines scènes. Ce mélange fonctionne à merveille et permet de créer un récit où l’on ne s’ennuie jamais et qui fait preuve d’une profondeur d’écriture bien plus forte que ce que l’on pourrait croire au début. Surtout que l’on a aussi envie de voir comment va évoluer la relation entre nos deux personnages principaux après toutes ces années et surtout ce fossé qui s’est créé depuis tout ce temps. On est face à un titre qui peut clairement devenir un excellent divertissement en plus d’être une leçon d’ouverture d’esprit à l’égard de ceux qui nous semblent différents.

Vous l’aurez donc compris en lisant ces quelques lignes, mais j’ai adoré ma découverte de La Belle et le Badass. Je me suis bien amusé au contact de nos deux protagonistes, et même de l’ensemble des personnages qui vont graviter autour d’eux. Et je trouve que la mangaka réussit à montrer que son choix de style graphique n’est pas purement visuel de façon ingénieuse et discrète. Il suffit de voir certaines cases pour comprendre que tout ça est bien plus symbolique qu’il n’y paraît et sert à marquer le temps qui passe et les changements qui viennent forcément pour chacun d’entre nous. Je suis d’ailleurs très curieux maintenant de voir comment va évoluer tout ça dans les prochains tomes, car ça peut donner une écriture captivante pour l’ensemble de ce casting. Une série qui pourra largement plaire aux fans de school life et qui désirent une originalité autant dans le trait que l’écriture. A présent, j’ai pas mal de questions qui me viennent à l’esprit concernant l’avenir de La Belle et le Badass. Est-ce que l’on va assister à un rapprochement important au sein de notre binôme ? Nos deux anciens amis vont-ils prendre le temps de se parler et de renouer avec leur amitié d’antan ? Comment Lulu va-t-elle finalement s’intégrer au sein de cette école qui est à l’opposée de tout ce qu’elle a connu ? Et surtout, quels seront les prochains défis qui se mettront sur la route de ces deux personnages ? Je suis très intrigué de voir les réponses à tout ça.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de La Belle et le Badass. Trouvez-vous que le manga réussit à proposer une approche bien singulière de deux styles graphiques bien différents ? Est-ce que cela appuie votre curiosité pour la suite du développement de la relation entre nos deux protagonistes ? Pour vous, le titre arrive-t-il à justement se jouer des codes pour parodier ceux-ci et nous amener sur un terrain prometteur ? Avez-vous ressenti une profonde sympathie pour notre binôme ? Qu’attendez-vous pour la suite de la série ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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