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Derrière les codes #03 : les tournois

En cette période estivale, je réfléchis constamment à tout un tas de sujets à traiter à travers certaines chroniques. C’est aussi l’occasion de continuer certains rendez-vous surtout qu’il y a pas mal de possibilités autour. Voilà pourquoi j’avais envie de vous proposer aujourd’hui un nouveau numéro de “Derrière les codes”. Déjà le troisième et pour l’occasion, j’avais envie de rebondir sur une série assez récente qui va sur un terrain à présent bien connu. Il s’agit des œuvres s’axant principalement autour d’un tournoi dont les enjeux sont particulièrement importants. Et j’avais envie de m’attarder sur trois séries précises afin de montrer que même si cela peut sembler identiques, chacune arrive à se démarquer par plusieurs aspects. Surtout que là, je vais aborder trois mangas qui proviennent du même éditeur japonais Coamix qui a une partie de son catalogue spécialisée dans ce domaine. La chance de voir pourquoi partir aussi souvent dans cette direction, mais aussi ce qui peut être raconté à travers ce trope scénaristique. Je vous invite donc à assister à trois compétitions hors du commun qui vont décider de l’avenir de nombreuses vies.

Valkyrie Apocalypse

Valkyrie Apocalypse Vol.24

Impossible de ne pas commencer cette liste avec le titre qui a vraiment lancé pleinement ce style de récit. Je parle bien sûr de Valkyrie Apocalypse, chez Ki-oon, qui nous fait suivre le Ragnarök, tournoi décidant du futur de l’Humanité en confrontant les dieux et les plus grands héros de la Terre. Je me souviens à quel point ce pitch de départ m’avait grandement enthousiasmé même si cela peut paraître surtout un prétexte pour des combats absolument grandioses. Et il ne faut pas se leurrer, l’action fait partie intégrante de ce type de manga et encore plus avec Valkyrie Apocalypse. En effet, le but ici est avant tout d’offrir un spectacle absolument dantesque avec des duels absolument mythiques. On en prend plein les yeux dès le premier combat et quasiment ensuite pour tous ceux qui arriveront par la suite. Mais cela ne veut pas pour autant dire que l’on peut résumer uniquement cette série à ça. En fait, le titre a su utiliser ce tournoi comme vecteur de tous les messages qui vont être traités pendant chaque affrontement. Si l’on est sur un schéma qui se répète, la série parvient pourtant à offrir de la diversité grâce aux guerriers que l’on va observer. On prend le temps de mieux les cerner, de comprendre leur passé et finalement, on se met même à espérer que notre combattant préféré sera le grand gagnant de cette lutte. Et si au départ, on cherche à nous mettre du côté des humains au vu des enjeux proposés, le titre parvient, au fil des chapitres, à faire évoluer notre regard sur cet événement. On se surprend à soutenir certaines divinités et cela permet de voir que tout n’est pas purement manichéen surtout au vu de certains représentants qui sont loin d’être des parangons de vertus. Cela donne lieu à des affiches captivantes qui vont confronter notre désir que l’être humain survive à nos propres valeurs morales. Ainsi, plus le tournoi avance et plus on se rend compte que nous ne sommes plus tant là pour la finalité de celui-ci que pour avoir envie de mieux connaître ces êtres qui luttent pour ces deux camps.


Witches’ War

On passe maintenant à Witches’ War, édité chez Pika, qui fut la deuxième série de ce type chez Coamix à paraître chez nous. Et si en apparence, on peut se dire que le titre ressemble au premier évoqué, il y a tout de même quelques nuances. Tout d’abord, nous sommes ici uniquement face à des femmes qui ont marqué l’Histoire chacune à leur manière. De ce fait, il n’y a aucune divinité ou entité céleste qui participe à ce tournoi. Les seuls personnages démoniaques font partie de l’organisation sans jamais être présente pour combattre. Ainsi, le pitch de départ change déjà grandement par rapport à Valkyrie Apocalypse même si la finalité semble la même. Car oui, tout va se centrer sur cette compétition qui va reprendre le schéma habituel en prenant le temps de se concentrer sur chaque combattante, son parcours et son passé. Mais ce qui est déjà important à noter est que l’on a devant nous des humains. Cela change déjà la donne, car les enjeux ne sont plus les mêmes et nous sommes face à des affrontements à mort opposant des personnes existantes. Cela apporte une touche de drame encore plus prononcée tout en concentrant notre attention sur un autre élément essentiel de cette histoire qui concerne la raison de tout ça. En effet, il n’y a pas d’humanité à sauver ici, mais juste un désir à assouvir pour celle qui parviendra à se hisser jusqu’à la première place. Et c’est là que repose toute l’originalité de cette série, car cette notion de désir va non seulement être au cœur de ces batailles, mais aussi être l’émotion qui va leur servir d’arme pour se défendre. On assiste alors à une grande diversité dans les facultés propres à nos participantes en fonction de ce qui a pu les animer tout au long de leur vie. Une approche intéressante et qui se concentre donc bien plus sur une ambition personnelle qu’une quête grandiose pour la sauvegarde du monde. Et c’est ce qui fait que la série donne lieu à quelque chose de bien plus axé sur la nature humaine.


Doomsday War

Doomsday War -Rekkyô Sensen- Vol.1

On termine ce tour d’horizon avec le dernier titre en date qui est sorti il y a seulement quelques semaines chez Doki-Doki. Je parle ici de Doomsday War qui, si on part aussi dans la direction d’un tournoi, n’a pas du tout la même approche de celui-ci. En effet, ici on est pas au contact de personnages célèbres, historiques ou même mythologiques. Au contraire, nous faisons face à des participants fictifs qui ne vont pas chercher ici à réaliser un de leur rêve ou à sauver l’humanité. Chacun est là pour représenter son pays et le sauver d’une éventuelle annihilation. En plus d’aborder des thèmes d’actualité et assez anxiogène, ce titre s’axe beaucoup plus sur un aspect géopolitique contrairement à ses aînés. Et cela amène inéluctablement d’autres interactions, enjeux et défis qui peuvent nous prendre aux tripes. Et même s’il y a un côté surréaliste et exagéré à travers les facultés de ces participants, Doomsday War est une œuvre qui se veut bien plus proche de la réalité. C’est ce qui rend cette lecture aussi palpitante que terrifiante, car nous sommes sur des sujets qui pourraient très bien frappés un moment ou à un autre et qui nous font prendre conscience du côté destructeur de l’être humain. Et même quand tout va mal, la solution trouvée ici appuie encore cet aspect de l’homme au lieu d’insuffler une forme d’espoir. Comme une manière de montrer que peu importe la situation, nous continuerons à faire les mêmes erreurs jusqu’à notre disparition totale. Voilà pourquoi je trouve que ce manga réussit à créer sa propre originalité à travers un schéma pourtant classique. Et c’est ce que je voulais souligner à travers cette chronique. Ce n’est pas parce que des œuvres partagent la même forme que le fond est forcément identique. Au contraire, l’exercice est difficile, mais au combien plaisant à suivre tant on est curieux de voir comment tel titre va réussir à se former sa propre identité à travers une formule déjà connue. En plus de réussir à forger leur propre voie, ces trois histoires ont aussi pour point commun de traiter de l’être humain sous des angles différents. L’un cherche à représenter une forme d’espoir, le second parle du désir inhérent à chacun et qui nous pousse à avancer et le dernier du côté sinistre de celui-ci et de sa capacité d’autodestruction.

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