Carnet de voyage d’un otaku spécial Meian chapitre 2
Pour bien finir cette semaine qui fut riche en émotions, on s’est dit que l’on allait vous proposer un tout nouveau chapitre de notre carnet de voyage. Cette fois, on retourne du côté de chez Meian qui nous a délivré, il y a peu, un florilège de sorties. Au vu de la qualité de ce catalogue, on s’est dit qu’il serait dommage de ne pas s’attarder sur chacun de ces tomes au vu de tout ce que l’on peut analyser dessus. Passant d’un style à l’autre, ces qautre virées auront réussis à nous proposer des expériences aussi variées que plaisantes dans des univers que l’on adore explorer. Que l’on aille visiter un pays en proie à un terrible conflit, que l’on retourne dans le passé lors des invasions Mongoles, que l’on plonge en enfer en compagnie d’hommes et de femmes criant vengeance ou que l’on passe des jours mouvementés en compagnie d’une trafiquante d’armes, on a clairement pas eu le temps de s’ennuyer. Quatre lectures pour quatre aventures littéraires ayant chacune des atouts indéniables. Un remarquable tour de force pour toutes ces expériences littéraires qui nous proposent des voyages mémorables et absolument uniques. L’heure est donc venue de reprendre notre périple et de consigner tout cela par écrit.
Baltzar tome 5
Baltzar, imaginé par Nakajima Michitsune, s’était arrêté alors que l’armée du Holbaek venait de s’attaquer à la patrie de notre cher instructeur. La réponse ne se fit pas attendre et un conflit débuta alors entre les deux pays. Notre soldat ignorait alors que cette bataille allait aussi affecter le Baselland et obligé celui-ci à envoyer des volontaires. Un moyen de renforcer l’alliance entre ce petit royaume et le défenseur. Il fut donc décidé que Baltzar conduirait certains de ses élèves ainsi que le second prince non loin de ce conflit. Une décision qui était loin d’être au goût de ce militaire qui ne voyait en cette manoeuvre qu’un immense risque de briser les relations entre sa nation et celle de ses hommes. Malgré tout, il ne pouvait aller à l’encontre d’un ordre direct et du ainsi composer le groupe qui allait venir avec lui et dont chaque élève prendrait des hommes sous son commandement. Cette lutte allait au moins être l’occasion parfaite pour ces jeunes pousses de montrer de quoi elles étaient capables et aussi d’apprendre directement sur le terrain. Malheureusement, il est bien rare que les choses se passent comme on le souhaiterait. Baltzar le savait bien et cette expédition n’allait pas déroger à la règle. Ainsi, il ne fallut pas longtemps pour que les siens se retrouvent dans une situation périlleuse alors que les troupes du Holbaek se rapprochaient de leur position. Ne pouvant fuir au vu de la rapidité du contingent adverse, l’officier décida qu’il était temps d’organiser leurs défenses afin de contrer l’assaut qui approchait. Il espérait que cela soit suffisant pour leur ouvrir une fenêtre de retraite. Grâce à sa vision acérée du champ de bataille et aux talents de ses hommes, ils purent accomplir leur devoir et ainsi se préparer à partir. Pourtant, une autre menace allait rapidement leur faire face. Une cavalerie puissante et violente s’approchait d’eux et était déterminée à ne laisser aucun prisonnier en vie. Le temps est donc venu de fuir le plus vite possible pour espérer sauver les apparences.
C’est un véritable coup de coeur que l’on a eu pour ce cinquième tome de Baltzar qui change totalement de ce que l’on a eu l’habitude de lire précédemment dans la série. Cette fois, on est plus au sein d’une académie militaire à apprendre. C’est la vérité du terrain que découvrent ces élèves qui avaient déjà pu avoir un aperçu dans le précédent volume. Cependant, ce nouvel acte va clairement venir renforcer ce sentiment de malaise et d’inquiétude que peuvent ressentir ces quelques hommes à l’approche d’une terrible menace. Cela va rythmer l’ensemble de cette lecture qui se veut oppressante par moment tout en continuant d’approfondir les relations entre les différents pays que cela soit au centre de la bataille ou bien très loin de ces confrontations. La grande force de cette série est de réussir à faire avancer de nombreux pions sur l’échiquier sans que l’on soit perdu et surtout en ne faisant qu’aiguiser notre intérêt pour l’univers propre à l’oeuvre. Ainsi, le lecteur est totalement happé par la fuite permanente de notre petit groupe de soldats que les divers mouvements et manigances qui se passent à une plus grande échelle. Outre cela, l’auteur fait aussi étalage ici de tout son savoir en matière de mise en scène. Les quelques chocs que l’on peut observer expriment pleinement toute la violence de cette guerre, mais aussi l’évolution qui est en train d’avoir lieu au sein même du champ de bataille. Il y a donc toujours cette volonté de laisser quelques éléments en plus permettant d’entrevoir le possible avenir de ce monde en proie à de violentes querelles. La politique, l’art militaire, les confrontations, mais aussi l’intrigue et l’évolution des personnages sont parfaitement maîtrisés du début jusqu’à la fin. Un véritable coup de maître qui ne fait que renforcer l’emprise de ce manga sur nous pour notre plus grand plaisir.
Angolmois tome 4
Angolmois, imaginé par Nanahiko Takagi, s’était arrêté alors que Jinzaburô et les personnes qui l’accompagnaient venait d’être rattrapé par un groupe de soldats Mongols. Après le périlleux assaut qu’ils avaient mené sur la plage pour sauver leur camarade, les défenseurs de Tsushima étaient forcés de fuir et de se cacher. Au vu de leur faible nombre, ils ne pouvaient espérer remporter la victoire de front surtout devant une armée aussi immense que celle de l’ennemi. Cherchant à tout prix à regagner un lieu permettant de se rassembler et de se reposer, l’ensemble des hommes et femmes qui suivaient l’ancien officier étaient à présent épuisé et affaibli. L’approche de ces guerriers adverses tombait alors au pire moment et ils semblaient bien que cela puisse signer la fin de leur tentative de fuite. Heureusement, les quelques combattants qui étaient encore aptes à se battre étaient déterminés à stopper leur avancée. Ils étaient prêts à se sacrifier si cela permettait à l’ensemble du groupe d’atteindre la capitale pour regagner leur base. Il semblerait pourtant que les Mongols furent plus rapides qu’eux lorsqu’ils croisèrent un des habitants qui s’échappait de ce lieu en proie aux flammes. N’ayant plus aucun endroit pour se replier et étant entourés d’ennemis, ces résistants étaient condamnés. Pourtant, un homme n’avait pas perdu la flamme qui brûlait dans ses yeux. Jinzaburô était convaincu qu’ils pouvaient s’en sortir et se mit donc à établir un plan pour pouvoir déjà repousser leurs poursuivants. Une tactique audacieuse qui profiterait de la géographie de la zone pour surprendre leurs assaillants. Le choc allait être brutal des deux côtés tandis que chaque homme de Tsushima se battait de toutes ses forces pour retarder le plus longtemps possible l’inévitable. Un combat désespéré contre une menace grandissante et surtout contre le temps qui était bien loin de défiler aussi vite qu’ils l’auraient voulu.
Ce qui est formidable avec Angolmois, c’est la manière dont le manga parvient totalement à nous happer dans cette défense désespérée. Un quatrième tome qui ne déroge pas à la règle et va même aller plus loin que cela en continuant de nous faire la démonstration de tactiques aussi efficaces que pertinentes. Les morts ont beau être inévitables, on a vraiment cette sensation que chaque perte du côté des troupes de Jinzaburô est presque une défaite en soi. Une paire de bras en moins qui symbolise une faiblesse grandissante parmi les défenseurs de l’île. En effet, il y a constamment ce rappel à l’ordre qui est fait concernant l’écart au niveau du nombre entre les deux camps. Ainsi, une victoire de la part de nos amis a un goût particulier pour nous ainsi que pour eux. Après tout, la perte de quelques soldats est largement insuffisante pour contrer une armée qui semble sans fin. Au contraire, le fait que les prisonniers et les quelques guerriers de Tsushima soient si peu nombreux ajoute énormément d’importance à la vie de tous. Une balance qui met autant en jeu le destin de cette île et aussi du Japon que la vie elle-même et ce qu’elle représente. Si l’on est donc dans une optique toujours peu réjouissante pour nos protagonistes, on peut aussi entrevoir une petite lueur d’espoir concernant leur adversaire. Cependant, il y a aussi un autre élément qui va grandement jouer sur notre ressenti. Il s’agit de tout le mystère qui réside sur ce lieu et surtout sur certains de ses habitants. Rien qu’en observant quelques images, on se demande où va vouloir nous conduire cette série et surtout ce qu’elle pourrait bien nous conter de plus qu’un conflit épique et destructeur. Une oeuvre dont on peut ressentir toute l’ingéniosité de l’auteur afin de transposer le meilleur de chacune des puissances présentes sur ce champ de bataille. Que cela soit au niveau des armes, des techniques militaires ou tout simplement des prouesses martiales de chacun, on est totalement bluffé par ce que l’on peut contempler.
Jormungand tome 6
Jormungand, imaginé par Keitarô Takahashi, s’était arrêté alors que Koko et son équipe était en direction de l’Egypte pour une toute nouvelle mission. Alors que tout semblait laisser penser qu’il allait s’agir d’un boulot comme les autres, un événement inattendu va venir bouleverser les plans de la marchande d’armes. Valmet, l’un des membres les plus loyaux de l’escorte de la jeune demoiselle, venait de partir soudainement. Sans laisser le moindre mot, cette guerrière s’était envolée afin de régler une affaire qui lui tenait particulièrement à coeur. Heureusement, son employeuse se doutait que cela arriverait un jour et demanda à Jonah de la suivre. De son côté, Koko ne le sait pas encore, mais elle va devoir faire face à un ennemi plus que retors en la présence de Dominique et de ses tueurs à gages. Deux combats sont alors menés sur ces deux fronts. L’un pour se détacher des chaînes du passé tandis que l’autre est là pour préserver le futur du groupe. Cependant, ces affrontements pourraient bien provoquer des dégâts considérables au sein même de cette équipe. Après tout, même le meilleur peut se faire avoir dans un moment de faiblesse. La puissante vendeuse d’armes va-t-elle assister à l’une de ses défaites les plus cuisantes ? Ses compagnons expérimentés pourront-ils faire face à un assaut visant directement l’un des leurs ? De son côté, Valmet pourrait très bien quitter définitivement cette team après avoir assouvi sa vengeance. L’incertitude règne sur ces divers champs de bataille où l’hésitation n’a nullement sa place. De plus, il est presque inévitable qu’en évoluant dans un tel milieu, la mort fasse partie intégrante du quotidien de ces hommes et femmes. La véritable question est de savoir si ce sont eux qui seront la faucheuse ou bien les victimes de cette dernière.
Cette lecture, en plus de nous divertir grandement, va aussi apporter quelque chose d’essentiel à l’œuvre. Même si on pouvait déjà le sentir lors de nos précédentes excursions, ce volume est celui qui représente parfaitement les liens unissant ce groupe de marginaux. Que l’on soit du côté de Valmet ou bien de Koko, on peut voir à quel point chacun d’entre eux est prêt à tout pour défendre ses compagnons. Même si le prétexte est qu’il s’agit de leur employeur, on sent que ce qui n’était qu’un travail est presque devenu une raison de vivre à leurs yeux. lls ont un foyer érigé par cette jeune demoiselle où ils peuvent profiter d’un peu de repos et surtout être eux-mêmes. Outre cela, on arrive même à ressentir une profonde inquiétude pour nos chers amis qui doivent faire face à des adversaires d’une redoutable efficacité. Plus d’une fois on se dit que l’on pourrait bien assister à la fin prématurée d’un membre de cette incroyable escouade. Cela prouve que l’auteur a parfaitement su accomplir ce qu’il souhaitait. De par ce frisson qui nous assaille, on se rend compte à quel point on s’est attaché à eux. Même le plus discret de ces tueurs a su s’attirer notre sympathie. Cela ne fait qu’accroître notre immersion au sein de ces pages où la tension atteint son comble. On est donc totalement happé par ce qu’il se passe pour finir sur une dernière page qui nous fait nous poser tout un tas de questions. Un final plus que réussi pour ce tome qui nous donne instinctivement envie de nous jeter sur la suite. Une intrigue qui se complexifie et qui pourrait bien nous proposer des revirements de situations que l’on n’aurait jamais pensé voir au sein de cette équipe. C’est au final dans ces quelques cases que l’on parvient le plus à ressentir le danger pouvant peser sur une personne ayant choisi cette voie d’une profonde noirceur. Un chemin fait par les armes et qui pourrait bien se conclure par elles.
Les 7 Ninjas d’Efu tome 5
Les 7 Ninjas d’Efu, imaginé par Takayuki Yamaguchi, nous avait laissés alors que l’on venait de faire la connaissance du légendaire guerrier Musashi Miyamoto. Celui-ci avait été appelé pour se débarrasser de créatures maléfiques ayant jeté leur dévolu sur la province de Satsuma. Ayant une dette à réglé et étant curieux de voir de quoi ces fameux démons chrétiens étaient capables, il accepta cette mission qui serait aussi l’occasion à ses yeux de tester son propre talent. Il put ainsi être témoin de la puissance de ces monstres, mais aussi de leur extrême résistance. Paraissant presque immortels, ses adversaires seraient sans pitié à son égard tant qu’il ne les aura pas exterminés pour de bon. Heureusement, il peut aussi compter sur l’armure Sanetaka qu’on lui avait confié. D’ailleurs, cet artefact était bien loin de pouvoir être porté par n’importe qui. Pesant un poids improbable et provoquant de vives douleurs à son porteur, cet équipement avait condamné la vie de tous ceux qui avaient osé l’enfiler. Ce fut alors un exploit sans précédent de voir Musashi parvenir à la dompter et à ne faire plus qu’un avec cette dernière. A présent, il ne pouvait plus compter que sur ce cadeau et sa propre maîtrise du sabre pour porter le coup fatal à ses adversaires venu du plus profond des enfers. Son but était aussi de se frotter à celle qui dirigeait ce groupe et qui était de loin la plus redoutable d’entre eux. Le guerrier et le démon s’apprêtaient à débuter une nouvelle danse macabre tandis que bien loin de ce spectacle, un autre guerrier risquait de voir le jour. Voici l’histoire d’hommes et de femmes qui se battent pour ne pas sombrer dans les ténèbres de ce monde et qui suivent la voie des représailles. Un chemin tortueux où seul le sang peut venir calmer un tant soit peu cette souffrance constante.
Ce que l’on retient avec les 7 Ninjas d’Efu, c’est surtout la manière qu’a le manga de nous faire voguer d’une histoire à l’autre sans que cela dénature le récit en lui-même. On ressent toujours beaucoup de curiosité à l’idée de découvrir de nouveaux personnages et surtout de voir leur histoire et ce qui les a conduit à se lancer sur la voie de la vengeance. Ce volume continue de garder cette structure, mais en faisant aussi preuve de certaines surprises inattendues. Tout d’abord, on peut bien sûr citer le combat opposant Musashi aux démons qui hantent les bois. Il est important de noter que toute cette lutte va mettre en évidence le fait que tous les individus s’opposant à nos shinobis ne sont pas forcément mauvais. Ils peuvent aussi avoir leur propre raison de combattre que cela soit pour protéger leurs proches, se perfectionner ou défendre leurs idéaux. L’autre point qui est bien loin d’être anodin découle directement de la conclusion de cette bataille. Si l’on évitera bien sûr de spoiler, il faut tout de même comprendre que nos fameux 7 ninjas sont bien loin d’être infaillibles. Ils peuvent tout à fait être blessés, souffrir, et même faiblir par rapport aux obstacles qui se dressent devant eux. Ainsi, cette lecture va sublimer notre regard de par l’humanité qui en découle. Un détail essentiel, mais qui se mêlait toujours à ce côté surréaliste et délirant de ce conte. Cette fois, c’est l’être humain qui est mis en avant et va même renforcer l’impact qu’il peut y avoir dans chaque coup. Ces acteurs ont beau être des monstres ou posséder des armures titanesques, cela n’enlève en rien ce qu’ils sont réellement. Des êtres humains ayant été marqués par cette époque qui a autant vu naître un gouvernement pouvant sembler tyrannique que des monstres pour y faire face. Un tome qui aura eu beaucoup d’importance pour la construction de la série et le traitement de ses personnages.