CARNET-DE-VOYAGE-OTAKU-meian-1

Carnet de voyage d’un otaku spécial Meian chapitre 1

Pour bien finir cette semaine qui fut riche en émotions, on s’est dit que l’on allait vous proposer un tout nouveau chapitre de notre carnet de voyage. Cette fois, on retourne du côté de chez Meian qui nous a délivré, il y a peu, un florilège de sorties. Au vu de la qualité de ce catalogue, on s’est dit qu’il serait dommage de ne pas s’attarder sur chacun de ces tomes au vu de tout ce que l’on peut analyser dessus. Passant d’un style à l’autre, ces cinq virées auront réussis à nous proposer des expériences aussi variées que plaisantes dans des univers que l’on adore explorer. Que l’on aille visiter un pays en proie à un terrible conflit, que l’on retourne dans le passé lors des invasions Mongoles, que l’on se retrouve en plein milieu d’une effroyable moisson, que l’on passe des jours mouvementés en compagnie d’une trafiquante d’armes ou bien que nos pas nous guident sur la trace de ninjas démoniaques, on a clairement pas eu le temps de s’ennuyer. Cinq lectures pour cinq aventures littéraires ayant chacune des atouts indéniables. L’heure est donc venue de reprendre notre périple et de consigner tout cela par écrit.

Baltzar tome 4

Meian-Baltzar - La guerre dans le sang Vol. 4Baltzar, imaginé par Nakajima Michitsune, s’était arrêté alors que l’on avait laissé notre officier dans une très mauvaise situation. En effet, il avait pu découvrir qu’un de ses anciens compagnons s’était rapproché de l’héritier légitime du Baselland. Lui, qui officiait auparavant en compagnie de Baltzar, avait tenté d’agiter l’ensemble de leur pays natal afin de provoquer de grands bouleversements. Malheureusement, son plan avait connu une fin prématurée et il disparut des radars. Enfin, c’était jusqu’à ce qu’il croise de nouveau le regard de son ancien camarade qui savait pertinemment ce que sa présence ici signifiait. Notre militaire se trouvait devant un sacré obstacle qu’il allait devoir surmonter ou vaincre pour espérer renforcer l’union entre leurs deux pays. Heureusement pour lui, il pouvait tout de même compter sur le soutien du second prince et surtout sur les élèves dont il avait la charge. Une force qu’il tentait d’utiliser au mieux même si ses plans étaient bien loin d’être reluisants. Manipulation et propagande étaient au programme pour ces deux camps qui s’observaient à l’affût de la moindre faille. Ce que Baltzar ne savait pas, c’est que cela allait prendre une ampleur bien plus grande que ce qu’il pensait. Ce qui était un conflit de succession et d’opinion allait très vite s’ouvrir sur une guerre ouverte où l’intervention du Baselland pourrait clairement faire tourner la balance sur la scène mondiale.

Plus le temps passe et plus Baltzar se transforme en l’un de nos plus gros coups de coeur du catalogue de Meian. Ce qui nous charme, c’est la façon dont la guerre est traitée et surtout tout ce qui tourne autour. On n’est pas seulement témoin d’un conflit armé où les troupes font tout le travail. Tout est aussi question de manigances et de politique ce qui est encore l’un des gros points fort de ce quatrième volume. On pourrait aisément découper cette lecture en deux parties bien distinctes. La première n’est autre que celle où l’on va se retrouver face aux dangers de la noblesse et des puissants qui peuvent décider, en un claquement de doigts, du destin de milliers de gens. Quelques individus qui s’amusent à jouer une partie d’échecs sur le plan mondial et qui redoublent d’intensité pour tromper leurs interlocuteurs. De ce fait, on a toujours cette sensation d’avancer en terrain miné alors qu’aucune confrontation n’a réellement été lancée. Cela nous montre à quel point ces simples discussions peuvent avoir une influence incroyable sur l’ensemble de ces terres. On est donc totalement happé par ce jeu de dupes qui s’organise devant nos yeux. La seconde partie n’a rien à envier à celle-ci étant donné que l’on rentre dans le feu de l’action et que l’on est toujours autant ébloui par la manière dont est traité chaque assaut. Tout est une question de stratégie et de la manière dont chaque outil est utilisé. Sur ce point, Baltzar fait preuve de véritable génie et arrive toujours à se sortir des rencontres les plus dangereuses. Cependant, on a surtout grandement apprécié les responsabilités qui sont confiés à nos jeunes élèves qui doivent s’adapter et apprendre rapidement s’ils ne veulent pas commettre des erreurs fatales. Une sublime lecture qui allie à merveille le meilleur de ces deux faces pour en faire naître une épopée unique est captivante.


Angolmois tome 3

Angolmois, imaginé par Takagi Nanahiko, nous avait laissés alors que l’on avait pu observer les diverses tactiques de Jinzaburô porter leurs fruits. Lui et les autres exilés s’étaient avérés d’une aide cruciale pour tenir face aux hordes de Mongoles qui débarquaient sur l’île. Même s’ils savaient pertinemment qu’ils ne pouvaient pas faire face à une telle armée, rien ne les empêchait de saper leur moral à travers diverses escarmouches et autres techniques de guérilla. Des petites frappes bien placées qui permettaient aux quelques survivants restants de souffler un peu. Malheureusement, Tsushima ne peut qu’être victime du feu et de la rage des hommes qui envahissent cette île. Faisant de multiples prisonniers, notre groupe décida de tenter une manoeuvre que l’on pourrait qualifier de suicidaire. En effet, ils comptaient s’infiltrer jusqu’au camp ennemi afin de pouvoir sauver un maximum de civils et de soldats retenus en captivité. Profitant du camouflage offert par la nuit, nos hommes parvinrent jusqu’à destination et semèrent la confusion parmi les rangs adverses. Une aubaine pour eux qui réussirent à libérer la plupart des captifs et qui devaient maintenant effectuer une retraite cruciale. Cependant, Fuheng Liu, le vice-maréchal de l’armée de conquête de l’est, ne l’entendait pas de cette oreille. Bien décidé à se confronter à ces guerriers ayant osé braver son armée, il s’élance à la poursuite des fuyards. Un homme à la force titanesque et que rien ne semble pouvoir arrêter. Il va maintenant falloir se dresser face à l’adversité pour Jinzaburô et ses alliés surtout quand celle-ci peut provenir de tous les côtés.

Ce qui est remarquable dans ce troisième tome d’Angolmois, c’est la façon dont l’auteur continue de nous plonger un peu plus dans cette défense périlleuse que mène les quelques survivants de l’île. On a beau être témoin des ravages d’une telle armée et que tout cela ne semble qu’être une halte pour l’envahisseur, nos yeux ne peuvent qu’être subjugué par cette résistance qui fait autant preuve d’ingéniosité que de courage. Les divers personnages sont tous mis à contribution et l’on se met alors à avoir énormément de sympathie à leur égard. En fait, c’est à travers le traitement des différents acteurs du récit et surtout leur manière d’appréhender cette guerre qui fait que l’on est obnubilé par notre désir de les voir survivre même si ce n’est qu’un jour de plus. De l’autre côté, la menace Mongole continue de s’étendre et c’est aussi cela qui nourrit ce sentiment irrépressible de peur que l’on a pour nos héros. En effet, il est presque impossible de ne pas perdre espoir en voyant cette immense flotte et malgré tout, les quelques hommes et femmes que l’on observe ne baissent pas les bras. Bien au contraire, ils sont encore plus déterminés à protéger leur foyer en constatant les dégâts infligés par ces barbares. Outre cela, on se laisse rapidement envahir par l’effervescence des combats qui sont toujours plus techniques et stratégiques de par le rapport de force totalement déséquilibré entre les deux camps. Ainsi, en plus d’être témoin d’une lutte farouche pour la sauvegarde de cette île, on est aussi observateur des tactiques surprenantes de nos nouveaux amis. Un conflit qui montre toutes les capacités des deux opposants qui s’affrontent et où la moindre petite victoire à une saveur particulière. La question reste toujours de savoir combien de temps ils pourront tenir. De par cela, Angolmois nous délivre une formidable prestation où chaque lever de soleil apporte une saveur particulière de par sa symbolique d’une autre journée de survie.


Egregor tome 4

Egregor, scénarisé par Jay Skwar et dessiné par Kim Jae Hwan, s’était arrêté alors que la bataille faisait rage. En effet, l’ensemble des Egides de la région avait été convoqué pour protéger la capitale de la province face à la plus grande menace qu’elle a jamais connu. Une immense armée se dresse devant elle et se prépare à attaquer ses murs. Les défenseurs ont beau être en infériorité, la présence d’autant de grands guerriers permet de conserver un espoir en l’avenir. Malheureusement, alors que les assauts ne cessent de s’enchaîner, une terrible vérité va éclater aux yeux de tous. Tout ceci n’était qu’un piège pour organiser une gigantesque moisson d’âmes. A la simple idée d’imaginer les gens qu’ils ont juré de protéger se faire éradiquer, la majorité de ces soldats de lumière prennent une décision difficile. Ils renient leur serment d’Egide et partent à la rescousse de leurs camarades respectifs en espérant que la capitale puisse tenir le temps de leur absence. Une confrontation qui va révéler le véritable visage de nombreuses personnes tandis que les morts ne cessent de se multiplier. Pendant ce temps, Foa cherche à tout prix à récolter de plus amples informations sur la situation et surtout sur l’endroit où pourrait se trouver sa mère. Une quête qui peut sembler personnelle, mais qui pourrait bien être la clé pour stopper le massacre en cours.

Alors que l’on avait laissé nos camarades Egides dans une situation plus que délicate, cette quatrième excursion dans l’univers d’Egregor accroît le plaisir que l’on a de découvrir cette histoire. Ce qui est à noter ici, c’est à quel point le conflit qui s’organise devant nous fait de terribles ravages. Notre regard est alors figé devant le spectacle macabre que nous livre ces faucheurs qui ne font preuve d’aucune pitié. Cependant, il y a quelque chose en plus qui vient éveiller notre curiosité. Si l’on a déjà pu avoir cette impression auparavant, celle-ci se renforce au sein de ces pages et ne fait qu’accentuer notre intérêt pour le background du récit. En effet, on sent de plus en plus que quelque chose se cache derrière cet assaut. Une motivation bien singulière qu’il est encore impossible de percevoir. C’est cette impossibilité de comprendre le fond de pensée de ces ennemis qui nourrit notre curiosité et notre volonté de parcourir ces cases à la recherche d’indices. De plus, cette lecture n’aura pas été avare en surprises et nous aura permis d’entrevoir une autre vérité concernant les dirigeants de ces comtés que nos guerriers tentent de protéger. Des révélations qui nous font voir d’un autre oeil tout ce qui tourne autour de ce monde et de son folklore qui ne cesse de s’enrichir. Les apparences sont souvent trompeuses et cela n’a jamais été aussi vrai que dans ce volume d’Egregor. On est littéralement au coeur de cette guerre et l’on reste bouche bée en admirant tous les détails, la puissance et la rage qui animent ces nombreux champs de batailles. Une guerre qui oppose autant la mort et la vie que les chevaliers et leurs principes. On se demande vraiment comment tout cela va finir au vu de cette vague de ténèbres qui semble dévorer tout sur son passage.


Jormungand tome 5

Jormungand, imaginé par Keitarô Takahashi, nous avait laissés alors que l’on avait fait la connaissance de Jonah. Ce jeune garçon soldat s’était rallié à Koko, une marchande d’armes particulièrement redoutable, après lui avoir tapé dans l’œil suite à ses compétences hors du commun. De par ses contacts, son influence et surtout ses ressources, Jonah avait vu en elle un excellent moyen d’atteindre son but. Cet enfant, qui détestait tant les armes, s’était décidé à manier ces dernières afin de pouvoir mieux les détruire. Son arrivée au sein de cette équipe de tueurs, de soldats et d’assassins allait être pour lui le symbole d’un nouveau départ. Ce qui ne devait être qu’une simple collaboration a commencé à se transformer peu à peu en un lien plus profond et solide. Il pouvait voir en ces individus peu recommandables une famille qu’il n’aurait jamais imaginé avoir. Son quotidien était maintenant lié à cette bande de malfrats qui voguait de pays en pays afin d’accomplir leurs basses besognes. Ainsi, Jonah put découvrir ce que signifiait être un marchand de mort et surtout les dangers qui pouvaient entourer son employeuse. Heureusement, ils pouvaient compter sur les autres membres du groupe pour l’aider et surtout l’encourager à défendre de son mieux leur patronne. Un quotidien bien loin d’être glorieux, mais qui ne l’empêche pas de ressentir une profonde chaleur au sein de ce cocon qu’il a su trouver. Des amis, voir même une famille qui se serre les coudes pour apporter la mort chez leurs concurrents et ceux qui oseront leur faire obstacle. C’est donc une toute nouvelle vague de missions qui s’apprête à frapper notre équipe qui va encore pouvoir faire étalage de sa puissance.

Ce qui est remarquable lorsque l’on lit Jormungand, c’est ce même sentiment de rapprochement que l’on a envers ce groupe hors du commun. On en a déjà parlé auparavant, mais c’est de plus en plus flagrant au fil de nos virées. Le lecteur ne peut que ressentir une certaine compassion et attachement pour notre vendeuse d’armes et ses hommes de main. En effet, si l’on a devant nous des individus devenus des pros dans l’art d’éliminer toute concurrence, les quelques moments que l’on passe en leur compagnie nous les montre comme une immense famille. Un lien plus fort que celui du sang réunit chacun de ces membres qui ne laisse jamais tomber un de leur camarade. Ainsi, on a beau évoluer dans un univers sombre et violent où la mort attend à chaque coin de rue, cela n’enlève en rien le bonheur que l’on peut éprouver en contemplant cette entente et cette chaleur humaine. Il n’y a qu’à voir aussi les instants où l’on a le droit à quelques révélations concernant le passé de certains personnages et l’on ne peut qu’être ébloui par l’humanité qui se dégage d’eux. Des tueurs et soldats accomplis, mais qui n’en oublie pas non plus la loyauté, la camaraderie et aussi l’entraide. Rien que ce point-là suffi amplement à trouver notre bonheur au sein de ce tome qui nous délivre aussi des affaires savoureuses. D’ailleurs, il est toujours intéressant et pertinent de voir la façon de penser de Koko qui sait pertinemment que ce qu’elle fait est mal et qui ne cesse de l’appuyer. Son objectif de mettre fin à toutes ces horreurs signifie aussi détruire ce qu’elle est et ajoute une profondeur philosophique à l’ensemble de la saga. On est alors autant curieux de voir si elle accomplira son objectif ou si elle se perdra dans ce monde de l’ombre où les armes règnent en maître.


Les 7 Ninjas d’Efu tome 4

Les 7 Ninjas d’Efu, imaginé par Takayuki Yamaguchi, nous avait laissés alors que l’on avait été témoin de l’arrivée de l’armée de Satsuma qui cherchait à venir en renfort à Hideyori Toyotomi. Ce dernier, en exil depuis la victoire de Ieyasu Tokugawa, s’était retrouvé à devoir côtoyer des gens qu’il n’hésitait pas à qualifier de sauvages de par leur mode de vie. Heureusement pour lui, l’arrivée d’une telle force lui permet d’attaquer le château de Tsukumo où régnait Takeru. Ce dernier devait à présent subir les terribles tortures de ce seigneur ainsi que du clan Shimazu réputé pour abriter des guerriers féroces. Cependant, il se pourrait bien que ce spectacle effroyable puisse se transformer en un véritable cauchemar pour ces bourreaux qui ne se doutent pas que ce genre de malheur est ce qui donne naissance à ces fameux shinobis démoniaques. Bien loin de tout cela, le plus grand des samouraïs, Musashi Miyamoto, continue de vagabonder afin de perfectionner son art. Reconnu dans tout le pays pour sa maîtrise du sabre, celui-ci va être sollicité pour régler une affaire de la plus haute importance. En effet, un terrible démon séjournerait dans une forêt et causerait un véritable massacre parmi les hommes qui oseraient pénétrer sur son territoire. Répondant au nom de Hyôki, ce monstre prendrait la forme d’une jeune femme séduisante aux immenses pouvoirs. Une confrontation au-delà de la compréhension humaine s’apprête alors à éclater.

A chaque fois que l’on se plonge dans l’univers des 7 Ninjas d’Efu, on est tout d’abord conquis par les nombreux détails qui parsèment ce récit. De plus, l’aspect totalement déjanté et surnaturel de l’oeuvre est tellement bien amené que l’on ne peut qu’être intrigué de voir si nos guerriers pourront accomplir leur vengeance. En réalité, ce manga est un parfait exutoire de par son aventure grisante, ses scènes d’actions dantesques et surréalistes et surtout ce voyage hors du commun que l’on effectue. Bien sûr, on est encore loin d’avoir tout vu étant donné que l’on assiste encore ici à la naissance des autres shinobis qui viendront compléter ce groupe déjà redoutable. Outre cela, il est intéressant de voir comment des personnages et éléments historiques parviennent à se greffer parfaitement à ce récit en les rendant à la fois imposants et surtout marquants de par leur talent, leur folie ou bien la violence dont ils font preuve. Chacun de nos héros vengeurs possède un passé, une histoire ainsi que des raisons qui lui sont propres pour mener cette croisade de haine et de rancune à l’égard de l’individu derrière tous ces maux. D’ailleurs, il est intéressant de noter que nos ninjas ont beau êtres forts, ils ne sont jamais présentés comme des adversaires impossibles à vaincre. Ils saignent et souffrent aussi face à l’armement et aux capacités du camp adverse qui dépasse de loin le commun des mortels. Cela permet de conserver une certaine incertitude à chaque fois qu’un combat éclate et d’être encore plus époustouflé par la prouesse de ces guerriers et surtout du mangaka qui se trouve derrière cela. Une épopée qui continue tranquillement son petit bout de chemin et qui propose une expérience viscérale captivante.