La Petite faiseuse de livres

La Petite Faiseuse de livres tome 7 : un premier arc magistral

Si l’on prend souvent le temps de parler des nouvelles licences qui font leur apparition, il est aussi crucial de s’arrêter quelques instants sur celles qui marquent un tournant majeur dans leur histoire. En effet, il est nécessaire de voir tout le chemin parcouru pour se rendre compte à quel point un manga a pu évoluer ou tout ce qu’il a traversé. C’est pour cela qu’aujourd’hui, on va s’attarder sur un titre qui regroupe tous ces éléments et qui nous a profondément marqués tout au long de notre lecture. On parle bien sûr de La Petite Faiseuse de livres, édité chez Ototo, dont le septième tome est sorti il y a peu. Il ne s’agit pas ici de fin à proprement parler, mais surtout de la conclusion du premier grand arc de la licence. Il est donc intéressant d’analyser tout ce chemin parcouru et surtout tout ce qui fait la force de cette licence. Une œuvre qui se conclut de manière surprenante, mais qui est aussi remarquable par rapport à tout ce qu’elle a pu nous faire ressentir. Un isekai qui joue habilement sur l’attachement que l’on a pour sa protagoniste et les gens qui l’entourent. L’heure est donc venue de retrouver cette jeune fille dans sa quête de lectures.

Un nouveau destin se présente

La Petite faiseuse de livres - Ascendance of a Bookworm Vol. 7La Petite Faiseuse de livres, scénarisé par Miya Kazuki et dessiné par Suzuka, nous avait laissés à un moment crucial pour Maïn. En effet, cette dernière était de plus en plus souffrante à cause de la Dévorante. Cette maladie, qui la ronge, semble gagner du terrain et finira tôt ou tard par consumer entièrement son existence. Cependant, elle avait appris qu’il existerait un moyen pour stopper cette souffrance de la part de sa nouvelle amie Frida qui est atteinte des mêmes symptômes. Il lui suffirait de rejoindre une famille noble pour qu’elle puisse avoir accès aux outils nécessaires à contenir ce problème. Malheureusement, cela voudrait dire de devenir le jouet entre les mains des puissants et dire adieu à jamais à ses amis et à sa famille. Une décision lourde de conséquences qu’elle préfère prendre en informant au préalable ses proches. C’est suite à un long échange avec eux que la jeune fille décide finalement de rester auprès de ces derniers quitte à ce que la maladie finisse par l’emporter. Un choix qui semble incompréhensible pour sa nouvelle camarade, mais qui ne peut lui faire changer d’avis. Maintenant, Maïn sait que son temps est compté et elle est bien décidée à profiter pleinement de ses parents et de sa sœur qui sont devenus aussi précieux que le plus rare des livres. Malgré tout, elle garde au plus profond d’elle ce désir ardent de pouvoir enfin exaucer son souhait. Que cela soit de feuilleter n’importe quel ouvrage ou même de le concevoir, cet objectif est loin d’avoir disparu.

Même si cela peut sembler impossible, sa passion dévorante ne s’amenuise pas malgré les jours qui défilent. C’est ainsi qu’arrive finalement le jour que tout enfant doit vivre dans ce monde, à savoir son baptême. Elle se rappelle encore de l’instant où ce fut sa grande sœur qui se rendit à l’église vêtue de l’accessoire qu’elle avait conçue pour elle. C’était maintenant à son tour de franchir la porte de cet édifice qu’elle n’avait jamais vu jusqu’à présent. Un temple resplendissant où se déroule une cérémonie tout à fait classique, même si Maïn est loin d’être la plus à l’aise avec tout ça. Pouvant à tout moment s’effondrer, elle fait de son mieux pour tenir bon jusqu’à la conclusion de cette journée semblant interminable. Elle est alors loin de se douter que sa venue en ce lieu allait totalement chambouler le cours de son existence. Ses yeux vont se poser vers l’objet de toutes ses convoitises. En effet, ce temple possède la toute première bibliothèque que la jeune fille a pu voir depuis sa réincarnation. A cet instant précis, rien n’a plus d’importance que de pouvoir se plonger dans toutes ces œuvres même si cela doit lui poser problème. Malheureusement, les soucis engendrés pourraient bien être plus importants qu’elle ne l’aurait envisagé. La vie est faite de choix pouvant avoir une influence considérable sur le futur d’une personne. Encore une fois, Maïn se retrouve à un embranchement où le bon chemin est loin d’être aussi facile à deviner pour elle.

La Petite Faiseuse de livres tire une très grande force de son personnage central. Cette jeune fille a beau souvent n’en faire qu’à sa tête, elle n’a eu de cesse de nous toucher profondément. L’humanité qu’elle dégage et surtout la relation qu’elle tisse avec cet entourage qui n’est pas vraiment le sien a toujours été faite avec douceur et bienveillance. La fin de ce passage va ainsi autant montrer tout le chemin parcouru en leur compagnie que nous mettre aux prises avec une véritable menace. On a alors tous les ingrédients nécessaires pour faire monter nos attentes concernant le futur de la série qui prend un tournant captivant.

Savoir faire entendre sa voix

Ce qui était formidable jusqu’ici avec La Petite Faiseuse de livres, c’était que le titre prenait totalement à contrepied ce que l’on avait l’habitude de voir dans le genre du isekai. Il n’était nullement question ici de combats dantesques ou de personnages devant surpuissants en un claquement de doigts. On était avant tout plongé dans le quotidien de Maïn qui souffrait énormément de sa condition physique, mais aussi du milieu dans lequel elle grandissait. Elle qui désire juste pouvoir se plonger dans un livre, peu importe le sujet, ne peut même plus se permettre cet instant de répit. La lecture est devenue un luxe ainsi qu’un privilège dont elle s’est retrouvée privée. Il y a donc toujours eu une partie très humaine et sincère dans le discours qui était tenue et qui colle parfaitement au contexte installé. De même, le mal qui ronge le corps de notre héroïne a toujours été présenté comme une épée de Damoclès pouvant s’abattre à tout moment sur cette gamine qui n’a rien demandé. Malgré tout, le récit n’est pas entièrement noir, bien au contraire. Il a toujours su nous émouvoir en nous rappelant ce qui est important, à savoir les relations que l’on a avec son entourage. Urano a beau s’être réincarnée dans le corps de Maïn, elle a toujours eu du mal à considérer la famille qui l’entoure comme la sienne. Un sentiment d’imposture qui a profondément joué sur notre attachement à ce personnage qui s’en veut profondément d’avoir retiré tout ça à cette jeune fille dont elle a pris la place.

En ce qui concerne cette septième immersion, elle est captivante dans sa faculté à nous projeter dans un avenir qui nous semble encore plus incertain. Il est très intéressant de voir justement l’évolution de notre jeune amie qui se rend compte que les livres ne sont pas forcément ce qui fait tout dans la vie. Son obsession pour ces derniers est toujours forte et va même la conduire sur un chemin bien sinueux. En fait, tout ce dernier acte est là pour susciter notre désir d’avoir la suite, mais aussi de contempler à quel point Maïn n’est plus seule pour avancer. Un constat qui réchauffe le cœur et permet, même dans les passages les plus incertains, d’avoir une lueur à laquelle se raccrocher. De même, ces quelques chapitres vont aussi étendre notre regard sur ce monde qui nous semble d’un coup bien plus grand. Une manière intelligente et efficace d’introduire de nouvelles pièces sur l’échiquier en prévision de ce qui viendra par la suite. On est donc dans un volume qui clôture de manière fantastique le début du périple de cette héroïne tout en montrant que l’on est dans une aventure qui se veut bien plus conséquente. La politique, les complots et la religion sont maintenant prêts à entrer dans la danse et à provoquer une tempête capable de tout balayer sur sa route. On retient alors notre souffle au vu de tout ce que Maïn peut encore nous raconter et surtout ce qu’elle s’apprête à vivre maintenant.

La Petite Faiseuse de livres parvient donc à ajouter de tous nouveaux enjeux à son intrigue et surtout à clôturer d’une très belle manière ce premier arc narratif. On sent pleinement que tout ce qui a été construit par le passé a permis d’amener le lecteur jusqu’à ce moment précis où tout bascule. Que cela soit sur l’état de Maïn ou son futur, on reste tenu en haleine grâce à tous ces événements qui se succèdent. Un récit qui parvient à capter l’attention de son lectorat sans jamais faiblir un seul instant. Une aventure qui ne part pas dans une quête épique, mais qui raconte juste à merveille cette envie de vivre pour accomplir son rêve.

La Petite Faiseuse de livres enchante notre quotidien

La Petite Faiseuse de livres aura donc parfaitement réussi son pari qui n’était autre que de nous tenir en haleine à travers un isekai sans pour autant reprendre les codes du genre. L’ensemble marche à merveille et l’on a un profond attachement pour tous ces personnages que l’on a pu rencontrer tout au long de ces sept volumes. En fait, on se rend compte à quel point l’entourage de Maïn n’a fait que se renforcer à travers ses actions et ses paroles. C’est grâce à elle que les choses ont un peu changé au sein de cette ville et surtout que certains ont pu concrétiser leur rêve. Ce manga parvient à transformer une quête pouvant sembler assez anecdotique, au départ, en une invitation à s’ouvrir aux autres et surtout à voir l’importance des relations humaines. Un formidable travail de la part de l’auteur qui a su sublimer ces moments où cette petite héroïne est entourée de ses amis et de sa famille. En réalité, on a même encore plus apprécié ces instants où il semble ne rien se passer de spécifique, mais qui sont la parfaite représentation de ce quotidien difficile, mais où la bonté est aussi présente. On a beau être au contact de thématiques fortes et souvent même compliquées, le récit ne tombe jamais dans la noirceur la plus totale. Même les scènes où l’on a les larmes aux yeux finissent par laisser place à un petit espoir qui réchauffe le cœur tout comme le montre ce dernier volume. Un dernier acte pour cet arc narratif qui pose intelligemment ses pièces pour la prochaine partie.

En faisant le bilan de tous ces volumes, on s’est rendu compte à quel point La Petite Faiseuse de livres était parvenue à se renforcer avec le temps. Chaque tome apporte une richesse supplémentaire rendant leur lecture aussi savoureuse que surprenante. On ne pensait pas prendre autant de plaisir à juste suivre les pérégrinations de cette demoiselle pour simplement trouver l’objet de ses désirs. On espère voir arriver prochainement la suite de cette licence qui vaut largement le coup et qui nous laisse avec de nouveaux enjeux. Cette septième escapade aura autant permis de consolider notre amour de cette œuvre que de nous laisser sur une promesse d’un second arc encore plus grand. C’est donc avec beaucoup de joie que l’on vous recommande toute cette première partie de La Petite Faiseuse de livres qui a su démontrer à quel point elle pouvait capter l’attention du lecteur à travers le quotidien de cette petite fille. Une intelligence incroyable dans l’écriture qui transforme ce contexte en terrain de jeu pour ce personnage qui doit encore apprendre beaucoup de choses. On est maintenant à l’affût d’une future annonce concernant la suite et en attendant on réfléchit à toutes ses questions qui nous trottent dans la tête. Est-ce que Maïn n’est pas en train de prendre un chemin dangereux ? Quel est le véritable objectif de ceux qui s’intéressent à elle ? Que va-t-il advenir de son commerce ? On a très hâte d’en apprendre plus sur l’avenir de ces personnages.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce septième volume de La Petite Faiseuse de livres. Avez-vous apprécié l’ensemble de cet arc narratif ? Trouvez-vous que l’on s’attache aisément à cette demoiselle réincarnée en petite fille ? Pensez-vous qu’il y a suffisamment de matières pour enrichir encore plus cet univers déjà fort marquant ? Est-ce que les divers messages traités dans le manga ainsi que le sujet principal ont su vous émouvoir ? Croyez-vous que l’on assistera prochainement à une grosse évolution de la protagoniste ? Qu’attendez-vous pour les futurs actes qui pourraient venir ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de ce sujet 🙂

© 2015 Suzuka (mangaka) / Miya Kazuki, TO Books

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