Black-Box tome 1 : boxeur ou tueur ?
Le monde du manga de sport est particulièrement vaste. On a l’habitude de voir ce type de séries prendre un schéma classique pour se concentrer sur la montée en puissance d’une équipe ou d’un personnage en particulier. Cependant, il ne faut pas limiter ce genre à une simple formule. Les auteurs peuvent utiliser ce thème pour nous faire vivre des expériences bien différentes de ce que l’on a l’habitude de voir. Des aventures plus sombres et matures qui s’accompagnent de sujets graves. C’est le cas du titre dont on va parler aujourd’hui et qui vient de sortir chez Pika. Il s’agit de Black-Box et il faut reconnaître que ce premier tome avait su éveiller notre intérêt dès son annonce. En plus d’avoir une couverture qui joue à fond le jeu de la boxe, on était aussi impatient de voir ce que le mangaka allait proposer derrière ce récit. On a pu donc se plonger dedans et on s’est alors rendu compte à quel point le style de l’auteur colle parfaitement à cette discipline. Un récit qui nous fait suivre la quête de grandeur d’un jeune homme, mais dont les chaînes du passé sont particulièrement lourdes. L’heure est venue de découvrir les atouts de ce sportif à la droite fulgurante.
Une famille au sinistre passé
Black-Box, imaginé par Tsutomu Takahashi, nous conte l’histoire de Ryoga Ishida. Cet adolescent passe ses journées à la salle de boxe afin de parfaire son entraînement. Son objectif n’est autre que d’atteindre le sommet de cette discipline. Peu importe l’ennemi qui se tiendra devant lui, il est bien décidé à faire face. Malheureusement, ses débuts sont un peu compliqués sans même que cela ait un rapport avec son entrée dans le milieu. En effet, il fait partie d’une “famille de tueurs”. Son père fut arrêté il y a des années pour meurtre et ce n’est que récemment que son frère a aussi été arrêté pour le même motif. C’est une aura funeste qui entoure ces hommes et Ryoga est maintenant le seul à faire les frais de cette triste renommée. Libre de ses mouvements, il est pourtant harcelé par certains médias et la presse à scandale. Ils vont même jusqu’à insinuer qu’il pourrait lui aussi avoir commis une tuerie et avoir échappé à la vigilance des forces de l’ordre. Il se retrouve quasiment seul contre tous et doit tout donner pour simplement être entendu. Mais peu importe ce que les gens peuvent dire à son sujet. Il n’est pas du genre à se laisser abattre par ce type de remarques et d’accusations sans fondements. A ses yeux, seule la boxe compte et il se voue corps et âme à la perfection de son art. Même quand une journaliste vient à sa rencontre, il n’hésite pas à se montrer froid et distant par rapport au passif de sa famille. Il lui dit juste que s’il est là, c’est pour prouver qu’il mérite d’être sur le ring.
On aura beau lui coller une étiquette dans le dos, il ne fera jamais fi de ces attaques gratuites. Les seuls individus qui méritent de recevoir ses coups sont ceux qui décident de l’affronter dans ce carré sacré. Être boxeur professionnel est son seul et unique rêve. Un objectif qu’il partage avec son père qui est toujours bien présent avec lui. Même s’il est enfermé dans une cellule, il reçoit régulièrement ses lettres qui lui indiquent la bonne marche à suivre pour concrétiser son souhait. Une relation à distance qui va concevoir un plan audacieux pour qu’une nouvelle légende fasse son apparition. Ryoga regarde ses mains qui sont pour lui ses seules armes. Des outils qui servent non pas à enlever la vie, mais à mettre K.O ses futurs adversaires. Commençant en bas de l’échelle, il va devoir se mesurer à de nombreux obstacles pour espérer que la lumière se braque sur lui. Mais a-t-il les épaules pour accomplir cet exploit ? Son passé peut refaire surface à tout moment et la question est de savoir s’il parviendra constamment à endurer toutes ces histoires à son propos. Le récit d’un adolescent ayant connu l’enfer suite aux agissements de son frère et de son père, mais qui ne s’avoue jamais vaincu. Un diamant brut en ce qui concerne ce sport et s’apprête à montrer au monde entier qu’il ne faut pas le prendre à la légère. La cloche sonne pour la première fois et ce garçon s’avance vers son destin. Un avenir qu’il compte bien façonner de par sa propre volonté.
En seulement quelques lignes, le résumé de Black-Box donne le ton de ce que va être ce premier volume. Un récit qui est autant axé sur la prestation sportive que sur ce protagoniste à la fois vulgaire et talentueux. On est face à un individu qui affiche une personnalité assez agaçante au premier abord, mais qui s’éclipse totalement quand il monte sur le ring. On découvre alors un véritable boxeur dont les coups ne laissent aucun répit à ses adversaires. Un titre qui veut nous présenter un premier aperçu déroutant pour mieux le briser ensuite par les actes de ce garçon ne vivant que pour ce sport.
L’ascension d’un grand sportif
Ce qui fait la force de ce premier volume de Black-Box vient de ce personnage qui est à la fois antipathique et pourtant si attirant. Dès le début, on nous montre qu’il est quasiment seul face au monde entier. Un constat pouvant être terrifiant pour n’importe quel personnage, mais pas pour Ryoga. D’entrée de jeu, il nous montre qu’il ne craint rien et son regard assuré fait vaciller même la pire des insultes. Il n’a que faire du regard des autres et peut même plus s’énerver quand on s’en prend à son entourage qu’à lui-même. C’est pour ça qu’il attire aisément notre regard. Le mangaka réussit à faire en sorte que l’on puisse avoir le sentiment d’avoir devant nous un beau parleur qui n’a aucune idée de ce qui l’attend. Pourtant, plus les cases défilent et plus on change notre manière de le voir. Avant même qu’il soit sur le ring, ses entraînements font naître en nous ce petit frisson qui nous dit que l’on est face à quelqu’un de potentiellement extraordinaire. Malgré tout, cette aura, qui lui est apposée dès l’introduction par rapport à sa famille, reste tenace. C’est ce mélange entre le boxeur de talent qu’il est et ce que tout le monde pense qu’il pourrait devenir qui donne vie à cet individu aussi saisissant à suivre. Il y a donc cette envie de voir de quel côté il basculera au fil de ses combats. On se dit même qu’un combat de boxe pourrait être l’occasion idéale pour que les rumeurs à son sujet se transforment en vérité. Il y a cette crainte qui naît en nous, car même s’il semble imbu de lui-même, on finit par se rendre compte de la réalité.
Il est un adolescent qui n’a plus aucun repère mise à part ce rêve qu’il a et qu’il partage avec son père dont l’unique rapport qu’il a avec lui vient de lettres. L’auteur se sert à merveille de cet isolement familial pour que l’on entrevoit ce qui se cache derrière les ragots. Il est avant tout un sportif qui a son ego et souhaite créer son propre avenir à travers cette discipline ayant toujours eu une place importante chez les siens. En plus de ça, le mangaka va justement sublimer ces moments où le sport prend le pas sur tout ce qui tourne autour de Ryoga. Le dessin parvient à apporter cet impact qui transforme ces rencontres en des moments mémorables. On prend conscience du talent de ce dernier et le simple fait de voir tous ceux qui disent du mal de lui se taire devant ses prouesses est déjà une formidable récompense. En fait, chaque victoire qu’il peut obtenir sur le ring est autant un pas en avant vers son rêve qu’un coup donné à tous ceux qui osent le considérer comme un potentiel tueur. Ce manga nous montre la quête personnelle d’un jeune homme qui ne se contente pas de parler. Il accomplit ce qu’il dit et c’est ce qui ajoute autant de force à ses combats. Une fois de plus, le mangaka nous offre un récit où les apparences sont trompeuses. Le voyou du début laisse entrevoir un boxeur qui a tout pour être professionnel. Sans même nous en rendre compte, on finit alors par avoir envie de le voir accomplir son objectif. Une impressionnante leçon de courage et de détermination qui nous apprend que l’on est seul maître de notre destin.
Avec Black-Box, l’auteur nous emmène au cœur d’une quête personnelle aussi prometteuse qu’intense. Parvenant aisément à capturer tout ce qui fait l’attrait de ce protagoniste, le manga va ensuite lui donner toute une scène pour qu’il fasse taire les médisances à son égard. On est face à un individu qui agit toujours pour montrer son sérieux, mais aussi ses ambitions. On peut le détester ou être curieux de sa personne, mais il finit toujours par susciter une certaine admiration chez ceux qui admirent ses duels. On enchaîne alors les pages avec ce désir de voir jusqu’où il pourra aller.
Black-Box assène son premier K.O
Ce qui est formidable quand on referme ce premier volume de Black-Box, c’est à quel point le manga respire le style de son auteur. Tsutomu Takahashi a toujours cette faculté, à travers ses histoires, de nous plonger dans l’âme humaine que cela soit dans ses plus sombres recoins que dans l’espoir qu’il peut s’en dégager. Cette série ne déroge pas à cette règle et le personnage de Ryoga représente si bien cette figure qui lutte vaillamment face à un nombre incalculable de menaces. En jouant habilement sur cette première impression, le mangaka met en scène un personnage très humain dans ses réactions. Il peut sembler impoli ou même sinistre avec ce visage impassible, mais pourtant il arrive à susciter une profonde admiration. Il suffit de voir son rapport avec tout son staff qui l’aide et l’entraîne pour voir qu’il n’est pas le monstre que l’on nous décrit. En fait, la boxe est autant utilisée ici comme élément principal de l’épopée que comme un levier permettant d’aborder de nombreux sujets importants. Le fait d’utiliser une scène aussi marquante qu’un ring est loin d’être anodin. Tout le monde est plongé dans l’obscurité mise à part les deux hommes se trouvant au centre de l’attention. Un moment propice pour tenir un discours qui s’écrit par la force des poings. C’est ce que fait à merveille cette introduction qui nous souffle par les premiers pas de ce jeune homme dans ce milieu. On va même jusqu’à oublier toute cette histoire autour de sa famille pour simplement se concentrer sur le show qui se tient devant nous. Réussir à faire ça montre que le combat de ce boxeur porte ses fruits et nous conduit à le voir comme il est et non par le prisme déformé d’un frère et d’un père condamnés.
C’est donc, vous l’aurez compris, un énorme coup de cœur pour ce premier volume de Black-Box. Réussir à faire porter un tel fardeau au personnage principal sans que celui-ci ne bronche pousse à l’admiration. On a juste une seule envie qui est de le voir se confronter à des adversaires de plus en plus forts. Un récit sportif sombre et mature qui utilise au mieux son thème principal pour aborder un développement personnel pour ce jeune homme semé d’embûches. Le changement entre le début du récit et les dernières pages est fascinant tant cela montre la richesse d’écriture de ce protagoniste qui influence l’ensemble du public. Un titre idéal pour tous les amoureux de boxe, mais aussi à ceux qui désirent un récit sportif qui dégage un profond message de courage. Au vu du petit aperçu que l’on a de son potentiel, on a juste hâte de voir comment va évoluer ce petit prodige au fil des défis. A présent, il y a quand même plusieurs questions qui nous trottent dans la tête. Est-ce qu’il va réellement pouvoir concrétiser son but ? Quel est le plan définitif de ce père qui guide son fils de son mieux de sa prison ? Les gens vont-ils changer leur opinion à son égard ? Serons-nous les témoins d’une nouvelle étoile montante de ce sport ? Est-ce que son frère viendra se rajouter dans l’équation dans le futur ? On est impatient de découvrir le second volume de cette saga qui frappe un grand coup dès son premier acte.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Black-Box. Trouvez-vous que l’on a devant nous une licence qui peut briller autant par son aspect sportif que par l’histoire de cette famille ? Etes-vous justement intrigué de voir ce qu’il en est réellement de cette affaire ? Croyez-vous que notre jeune boxeur va réussir à se hisser jusqu’au sommet ? Trouvez-vous que l’auteur a su utiliser au mieux des thématiques qu’il traite régulièrement dans ses autres œuvres ? Les rencontres sur le ring sont-elles parvenues à vous en mettre plein la vue ? Qu’attendez-vous pour la suite de cette licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.
Black-Box a ce petit côté Rocky (le premier, l’unique) les bas fond d’une vieille salle de sport, les bas echelon de la société.
J’ai A-D-O-R-É ❤
Très belle comparaison !