La valse des nouveautés : Old Knight Bard Leon – Police in a Pod – Wandance
Cela faisait un moment que l’on ne vous avait pas proposé une nouvelle valse des nouveautés dédiée à toutes les nouvelles licences d’un éditeur. Heureusement, l’occasion s’est présentée grâce à Noeve Grafx qui a sorti il y a quelques jours pas moins de trois titres inédits dans leur catalogue. En plus de ça, il s’agit de séries que l’on attendait avec beaucoup d’impatience. C’est pour ça que l’on fut très heureux de voir ces mangas faire leur apparition. Il n’a donc pas fallu longtemps pour que l’on dévore le premier tome d’Old Knight Bard Leon, Police in a Pod et Wandance. Des sagas diamétralement différentes et qui vont tous avoir quelque chose d’intéressant à nous raconter. Entre la découverte d’une profession au sein de la société japonaise, l’évasion à travers la danse ou bien le périple d’un chevalier vétéran, il y a de quoi faire avec ce trio. Cependant, elles sont toutes liées par leur envie de mettre en avant des figures marquantes et qui ne cessent de nous transmettre des valeurs importantes. Il est donc grand temps de se laisser emporter par cette vague de nouveautés.
Old Knight Bard Leon T1
Old Knight Bard Leon, scénarisé par Shien Bis et dessiné par Morio Kikuishi, nous conte l’histoire du chevalier Bard Loen. Dans un monde où les royaumes humains sont confrontés à une menace constante venant d’au-delà de l’enceinte protégeant ces terres, un jeune homme va rapidement se hisser comme un valeureux guerrier. Ce dernier n’est autre que Loen qui va servir pendant des années la famille royale et le peuple de sa patrie. Un combattant exemplaire à l’origine de nombreuses prouesses et qui a surtout dédié sa vie à protéger les innocents des dangers venant de l’extérieur. Les années passent et celui dont la fougue animait son bras a fini par devenir un vieil homme préférant entraîner la nouvelle génération. Fier du parcours accompli jusqu’ici, Bard Loen se dit qu’il serait temps de tirer sa révérence afin de profiter des derniers jours qui lui restent à vivre ici-bas. Son envie de partir va être accentuée dès lors que certaines personnes décident de jeter leur dévolu sur son nom pour d’obscures ambitions. En partant et en laissant tout derrière lui, cela permettra autant de protéger les gens qu’il aime que de vivre enfin ce dernier chapitre de son existence. Mais ce qu’il ignore, c’est que ce voyage afin de trouver la quiétude pourrait bien être sa plus grande aventure. Une épopée qui résonnera encore dans le cœur des gens bien après que sa flamme s’éteigne. Mais pour le moment, son objectif se trouve devant lui sans avoir un but précis à atteindre. Ce nouveau quotidien s’annonce plein de surprises et surtout des découvertes qu’il n’aurait jamais pu faire en restant au service de son souverain. Il est maintenant son propre maître et c’est à lui de décider comment se terminera cette pièce qui est la sienne.
On a eu un premier coup de cœur pour cette série, car c’est toujours captivant de suivre un héros dont la plus grande partie de sa vie est déjà derrière lui. Bard Leon nous le dit très clairement que son objectif n’est plus de combattre vaillamment un ennemi toujours plus retors. Tout ce qu’il désire, c’est profiter de ses derniers jours en ce monde pour connaître la quiétude. On aborde ainsi dans ce manga ce dernier pan de la vie d’un homme qui a tout donné pour son royaume et qui veut maintenant penser un peu à lui. De ce fait, le mangaka veut prendre le contrepied de la grande épopée d’entrée de jeu afin de nous amener vers une direction opposée. Nous sommes amenés ici à profiter de cet environnement qui semble totalement inédit pour notre vétéran, car sa vie n’a été qu’un enchaînement de combats. Cette introduction veut nous montrer l’importance de ces quelques instants de répit nous permettant de profiter de la beauté qui nous entoure. C’est en ça que le manga se démarque, car toute notre attention se focalise sur cette figure centrale. On est derrière cet homme et on a envie de savoir comment va se conclure ce dernier chapitre de sa vie. Même si une intrigue parallèle se développe en même temps que ce périple que l’on entame, le lecteur est avant tout interpellé par cette promesse d’évasion. On a envie de voir ce qui se cache au-delà de toutes ces confrontations et admirer la pureté de ce monde quand la corruption et les manigances politiques ne viennent pas tout détruire. En plus de ça, le trait du dessinateur va amener une élégance incroyable à cette aventure qui nous absorbe totalement. On pose des regards émerveillés sur ces terres et cet individu dont le charisme est encore plus fort avec toutes ces années. Un récit médiéval-fantasy qui arrive à afficher des promesses séduisantes.
Police in a Pod T1
Police in a Pod, imaginée par Miko Yasu, nous fait suivre le quotidien de Mai Kawai. Cette demoiselle rêve d’avoir une situation stable et décide de postuler à de nombreux postes en tant que fonctionnaire. Seule la police accepte sa candidature et elle rejoint donc un petit commissariat de quartier. Malheureusement, elle ne s’attendait pas à ce que cette profession puisse être aussi éprouvante. Entre les civils qui ne cessent de l’insulter, les gens refusant d’obéir à ses interpellations ou même la montagne de paperasses qu’elle doit rédiger, il y a plus d’une raison qui la pousse vers la sortie. Alors qu’elle s’apprête à donner sa lettre de démission, elle se retrouve en duo avec la lieutenante Seiko Fuji. Cette dernière est une remarquable policière étant autrefois membre de la section criminelle, mais dont le caractère bien trempé lui a valu de se retrouver transféré ici. Pour Mai, cela s’annonce être une nouvelle épreuve qu’elle ne pourra supporter. Malgré tout, elle se retrouve emportée par le dynamisme de sa nouvelle partenaire et mentor. Sans même s’en rendre compte, elle pose un autre regard sur ce métier qui est toujours aussi éprouvant, mais qui peut aussi offrir de belles choses. Peut-être est-ce le temps pour elle de tenter cette aventure un peu plus longtemps. Il faut dire qu’il est difficile de résister avec une telle collègue dont la droiture et le sens de la justice parviennent aisément à déteindre sur son entourage. Mais il va falloir faire attention, car le rôle d’un policier est multiple et il faut savoir s’adapter à toutes les situations pour espérer s’en sortir autant physiquement que mentalement. Mai et Fuji sont maintenant décidés à veiller à la tranquillité des gens de cette ville même si cela implique de ne pas recevoir forcément la gratitude escomptée.
Concernant Police in a Pod, on avait déjà eu l’occasion de s’imprégner de ce récit à travers l’adaptation anime qu’il y a eu il y a quelques saisons. C’est donc avec beaucoup de curiosité que l’on s’est penché sur l’œuvre d’origine et l’on a retrouvé tout ce qui fait le charme de la série. Véritable fenêtre ouverte sur le métier de policier au sein de la société japonaise, on ressent les expériences vécues par la mangaka qui lui ont servi à écrire cette histoire. Ce qu’il faut retenir de ce premier volume, c’est la faculté de l’auteure à trouver un juste équilibre entre le divertissement se penchant presque vers la comédie et la mise en scène de cas souvent difficiles, mais faisant partie intégrante de la profession. Ainsi, on n’est pas emmené dans une seule importante enquête. Il s’agit avant tout d’une tranche de vie professionnelle où l’on constate tout ce qui fait la vie d’un agent des forces de l’ordre. Rien ne nous est épargné entre les remarques sexistes à l’égard de ce duo, les insultes, les refus d’obtempérer et autres défis éprouvants. On est témoin de la difficulté pour ces jeunes femmes d’évoluer dans un milieu parfois machiste, mais surtout où la population peut se montrer très agressive alors que leur premier devoir est de protéger les civils. Une représentation réaliste et teintée d’une profonde sincérité où l’on voit la place du policier dans la société japonaise et plus largement dans la plupart des pays. Cela donne lieu à des moments parfois déchirants et qui soulignent très bien l’aspect éprouvant de ce métier, mais aussi les bienfaits qu’ils peuvent apporter. Un premier volume qui donne pleinement le ton de ce qui nous attend par la suite et qui réussit à nous faire grandement apprécié ce duo attachant, drôle et aussi donnant tout pour leur devoir.
Wandance T1
Wandance, imaginé par Coffee, nous emmène à la rencontre de Kaboku Kabotani. Cet adolescent tout à fait banal à horreur d’être au centre de l’attention. A ses yeux, rien n’est plus important que d’être discret et c’est pour ça qu’il fait de son mieux pour ne pas être le sujet de conversation. Il s’applique à mener une vie ordinaire en compagnie de ses amis. Profitant de leur camaraderie, faisant du sport et savourant sa quiétude, cette situation pèse sur son esprit. Il sait pertinemment que son bégaiement instinctif peut aisément faire de lui le sujet de nombreux ragots. Au plus profond de son être, il se dit que s’il se cantonne à ce rôle, cela ne signifie pas qu’il est lui-même. Alors qu’il réfléchit sur son avenir, mais aussi son rapport avec les autres, il va faire la rencontre d’une personne qui va radicalement changer sa vie. Celle-ci n’est autre que Hikari Wanda, une autre étudiante, qui est en pleine session d’entraînement pour de la danse freestyle. Se moquant royalement du regard des autres, elle effectue ses pas avec une assurance qui éblouit ce jeune homme qui entre pour la première fois en contact avec cette forme d’art. Il est autant subjugué par la prestation de sa camarade que par cette dernière. Face à ce spectacle, il comprend ce que c’est que la véritable liberté d’être soi-même. Si la peur continue d’assaillir son cœur, il se dit que cela pourrait être l’occasion rêvée de changer les choses. C’est ainsi qu’il va faire ses débuts dans cette discipline dont il ignore tout, mais qui peut contribuer à son épanouissement et surtout à montrer qui est vraiment Kaboku. Une entreprise folle à ses yeux, mais qui pourtant lui procure cet espoir qu’il a attendu si longtemps. De simples pas de danse pourraient bien être la clé pour qu’il puisse enfin prendre son envol.
On termine donc cette valse des nouveautés avec ce premier volume de Wandance. Autant le dire tout de suite, cette lecture fut aussi un immense coup de cœur pour plusieurs raisons. La première est le trait du mangaka qui est absolument somptueux notamment dans les phases où la danse prend le pas sur tout le reste. Si les dessins jouent grandement sur notre appréciation générale du titre, le fond de cette histoire est tout aussi marquante. Le fait de suivre un protagoniste qui bégaie et qui cherche juste à s’effacer aux yeux du monde amène des sujets intéressants. Il est question ici d’acceptation de soi et surtout de libération au sein d’une société où chacun se conforme aux cases attribuées. C’est encore plus vrai en milieu scolaire où les groupes se forment et où le fait d’être différent peut provoquer l’isolement. Ainsi, on est en contact direct avec cette situation au travers de ce protagoniste qui veut simplement suivre le mouvement plutôt que la lumière soit braquée sur lui. Mais en découvrant le monde de la danse freestyle, il voit enfin pour la première fois une occasion de briser cette routine qui aspire peu à peu sa propre personnalité. C’est en se lançant dans ce projet pouvant être fou aux yeux de certains qu’il va trouver un effet catharsis et libérateur afin de montrer qui se cache réellement derrière ce visage. Il n’est donc pas tant question ici de compétition pour l’instant, mais de développement personnel à travers cette discipline. De même, on apprend à connaître celle-ci et tout ce qu’elle implique en matière d’approche de la danse. Le lecteur se retrouve hypnotisé par ces prestations qui arrivent à transmettre bien plus de choses que le plus imposant des discours. En suivant la musique et son propre rythme, Kaboku envoie un message à tout son entourage tout en étant pleinement lui-même.