Avis en vrac spécial Kana : Oneira – Diamond in the Rough
On peut dire que ces derniers jours ont été particulièrement riches en nouvelles licences. Cependant, il y a un éditeur qui a su frapper fort avec non pas une, mais deux séries inédites. Il s’agit de Kana qui a sorti il y a peu le premier volume de Diamond in the Rough et Oneira. Il est important de savoir que ce second titre a aussi été dévoilé en avant-première sur mangas.io qui diffusa les chapitres de ce premier tome tout au long de ces dernières semaines. On était donc intrigué de voir ce que pourrait donner ces deux licences et on doit dire que l’on a été agréablement surpris. Prenant place dans des univers accrocheurs, ces deux histoires ont su proposer des fondations prometteuses pour le futur. C’est pour ça que l’on s’est dit qu’il serait intéressant de faire un article groupé afin d’analyser ce qui fait l’intérêt et l’attrait de ces séries. Finalement, nous faisons face à deux histoires de fantasy, mais qui amènent leur propre vision de ce genre. Des périples qui sont en pleine construction et qui dégagent déjà quelque chose de fort. L’heure est donc venue de faire un point sur ces premiers pas au sein de ces univers.
Oneira
Oneira, scénarisé par Cab et dessinée par Federica Di Meo, nous plonge sur un continent fictif en proie à de terribles créatures. Ces derniers proviennent des tréfonds de l’esprit humain et prennent la forme de cauchemars. Leur seul et unique but est de mettre à mort leur hôte en lui faisant vivre des tourments inimaginables. Il s’agit là de leur unique but dans la vie et aussi de leur plus grand plaisir. C’est ainsi qu’au fil des temps, de nombreux monstres différents ont vu le jour et ont tous un lien spécifique avec une émotion ou une crainte humaine. Pour empêcher ce fléau de se répandre sur l’ensemble de ces terres, une caste a vu le jour. Il s’agit des Epeires, un groupe d’individus ayant dédié leur vie à l’éradication de ces démons. Au fur et à mesure des années, ils ont accumulé un immense savoir à l’égard de cet ennemi afin de savoir comment se confronter à chaque entité. Sans même s’en rendre compte, cette nouvelle force s’est érigée comme un atout considérable et comme le bras armé de l’Eglise face à cette menace impalpable. Parmi ces redoutables combattants se trouve une femme qui a rapidement su se distinguer au fil de ses nombreux exploits. Son nom est Arane Heos et elle a même fini par recevoir le triste surnom de “Croque-mitaine” au vu de son tableau de chasse. Elle est celle dont on fait appel quand plus rien ne semble fonctionner et que l’entité se rapproche à grands pas de son but. La vie d’Arane est entièrement dévouée à sa cause, mais une autre chose est venue s’interposer entre elle et son devoir. Il s’agit tout simplement de son enfant qui semble attirer l’attention de personnes prêtes à tout pour lui mettre la main dessus. Un problème qui va même jusqu’au cœur de l’Eglise et de ses confrères dont l’intérêt pour la jeune fille ne fait que croître. Quel chemin prendra Arane ?
Que dire sur ce premier volume d’Oneira si ce n’est que l’on a beaucoup apprécié l’univers qui nous est présenté. Le seul point que l’on peut trouver complexe est le fait que l’on nous introduit rapidement beaucoup d’éléments propres au lore de cet univers sans vraiment savoir de quoi il en retourne. Mais cela n’est que de courte durée avant que l’on puisse pleinement prendre conscience de l’étendue de cette histoire. Porté par un trait somptueux, ce récit nous délivre une épopée médiéval-fantasy à l’immense potentiel. Il suffit de seulement quelques pages pour comprendre et surtout cerner le fait que ce monde qui s’étend devant nous peut offrir tellement d’intrigues. On observe tout ça en compagnie d’Arane et tout de suite notre imagination se met en route. De même, l’utilisation des monstres et le principe des cauchemars sont aussi une brillante idée. Cela permet non seulement de proposer une grande diversité dans le bestiaire que de mettre en avant toutes ces émotions qui font partie intégrante de la nature humaine. Cela donne à chaque confrontation ou cas à résoudre une saveur toute particulière. Mais ce qui est aussi très intéressant est la manière dont ce premier volume écrit sa narration. Nous ne débarquons pas à l’origine d’une grande épopée que l’on va suivre dès les prémices. Le lecteur est directement plongé dans le quotidien de cette tueuse de monstres et cela crée un sentiment atypique chez nous étant donné que l’on comprend rapidement qu’il y a déjà un vécu pour elle. Ce n’est qu’en avançant au fil des chapitres que l’on va alterner les phases dans le présent et les flash-backs contribuant à notre découverte du passé des personnages. Ce premier volume va donc garder le cœur de l’intrigue pour son dernier pan et s’attarder avant tout sur l’immersion du lecteur dans les péripéties de cette guerrière. En faisant ça, on est directement en contact avec la richesse de cet univers et ce qui fait toute sa spécificité. Une escapade qui attire autant notre regard sur le combat à venir qu’elle pousse notre imagination à aller plus loin que ce que l’on nous expose. Une belle réussite pour cette œuvre qui a beaucoup de potentiel.
Diamond in the Rough
Diamond in the Rough, imaginé par Nao Sasaki, nous emmène sur des terres inconnues où une ressource va profondément s’incruster dans le quotidien de tous les habitants. Il ne s’agit ni plus ni moins que des minéraux qui possèdent une remarquable puissance en fonction de leur rareté. C’est en découvrant le pouvoir qui se cache derrière ces pierres qu’une société s’est établie et ayant donné naissance aux minéralogistes. Ces derniers sont des hommes et des femmes qui dédient leur existence à l’apprentissage et à la recherche autour de ces objets tant convoités. Parmi eux se trouve un homme répondant au nom d’Akeboshi. Prévenant et attentionné à l’égard du monde qui l’entoure, il vaque à ses occupations jusqu’à ce que ses pas le guident au cœur d’une ville souterraine. Propice à de possibles découvertes, il est déjà tout excité à l’idée de ce qu’il va pouvoir trouver. C’est alors qu’il va faire la connaissance de Kai, un jeune garçon ayant connu l’enfer. En effet, il s’avère que trois ans plus tôt, sa jambe gauche fut pétrifiée ainsi que toute sa famille à la suite d’une attaque de la part d’un inconnu. Rongé par le souvenir de cette journée, cet adolescent ne désire qu’à quitter ce lieu afin de partir traquer celui qui a détruit sa vie et aussi trouver une solution pour ramener les siens à leur état d’origine. Sa rencontre avec cet étranger passionné de pierres est peut-être la chance qu’il désirait pour enfin prendre son envol. Mais la haine qui le ronge au plus profond de lui pourrait bien lui causer beaucoup d’ennuis. Au sein d’un monde dont il ignore absolument tout, il va devoir apprendre et entreprendre une voie qu’il n’aurait jamais pensé possible. Ainsi débute son périple qui va le conduire à faire d’importants choix pour lui, mais aussi son nouveau camarade.
Quand on s’est attardé en détail sur ce premier volume de Diamond in the Rough, il y a une chose qui nous a sauté aux yeux. On est devant un manga qui reprend énormément de codes classiques du récit d’aventures. Une narration pouvant sembler convenue, mais qui n’en est pas moins divertissante. L’originalité n’est pas source de qualité et il est justement intéressant de voir l’artiste derrière cette histoire nous montrer à quel point il a su maîtriser tous ces éléments connus. En créant une trame narrative simple, mais efficace, Nao Sasaki a pu se concentrer sur ce qui fait la principale force de son récit, à savoir le principe autour des pierres. Quand on commence à explorer cet ouvrage, on est tout de suite attiré par toutes les possibilités qui se dessinent autour de cette ressource si importante pour les habitants. Il y a énormément d’ingéniosité derrière ce système qui va brillamment utiliser les spécificités de ces minéraux et autres matières pour créer des capacités spectaculaires. Ainsi, on peut observer des combats prenants et très bien orchestrés qui nous donnent envie d’en voir plus. De même, un autre élément qui va pousser le récit vers l’avant est la relation entre nos deux protagonistes. Très vite va se tisser un rapport singulier entre eux qui va dépasser le cadre de l’hostilité que peut avoir Kai à l’égard de cet inconnu. C’est finalement grâce à cet homme qu’il va réaliser son rêve d’explorer le monde extérieur et surtout lui donner l’occasion de sauver les siens. Un lien de confiance qui se tisse progressivement et qui contribue grandement à la sympathie que l’on a pour ce duo. On a envie de voir jusqu’où ils iront, mais aussi ce qu’ils pourront accomplir ensemble. Cela donne encore plus d’impact dès l’instant où l’on entame la dernière partie de ce premier volume. Nous sommes devant une série qui est divertissante sur de nombreux aspects et qui a cette ambiance qui nous rappelle d’anciennes séries du même genre. Un appel à la découverte, au voyage et à l’émerveillement qui s’exprime par le fond de l’œuvre et est consolidé par la forme de celui-ci.