Le temps d’un souvenir : Heroes Might and Magic II
Et oui, cela fait bien longtemps que je ne vous avais pas proposé un nouveau numéro du « Temps d’un souvenir ». Je me suis dit que c’était l’occasion rêvée de rectifier le tir surtout que l’on va revenir ici très loin dans le passé. Plus précisément, je vous emmène dans mes premiers souvenirs en tant que joueur et non il ne s’agit pas d’un Final Fantasy ou d’autres séries dont j’aime beaucoup parler. Avant tout ça, il y a un jeu qui a énormément contribué à mon amour de ce medium, mais aussi de tout un genre en particulier. Vous l’aurez compris en lisant le titre de la chronique, on va parler aujourd’hui de Heroes Might and Magic II. Les plus jeunes ne sauront peut-être pas quelle est cette saga, mais pour ceux ayant déjà une certaine ancienneté, ce nom vous évoquera sûrement quelque chose. Si je m’attarde ici sur le second épisode, c’est parce que c’est celui avec lequel tout a commencé pour moi. Une épopée dont le simple nom ravive tellement de souvenirs. Il est grand temps de vous partager sur ce qui est sûrement l’un de mes premiers contacts avec l’univers vidéoludique. On remonte le temps pour encore plus de bons moments !
Premier contact avec la fantasy
Si j’avais envie de parler de Heroes Might and Magic II, en plus d’être un très bon jeu, c’est parce qu’il a énormément compté pour moi dans ma découverte du jeu vidéo et ma passion de la fantasy. Je devais avoir sept ou huit ans quand j’ai pu me lancer dans cette aventure sur l’ordinateur de ma mère. A cette époque, j’étais vraiment dans mes tous premiers contacts avec l’univers vidéoludique et les multiples possibilités qu’il offrait. C’est simplement donc par curiosité, mais aussi possiblement par ennui, que j’ai lancé une première partie. Ce dont je me souviens, c’est que le jeu était totalement en anglais et que je me suis pourtant aventuré dedans. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et ne comprenais que peu de choses à l’histoire au vu de mon ignorance de cette langue à cette période de ma vie. Et pourtant, il n’aura fallu qu’une partie pour que je sois pleinement emporté par cette épopée au sein de divers camps. Il faut comprendre qu’à cette époque, les premières fictions que j’avais pu découvrir concernaient tout ce qui était conte pour enfants et dessins animés de mon âge. Mais là, je découvrais un univers avec un lore qui semblait conséquent et surtout diverses factions ayant toutes des créatures aussi fantastiques qu’inoubliables. Je me rappelle encore très bien de mes premiers pas, de la construction de mon château et des unités que j’ai pu obtenir au fil de ma progression. Voir les paysans du début qui laissent place à de redoutables archers, chevaliers et cavaliers avait quelque chose de vraiment envoûtant.
Un sentiment d’amélioration que même un gamin comme moi pouvait ressentir. Mais surtout, j’étais totalement fan du chara-design des troupes que l’on pouvait avoir. Avec ce style rappelant effectivement un petit côté dessin, j’avais le sentiment que les créatures que je ne pouvais qu’imaginer en lisant des contes prenaient vie devant moi et que je pouvais les contrôler. Pour la première fois, je n’étais pas uniquement spectateur, mais aussi acteur de ce qui se passait. Une invitation inoubliable aux confins d’un monde imaginaire aux multiples possibilités. Que l’on passe du barbare au nécromancien en s’arrêtant sur le magicien, chaque nouvelle session était une nouvelle occasion de m’émerveiller. Il faut donc comprendre que ce jeu, en plus d’être devenu l’un de mes plus précieux souvenirs vidéoludiques, fut aussi une porte grande ouverte vers tout un genre qui ne me quitte plus aujourd’hui. Il y avait vraiment ce sentiment de s’évader au cœur d’un monde où l’imaginaire existait et où les créatures les plus improbables pouvaient voir le jour. Il est vrai que quand on parle de cette saga, le troisième épisode est celui qui est le plus cité. Cependant, ce second opus fut sûrement l’une des pierres angulaires m’ayant amené vers la fiction sous toutes ses formes, mais aussi la passion du jeu vidéo. Jusqu’à ce moment, je jouais, mais c’était souvent de petites sessions sur des titres qui n’arrivaient pas forcément à marquer mon esprit. Mais là, Heroes Might and Magic II fut de ce type de claque qui a une réelle influence sur notre développement. Une aventure vidéoludique qui va m’amener à parcourir ces diverses cartes pendant des centaines d’heures.
Un jeu pour des centaines d’heures
Il est vrai qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de jeux qui ont pu me tenir en haleine et me faire dépasser des centaines d’heures dessus. Mais une fois de plus, Heroes Might and Magic II a sûrement été l’un des premiers à m’avoir autant accroché et ce pendant si longtemps. Je tiens d’abord à signaler que cet opus est encore largement jouable et appréciable notamment par rapport à sa direction artistique qui vieillit particulièrement bien. Mais ce qui est incroyable avec ce jeu et même cette saga, c’est à quel point on peut être embarqué sans avoir conscience du temps qui défile à côté. Tout cela est dû à plusieurs éléments importants autant dans le gameplay que dans le ressenti du joueur. Pour commencer, il y a énormément de choses à faire et cela dans chaque carte que l’on va devoir jouer. En plus de devoir partir explorer chaque recoin de cette zone à la recherche d’un objectif précis ou d’un ennemi à abattre, il y a énormément de choses que l’on peut vivre sur ces maps. Entre les nombreux groupes d’ennemis à combattre, les ressources à récolter, les lieux à occuper ou les artefacts à trouver, chaque partie peut rapidement atteindre une dizaine d’heures si l’on veut simplement tout visiter. A cela s’ajoute aussi la construction de la base où chaque nouveau bâtiment va améliorer, d’une façon ou d’une autre, notre héros ou notre armée. Avec les nouvelles unités disponibles, les sorts à apprendre et autres infrastructures à faire, on n’a jamais le temps de souffler. Et c’est là l’une des grandes forces de la série et qui m’aura totalement conquis la première fois que j’y ai joué. On a jamais l’impression de stagner, car il y a toujours quelque chose à faire.
Et en plus de ça, tous ces éléments s’emboîtent parfaitement pour que l’on n’ait pas la sensation de se noyer parmi toutes les activités possibles. Une routine s’installe, mais où chaque jour dans le jeu peut apporter son lot d’améliorations. Le joueur a constamment un sentiment de gratification en voyant sa ville se développer et ses troupes se diversifier. Une facette très importante de ce second opus, car c’est ce qui provoque l’immersion du joueur et son envie de continuer. D’ailleurs, combien de fois il m’est arrivé de me dire “J’arrête après le prochain tour” et que les tours continuaient de s’enchaîner. Le fameux syndrôme de “la dernière partie” qui était tellement palpable ici me concernant. Mais quel bonheur de simplement parcourir ces longues maps, de rencontrer de nouveaux adversaires et de s’affronter dans des batailles endiablées et particulièrement stratégiques. S’il était souvent fréquent d’éliminer rapidement des petits groupes d’ennemis disséminés un peu partout sur ces terres, prendre possession d’un château ou se frotter à d’autres héros amenait inéluctablement un gros challenge. Je me souviens très bien avoir, à cette époque, être pris de court par certaines tactiques adverses. Ne comprenant pas forcément immédiatement toutes les subtilités du jeu, les défaites étaient largement possibles. Et malgré tout, je revenais à la charge et j’apprenais progressivement de mes erreurs. Un jeu loin d’être facile et qui pourtant n’a jamais été rebutant tant j’étais saisi par l’univers que j’explorais et ces factions que j’apprenais à connaître au fil de mes tentatives. Heroes Might and Magic II m’a tout d’abord envoûté par cette invitation au voyage qu’il m’offrait avant de séduire le joueur en moi par son gameplay et toutes ses mécaniques. Le petit garçon et le joueur que j’allais devenir venait réellement de cohabiter pour la toute première fois.
Heroes Might and Magic II et sa magie
Quand je parle de magie pour Heroes Might and Magic II, je parle surtout de sa capacité à nous offrir un pur sentiment de dépaysement quand on est plongé dedans. Pour le gamin que j’étais, le fait de pouvoir incarner des êtres aussi extraordinaires, fantastiques ou horrifiques était un rêve qui se concrétisait. Pouvoir diriger des dragons, centaures, morts-vivants ou tant d’autres amenait inéluctablement le jeune joueur que j’étais à s’émerveiller de ce qui se passait devant moi. Et là, on touche à quelque chose de très important à mes yeux et qui a été grandement amené par cette découverte du jeu. A une période de la vie où l’on se construit, où l’on est constamment en apprentissage et que l’on fait face à un environnement qui, parfois, peut se montrer difficile, il est important de laisser son esprit vagabonder. A travers ce second opus, je me plongeais dans un univers féérique et incroyable qui stimulait mon propre imaginaire et surtout de m’évader pleinement. Découvrir de nouvelles zones me donnait le sentiment que c’était moi personnellement qui partait explorer ces contrées inhospitalières. Pareil pour ces nombreux monstres qui ont ponctué mes parties et qui ont autant pu être de fidèles alliés que de dangereux ennemis. Au même titre qu’un excellent roman ou film, le jeu vidéo est un formidable moyen pour donner vie à des choses qui n’existent pourtant que par le biais de notre esprit. Des créatures dont on sait pertinemment qu’elles n’existent pas et qui pourtant prennent vie devant nos yeux à travers un écran ou bien des pages. Bien évidemment, nous avons tous notre propre manière de nous comporter avec la fiction et il est important d’être conscient de notre réalité.
Mais pour autant, je trouve qu’il est tout aussi vital de se laisser aller aux histoires les plus folles et qui n’ont de limites que notre propre créativité. Quand je me suis penché sur ce deuxième opus de cette saga, j’étais bien sûr focalisé sur ce qui se passait devant moi. Cependant, cette expérience m’a aussi amené à avoir une réelle passion pour tous ces univers qui naissent de l’imaginaire de certains et qui nous sont finalement partagés à travers un medium ou un autre. J’ai pu le dire à de nombreuses reprises, mais il est vraiment crucial de laisser parler notre imaginaire, et même de la cultiver. Un élément majeur du développement humain et qui se façonne au fil de nos expériences, découvertes et rencontres. Je peux le dire haut et fort que ce second épisode de la licence Might and Magic fut une solide fondation dans ma manière d’apprécier le monde vidéoludique ainsi que la fantasy et de manière générale tout ce qui touche à la fiction. Dès que j’allumais l’ordinateur et lançais le jeu, j’étais déjà immergé dans la peau de ces héros luttant bec et ongles pour sortir victorieux. Sans compter aussi le très bon créateur de cartes sur lequel j’ai aussi passé tellement d’heures à créer des missions en fonction de mes envies. Cela peut sembler être un élément secondaire, mais le fait d’être projeté du côté créateur est fantastique car, encore une fois, cela nous permet d’aiguiser notre sens créatif et de donner vie à notre propre vision de ce monde. En plus de permettre de nombreuses folies, cela renforçait le sentiment d’être impliqué dans cet univers. Un jeu vidéo qui faisait de nous un spectateur, acteur et aussi créateur. Une pierre angulaire de ce qui m’amena sur ce sentier enchanteur du milieu vidéoludique.
Son impact sur ma vie de joueur
J’ai pu l’évoquer à de nombreuses reprises, Heroes Might and Magic II est un des piliers ayant servi à soutenir plusieurs passions naissantes. A une époque où mes premiers contacts avec la culture pop se limitaient souvent à des œuvres de mon âge, je venais d’entrer dans un monde qui n’avait rien à voir avec ce que je connaissais. C’est d’ailleurs intéressant de voir que c’est quasiment à la même période que j’ai aussi découvert Warcraft II qui fut aussi un acteur majeur de mon attrait de la fantasy. J’avais envie aujourd’hui de mettre à l’honneur autant cet opus que l’ensemble de cette série qui malheureusement a perdu de son éclat et dont on ne sait si elle refera surface un jour. Mais même si le temps continue de faire son office, les souvenirs eux restent bien présents. Je me rappellerai toujours du gamin que j’étais et qui avait des étoiles plein les yeux en jouant nécromancien et en faisant grandir mon armée de morts-vivants. Le combat si intense pour capturer l’un des bastions d’un ennemi magicien résonne encore dans mon esprit. De même, je n’oublierais jamais mes premières créations de cartes où je ne portais que peu d’intérêt pour une cohésion et un équilibre dans le gameplay afin de simplement inonder la map d’élémentaires en tout genre. Voilà une toute petite partie de ce que m’a apporté cet épisode et surtout à quel point il a eu un profond impact dans mon envie d’en découvrir plus sur le paysage vidéoludique.
D’ailleurs, je me souviens encore très bien de cette atmosphère si particulière qui se dégageait dès le menu principal et qui prenait la forme d’une rue avec ses nombreuses bâtisses. L’envie de me replonger dans cette ruelle est encore forte rien qu’à l’idée de parcourir de nouveaux ces cartes pouvant durer des heures entières afin d’en explorer chaque recoin. On a tous des jeux qui nous marquent plus que les autres et qui vont avoir un rôle considérable dans notre expérience de joueur. Heroes Might and Magic II en fait clairement partie pour ma part. Au même titre que les histoires que je pouvais lire avant de me coucher, une partie de cette aventure vidéoludique était une invitation à vivre de folles péripéties. Le genre d’expérience qui s’est gravé à jamais en moi et qui, aujourd’hui encore, continue de me guider dans mes découvertes. J’espère en tout cas que cette chronique un peu spéciale vous aura plu et surtout que cela aura éveillé en vous quelques vieux souvenirs. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires si vous avez connu cette licence et si elle vous a marqué. Je serais aussi très curieux de savoir s’il y a des jeux qui ont eu aussi un impact important sur vous. Ce qui est sûr, c’est que cette épopée dans le monde de Might and Magic m’accompagne toujours et symbolise tout ce que j’aime dans ce medium. Une envie de faire rêver, voyager et de nourrir notre créativité pour rendre, le temps de quelques heures, l’impossible possible.