La Fanfare au clair de lune T1 : trouver sa voie
Il est vrai qu’il arrive parfois que des titres se fassent attendre. Cela est encore plus difficile quand il s’agit d’une série que l’on a envie de découvrir et qui nous parle fortement rien qu’à son synopsis. Malgré tout, la patience peut être grandement récompensée le jour où l’on a enfin l’ouvrage entre les mains comme ce fut mon cas récemment du côté de chez Noeve Grafx. En effet, l’éditeur avait annoncé il y a un moment l’arrivée de La Fanfare au clair de lune et nous pouvons enfin mettre la main dessus. Dès sa première présentation, j’avais été séduit par la sublime couverture de ce premier volume qui avait un petit côté onirique et enchanteur. Mais en me penchant plus sérieusement sur l’histoire, j’ai pu découvrir un récit qui m’a totalement parlé de par ses thématiques et le combat interne mené par cette héroïne. Nous voilà face à une œuvre qui ne cherche pas à nous plonger dans le monde de la musique, mais à utiliser celle-ci comme un formidable levier pour narrer la quête personnelle d’une étudiante perdue. Soyez donc prêts à assister à une représentation remarquable devant cette fanfare qui se met en marche.
L’envie de changer d’air
Synopsis
Mizuki, lycéenne lasse des études et de la pression parentale, profite des vacances de printemps pour fuguer de chez elle. Elle trouve refuge chez sa tante, à Akita, où elle est enfin libérée des devoirs et des remontrances.
Elle devrait être heureuse… mais la lassitude la poursuit. Jusqu’au jour où elle découvre la fanfare : de la musique, de la sueur… et Akira.
Auteurs : Hamachi Yamada
Comme je l’ai dit en introduction, La Fanfare au clair de lune était un titre que j’attendais impatiemment. C’est notamment, en plus de son trait soigné, par rapport au fait que le thème principal de cette série me parlait fortement. Je ne parle pas tant de l’aspect musical qui est une partie importante de ce manga. Je veux surtout évoquer tout le travail qui est fait autour de cette demoiselle que l’on va suivre et qui va tout bonnement chercher à s’émanciper et surtout à être heureuse en faisant ce qu’elle aime. En suivant son parcours au sein de ce nouvel environnement, c’est un second départ qui commence pour elle.
Un combat permanent
J’ai déjà pu évoquer un peu plus haut que La Fanfare au clair de lune est une œuvre qui ne cherche pas à nous offrir une immersion totale dans le monde de la musique. Cela ne signifie pas pour autant que le club que l’on suit n’a pas une place importante dans l’histoire. Au contraire, son rôle est vital et il y a un réel plaisir à apprendre tout ce qui peut graviter autour de ces représentations dont on ne sait finalement que peu de choses sur la façon dont elle s’organise et tout l’entraînement qu’il y a derrière. Mais en fait, cette facette du manga va surtout être là pour sublimer la quête de Mizuki qui est réellement l’élément central de cette intrigue. En fait, les premières pages de ce volume vont parfaitement mettre en place la situation éprouvante que peut vivre cette demoiselle. Poussée par ses parents à étudier à fond et à ne pas se laisser distraire par d’autres activités, on nous dépeint une existence bien terne. Si ces derniers pensent que c’est le mieux pour leur fille, ils sont tellement oppressants qu’ils se montrent comme décisionnaires de chaque segment de sa vie alors que ce devrait être elle aux commandes. Un rapport familial bien plus fréquent qu’on ne pourrait le croire et qui peut rapidement devenir invivable pour le ou la principale concernée. C’est exactement ce que nous raconte cette introduction qui nous présente une adolescente qui suit les décisions qu’on lui impose sans jamais réussir à imposer sa propre voix. Se laissant guider par le courant sans jamais chercher à lutter, tout devient fade à ses yeux.
Ce n’est finalement qu’en faisant la rencontre d’Akira et de cette fanfare qu’elle va ressentir une émotion qu’elle n’a jamais connue. Pour la première fois, elle désire quelque chose personnellement et on la voit se rebeller contre l’autorité de ses parents. Même si elle est très loin d’être sûre d’elle et qu’elle progresse sur ce nouveau chemin avec hésitation, il y a un réel sentiment de joie qui submerge le lecteur en la voyant prendre ses propres décisions. Oui, elle peut échouer ou faire des erreurs comme on va le voir dans ce premier acte, mais elle va surtout apprendre, grandir et surtout découvrir un courage et une volonté qu’elle ne pensait pas avoir. Ainsi, son envie de se faire une place au sein de cette fanfare est bien plus qu’une volonté d’être sur le devant de la scène. C’est avant tout un combat pour débuter enfin sa propre vie et surtout trouver ce qui fait battre son coeur en lui donnant la force d’avancer peu importe les difficultés. Et c’est là toute la beauté de ce manga qui nous montre une héroïne loin d’être sans failles. Au contraire, elle a de nombreuses blessures, angoisses et craintes tout au long de cette lecture et malgré tout elle persiste. Ce n’est pas uniquement une question de montrer que ses parents ont tort, mais de se prouver à elle-même qu’elle est capable de grandes choses par ses propres moyens. Voir son visage s’éclairer dès qu’elle souffle dans sa trompette et qu’elle parvient à réussir ne serait-ce qu’un tout petit pas est déjà la plus belle des victoires. Un manga qui est là pour nous rappeler l’importance de s’épanouir au travers d’une activité qu’on aime et surtout d’être celui ou celle qui façonne cette route unique que l’on va prendre tout au long de notre existence.
Avec La Fanfare au clair de lune, on se retrouve devant une étape importante de la vie de cette adolescente et qui peut résonner en chacun de nous. Si l’on se focalise sur ce domaine artistique en priorité pour en faire l’élément central servant à faire progresser l’héroïne, le vrai cœur de cette histoire peut résonner en chacun de nous. Un récit qui veut avant tout que l’on se concentre sur le doute et l’envie d’avancer d’une jeune fille qui a l’impression de ne pas être maîtresse de sa vie. Un sentiment qui peut grandement frapper à cette période de l’existence où l’on se cherche et que l’on a envie de tracer notre propre route.
La Fanfare au clair de lune entame sa marche
J’avais beaucoup d’attentes concernant ce premier volume de La Fanfare au clair de lune et je dois dire que je ne suis pas déçu. Si je ne l’ai pas encore abordé, le trait de l’artiste est aussi un remarquable point fort de ce manga. Appuyant à merveille l’aspect spectaculaire d’une fanfare qui se met en marche ainsi que les émotions ressenties par les personnages, on est totalement immergé dans cette histoire. Mais avant tout, j’ai été conquis par le message tenu par ce scénario qui peut aisément s’adresser à n’importe qui. Particulièrement touché par le combat de notre protagoniste pour contrôler sa vie, celui-ci a rapidement fait écho en moi. Et même en dehors de ça, tout est fait de manière à traiter de ce sujet important avec beaucoup de délicatesse. Que ce soit dans le design général du titre ou bien dans l’écriture de chaque scène, on ne veut pas nous montrer une jeune femme ayant touché le fond. Au contraire, on veut nous narrer ici la remontée de celle-ci qui a si longtemps sombré sans jamais faire quoi que ce soit. La voir gravir un à un les étapes pour se faire une place au sein de ce club et mener à bien ce projet qui lui tient à cœur est un pur bonheur. Et on est tellement impliqué dans cette quête personnelle que l’on a tout bonnement envie de la soutenir à chaque défi qui se présente à elle. Une ode à la vie et à ce qu’elle peut offrir de plus beau à ceux qui décident de suivre cette voie qu’ils sont les seuls à pouvoir prendre. Il ne s’agit pas uniquement d’une belle histoire, mais aussi d’une importante leçon qui nous pousse à l’introspection.
C’est donc, vous l’aurez compris, un immense coup de cœur que j’ai eu pour ce premier volume de La Fanfare au clair de lune. Une série que je vais prendre plaisir à suivre tant j’ai envie de voir jusqu’où Mizuki va aller dans ce nouvel environnement. De même, je suis très curieux de voir comment va évoluer son rapport avec les autres. En plus de me parler d’un thème que je ne connais que trop bien, je suis aussi captivé par cette découverte de tout ce qui touche à une fanfare. On admire avec joie le travail fourni par chacun et surtout on est ébahi par la précision nécessaire pour que rien ne parte de travers. Voilà une lecture qui m’a pleinement conquis et qui peut donner lieu à une fresque humaine mémorable au vu de tout ce qui est déjà mis en place ici. En seulement quelques chapitres, ce scénario parvient à nous donner du baume au cœur et à dégager une profonde sincérité dans les actes de chacun. Il est très difficile de recommander cette lecture à une catégorie de lecteurs précis tant on est face à un manga qui peut trôner dans n’importe quelle bibliothèque. Une aventure où chacun peut trouver son compte et surtout se sentir impliqué par cet objectif que l’on souhaite tous atteindre. A présent, j’ai quelques questions qui me viennent à l’esprit maintenant que je clôture ce premier acte. Est-ce que Mizuki va réussir à trouver sa place au sein de ce groupe ? Est-ce que ses parents vont chercher à dicter une fois de plus sa vie ? Parviendra-t-elle à toucher les gens lors de sa prochaine représentation ? Comment va évoluer sa relation avec Akira ? Il me tarde de me plonger dans la suite de cette nouvelle épopée.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de La Fanfare au clair de lune. Trouvez-vous que le titre arrive à présenter une formidable quête d’épanouissement par le biais de ce club ? Est-ce que vous avez eu envie de soutenir notre héroïne dans ce défi qu’elle se lance ? Est-ce que le titre parvient, à vos yeux, à avoir une esthétique à la fois envoûtante et touchante ? Etes-vous curieux de voir comment va évoluer ce groupe et d’assister à leurs prochaines représentations ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.
© Hamachi Yamada 2020 Futabasha Publishers Ltd. © Noeve Grafx