Blue Giant Supreme

Blue Giant Supreme tome 1 : la musique ne connaît pas de frontières

L’une des choses que l’on apprécie le plus en lisant un manga, c’est que celui-ci parvienne à nous faire oublier tout le reste. Que pendant quelques minutes, on ait vraiment la sensation de faire partie de l’histoire et d’assister à des épopées que jamais on n’aurait pu imaginer. Cela peut prendre bien des formes et l’une des oeuvres du catalogue de Glénat en est la preuve parfaite. Vous le savez, on a déjà évoqué par le passé l’excellent Blue Giant. Cette série portant sur Dai et son rêve de devenir le meilleur jazzman au monde nous a transporté lors de toutes ses représentations. La semaine dernière, on a pu découvrir le dernier tome de cette licence, mais aussi le tout premier volume de sa suite intitulée Blue Giant Supreme. C’est sur celle-ci que notre attention va se porter aujourd’hui. Rien que le fait de savoir que ce parcours musical allait continuer suffisait à nous faire rêver. Pourtant, on ne s’attendait pas à ce que ce ce nouvel arc soit aussi captivant à suivre. En une seule virée, notre regard tout comme nos oreilles sont émerveillés par le spectacle qui nous est offert. Il est donc grand temps de quitter le Japon pour vivre un voyage hors du commun.

Un voyage crucial

Blue Giant Supreme-Munich

Le début d’une nouvelle aventure.

Blue Giant Supreme, imaginé par Ishizuka Shinichi, nous replonge dans le quotidien de Dai. Ce jeune adolescent a décidé de tout arrêter pour concrétiser son rêve de devenir le plus grand joueur de jazz au monde. Un but bien complexe au vu des nombreuses épreuves qui se dressent sur sa route. Malgré cela, sa détermination ne semble jamais faillir et il parvient peu à peu à capter l’attention de tous les spectateurs qui viennent le voir. C’est d’ailleurs en partant à la capitale qu’il va faire la connaissance de deux autres personnes qui vont le pousser encore plus loin. Ce trio va ainsi constituer un groupe dont la renommée ne va faire que grandir, même si elle est encore loin d’atteindre les sommets. Alors qu’ils s’apprêtent à exaucer une partie de leur souhait en effectuant leur show dans l’une des plus grandes salles de la ville, un accident tragique va survenir. Un événement qui va mettre fin à ce groupe tant prometteur et qui laisse derrière lui autant de larmes que de regrets. Malgré tout, cette situation ne va faire que renforcer l’envie des partenaires de Dai de voir celui-ci prendre son envol. Ils continuent donc de lui dire d’aller de l’avant et de transformer cette expérience en un tremplin pour lui. C’est motivé comme jamais que le jeune homme empoigne son instrument et va prendre la plus grande décision de sa vie.

A ses yeux, le Japon n’est plus suffisant pour pouvoir apprendre et surtout grandir dans ce milieu. Il décide donc que son regard doit se porter vers de nouveaux horizons et va donc quitter son pays pour partir vers l’Europe. Ses pas vont le conduire à Munich, en Allemagne, où le jazz semble bien différent de celui qu’il pratique. En plus de devoir essayer de convaincre les gens de son talent, il va surtout falloir pour lui s’adapter à son nouvel environnement. Ne connaissant ni la langue ni les coutumes de cette région, il va devoir redoubler d’efforts s’il souhaite percer sur ces terres. Des obstacles qui ne lui font pas peur alors qu’il conserve toujours le sourire en se rappelant de tous ceux qui le soutiennent. Peu importe le temps que cela prendra, Dai est convaincu que de par sa simple volonté et accompagné de son saxophone ténor, il est capable de tout réussir. Voici donc un nouveau chapitre de l’histoire de cet individu qui a pris le pari fou de devenir le meilleur musicien de jazz au monde. La seule question qu’il peut se poser à présent est de savoir si sa musique au ton si particulier et puissant pourra conquérir le coeur de ces Européens. Le plus grand défi de sa jeune carrière est sur le point de débuter et il pourrait bien être surpris de la tournure des événements.

C’était déjà le cas dans la série de base, mais Blue Giant Supreme conserve cette émotion qui fait l’âme de cette saga. D’ailleurs, le fait d’avoir enchaîné le dernier tome de Blue Giant et d’enchaîner avec cette lecture fut un véritable ascenseur émotionnel. De par cette suite, l’auteur nous emmène dans des contrées bien plus proches de chez nous, mais qui apporte un environnement inédit pour Dai et sa musique. C’est sur cette nouvelle toile de fond que cet adolescent va tout faire pour montrer que son talent ne peut pas être uniquement apprécié par ses compatriotes.

De l’émotion à l’état pure

On avait déjà pu dire par le passé à quel point Blue Giant était une oeuvre magistrale qui parvenait à exprimer avec force toute cette émotion autour de la musique. Blue Giant Supreme n’est clairement pas en reste sur ce point là et va même intensifier cet aspect d’une manière à la fois pertinente et importante. En décidant de quitter le Japon, Dai se met dans une position encore plus vulnérable qu’auparavant. Après tout, il était parti à la capitale et pouvait tout de même revenir chez lui aisément. Là, il est question d’évoluer dans un milieu qui lui est totalement inconnu. L’auteur parvient ainsi à représenter à la perfection ce sentiment de perdre ses repères lorsque l’on part à l’étranger pour essayer de démarrer une nouvelle vie. Chaque petit détail est traité avec soin pour que l’on soit vraiment impliqué dans cette expérience qui nous conduit hors des frontières nippones. Il y a donc un message qui va aller au-delà du simple fait de vouloir se perfectionner dans le jazz. En effet, si cela reste bien sûr la trame principale de l’oeuvre, on est avant tout plongé dans un récit où le contact humain est crucial. Alors qu’on le voit avancer et essayer de se faire une place dans cette ville qui lui est inconnue, on a cette impression qu’il n’est pas forcément le bienvenu. Cela s’exprime par le refus de bon nombres de gens à le voir se produire sur scène de par ses origines ou la crainte qu’il fasse un fiasco.

C’est en essayant de jouer de la musique que le titre va sublimer ces rapports humains souvent difficiles entre des gens de cultures différents. Cela est amené avec une telle sincérité que l’on est constamment immergé dans ce quotidien complexe que subit Dai et qui le change totalement de son ancienne vie chez lui. C’est face à ces nouveaux défis que le mangaka va alors nous jouer l’un de ses plus beaux morceaux. Comme le dit si bien le résumé de ce volume, la question est avant tout de savoir si son jazz peut être apprécié par ces gens qui ont une toute autre vision de cette musique. En seulement quelques dessins et quelques lignes de dialogues, on va être soufflé par la prestation de ce jeune homme qui va prouver une chose. Les gens peuvent être séparés par des langues diverses, des coutumes spécifiques ou tout simplement une Histoire qui leur est propre, la musique, quant à elle, peut réunir toutes ces âmes. A travers la puissance qui se dégage de ce saxophone, Dai parvient autant à se faire comprendre qu’à nous toucher profondément. En assistant à cela, on redevient ce simple spectateur fan de cet adolescent que l’on écoute silencieusement et qui nous fait vibrer. Un véritable coup de maître qui nous montre qu’il y a encore tellement de choses à raconter sur le parcours de ce jeune garçon qui vient d’entreprendre un long, difficile et pourtant magique périple.

Blue Giant Supreme suit la droite lignée de son prédécesseur tout en sublimant le message de base. En seulement quelques cases, on ressent toute la puissance de cet instrument qui, entre les mains de ce musicien, parvient à capter autant l’attention des gens qui l’entourent que du lecteur. On le redit, mais on a presque cette sensation d’être dans ces petites salles à entendre la musique s’extirper des cases pour venir caresser nos oreilles. L’auteur nous prouve, une fois de plus, que l’on peut parfaitement exprimer bien plus à travers des dessins et des paroles qu’une simple histoire.

Blue Giant Supreme continue de façonner sa légende

Blue Giant Supreme-entraînement

Les habitudes sont tenaces.

Blue Giant Supreme est la suite que l’on attendait, mais qui dépasse encore plus toutes nos attentes. On est vraiment heureux de voir que le parcours de Dai est encore loin d’être fini surtout quand il nous offre une prestation aussi remarquable dans ce premier volume. La magie opère toujours autant et surtout les dessins reflètent à merveille la force de chaque note. Pendant quelques minutes, on oublie totalement tout ce qui nous entoure et on se met même à fermer les yeux en imaginant les sons nous parvenir. Rare sont les mangas à réussir ce tour incroyable qui dépasse de loin le cadre du simple divertissement. Alors que l’on se demandait ce qui allait bien pouvoir s’interposer sur la route de notre joueur de jazz, l’auteur parvient à nous surprendre constamment. D’ailleurs, on tient aussi à souligner à quel point la sortie simultanée du dernier tome de Blue Giant et de cette suite est bien pensée, car cela permet de vraiment prendre conscience de tout ce qu’il a traversé et tout ce qui lui reste à accomplir. Une histoire qui nous offre un spectacle grandiose et dont le message de fond est d’une importance capitale. Une ode à la musique et surtout au dépassement de soi. En tant que lecteur, on observe Dai avec des étoiles plein les yeux en se disant que tous les rêves sont possibles tant que l’on reste déterminé.

C’est donc un immense coup de coeur pour Blue Giant Supreme qui étend cette licence sur une route magistrale. Il n’y a pas un seul instant où l’on n’a pas été captivé par ce que l’on regardait. Même les petits moments plus intimes de notre héros ont leur importance. C’est autant un tome nous rappelant la force de cet adolescent qu’une invitation à découvrir de nouveaux horizons. Ce voyage a beau être parsemé d’embûches, elles font aussi partie du charme de ce périple. Chaque obstacle relevé est déjà une victoire en soi et permet à ce jeune homme d’écrire un nouveau chapitre de sa légende. Si vous avez aimé le préquel ou que vous souhaitiez un récit qui vous fasse vibrer alors vous pouvez vous jeter sur cette saga qui est encore loin de se terminer. On a presque un pincement au coeur en tournant la dernière page, car on souhaite que le show continue encore un peu. A présent, de nombreuses questions envahissent notre esprit et nourrissent notre curiosité pour la suite. Est-ce que notre jeune camarade parviendra à se faire un nom dans cette ville ? Que tirera-t-il comme enseignements de sa vie là-bas ? Sa musique parviendra-t-elle à plaire à tous ceux qui daigneront l’écouter ? La magie peut prendre bien des formes et ce manga en est la preuve parfaite.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Blue Giant Supreme. Pensez-vous que notre cher ami parviendra à réaliser son rêve ? Est-ce que, selon vous, ce nouveau milieu va finir par l’engloutir ? Croyez-vous que sa musique parviendra à toucher tous les coeurs des spectateurs ? Avez-vous retrouvé tout ce qui faisait la force du préquel ? Avez-vous vibré de nouveau en entendant les notes sortir du saxophone ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de ce sujet. 🙂

© 2017 Ishizuka Shinichi, Shogakukan

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