No longer allowed in another world T1 : l’impossible souhait d’un écrivain
On le sait très bien, le genre isekai n’est pas forcément celui qui est le plus plébiscité du fait des nombreuses œuvres qui sont sorties de ce style et qui donnent pour certains un sentiment de ras-le-bol. Pourtant, ce type d’histoires peut nous proposer des scénarios intéressants, captivants et aussi dépaysants en nous amenant dans des univers très éloignés de ce que l’on peut connaître en réalité. Il arrive aussi que certains de ces mangas nous délivrent des aventures beaucoup plus sombres que prévu et qui vont ainsi nous faire vivre une expérience bien différente de ce à quoi on s’attendait. Ce fut exactement le cas pour la nouvelle série dont je vais vous parler aujourd’hui et qui nous vient tout droit de chez Kana. Il s’agit de No longer allowed in another world dont le premier volume est sorti il y a peu. Derrière ce nom pour le moins étrange se trouve en réalité un récit qui va nous surprendre de par son protagoniste, mais aussi sa manière de percevoir ce nouveau monde qui s’offre à lui. Une invitation à découvrir un univers en compagnie d’un homme désireux d’en finir. Soyez donc prêts pour assister à l’épopée d’un écrivain qui veut écrire sa propre conclusion.
Un point final à son histoire
Synopsis
« Sensei », un écrivain déchu dépressif, échoue dans Sauberberg, un monde fantastique, après avoir tenté un double suicide avec sa muse.
Il se réveille donc mécontent d’apprendre qu’il est non seulement encore en vie, mais qu’en plus la prêtresse de Sauberberg lui demande de sauver leur monde.
Contrairement à tous les réincarnés précédents, Sensei n’a aucun pouvoir, aucun équipement particulier, qu’un seul point de vie et est affligé d’un état permanent d’empoisonnement.
Auteurs : Hiroshi Noda & Takahiro Wakamatsu
Rien qu’en lisant ces quelques lignes de synopsis, on comprend que No longer allowed in another world cherche à proposer une histoire à la fois parodique du genre qu’une oeuvre bien plus dramatique qu’il n’y paraît. C’est ce mélange entre humour et sujets sensibles qui va rendre ce manga très intéressant dans sa manière de construire notre progression au sein de cet autre univers. Alors que la découverte d’un tel lieu devrait réjouir n’importe quel individu, on assiste à son contraire avec ce protagoniste qui ne souhaite qu’à mettre un terme à tout ça. Cela amène des interactions totalement surréalistes et pourtant très fortes.
Un nouveau chapitre inédit
Il est tout d’abord essentiel de s’attarder sur le personnage principal de No longer allowed in another world. En effet, ce “sensei” dont on ne connaît finalement aucune information sur son identité est l’élément qui va venir totalement chambouler ce qui aurait pu être un scénario assez classique. On découvre un protagoniste qui cherche à en finir avec la vie en compagnie de sa muse et qui va finalement être transporté dans un autre monde alors qu’il espérait que ce soit le terminus. Ainsi, ses premiers pas dans cet univers de fantasy ne vont pas être sous le signe de l’émerveillement, mais du dépit et de la frustration de n’avoir pu accomplir son objectif. Et là, on touche déjà à quelque chose de très important et représentatif de ce que sera l’ensemble de ce premier volume. Tout est pensé pour parodier et se jouer des codes habituels que l’on peut avoir dans ce type de récit. Le fameux destin du héros, les nouvelles capacités de ce dernier, la figure du roi, et même tout ce qui touche à la religion sont ici moqués d’une façon intelligente et réussie. Ainsi, le tant attendu sauveur que tout le monde attend s’avère être un écrivain dépressif qui n’a absolument aucune puissance et dont le corps est constamment victime de l’effet poison. Pareil pour la prêtresse qui l’invoque ou le souverain que l’on croise peu de temps après notre arrivée. Eux qui nous sont présentés comme très fidèle à cette image convenue que l’on a l’habitude de voir pour de telles figures vont finalement être impactés par l’apparition de cet homme.
Il vient détruire, sans le vouloir, tout ces éléments déjà vus par son caractère pessimiste, mais aussi l’intelligence de ses propos qui nous font prendre conscience de tout un tas de choses sur cet univers. De par ses actes et paroles, il va réussir à détruire tous ces stéréotypes et créer une aventure rafraîchissante et surtout drôle dans les conséquences de ses agissements. On s’amuse profondément en voyant l’artiste nous dépeindre une histoire qui va autant exagérer à fond le côté sinistre et dépressif de notre héros pour le sauver de chaque situation que briser cette image que l’on peut avoir de la fantasy dans les isekais. Il n’est pas question ici d’assister à des combats grandioses qui vont nous en mettre plein la vue. Nous observons avant tout un écrivain blasé perdu dans un environnement qui lui est inconnu et qui avance en s’accrochant à ce sinistre souhait qui l’anime. Si le titre se joue autant de ce thème sérieux que de cet univers dans lequel on évolue, cela ne veut pas dire qu’il ne cherche pas non plus à traiter de sujets sérieux. Au contraire, derrière cette comédie qui se joue devant nous va se trouver une réflexion plus que convaincante sur ce qui peut détruire une personne et lui donner l’envie de mettre un terme à son existence. On a alors envie de savoir si cette virée dans un monde irréel ne serait pas l’occasion de redonner goût à la vie pour cet homme qui n’attend plus rien de celle-ci. Une expérience littéraire qui peut proposer un développement des plus pertinent autour de ces thèmes si difficiles.
Avec No longer allowed in another world, nous sommes face à une série qui peut facilement donner vie à une épopée à la fois originale, prenante et surprenante dans l’écriture de son protagoniste. Si le titre arrive à nous faire rire à de nombreuses reprises, il se sert aussi habilement de tout ce qui façonne son monde et ses personnages pour amener des sujets beaucoup plus sérieux. On parle ici d’un héros qui veut mettre fin à ses jours en compagnie de celle qu’il aime et qui cherche désespérément à transformer cette seconde existence pour qu’elle soit la plus courte possible.
No longer allowed in another world écrit un best-seller
Oui, j’ai été à la fois agréablement surpris et conquis par cette proposition scénaristique. Ce premier volume de No longer allowed in another world parvient à créer une expérience qui parvient à parodier avec brio les codes de l’isekai pour en créer un qui soit unique. Rien que dans l’écriture de son protagoniste, le récit réussit à attirer notre regard tant il se montre différent des habituels stéréotypes dans ce type d’histoire. Un personnage qui est réellement faible et dont l’unique désir est d’en finir avec l’être aimé ne peut qu’amener une aventure qui sort des sentiers battus. Et justement, on fait face à un premier ouvrage qui arrive autant à partir dans de la comédie efficace que dans une épopée humaine nous plongeant dans les méandres de l’âme humaine. D’ailleurs, cette série réussit à parler de sujets graves et pouvant toucher beaucoup de gens, mais en trouvant toujours le juste équilibre entre humour et sérieux. Ainsi, on a un divertissement qui fonctionne à merveille tout en étant amené à comprendre et à partager ce qui peut tant ronger le cœur de cet homme. Une œuvre qui utilise avec brio tous ces éléments devenus classiques pour apporter des réflexions fortes. On nous prouve ainsi qu’il est toujours possible de surprendre et d’utiliser un type de mangas vu et revu pour créer une expérience qui n’a rien de classique. On a autant envie de voir ce que ce petit groupe va nous faire vivre qu’observer comment “Sensei” va réagir face à cet environnement inédit et ses échecs répétés à en finir avec son existence.
Je trouve qu’il est très important de souligner la qualité d’une telle œuvre surtout quand, comme beaucoup de lecteurs le pensent, un genre peut paraître éculé. Cela permet de montrer que l’on peut découvrir des histoires qui arrivent à provoquer cette petite étincelle nous donnant envie de poursuivre l’aventure. En utilisant comme contexte initial la fatalité que cherche à embrasser un couple pour finalement en faire le terreau d’une aventure fantastique, cette histoire parvient à tirer son épingle du jeu en délivrant une épopée qui sort des sentiers battus. Je suis très curieux de voir comment va se développer justement le regard de cet écrivain au fil de ses pérégrinations sur ces terres à la fois fantastiques et dangereuses. Sans même avoir le moindre atout dans sa manche, cet homme parvient à marquer les esprits et à transformer ceux qui vont à sa rencontre. Si vous cherchez un isekai qui se joue des codes du genre ou bien un récit qui utilise avec brio l’humour pour traiter de sujets graves, alors vous devriez trouver votre bonheur avec No longer allowed in another world. Et bien évidemment, j’ai énormément de questions qui me viennent à l’esprit suite à cette découverte. Est-ce que “Sensei” parviendra à trouver une nouvelle raison de vivre ? Quels dangers l’attendent au sein de cet environnement ? Comment va évoluer le récit au vu des dernières pages de ce premier volume ? Va-t-il changer l’avenir d’encore plus de personnes durant son voyage ? Je serais de la partie pour voir ce que nous réserve le futur de cette série.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de No longer allowed in another world. Trouvez-vous que l’on est face à un isekai qui change la donne ? Ce titre réussit-il à se différencier des autres mangas du genre par son protagoniste cynique et ce qu’il nous raconte à travers ses yeux ? Etes-vous curieux de voir comment va se développer cet univers au fil des chapitres à venir ? Pensez-vous que notre écrivain va réussir à changer la donne concernant l’avenir de ce monde ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.