Narumi

Château Narumi tome 2 : la survie d’un héritage

Lentement mais sûrement, on se rapproche des fêtes de fin d’année. On s’imagine déjà se réunir en famille autour d’un bon repas accompagné d’un petit verre de vin. C’est en repensant à cela que je me suis dit qu’il était temps de parler d’une série qui s’est terminée il y a quelques semaines. Il s’agit de Château Narumi, édité chez Komikku, qui a vu paraître son second volume. À la fois très riche en information et captivant, le premier tome avait su attirer notre attention. Il était donc normal de voir si cette deuxième dégustation était à la hauteur de ce que l’on avait pu avoir par le passé. Je vous le dis de suite, cette dernière excursion dans le domaine Narumi tient toutes ses promesses. On se retrousse les manches et on va aider la jeune Mako a remporté son pari ! Si l’alcool est à boire avec modération, ce titre peut être savouré sans la moindre retenue.

La renaissance d’un domaine

Narumi-pari

Quel est donc le résultat ?

Château Narumi, imaginée par Tomomi Satô, nous a laissé sur la gestion du domaine par Mako. Cette dernière comprenait à quel point la direction d’un vignoble pouvait être une tâche compliquée. Malgré tout, elle est prête à tout pour réussir les conditions que lui a imposé Isao Takamori. Pouvant compter sur l’aide de ses trois employés, Mako n’était pas prête d’abandonner le combat. Son objectif était, tout d’abord, de réussir à décrocher au moins une médaille de bronze dans un concours. Malheureusement, ce premier devoir qu’elle devait accomplir s’avérait bien plus difficile qu’elle ne le pensait. Malgré ses nombreuses tentatives, aucun jury n’avait délibéré en sa faveur. De plus, il était inenvisageable de perdre plus de temps. Sa dernière chance reposait sur le Japan Wine Concours dont les résultats étaient sur le point de tomber.

Cependant, même si le vin du château Narumi parvenait à décrocher une médaille, cela n’était rien face à la dernière condition. Celle-ci forçait le domaine à devoir produire au moins 40 000 bouteilles tout en étant rentable. Ce critère va s’avérer bien plus complexe que prévu. En effet, réussir à produire autant de vins ne signifie pas forcément faire des profits. Une nouvelle course contre-la-montre se joue alors pour accomplir ces deux objectifs presque impossibles. Face à cette adversité, la jeune dirigeante pourra compter sur une aide inattendue. Malgré tout, une autre variable va rentrer rapidement en jeu et risquant fortement de balayer tout le travail accompli. Tous les membres du domaine vont devoir se serrer les coudes pour espérer venir à bout de la tempête qui s’annonce. L’affrontement qui se joue est sur le point d’atteindre sa conclusion !

En tant que dernier pan de l’histoire, ce second volume se concentre avant tout sur la résolution du pari et ses enjeux. Malgré tout, il ne bâcle aucunement le travail et offre une confrontation haletante.

Une lutte constante

Le premier tome servait avant tout à introduire l’univers et les personnages du récit. De ce fait, on voyait les raisons qui poussait Mako à lutter pour préserver le patrimoine de son père. Très touchant, l’histoire était là pour nous faire découvrir le monde incroyable et complexe des vignerons. L’œuvre commençait lentement à mettre en place les différentes étapes de cette lutte. Tout était donc en place pour que ce second volume nous plonge direct dans le vif du sujet. Dès les premières pages, on se retrouve immergé dans l’accomplissement des conditions du pari. D’ailleurs, une bonne partie de ce tome se concentre sur la résolution du dernier objectif imposé. Le travail devant être réalisé pour réussir celui-ci semble tout bonnement irréalisable. Le lecteur ressent ainsi toute la tension et la dure réalité qui s’abat sur le petit groupe du domaine. L’atmosphère est bien plus lourde et nous ouvre les yeux sur l’importance des enjeux de cette confrontation.

Il n’y a pas un seul jour dans le quotidien de Mako qui ne s’avère laborieux. Du fait de cette pression constante qui repose sur ses épaules et celles des autres employés, on reste dans l’incertitude tout au long de la lecture. Face à toute cette adversité, la force de la jeune femme ne faiblit jamais. Tout ceci provoque une admiration ainsi qu’un attachement profond à ce personnage qui tente simplement de suivre ses convictions. Cette lutte a beau être pour sauver le château, elle sert surtout d’une nouvelle étape dans la vie de Mako. En à peine quelques mois, elle est passée du stade de simple étudiante à gérante d’un domaine. Si ce changement fut brusque et les erreurs nombreuses pour la demoiselle, cela lui permit de grandir. Un pari qui éveillera tout le talent, mais aussi la passion de notre héroïne pour cet univers dont elle ne peut plus se détacher. Le défi que l’on suit est autant important pour la survie du domaine que l’évolution de Mako en tant qu’adulte.

Si le pari prend une grande partie du récit, Château Narumi n’oublie pas le côté découverte propre à la série. Cette fois, l’œuvre prend le temps de nous montrer la complexité de ce métier.

La difficulté du métier

Narumi-difficulté

Les choses sérieuses ne font que commencer !

Derrière le désir de connaître le fin mot de l’histoire, Château Narumi est aussi une œuvre décrivant minutieusement le monde vinicole. On assistait ainsi aux différentes étapes requis pour cultiver le vin. Ici, cela ne change pas car on se concentre sur la suite des étapes afin de transformer le raisin. De ce fait, les deux tomes réunis proposent l’acheminement complet et détaillé de tout le processus. Cet élément est très important, car il ajoute une touche éducative à ce récit émouvant. Le plaisir de découvrir ce métier est aussi fort que celui que l’on ressent face à l’intrigue du manga. Cet aspect instructif fait qu’à certains moments, les pages peuvent être riches en informations. Si cela peut en rebuter certains, j’ai trouvé que cela s’intégrait habilement dans la narration qui n’est aucunement ralenti.

De plus, ce tome met bien plus en avant la rigueur nécessaire à ce métier ainsi que les aléas que peuvent subir les vignes. Derrière les sublimes décors qui nous sont montrés se cache une vie particulièrement rude. Outre l’importance de prendre soin de chaque vigne, il est nécessaire de devoir faire face aux multiples obstacles que la nature peut mettre en place. Le plus grand danger que retranscrit ces pages est celui du climat qui peut retarder, voir détruire, toute une récolte. Face à la violence d’une tempête, les employés du domaine ne peuvent rien faire de plus qu’attendre qu’elle se calme. Face à toutes ces menaces, on ouvre les yeux sur cette profession et on ne peut qu’être admiratif devant la force et le courage de ces hommes et femmes travaillant dans cet univers. Une description réaliste et fascinante d’un métier surprenant.

Pour finir, Château Narumi termine son histoire de manière intéressante et pertinente. L’œuvre nous fait réfléchir et comprendre qu’il ne faut jamais baisser les bras face à l’adversité.

Le meilleur cru du Château Narumi

En conclusion, Château Narumi se termine sur une fin qui respire l’espoir. En seulement deux tomes, cette œuvre a réussi à nous faire passer un voyage difficile mais poignant. Le combat de la jeune Mako pour faire perdurer l’héritage de son père est simplement bouleversant. Peu importe les difficultés qui se dressent sur son chemin, elle continue de persévérer. Une magnifique leçon de courage où la famille, la camaraderie et la volonté constituent la force de notre héroïne. J’ai souvent eu peur avec les séries très courtes qu’il n’y ait pas assez de place pour envoûter notre regard. Pourtant, Château Narumi montre qu’il est tout à fait possible de capter l’attention du lecteur en s’étalant sur aussi peu de chapitres. Cela est dû à la grande maîtrise qu’à la mangaka dans son écriture, mais surtout dans l’émotion qu’elle arrive à transmettre.

Esprit Otaku vous recommande donc grandement ce manga qui arrive à toucher profondément son public. Bien sûr, ce titre ne regorge aucunement de scènes d’actions ou d’une touche fantastique. Pourtant, son histoire est capable de parler à tout le monde du fait de son humanité. Mako est une jeune femme ordinaire souhaitant juste accomplir et transmettre la volonté de ses parents. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces de la série, car on peut facilement se dire qu’on pourrait être à sa place. À cela s’ajoute tout l’aspect apprentissage du monde viticole qui ajoute un second intérêt au récit. On se retrouve donc face à une œuvre à la fois touchante, instructive et qui pousse le lecteur à réfléchir. Le combat de l’héritière des Narumi saura rester graver dans la mémoire de ceux qui tenteront cette lecture pleine d’espoir. Une lutte qui fait autant grandir Mako que le spectateur !

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre opinion sur Château Narumi. Avez-vous été séduit par l’épopée qu’a vécue cette demoiselle ? 🙂

© SATÔ Tomomi / Hôbunsha

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