Danganronpa

Danganronpa tome 1 : le début du désespoir

Un nouveau jour de la semaine et donc un nouvel article. On continue d’explorer les récentes nouvelles licences en s’attardant, cette fois-ci, sur le catalogue de Mana Books. Ce jeune éditeur dans le milieu du manga a toujours su nous enchanter avec ces versions papiers de certains grands jeux vidéo. C’est donc tout naturel que le titre dont on va parler aujourd’hui fasse aussi partie de ces adaptations. Il s’agit de Danganronpa, une franchise que l’on adore et dont le premier tome est sorti il y a peu. Connaissant parfaitement l’œuvre originale, on ne pouvait qu’être impatient de retrouver Monokuma et son fameux tribunal. Cependant, cette lecture parvient-elle à capter tout ce qui faisait l’intérêt, le charme et la puissance de ce visual novel ? Pour un premier contact, on peut clairement dire que le contrat est réussi et nous replonge avec joie dans les méandres du désespoir. Il est donc temps de se jeter dans le cœur du sujet et de découvrir une école pas comme les autres. L’heure du verdict a sonné !

Bienvenue à l’académie Kibôgamine

Danganronpa-établissement

Une académie pour l’avenir du pays.

Danganronpa, dessiné par Takashi Tsukimi et tiré du jeu développé par Spike Chunsoft, nous présente l’académie Kibôgamine. Cet établissement singulier a été imaginé pour accueillir l’élite du pays. En effet, seuls les élèves qualifiés d’ultimes dans leur domaine ont le droit de franchir les portes de ce lieu. C’est ainsi que l’on fait la connaissance de Makoto Naegi. Ce jeune homme tout à fait ordinaire n’a absolument aucun talent en particulier. Il a toujours été captivé par ces étudiants qui avaient un don naturel pour un sport, un art ou même une façon d’être. Il n’aurait jamais osé imaginer qu’il puisse faire partie de ce groupe très restreint avant que la chance ne vienne lui sourire. Suite à un tirage au sort, cet adolescent lambda avait reçu le privilège de rejoindre les rangs de cette école en tant que l’ultime chanceux. Makoto avait du mal à croire ce qu’il lui arrivait et était à la fois impatient et effrayé à l’idée de côtoyer tous ces génies. Malheureusement pour lui, ces petits soucis allaient très vite s’envoler pour laisser place à une véritable terreur.

Alors qu’il se tenait fièrement devant la bâtisse, notre gagnant se décida à entrer. A cet instant, il fut pris de vertige et finit par s’évanouir. A son réveil, il se trouvait dans une salle de classe. La première chose qui le frappa était les plaques de métal vissées aux fenêtres qui empêchaient le moindre faisceau de lumière d’entrer dans la pièce. Déboussolé et perdu, Makoto trouva finalement une note sur le pupitre qui se tenait devant lui. Le message écrit dessus était nébuleux avant de se rendre compte qu’il devait aller au gymnase. Une fois là-bas, il fit la connaissance de quatorze autres élèves qui semblaient eux aussi désorientés par ce qui se passait. Alors que les questions fusaient dans l’immense salle, une voix se fit entendre et un ours en peluche noir et blanc fit son apparition. Se présentant comme le proviseur Monokuma, il annonça une importante et bouleversante nouvelle. Les quinze personnes qui se trouvaient dans l’assistance avaient été choisies pour vivre en ce lieu pour toujours. Le seul moyen pour eux de sortir est d’obtenir leur diplôme en tuant, sans être vu, l’un de leur camarade. Cet établissement aurait dû symboliser l’espoir et c’est finalement la peur et l’horreur que nos prisonniers ont trouvé entre ces murs. Une partie funeste est sur le point de débuter.

Le premier gros atout de Danganronpa vient de son contexte même. On a beau avoir vu et revu de nombreux survival games, cette saga arrive toujours autant à nous surprendre. Il faut dire que pour gagner, il ne suffit pas d’éliminer ces opposants. La vraie question est de ne surtout pas se faire prendre et de savoir cacher son jeu. L’arme la plus efficace ici est son intellect.

Un jeu de la mort palpitant

Habituellement, dans ce genre d’œuvre, on a soit le droit à une mêlée générale entre les participants ou bien un tueur qui va éliminer un à un ces proies. Cependant, Danganronpa ne fait pas dans le classique et c’est là que réside l’un de ses plus gros points forts. Le fait de se retrouver dans une école avec des élèves apeurés qui ont le choix entre rester enfermé pour toujours ou sortir ajoute déjà une tension constante. Ils ont beau ne rien manquer en matière de ressources, la volonté de partir finit toujours par l’emporter. D’ailleurs, l’élément qui vient toujours ajouter son grain de sel est ce cher Monokuma. Il sait parfaitement comment manipuler ces pensionnaires pour les motiver et les inciter à commettre l’irréparable. Si tous semblent confiants au départ, il suffit d’un déclencheur pour ébranler la fébrile paix qui entoure le groupe. C’est à ce moment qu’on se rend compte de la perversité qui se cache derrière les méthodes de cet instigateur de l’ombre. Tout est organisé autour d’un seul mot à savoir le désespoir.

Cette dernière est la véritable ennemie que nos amis doivent combattre. Malheureusement, ils vont voir qu’il est très difficile de s’opposer à un tel adversaire. Tout est parfaitement pensé pour que cette élite se retrouve désemparée et soit affligé par le crime qu’a commis l’un des leurs. D’ailleurs, en parlant des meurtres, il y a toujours un côté spectaculaire et surprenant, car il ne faut pas oublier que celui ou celle qui a succombé à l’appel du sang possède un talent unique. Cela ajoute donc une dimension encore plus épique à chaque enquête où l’on cherche à recoller les morceaux afin de connaître l’identité du coupable. Ce qui peut sembler impossible dans le monde extérieur peut être faisable dans cette académie où les ultimes s’affrontent. En plus de savoir maîtriser son ambiance et le fardeau qui pèse sur chacun, l’auteur réussit aussi à couper ces instants de doutes et d’incertitudes avec un humour noir qui sert pleinement à nous immerger dans ce récit. Une première partie qui nous montre à quel point il est aisé pour ces pauvres âmes de se noyer dans cet océan de haine, de crainte et de peur qui les entoure.

C’est là qu’arrive le second élément le plus important de Danganronpa. Alors qu’une sonnerie funeste retentit et qu’un corps est découvert, on entre dans une phase totalement différente. Afin d’éviter de mourir, nos étudiants doivent faire travailler leurs méninges pour dévoiler la vérité au grand jour. Il n’est pas seulement question de dire qui est coupable et innocent, mais bien qui va vivre et mourir.

Un système bien pensé

Danganronpa-Monokuma

Qu’il est mignon.

Ce qui est intéressant dans Danganronpa, c’est de voir à quel point il est presque impossible pour nos adolescents de résister à leurs pulsions. Ils ont beau essayer de résister, il y a toujours une brebis galeuse qui décide de tenter de quitter cette prison. C’est comme si on était face à une fatalité impossible à éviter. Il y a alors comme un sentiment d’impuissance qui accable nos participants ainsi que le lecteur qui ne peut que rester simple observateur. Pourtant, c’est lorsqu’un crime a finalement été commis que le duel peut enfin commencer. Comme s’il était nécessaire d’avoir un cadavre sur les bras pour que ces pensionnaires puissent avoir les armes nécessaires pour se défendre. On passe alors dans une pure phase d’enquêtes où il est primordial d’être rapide, réfléchi et observateur pour déceler le moindre indice. Le poids qui repose sur les épaules des survivants ne fait que s’alourdir et continue d’accentuer cette atmosphère qui s’empare de nous. De ce fait, on en vient même à s’imaginer comment on agirait à leur place. Le lecteur se prend ainsi au jeu et son esprit se met à carburer afin de s’imaginer qui peut bien être le responsable de tout ça.

Cette phase est encore plus stressante de par le peu de temps qu’ils ont pour mener leurs recherches. S’ensuit alors le final tant attendu qui va opposer les déclarations de chacun. Le tribunal qu’a préparé Monokuma est un lieu où nos prisonniers doivent débattre et convaincre pour arriver à la bonne conclusion. Ce passage est à la fois important et impressionnant de par la peur qui se ressent sur le visage de ces garçons et filles qui mettent leur vie en jeu durant ce procès. On est tellement pris par ces échanges et ces argumentations que l’on oublie un petit détail qui prend tout son sens lors du verdict et qui nous montre à quel point ce jeu est tordu. En effet, gagner signifie condamner l’un des leurs à la peine capitale. Cette vérité nous revient en pleine face et nous fait comprendre que peu importe qui l’aurait emporté, l’ensemble de cette assemblée en ressort perdant. Quoi qu’il arrive, quitter cette pièce signifie avoir été le complice et l’outil d’une tuerie sans nom. On passe alors de l’excitation de ce procès à une sensation très déstabilisante lorsque le silence s’empare de l’assistance. Une incroyable manipulation de la part de cette série qui nous engloutit au plus profond de ces ténèbres.

Danganronpa réussit donc son pari de nous emporter dans ce sinistre conte. Cette première plongée nous permet de nous imprégner totalement de cette aura glaciale et pourtant fascinante qui entoure ce jeu de la mort. Alors que l’on est témoin de ce que ces étudiants sont capable de faire pour survivre, on est à la fois effrayé et intrigué d’observer la suite de ce quotidien où le meurtre s’avère si tentant.

Danganronpa réussit son procès

On a donc été très convaincu par cette introduction qui nous plonge rapidement dans le bain sans pour autant oublier de poser les fondements de l’intrigue qui s’annonce captivante. En plus de retenir toute notre attention de par l’affrontement qui se joue entre les élèves, notre attention est aussi porté vers cet individu qui a manigancé tout ce cirque. Les questions fusent tandis que l’on découvre la première victime et on est alors saisi par l’immersion que nous procure cette sombre aventure. Il ne faut pas longtemps pour que l’on se sente impliqué dans ce survival-game qui prend une tournure inattendue. On a ici une très bonne adaptation qui a su reprendre les codes du titre de base et à les appliquer au format du manga. S’il y a une petite chose que l’on pourrait signaler, c’est qu’il y a certains passages qui sont raccourcis ce qui est tout à fait normal. Après tout, dans le jeu on est acteur de l’histoire alors qu’ici on est avant tout observateur. On ressent une toute autre emprise qui nous assaille et qui fait que l’on ne peut décrocher le regard de ce qui se passe dans ces cases.

On conseille donc vivement le début de cette épopée littéraire qui a tout ce qu’il faut pour offrir une expérience aussi inédite qu’originale. Si vous aimez la franchise, que vous souhaitiez la découvrir ou que vous aimiez les jeux de survie qui sortent de l’ordinaire, alors Danganronpa est fait pour vous. Qui sera la prochaine victime ? Qui succombera à son envie de quitter cette prison dorée ? Quel est l’homme qui se cache derrière Monokuma ? Il y a encore beaucoup de questions en suspens et qui permettent de préserver notre intérêt pour l’avenir de la série. Alors que les survivants tentent tant bien que mal de vivre et se raccrocher à une faible lumière, les ombres continuent inlassablement de se rapprocher d’eux. L’espoir triomphera-t-il ou le désespoir dévorera-t-il tout sur son passage ? La réponse se trouvera dans les prochains volumes.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires, votre avis ainsi que votre ressenti concernant le premier tome de Danganronpa. Avez-vous été séduit par celui-ci ? Retrouvez-vous ce qui faisait le charme du visual novel ? Avez-vous envie de connaître la suite des malheurs de ces étudiants ? On est impatient de pouvoir en discuter et échanger avec vous. 🙂

© Tsukimi Takashi & Spike Chunsoft / Danganronpa / Kadokawa Shoten

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