Ares tome 1 et 2 : une vie de guerrier
L’article du jour va porter sur une licence que l’on avait découverte il y a bien longtemps et qui revient sur le devant de la scène. C’est grâce à Meian que l’on a pu se replonger dans le récit incroyable d’Ares à travers un sublime coffret contenant les dix premiers tomes. A l’image de Kingdom, on s’est dit qu’on allait parler de cette licence en s’attardant à chaque fois sur deux volumes. On va donc ici débuter par le commencement en analysant ce qui fait la force de cet univers qui prend forme au sein de ces cases. Assez loin de ce que l’on peut avoir l’habitude de voir, ce titre met en place un contexte imprégné de la culture grecque et romaine tout en y apportant sa propre identité. Une épopée qui ne fait pas dans la dentelle et dont les chapitres s’écrivent souvent avec le sang des ennemis. Avec ses personnages à la fois hilarants, mystérieux et sombres, cette œuvre nous captive autant qu’elle nous divertit. Le bruit des lames qui s’entrechoquent résonne tandis que l’on s’avance sur ces nombreux champs de bataille. L’heure est venue de rentrer dans le cœur du sujet et d’observer le quotidien de ces mercenaires.
Bienvenue à l’Ordre du Temple
Ares est né sous la plume de Ryu Geum Cheol et nous plonge dans un univers médiéval. C’est au sein du royaume de Cronos que l’on se retrouve propulsé. Cette nation est en proie à des guerres incessantes. L’ancienne puissance du royaume n’est plus ce qu’elle était et les autres pays sont bien décidés à s’attaquer à ces terres. Cependant, ces contrées sont aussi le foyer d’un groupe de mercenaires renommé. Il s’agit de l’Ordre du temple qui regroupe des guerriers de talents toujours prêt à répondre aux offres les plus alléchantes. C’est dans ce contexte que l’on fait la connaissance du jeune Ares. Cet adolescent borgne est décidé à rejoindre cette troupe pour la seule et unique raison qu’il souhaite profiter du logis et des repas gratuits. En chemin pour aller participer à l’examen d’entrée, il va rencontrer un autre candidat répondant au nom de Mikaël. Ce garçon taciturne a des raisons bien précises de vouloir rejoindre ces soldats.
C’est une nouvelle vie qui s’offre à eux où le champ de bataille deviendra leur demeure éternelle. Heureusement pour eux, ils pourront compter sur de puissants compagnons d’armes pour les soutenir et les aider tout au long de ces affrontements. La voie qu’ils prennent est teintée de rouge alors qu’ils laissent derrière eux le corps sans vie de leurs adversaires. Deux légendes sont sur le point de naître, mais derrière la gloire et la puissance se cache un avenir sombre. Tous ceux qui décident d’emprunter ce chemin ne peuvent espérer retrouver une existence paisible. Leur quotidien est à présent dicté par les ordres de leur supérieur et leur désir de survivre à tous ces conflits auxquels ils participeront. Leur épopée commence tout juste et va aussi être l’occasion d’en apprendre plus sur eux et leur sombre passé. Ce monde s’apprête à voir naître de terribles bouleversements et au centre de cette tempête se trouve ces jeunes combattants.
Ce qui nous marque rapidement lors de nos pérégrinations au sein de ces deux volumes d’Ares, c’est la violence qui peut s’en dégager. Le monde que l’on traverse n’a rien de très joyeux et est surtout le terrain de terribles confrontations entraînant de nombreux morts. Même nos héros ne font pas dans la dentelle et apporte une expérience très différente et assez unique. L’innocence n’a nullement sa place sur ces terres rougies par le sang.
Un monde sans pitié
Voilà sans nul doute l’un des éléments qui nous a le plus surpris dans Ares. Ce n’est pas tant le fait que les corps pullulent dans ce récit, car il existe des œuvres tout aussi propices à tuer de nombreux figurants. La vraie force vient du fait que la majorité des cadavres ou blessés que l’on croise sont dû aux agissements de nos protagonistes. Il n’est nullement question ici de héros au cœur pur qui viennent sauver le monde d’une possible destruction. On suit avant tout des individus qui savent que c’est la loi du plus fort qui règne. Tué ou être tué devient alors presque une habitude pour eux et cela permet de poser le cadre de ce sombre tableau. Il y a donc une banalisation des meurtres et autres duels mortels permettant de retranscrire parfaitement l’ambiance très macabre qui se dégage de ce mode de vie. Il ne faut pas longtemps pour que les paroles soient vite remplacées par le fracas des armes. Aucune lumière ne semble pouvoir briller sur ces terres où l’homme combat au même titre qu’il respire.
Cela permet de comprendre dans quel milieu nos adolescents doivent évoluer et survivre. Une excellente représentation d’un royaume en guerre et qui ne laisse que peu de répits à ceux qui se battent sous sa bannière. Cependant, le point qui est aussi bien travaillé vient de l’aspect mercenaire. L’Ordre a beau être basé en Cronos, on a sans cesse cette impression qu’elle n’a aucune véritable loyauté. Seule une récompense suffisante peut forcer ce groupe à se mettre en marche. C’est donc vraiment une plongée dans un univers sans pitié qui nous est proposé et qui, malgré son aspect morbide, parvient à s’emparer de notre attention. On contemple ces garçons et on est curieux de voir les épreuves qu’ils devront traverser ainsi que de voir s’ils parviendront à aller contre l’épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Après tout, une telle existence finit soit par mener au charnier ou à enlever la moindre humanité chez ceux qui continuent d’errer de bataille en bataille. Une parfaite immersion qui nous prend aux tripes dès le début de ce périple.
Outre l’environnement dans lequel on évolue, Ares se distingue aussi par un autre point très important. Cela concerne les trois jeunes membres de la troupe de mercenaires que l’on suit. Ils ont tous quelque chose qui attire le regard et amène notre esprit à se poser de nombreuses questions concernant leur passé. Des guerriers qui se respectent, se chamaillent et sont prêt à tout pour accomplir leur rêve.
Un trio efficace
Ares ne serait pas aussi fascinant si on n’avait pas ces trois jeunes soldats devant nous. Même si on peut voir de nombreux combattants en action, ce trio est bien celui qui s’accapare toute la gloire. Ils sont autant captivants de par leurs prouesses martiales que le mystère qui entoure chacun d’eux. Si l’on prend ce cher Ares, on le voit tout d’abord comme le pitre du groupe. Il passe le plus clair de son temps à ridiculiser ses ennemis et à faire ce qu’il veut. Cependant, on a beau sourire et être parfois affligé par ses réactions, son talent à l’épée est remarquable. Sa manière de combattre misant beaucoup sur son agilité correspond parfaitement à sa personnalité et permet de conserver ce côté clown acrobate qu’il affiche. A l’opposé, Mikaël est tout le contraire. Toujours silencieux, ce garçon ne parle que pour narguer son adversaire ou bien donner la marche à suivre. Il mise avant tout sur une grande force lors de ses confrontations et ne semble éprouver aucune réelle émotion. On a l’image d’un jeunot qui est né pour affronter et tuer tous ceux qui se dresseront sur sa route.
Le dernier compagnon que l’on découvre un peu plus tard est Barouna, un jeune homme qui s’avère presque aussi peu loquace que son comparse. Son style de combat s’avère hypnotique de par l’étrangeté de son arme et la manière dont il s’en sert. Un guerrier imprévisible qui analyse rapidement le terrain pour profiter au mieux de ses capacités. Le lecteur se retrouve complètement ébahi devant l’explosion de puissance dont ils font preuve. Ils arrivent même à rendre ridicules les hommes les plus expérimentés de la compagnie. De ce fait, on éprouve un profond respect et une admiration à leur égard au vu de tout ce qu’ils sont capables de faire. Pourtant, il ne s’agit pas de l’élément le plus intéressant dans leur développement. En effet, ce qui fait l’une des grandes forces de ces protagonistes vient de notre ignorance à leur sujet. A travers ces deux premiers tomes, on ne sait finalement pas grand-chose de leur passé et de leurs parcours. C’est comme si leur vie de mercenaire était telle une naissance pour eux et qu’on les voyait écrire leur propre histoire depuis le début. Des mystères qui rendent notre lecture encore plus savoureuse et saisissante.
Ares ne perd pas de temps à travers ces deux premières excursions. On est rapidement plongé dans la vie de ces recrues et cela nous amène directement au cœur du récit. On suit un chemin bien obscur et pourtant enivrant en compagnie de ces adolescents qui ne dévoilent que peu de choses concernant leur passé. Après tout, les origines n’ont que peu d’intérêt dans une telle vie où la mort peut venir vous faucher à tout instant.
Ares entame sa première mission avec brio
Ares réussit parfaitement son pari à travers cette introduction. Il ne faut pas longtemps pour être expédié au cœur du sujet et de l’action. On a presque la sensation que l’auteur souhaite, à travers son histoire, nous montrer des adolescents souhaitant faire fi de leur ancienne vie. On accompagne donc notre trio au sein de leur première mission et on est complètement happé par la rage, l’effroi et les échanges de coups qui résonnent sur cette terre qui est devenue leur terrain de jeu. De par ces deux volumes, on souhaite nous présenter avant tout ces personnages tout en mettant en place la toile de fond de ce récit. On est tel un membre lambda de l’Ordre qui observe de loin ces trois étoiles montantes de la compagnie. Derrière la ligne de front, on contemple leurs exploits et on se demande jusqu’où ils se hisseront. Le nom d’Ares, Mikaël et Barouna commence tout juste à s’ancrer dans l’esprit de leurs camarades et de leurs supérieurs. Un voyage que l’on effectue à leurs côtés avec la plus grande joie même si l’on sait que celui-ci ne se fera pas sans difficulté. Un premier contact réussi pour cette saga qui n’en est encore qu’à ses balbutiements.
Vous l’aurez compris, cette plongée dans l’environnement d’Ares aura été un véritable coup de cœur. On recommande donc chaudement cette épopée littéraire qui n’a absolument rien à envier à ses concurrents. Que vous cherchiez une lecture assez sombre ou un récit qui décrit à merveille l’art de guerroyer, alors vous avez devant vous la licence qu’il pourrait vous surprendre. Alors qu’ils n’ont eu aucun mal à intégrer les rangs de l’Ordre du temple, on peut se demander s’ils vont tomber sur des adversaires dignes de ce nom. Qui sont-ils réellement ? Pour quelle raison ont-ils rejoint ces troupes ? Pourront-ils quitter cette route qui les mènera forcément à perdre quelque chose ? Des interrogations intéressantes qui ne font que nourrir notre amour et intérêt pour la suite de ce scénario.
Comme toujours, n’hésitez pas à partager dans les commentaires votre avis et votre ressenti sur la lecture de ces deux premiers tomes d’Ares. Lequel de ces trois énergumènes a su attirer votre sympathie ? Quelles seront les prochaines épreuves que devront traverser notre trio ? L’Ordre du Temple est-il vraiment le lieu où ils pourront exprimer tout leur talent ? On est très curieux de connaître vos réponses et de débattre avec vous sur le sujet. 🙂
© Ryu Geum Cheol / Meian