Beastars T4

Beastars tome 4 : bas les masques

Il n’y a pas à dire, la semaine qui s’est écoulée a été particulièrement chargée en terme de sorties mangas. On a donc pu se lancer dans de nombreuses aventures fantastiques et parmi celles-ci, il y en a une qui nous a profondément marquée. Il faut dire que cette licence avait déjà su nous surprendre par le passé et ce quatrième tome parvient à apporter un gros changement à l’ensemble de cette série. Le titre dont on va parler n’est autre que Beastars, l’une des dernières petites pépites du catalogue de Ki-oon. Ce qui est fort avec ce manga, c’est qu’il parvient à monter crescendo en termes de puissance, de tension et surtout d’évolution des personnages. On suit le quotidien de ces animaux avec un œil de plus en plus attiré par le moindre de leur tracas. C’est encore plus vrai au sein de cette lecture qui dégage une atmosphère incroyable et qui plante les graines pour un possible bouleversement futur. On découvre alors que tout n’est question que de faux semblants et que la vraie nature de chacun peut refaire surface à tout moment. On espère donc que vous êtes prêts pour retourner au sein de cette école aux pensionnaires bien particuliers. Le loup pourrait bien être rentré dans la bergerie.

Un nouveau départ pour Legosi

Beastars-problème

Problème en vu !

Pour rappel, Beastars est né de la plume d’Itagaki Paru. La licence nous avait laissés alors que la représentation de la pièce s’était finie d’une manière fort surprenante entre Legosi et Bill. C’est finalement Louis qui va finir par s’interposer sans pour autant dénaturer la scène car ce mélange de fiction et de réalité a su envoûter l’assistance. Un spectacle qui a mal tourné et qui pourtant n’a jamais connu un aussi grand succès. Après cela, il fut confié aux élèves d’organiser le fameux festival de la météorite et nos amis du club de théâtre ont alors dû se rendre en ville. Ce simple passage de quelques heures va les avoir profondément marqués après qu’ils se soient retrouvés en plein coeur du marché noir. Un lieu interdit et néfaste où la cohabitation entre carnivores et herbivore n’existe pas. Cet endroit est avant tout là pour satisfaire le besoin de chair de ces carnassiers qui font de leur mieux pour faire bonne figure en public.

Refusant de participer à cela, Legosi décide de rester en retrait tandis que la plupart de ses compagnons ne peuvent résister à l’appel de la viande. Une seule chose hante l’esprit du loup qui ne peut penser à rien d’autre qu’à Haru. Est-ce de l’amour ou bien une envie de la croquer ? Il n’arrive pas à savoir et cela lui fait peur de se dire qu’il serait capable de la dévorer s’il ne fait pas attention. Il serait alors sans doute mieux pour lui de rester avec ceux qui lui ressemble. De plus, la louve Juno semble avoir aussi des sentiments pour lui. Un compromis qui arrangerait sans doute tout le monde. Malheureusement, il ne peut se sortir de son esprit l’image de cette lapine qu’il a pu prendre dans ses bras. Une relation complexe qui ne va nullement arranger sa situation et qui pourrait bien l’entraîner sur une pente qu’il a toujours essayé d’éviter. Cette situation difficile ne va nullement s’arranger, car un autre élément perturbateur va venir frapper à la porte du loup. Un cerf qui vise le sommet et qui risque de réveiller un adversaire impitoyable.

La première qui nous frappe à travers ce quatrième tome de Beastars est clairement le changement que l’on peut assister chez certains protagonistes. Des bouleversements importants et qui apportent un nouveau regard sur l’ensemble de ce récit et les liens qui peuvent unir certains de ces élèves. Cela ne s’applique pas uniquement aux personnages principaux, mais même à plusieurs figures secondaires. Une lecture qui pourrait bien faire trembler les fondations de cette saga.

De nombreuses évolutions

Alors que cela fait trois volumes que l’on apprend à connaître les étudiants de cette académie, on peut rapidement se rendre compte que quelque chose est en train de se produire. Peut-être est-ce le meurtre qui a eu lieu ou bien le destin qui joue avec ces acteurs, mais chacun des pensionnaires de cet établissement est en train de changer. Cela se remarque avant tout à travers le trio qui tient le haut de l’affiche. On peut voir un Louis particulièrement agacé et sur les nerfs alors que le temps passe et qu’il se rapproche du titre de Beastar. On peut aussi citer notre chère lapine qui semble vraiment tiraillé entre les deux individus qui occupent à présent son quotidien. Cependant, la plus flagrante évolution vient certainement de Legosi. Lui qui nous a toujours été présenté comme un loup très discret et effacé se met peu à peu à se métamorphoser. Alors qu’il n’avait rien de terrifiant ou d’imposant, il se met à avoir des réactions bien plus proches de sa nature animale. Un contraste qui frappe le lecteur de par cette habitude que l’on avait de le voir assez timide et renfermé. Ainsi, l’observer faire preuve d’une certaine agressivité est particulièrement choquante, mais en même temps intéressante et montrant le chemin parcouru par ce dernier.

En effet, on sent que depuis le premier tome quelque chose est en train de se passer entre les carnivores et les herbivores. Alors qu’une paix fragile semblait lier les deux camps, on peut observer que la véritable nature de chacun commence à reprendre le dessus. Le meilleur exemple de cela concerne les échanges entre Louis et Legosi qui représentent parfaitement cette dualité. Jusqu’à maintenant, il y avait un rapport très spécial entre eux où le cerf avait le dessus sur ce prédateur. Cependant, plus on avance dans ces pages et plus on peut voir ce rapport de force s’inverser. Une manière très intelligente et puissante de donner encore plus d’importance à ce loup qui a toujours vécu dans l’ombre. A travers ses expériences inédites, ce dernier se met à réfléchir et à se demander s’il a bien fait de rester passif pendant toutes ces années. Le combat entre son côté sauvage et son désir de vivre une vie tranquille n’a jamais été aussi intense que dans ces chapitres. Une approche qui donne encore plus d’intérêt pour ce personnage tout en faisant travailler notre imagination concernant le futur qui pourrait bien l’attendre.

Outre cet apprentissage et cette évolution, ce tome de Beastars joue aussi un grand rôle au niveau des faux-semblants. Alors que certaines relations sont bouleversées, on peut entrevoir la vérité derrière certaines attitudes et masques qui dissimulent un visage bien moins reluisant pour certains personnages. Une façon intéressante et captivante de redistribuer les cartes et de plonger le lecteur dans le doute quant à ce qui pourrait bien arriver ensuite.

Fini la mascarade

Beastars-évolution

Une tête qui en dit long.

Cette lecture est pertinente de par tout ce qu’elle apporte au background de certains acteurs ainsi que sa volonté de briser certaines barrières. Plus on progresse au sein de ces cases et plus cet établissement nous paraît plus terne et froid. Alors que l’on était, au départ, ébloui par cette cohabitation incroyable ainsi que tout ce que ce système avait pu mettre en scène, on commence à lever le voile sur ce qui se cache au plus profond du coeur de ces élèves. On sent alors que quelque chose est en train de basculer et c’est ce qui rend cette aventure aussi enivrante. On a presque cette impression que le moindre petit problème ou toute nouvelle histoire pourrait bien faire chavirer l’équilibre mis en place. De plus, cette épopée va aussi être l’occasion d’en apprendre plus sur certains protagonistes qui vont alors se montrer sous un tout nouveau jour. Si Legosi est celui qui a le plus changé depuis le début de l’œuvre, ici c’est Louis qui va se dévoiler à travers son passé et tout ce qu’il a dû supporter pour en arriver là. D’ailleurs, cette escapade dans les souvenirs du cerf va être un élément important de l’immersion que le lecteur peut avoir.

En effet, ce flash-back va être idéalement placé pour accentuer ce sentiment que tout ce monde se cache derrière un masque prônant la cohabitation alors que la réalité est bien plus rude. On ouvre alors les yeux sur le fait que cette paix est presque éphémère et qu’il ne suffirait que d’un claquement de doigts pour que les couloirs de l’école et les rues de la cité soient recouvertes du sang des herbivores. Ainsi, ce volume de Beastars va autant être celui qui nous en apprend le plus sur nos amis que celui qui va être le plus anxiogène. L’auteur montre tout son talent dans son écriture ainsi que la justesse qu’il donne à ses personnages qui ne sont ni tout blanc ni tout noir. Il est avant tout question de lutte contre ses pulsions ainsi que le fait de trouver sa place dans cet univers qui existe sur des règles allant à l’encontre même de la nature de certains. C’est l’un des facteurs les plus importants et parfaitement dosé de cette oeuvre qui incite notre esprit à vouloir continuer. On est sans cesse en train de se demander comment va bien pouvoir finir toute cette histoire. Un school-life qui pourrait exploser à tout instant et qui nous fascine de par la complexité des étudiants habitant ce campus.

Au final, Beastars parvient, sans même forcément montrer quelque chose d’épique, à capter notre attention. Tout cela est dû à l’immense travail qui est fait au niveau de l’écriture et qui rend ce monde aussi vivant que complexe. Une complexité qui s’étend à chaque élément de cet univers et qui trouve son apogée dans le coeur de ces personnages qui nous attirent toujours plus. Une épopée qui dégage un charme incroyable et dont il est difficile de s’en défaire.

Beastars nous jette dans la gueule du loup

Ce qui est incroyable lorsque l’on se met à lire Beastars, c’est la facilité avec laquelle il parvient à nous accrocher. Il a beau ne pas se passer grand chose dans certaines scènes, notre regard n’arrive tout de même pas à se détacher de ces dessins. La raison est qu’il y a toujours un petit élément qui vient nourrir cet univers qui continue de prendre de l’ampleur. Une série qui affiche une identité unique et qui joue à fond la carte de cette originalité afin de proposer un récit qui mêle à la fois des idées classiques et innovantes. Sans même le voir arriver, on s’attache à ces animaux qui font preuve d’une humanité surprenante. On prend alors grand plaisir à suivre leurs péripéties dans cette vie qui n’a pourtant rien d’extraordinaire, mais qui est sublimé par les questions qui sont constamment posées. Sans doute l’un des passages qui nous aura le plus accroché depuis le lancement de la saga et qui laisse présager d’un énorme potentiel pour le futur. En tout cas, Itagaki Paru est parvenu à créer un monde incroyable qui nous étonne à chaque nouvelle page.

C’est donc avec toujours autant de joie que l’on recommande ce manga qui est devenu un énorme coup de coeur. Une aventure littéraire qui prend le temps nécessaire pour peaufiner et développer ses différents protagonistes. A l’image de la pièce de théâtre, chacun endosse un rôle qu’ils doivent supporter constamment. Un déguisement qui finit par s’effriter alors que ces gens grandissent au contact des autres. Si vous avez aimé les premiers tomes ou que vous cherchiez un voyage qui sort de l’ordinaire, alors vous avez frappé à la bonne porte. A présent, on ne peut que se poser de nombreuses interrogations quant à l’avenir de ces élèves. Comment va évoluer la relation entre Louis et Legosi ? Quelle place va avoir Haru dans tout cela ? La soif de sang viendra-t-elle briser le calme apparent ? Quelle tournure va prendre le festival ? Au vu de la conclusion de ce volume, on peut être sûr que la suite risque de chambouler pas mal de choses. Quoi qu’il en soit, on sera au rendez-vous pour connaître le fin mot de toute cette histoire.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre opinion ainsi que votre ressenti concernant cette quatrième expédition dans le monde de Beastars. Que pensez-vous de l’évolution des personnages ? Selon vous, que se passera-t-il à l’avenir entre ces différents acteurs ? Croyez-vous que Legosi va se laisser ronger par son côté bestial ? On a hâte de connaître vos idées, propositions et avis et d’en débattre avec vous ! 🙂

© Itagaki Paru / Akita Shoten