Ariadne tome 1 : l’envie de voyager
Lorsque l’on a cherché le sujet pour cette chronique du jour, on s’est rendu compte qu’il y avait un titre qui nous avait particulièrement marqué. Parmi toute la pile de lectures que l’on avait à lire, on s’est rendu compte que l’une de ces histoires était parvenu à nous emporter totalement dans ce qu’elle racontait. Ce n’est qu’une fois fini ce premier tome que l’on s’est dit qu’il serait pertinent de faire un article dessus. C’est ainsi que l’heureux élu pour ce jeudi n’est autre que Ariadne qui vient de faire ses débuts dans le catalogue de Glénat. Dès son annonce, quelque chose se dégageait de ce titre. On a donc pu finalement mettre les mains dessus lors de la Japan Expo et ce fut une véritable bouffée d’air frais. Si l’on reste dans le shônen classique dans sa forme, cette licence parvient à proposer une identité unique de par tout ce qui compose cet environnement que l’on peut observer. Rarement une oeuvre n’avait aussi bien représenté le terme de voyage littéraire. C’est donc avec joie que l’on vous invite à nous suivre sur ces terres magiques et féeriques.
Le désir d’une princesse
Ariadne, imaginé par Norihiro Yagi, nous propulse dans un monde de fantasy où la technologie prend une place importante dans la vie des gens. Bien loin de toute civilisation vit Lashil, un jeune garçon qui profite de chaque jour en compagnie de son grand-père et de ses deux sœurs adoptives. Il passe le plus clair de son temps à rêvasser et à imaginer ce qui se dissimule derrière ces quelques décors qu’il a l’habitude de voir. Son souhait de voyager ne cesse de grandir et c’est lorsqu’il raconte à ses deux sœurettes un conte parlant d’une cité volante qu’il se met lui aussi à vouloir croire en son existence. Son regard ne porte alors plus que sur le ciel. Il espère secrètement pouvoir un jour mettre le pied dans un tel endroit. Malheureusement, la réalité le rattrape bien vite alors que celui qui lui sert de figure paternel lui demande de vérifier si une proie s’est prise dans les pièges. S’exécutant, il s’enfonce dans la forêt et va trouver une chose surprenante. Aucun de ces traquenards n’a eu de cible mise à part un qui a réussi à coincer une botte assez lourde.
Alors qu’il se demande à qui pourrait bien servir un tel équipement, il entend une voix venir d’en haut. A sa grande surprise, il remarque que ce son vient d’une demoiselle qui reste accroché à un arbre. Cette dernière lui demande s’il peut lui rendre sa bottine, mais un événement soudain va venir perturber leur rencontre. A cet instant, Lashil va remarquer un détail fascinant. Cette jeune fille semble être attirer par le ciel comme si celui-ci voulait l’emporter. C’est pour cette raison qu’elle a besoin de porter cet attirail qui l’empêche de s’envoler. Elle lui explique alors qu’elle serait la princesse de l’empire céleste d’Ariadne et que des gens sont à sa poursuite. Se présentant sous le nom de Leana, elle raconte qu’elle souhaitait juste explorer et découvrir tous les secrets de ce monde. Un voyage qu’elle a décidé d’entreprendre malgré tous les avertissements et les interdictions donnés. Leur rencontre va alors être l’occasion qu’attendait Lashil pour partir lui aussi vivre sa propre aventure. Ainsi débute une longue, fabuleuse et périlleuse quête au sein de ce vaste monde inconnu.
Ce qui a marqué notre regard dès les premiers instants où l’on a commencé notre voyage d’Ariadne, c’est à quel point l’univers dépeint est empli d’une richesse fabuleuse. En seulement un tome, l’auteur parvient à nous montrer que tout ce que l’on peut voir n’est qu’une infime partie de tout ce que ces terres peuvent abriter. Que cela passe par les décors, la population ou les cultures, il y a constamment quelque chose à apprendre et à découvrir.
Un monde d’une richesse incroyable
Lorsque l’on pose les yeux sur ce qui se passe au sein de ce volume, on est ébahi par tout ce que le mangaka a voulu mettre. On est totalement envoûté par ce qui se dessine devant nos yeux, et cela, au même titre que nos héros. En effet, ces derniers ont toujours été cantonnés à leur zone de confort. Leur désir de voyager est similaire à notre envie d’en apprendre plus sur toutes les régions constituant ce monde. Ainsi, on partage le même but qu’eux et on affiche donc la même ignorance que ces adolescents. Outre le fait de faire grandir la sympathie et le rapprochement que l’on peut avoir à leur égard, cela permet surtout de comprendre et de partager la joie qu’ils ont à la vue de ce nouveau monde. Ariadne est une ode au voyage où l’importance n’est pas tant la ligne d’arrivée, mais tout ce qui peut se trouver entre le début de ce périple et sa conclusion. Le lecteur se retrouve alors totalement impliqué dans ce qui se passe de par cette connexion qu’il peut y avoir entre lui et les personnages ainsi que ce contexte qui nous invite à partir en balade. Au-delà des combats et des potentiels intrigues possibles, ce shônen nous capte avant tout par ce besoin de liberté.
Tout comme un aventurier ou un touriste, on cherche à découvrir toutes les facettes de ces contrées. D’ailleurs, il suffit d’entendre Lashil et Leana pour se dire qu’il va y avoir de quoi s’occuper. C’est aussi en cela que le manga se démarque. On a beau n’être qu’au tout début, l’auteur a laissé suffisamment d’éléments pour nous faire tilter sur l’étendue de cet univers. On sait qu’il va y avoir des tas de races différentes à rencontrer, des monstres uniques et violents, des décors somptueux et bien d’autres choses encore. Une introduction qui veut autant poser les bases de cet environnement que de nous faire porter le regard vers l’horizon. Notre imagination est alors en constante ébullition afin de réfléchir à ce qui pourrait bien se dissimuler derrière ce massif montagneux, ce ravin ou bien qui l’on pourrait rencontrer dans la prochaine cité. Tout nous est inconnu et cela sert amplement le récit qui n’en est que plus captivant. Une bien belle manière d’entamer cette odyssée qui souhaite nous plonger au coeur de cette toile qui prend peu à peu forme au fil des expériences que l’on partage avec ce tandem.
Au-delà de tout ce que peut apporter l’univers en matière de lieux à visiter, Ariadne se définit aussi par cette aventure qui est en train de naître. Alors que l’on suit les premiers pas de notre duo en dehors de leur foyer respectif, on sent que leur épopée a de quoi s’inscrire longtemps dans notre esprit. Cela est dû, en grande partie, à tout ce que l’auteur est parvenu à distiller dans chacune de ses pages. Chaque élément est pensé pour nous faire comprendre que tout cela n’est que le début d’un long et fabuleux voyage.
Une aventure à l’énorme potentiel
Comme on l’a dit plus haut, cette oeuvre parvient à attirer notre attention de par la richesse de ce monde. Pourtant, cela n’est qu’un bref aperçu de ce que peut proposer d’autre cette expérience littéraire. En effet, si l’on s’attarde sur l’intrigue principale de l’histoire, on remarque quelque chose d’important. C’est à quel point tout a été écrit pour préparer le terrain à une escapade extraordinaire. Tout d’abord, il n’y a qu’à voir le background de ce monde et l’influence qu’il a sur nos personnages pour se douter qu’il va y avoir beaucoup de détails à surveiller. Rien que dans les équipements, la technologie mise en place, la fantasy qui se mêle habilement à ce côté mécanique. Il y a énormément de points qui peuvent jouer sur le déroulement du récit et avoir donc une influence sur notre ressenti et le plaisir que l’on aura. La présence de plusieurs empires, les espèces peuplant ces multiples régions et les pouvoirs qu’ont certains individus suffisent à nous faire perdre la tête tant il y a de possibilités et de voies pouvant être construites. En plus de cela, un autre aspect vient aussi apporter une autre saveur.
Celui-ci provient du passé de Lashil. Même s’il ne faut pas longtemps pour apprendre ce qu’il a vécu, il y a encore de nombreuses zones d’ombre. Ces mystères sont une bonne chose, car ils permettent au lectorat d’éveiller leur curiosité. Un autre point remarquable est qu’en dépit de toutes les informations assimilées à travers ces cases, on ne se sent à aucun moment perdu. Tout est parfaitement fluide et s’imbrique pleinement dans cette construction narrative. On sent pleinement que tout est cohérent et que cela peut entraîner la naissance d’un périple absolument grandiose. Un premier tome qui pousse cette introduction suffisamment loin pour que l’on soit obligé de se dire que l’on veut la suite. C’est en ça que l’on reconnaît tout le potentiel d’une oeuvre qui nous fait totalement oublier ce qui nous entoure. Le temps de quelques minutes, on se met à imaginer que l’on est à la place de notre duo et l’on est bluffé. Notre envie d’apprendre est poussée à son paroxysme et nous force à nous poser pleins de questions qui sont la parfaite représentation de toutes les promesses que fait cette saga en débutant ainsi.
Au final, Ariadne fut la bonne surprise que l’on n’attendait pas. On ne pensait pas à la base être autant captivé par ce qui allait nous être conté. Finalement, notre curiosité a encore une fois été récompensée par la première représentation d’une licence qui a tout ce qu’il faut pour se hisser parmi les grosses séries. Le lecteur peut retrouver ce goût de l’aventure et du voyage que certains grands noms du manga sont parvenus à insuffler à leurs oeuvres. Le prélude à une escapade fantastique où la science et la fantasy se croisent.
Ariadne réussit sa première escale
Dire que l’on aimé ce premier contact avec Ariadne est loin d’être suffisant. En plus de nous faire retrouver certains aspects des vieux shônens d’antan, on est aussi envoûté par tout ce que peut amener cet univers. Qu’il s’agisse des personnages, des races, des paysages, et même tout ce qui touche à la culture et à la technologie, cette introduction réussit à nous faire partager cela en seulement quelques pages. L’auteur montre ici tout son savoir-faire pour mettre en place un monde cohérent, riche, sublime et qui réveille surtout l’explorateur qui est en nous. On a beau savoir qu’il va y avoir toute une intrigue autour de notre jeune princesse, cela n’empêche pas notre esprit de vagabonder et de rêver à tout ce que l’on pourrait admirer. A l’image de ces deux héros, on a envie de partir à l’aventure et de vivre des péripéties incroyables en leur compagnie. Le prologue d’une épopée pouvant être magistrale et qui laisse déjà présager de bonnes choses sur le court terme. Maintenant que l’on a fini cette lecture, on se demande bien pourquoi on n’a pas déjà le second volume dans les mains.
On recommande donc chaudement ce titre qui débute sur les chapeaux de roues et qui a tout pour devenir un périple mémorable. Si vous cherchez un conte magique et enchanteur doté d’une richesse insoupçonnée alors Ariadne est sans doute ce qui pourrait vous convenir. Une expérience littéraire qui arrive à parler directement à son lectorat et qui nous pousse vers l’inconnu. C’est le style de prélude qui est conçu non pas pour faire réfléchir, mais pour nous impliquer personnellement et émotionnellement dans cette histoire. Jusqu’où les pas de Lashil et Leana pourront-ils les conduire ? Voilà sans nul doute la question la plus primordiale que cet ouvrage soulève. Outre cela, on peut évidemment se demander à quoi peut bien ressembler cet empire ou bien réfléchir au passé de notre jeune garçon. Cependant, s’interroger ici fait partie intégrante du voyage et il faudra juste continuer d’avancer pour finalement trouver les réponses que l’on recherche. Le voyage est souvent bien plus beau que la destination en elle-même.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre opinion ainsi que vos ressentis concernant la lecture de ce premier tome d’Ariadne. Avez-vous été conquis par l’univers proposé ? Trouvez-vous notre duo attachant ? Êtes-vous curieux de voir tous ces paysages et gens qu’ils souhaitent rencontrer ? Pensez-vous que notre héros est-il capable de se défaire de tout un empire ? Qu’attendez-vous pour la suite de leur aventure ? C’est toujours avec joie que l’on prendra le temps de discuter et d’échanger avec vous. 🙂
© Yagi Norihiro / Shogakukan