Birdmen tome 1 : un oiseau de bonne ou de mauvaise augure ?
Alors que l’on pensait avoir déjà vu bons nombres de titres différents dans l’univers du manga, on s’étonne encore aujourd’hui à travers des histoires que l’on n’aurait jamais imaginé pouvoir lire. Des surprises qui font toute la joie de cet immense et éternel voyage que l’on vit chaque jour de par toutes ces lectures qui nous entourent. Notre dernière découverte est un ouvrage dont on ne savait absolument rien. S’il a déjà une excellente réputation, on ne savait pas du tout, nous concernant, ce qu’allait pouvoir donner ce récit. On parle ici de Birdmen, édité chez Vega, dont le premier tome est arrivé chez nous la semaine dernière. Une toute nouvelle licence qui nous avait intrigués autant par son synopsis que sa couverture. En proposant une histoire obscure à travers un basculement dans la vie de ces quatre lycéens, l’auteure nous délivre un scénario captivant et surtout profond de par ce qu’il parvient à raconter. Une oeuvre ayant un potentiel certain et qu’il est intéressant d’étudier. Le temps est donc venu de voir si le mythe autour de l’homme-oiseau est réel ou non.
Une vie bien terne
Birdmen, imaginée par Yellow Tanabe, prend place dans un monde contemporain. On y fait la connaissance d’Eishi Karasuma, un jeune lycéen tout à fait ordinaire. Il est même bien plus que cela étant donné qu’il passe totalement inaperçu aux yeux des autres alors que son existence est d’une terrible banalité. Mécontent de cet état de fait, il ne cesse de ruminer et de râler dans son coin à propos de tout ce qui l’entoure. Que ce soient ses camarades de classe, sa mère ou même les gens qu’ils croisent dans la rue, tout lui est insupportable. Alors que les gens de son âge passent leur temps à s’amuser et à échanger, il se renferme dans les études. Le seul ami avec qui il partage tout se prénomme Mikisada Kamoda. Ce grand gaillard, particulièrement doué en sport, a le malheur d’attirer à lui les gens peu fréquentables. Cherchant toujours à les éviter, il finit fatalement par se retrouver dans des bagarres qu’il ne désirait pas. Un duo au final atypique, mais qui ne fait qu’errer dans les méandres de ce quotidien propre à leur statut de lycéen. La seule préoccupation qui semble leur venir à l’esprit est de savoir où ils iront après leur dernière année dans cette école.
C’est alors que rien ne semble pouvoir changer cette vie monotone, une étrange rumeur se met peu à peu à s’étendre parmi les élèves. Elle concerne l’apparition d’un soi-disant homme-oiseau dans les parages. Le simple fait de le croiser apporterait le bonheur. Même s’ils ont du mal à croire à cette légende urbaine, nos deux amis sont quand même intrigué de voir si cela est véridique. De plus, n’ayant que peu d’occasions de vivre des moments funs, ils se disent que cela pourrait leur permettre d’occuper le temps plutôt que de rester bêtement assis dans une salle de classe. Le tandem se décide donc à sécher les cours pour essayer de trouver des indices sur ce dernier. Sur leur chemin, ils vont aussi croiser la route de deux autres étudiants. La première se nomme Tsubame Umino. Une jeune fille dynamique qui garde toujours un immense sourire. Le second fait aussi partie de leur établissement scolaire. Il s’agit de Rei Sagisawa, un adolescent qui a tout ce qu’il faut pour être la coqueluche de tout le monde. Deux rencontres particulières, mais qui vont être le signe annonciateur d’un grand bouleversement. Il se pourrait bien que l’être de la rumeur change à tout jamais le quotidien de ce quatuor dont les membres ne pourront plus jamais se considérer comme banal.
Plus que l’aspect fantastique, Birdmen va surtout se démarquer de par ses protagonistes qui vont offrir une toute autre dimension à ce voyage. En réalité, le surnaturel amené par notre homme-oiseau va surtout être l’occasion de montrer ce que ces quatre étudiants vont pouvoir faire avec un tel don. Un manga qui cache bien son jeu et nous sert un premier contact affichant plusieurs niveaux de lecture fascinants. On se laisse alors emporter par les décisions de ces élus qui ont du choisir entre vivre ou mourir.
Quatre destins chamboulés
On pourrait aisément diviser ce récit en deux parties bien distinctes et ayant chacune un profond intérêt et une importance pour l’attirance que l’on a pour cette série. Pour commencer, il faut s’attarder sur la vie de nos héros avant même qu’ils décident de se lancer à la poursuite de cette fable. De par la rancune qu’Eishi a envers la société, son mode de vie et tout ce qui l’entoure dans sa globalité, ce protagoniste nous est présenté comme quelqu’un se situant vraiment à part du groupe. Il n’est pas si sociable et passe le plus clair de son temps à contenir ce qu’il pense vraiment. Ainsi, il y a toujours la vision de ce jeune homme qui vient briser la quiétude de ce quotidien qui l’énerve au plus haut point. Cela montre ce qu’une semblante banalité peut engendrer chez une personne qui ne trouve rien d’excitant à devoir assister chaque jour aux mêmes rituels. Une approche très franche et différente de celle que l’on peut avoir concernant la vie elle-même. C’est aussi le cas pour la plupart de ses compères qui, même s’il ne passe pas leur journée à râler sur tout ce qui bouge, cherchent avant tout le frisson. Une envie d’aventure qui peut se comprendre pour des adolescents qui se sentent à l’écart des autres.
Cependant, si cette première partie sert à poser le décor et à nous introduire les personnages, elle va aussi avoir un autre sens au moment où le récit va débuter sa seconde moitié. Bien évidemment, on va éviter tout spoil concernant celle-ci pour vous laisser la surprise de ce qu’il s’y passe. Cependant, il faut prendre conscience que le fait de croiser le fameux Birdmen va avoir une grande incidence sur leur existence. C’est alors qu’arrive cette scission entre un quotidien lambda, mais paisible et une vie mouvementée où le danger est omniprésent. D’ailleurs, nos protagonistes vont être les premiers à faire cette remarque et à s’inquiéter de ce qu’ils vont devoir faire dès maintenant. Ils comprennent, au même titre que nous, que le changement peut sembler être une bonne chose, mais aussi amener des risques que l’on est pas forcément prêt à prendre. Toute cette introduction tourne ainsi autour de ce sujet et cela est amené avec un sérieux captivant entrecoupé de passages bien plus drôles qui font que l’on s’attache rapidement à ce groupe qui s’éloigne de plus en plus du commun des mortels. Une écriture à la fois surprenante et originale qui amène tout de suite à une intense réflexion de la part de ces acteurs et aussi du spectateur.
Birdmen est une lecture qui nous aura marqués d’une façon que l’on n’attendait pas. Si l’on pourrait trouver que le récit prend une tournure très shônen, ce n’est pas tant l’action qui est prédominante. On est avant tout attiré par l’évolution de nos héros qui changent peu à peu au contact de cet être mystique dont on ignore tout. Les prémices d’une grande aventure qui pourrait bien réserver encore bons nombres de surprises au vu du potentiel qui s’en dégage. Les ailes, symbole de liberté, pourraient bien devenir une entrave condamnant ces jeunes gens à une vie funeste.
Birdmen déploie ses ailes
Comme on l’a dit plus haut, on ne s’attendait pas du tout à ce que l’on soit aussi séduit par cette introduction de Birdmen. Pourtant, l’univers proposé et surtout ce mélange entre le fantastique et la réalité est parfaitement dosé. On a vraiment cette envie de voir comment vont réagir nos quatre héros au fur et à mesure de leur apprentissage ainsi que de leur nouvelle existence. Il y a encore tellement de questions qui sont soulevés au cours de ces pages qu’il est presque impossible de ne pas se sentir curieux vis-à-vis de la suite. Outre cela, il est très intriguant de constater tout ce qui entoure le mythe de l’homme-oiseau et de voir s’il est vraiment un être bienfaisant ou bien l’annonciateur d’une terrible catastrophe. Des interrogations qui fusent et qui montrent aussi le soin qui fut apporté à l’écriture et à la narration de cette expérience littéraire. La mangaka sait parfaitement comment présenter son récit et surtout poser des bases qui entretiennent le mystère et les secrets de cet imaginaire qui s’incruste dans la vraie vie de ces adolescents. Un premier jet réussi pour ce conte qui met en place ses pions pour la prochaine partie.
On conseille donc vivement ce premier contact avec l’univers de Birdmen qui fut fort plaisant de par bien des aspects. Si vous cherchez un récit qui sort de l’ordinaire et qui sait parfaitement comment mêler questionnement, surprises et fantastique alors cette série devrait largement vous convenir. Un titre qui sort toute sa magie de l’attitude de ces quatre protagonistes et de l’homme qui a brusquement changé leur vie à tout jamais. Les sujets abordés ainsi que le futur incertain de ces derniers rendent cette aventure littéraire absolument savoureuse à découvrir. On se laisse alors porté par les épreuves qui se dressent sur leur route en observant attentivement les réactions de ces derniers et leur manière d’utiliser cette seconde vie qu’on leur a offert. Il y a presque une ombre silencieuse qui plane autour de ces individus et qui nous laissent avec une profonde inquiétude à l’égard de ce qui les attend. Bien évidemment, un premier tome ne serait pas aussi efficace sans soulever plusieurs problèmes nourrissant notre envie de voir l’avenir de cette saga. Qui est réellement ce fameux Birdmen ? Quel est son véritable objectif ? Nos quatre nouveaux camarades seront-ils à la hauteur de leurs capacités ? Le début d’une grande et captivante épopée.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Birdmen. Avez-vous trouvé le contexte intéressant ? Trouvez-vous que l’arrivée de notre être ailé est un signe néfaste ou bénéfique pour ces étudiants ? Quel est le personnage qui vous a le plus interpellé durant ces quelques pages ? Pensez-vous que l’on aura le droit à un approfondissement des thématiques abordées dans le futur ? Qu’attendez-vous pour la suite de ce récit ? On reste à votre disposition pour pouvoir discuter et échanger autour de cette oeuvre. 🙂
© Tanabe Yellow / Shogakukan