Burn the Witch tome 1 : les sorcières entrent en action
Il y a des mangakas dont le nom est maintenant bien connu grâce à leurs plus grandes œuvres. Des noms qui nous rappellent immédiatement de nombreux souvenirs et réveillent en nous un désir de découvrir toujours plus de titres venant de cette personne. Un moyen comme un autre de se lancer dans de nouvelles aventures en ayant confiance dans le travail de l’auteur pour nous délivrer une épopée puissante. C’est exactement le cas ici où l’on va parler du tout dernier récit de Tite Kubo qui fut le créateur de la saga Bleach. Il fait son grand retour après de nombreuses années de silence avec Burn the Witch que l’on peut retrouver chez nous aux éditions Glénat. On était impatient de voir ce qu’allait donner cette série inédite qui a déjà été adaptée en film d’animation découpé en trois parties chez nous et disponible sur ADN et Crunchyroll. Il aura suffi de quelques minutes le nez dans ce manga pour découvrir tout un tas de petits détails permettant d’imaginer quelque chose de fort plaisant pour la suite. Une introduction efficace dont il est grand temps de parler. L’heure est donc venue de partir s’envoler en compagnie de deux jeunes sorcières.
Au service du peuple
Burn the Witch, imaginé par Tite Kubo, nous plonge dans un Londres pouvant sembler tout à fait ordinaire au premier abord. Les gens profitent de leur quotidien et la vie s’écoule paisiblement au sein de cette ville. Cependant, une grande partie de la population ignore totalement ce qui les entoure vraiment. En effet, dans les nombreux décès que peut connaître cette cité, une grande partie d’entre eux n’est nullement liée à des causes naturelles. Il est même correct de dire que tous ces morts sont surnaturels au vu de ceux qui provoquent ce chaos. Il s’agit des dragons. Ces créatures qui semblaient faire partie du folklore et l’imaginaire collectif ne sont pas uniquement réservées aux légendes. Elles existent réellement et sont invisibles aux yeux des gens normaux. Ils en existent de toutes sortes et peuvent autant être bénéfiques que porteurs de destruction. La question est donc comment réguler une telle menace alors que la population ignore jusqu’à son existence ? La réponse se trouve à la fois dans Londres sans vraiment l’être. Il existe une autre facette de cette ville baptisée Verso-Londres. S’étendant sur l’envers de la capitale anglaise, elle est composée d’habitants pouvant voir et lutter contre ces bêtes terrifiantes. C’est aussi dans cette autre société que s’est créée tout un écosystème autour de ces proies dont certains aident les gens dans leur vie de tous les jours. Pour les plus dangereux d’entre eux, leur cas est confié à une toute autre organisation.
En effet, au sein de cette ville miroir existe un groupe d’individus s’étant réunis et utilisant la magie pour s’occuper de leurs proies. Des sorcières et sorciers qui répondent à une hiérarchie bien précise. Il s’agit de l’agence de Wing Bind qui est chargée de la préservation et du contrôle des dragons. S’il y a de nombreux employés au sein de ce groupe, il existe un duo qui se détache rapidement des autres. Deux jeunes femmes qui n’en font qu’à leur tête, mais dont les capacités ne sont plus à prouver. La première est Noel Niihashi, agent de premier échelon au sein des Pipers. A ses yeux, rien n’est plus important pour elle que d’accumuler un maximum d’argent. Cette demoiselle stoïque n’a donc aucune hésitation à se lancer dans des contrats en solo ou difficiles pour pouvoir engranger toujours plus de gains. Des décisions qui ont souvent tendance à agacer sa partenaire de travail. Celle-ci répond au nom de Ninny Spangcole et est son aînée d’un an au sein de Wing Bind. Contrairement à sa collègue, cette dernière n’a que faire de l’argent. Sa priorité est avant tout d’amasser toujours plus d’honneur et de gloire en effectuant des missions périlleuses. Rêvant d’évoluer professionnellement, elle s’avère particulièrement sanguine et part souvent au quart de tour au moindre problème. C’est donc le quotidien de ce duo qui nous est présenté dans ce monde où l’imaginaire devient réel et où le danger peut prendre bien des formes.
Derrière ce synopsis très tourné vers la magie et le fantastique, Burn the Witch souhaite avant tout montrer tout son potentiel. En effet, à travers cet unique volume, on ressent le désir du mangaka de voir les choses en grand et de nourrir son œuvre d’une multitude d’éléments permettant de renforcer les fondements de cette scène. Tout cela dans le but de nous offrir une représentation assez spectaculaire de ce Londres où humains, sorciers et dragons se côtoient sans que les premiers ne le sachent. On ressent alors pleinement la petite touche personnelle de celui qui façonne ce monde et cherche à émerveiller son lectorat en laissant libre cours à son imagination.
Un duo marquant pour un univers fascinant
Comme on pouvait l’attendre de l’auteur, Burn the Witch s’avère d’une très grande richesse dans la construction de son environnement. En effet, ce premier volume peut vraiment se présenter comme une immense présentation de toutes les ressources de ce monde. Il n’est pas réellement question ici de dégager un fil rouge à proprement parler. On suit avant tout notre duo de sorcières dans leurs différentes péripéties. Cela permet de s’acclimater à cette représentation de Londres et surtout de la société se trouvant de l’autre côté. C’est d’ailleurs sur ce point que le titre va clairement prouver toute sa force. Verso-Londres regorge de nombreux détails qui permettent d’enrichir le lore de ce récit. Que cela soit sur le fonctionnement même de Wing Bind, la cohabitation entre l’être humain et les dragons ou tout simplement les capacités propres aux gens qui vivent ici, il y a tellement de choses qu’il faut souvent s’arrêter quelques instants pour permettre de vraiment déceler tout ce qui constitue chaque case. On ressent pleinement le plaisir du mangaka d’avoir voulu donner vie à tout ce qu’il désirait. Même les dragons ont beau être dangereux, ils dégagent quelque chose d’onirique qui captive notre attention. D’ailleurs, rien que dans leur physionomie on prend une véritable claque. On est très loin de l’image que l’on peut avoir de ces êtres fantastiques et c’est justement cette surprise qui permet de jouer à merveille la carte de l’imaginaire. Après tout, rien n’empêche à ces monstres de revêtir d’autres formes bien différentes de celles que l’on connaît. Cela nourrit le fait qu’ils sont avant tout des êtres féériques qui sont avant tout la représentation de ceux qui leur donnent vie.
L’autre point que l’on a grandement apprécié tout au long de cette lecture est ce fameux duo que l’on suit. Autant le dire tout de suite, on n’apprend que très peu de choses sur ces demoiselles et cela sert autant à conserver une part de mystère qu’à nous donner envie d’en apprendre plus. On imagine tout un tas de scénarios afin de comprendre les raisons qui les ont poussés à suivre cette voie si singulière. De plus, le fait d’avoir deux protagonistes aux antipodes l’un de l’autre permet aussi d’apporter un peu de piment à chaque mission. Il y a quelque chose de très étrange en fait qui s’est passé lorsque l’on s’est attardé sur cette première lecture. A aucun moment on n’a vraiment eu le sentiment que ces deux jeunes femmes étaient les héroïnes de ce récit. Elles sont avant tout une petite partie d’un plus grand ensemble. On assiste à leur quotidien, mais l’ignorance que l’on peut avoir sur l’intrigue principale où leur propre objectif contribue à ce que notre attention se concentre sur tout le reste. Un parti-pris intéressant et efficace pour la construction de l’univers. Notre regard se pose alors avant tout sur ce qui entoure ces deux sorcières. C’est un réel plaisir alors que de découvrir ces paysages, les êtres qui habitent ces lieux et aussi cette agence qui semble bien plus imposante qu’on l’aurait imaginé au départ. Les fondements sont ainsi très solides pour ensuite pouvoir se propulser vers tout ce qui pourrait être proposé en matière d’évolution de scénario et d’écriture de personnages.
Après s’être longuement attardé sur cette première excursion, on a pleinement pu ressentir les promesses faites par Burn the Witch. Bien loin de jouer uniquement sur le côté grandiloquent et spectaculaire des dragons, on est avant tout dans l’apprentissage des us et coutumes de cette étrange société. On apprécie justement de voir tout ce qui est pensé afin de transformer les dragons en une espèce aussi dangereuse qu’utile. Tout cela est alors porté par un tandem de choc dont on a envie d’en apprendre plus afin de savoir les origines de leur engagement en tant que sorcière. Un premier envol réussi pour une série qui peut frapper fort.
Burn the Witch lance son premier sort
En fait, on peut clairement dire que ce premier volume de Burn the Witch a su correspondre à ce que l’on avait pu voir en anime. L’ensemble est très beau, le dessin soigné et l’on a pris beaucoup de plaisir à découvrir cet univers si prometteur. En réalité, comme on a pu le dire plus haut, on a vraiment la sensation que cette lecture était surtout là pour poser le cadre de cette future épopée que l’auteur souhaite nous raconter. Des chapitres qui se concentrent avant tout sur l’environnement dans lequel on progresse sans pour autant oublier les personnages qui y vivent. Cette opposition entre grosse découverte de cette ville a deux facettes et le peu d’informations que l’on a sur nos héroïnes où la trame principale de l’œuvre donne une expérience singulière. Au même titre qu’une visite guidée un peu mouvementée, on est ébloui par ce qui nous est proposé dans la brochure et l’on souhaite maintenant rentrer dans le vif du sujet. Un pari intéressant qui a parfaitement su marcher sur nous. On finit ainsi par arriver à la dernière page en se disant qu’il nous faut la suite pour vraiment entamer l’intrigue de ce manga. Comme le dit si bien la première illustration de cette introduction, il ne faut jamais juger un livre à sa couverture. On pense que cela s’applique autant de manière générale qu’ici, car on ne s’attendait justement pas à ce que l’on allait lire en tournant les pages. Si le style graphique nous évoque de nombreux souvenirs, le reste permet au mangaka de se détacher de ce que l’on connaissait pour partir sur de nouvelles bases à l’immense potentiel.
Ce fut donc un réel plaisir que de plonger dans ce Londres où réalité et fiction s’entremêlent pour donner vie à une aventure hors du commun. Avec son bestiaire fourni, des acteurs et actrices encore nimbés de mystères et une solide présentation de toute cette société, ce premier volume a clairement su jouer son rôle. En fait, c’est un ouvrage où il faut vraiment prendre son temps pour apprécier tout ce qu’il peut offrir comme petits détails fascinants. Si vous aimez les récits mettant avant tout leur univers sous les projecteurs et que vous souhaitez une histoire où la magie est reine alors Burn the Witch pourrait être ce qu’il vous faut. Il faut maintenant savoir ce que pourra bien nous réserver Tite Kubo par la suite maintenant qu’il a posé une scène solide. Il y a tellement de possibilités et d’histoires à raconter à travers ce sol fertile que l’on ne peut s’empêcher d’avoir notre imagination qui bouillonne. La magie a totalement opéré sur nous et l’on apprécie de voir ce genre de récit qui prend tout simplement son temps pour installer ce qu’il souhaite. Il était bien sûr impossible d’arrêter cette chronique sans évoquer la myriade de questions qui hantent notre esprit après cette immersion. Quels sont les objectifs personnels de nos deux sorcières ? Quel est le véritable but de cette agence ? Pourquoi les dragons se lancent-ils dans cette démonstration de force et de chaos ? Quelles sont les prochaines épreuves qui se dresseront devant notre tandem de choc ? Il va maintenant falloir patienter en attendant d’avoir des nouvelles de ces combattantes chevronnées.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Burn the Witch. Avez-vous apprécié la présentation de cet univers fantastique ? Aimez-vous tout le folklore qui est présenté autour des dragons, mais aussi de nos sorcières ? Trouvez-vous qu’il y a suffisamment de matières dans cette première escapade pour que la série puisse perdurer dans le temps ? Est-ce que le duo présenté a su attirer votre sympathie tout au long de ces cases ? Qu’attendez-vous pour la suite de cette licence ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de ce sujet 🙂