Teenage Renaissance tome 1 : un croisement improbable et délirant
Il arrive parfois que l’on tombe sur un manga qui nous fait vivre une expérience totalement loufoque. Une lecture où l’on ne s’attendait pas du tout à embarquer pour un voyage surréaliste où un mangaka exprime toute son imagination, mais en y insufflant aussi un brin de folie. C’est survenu il y a peu pour nous avec la dernière licence en date de chez Akata qui n’est autre que Teenage Renaissance. Alors que son premier volume est sorti il y a quelques jours, on était intrigué par ce concept totalement délirant où l’art de la Renaissance prend vie dans un school life absurde et drôle. L’annonce de ce titre avait été bien reçue et on était donc impatient de voir ce que pouvait donner ce synopsis au fil des chapitres. Jamais on aurait cru vivre une expérience littéraire hors du commun qui nous fasse autant rire tout en étant intelligent dans l’appropriation de certains codes. On se réveille alors au sein d’un univers sans prise de tête et gentiment idiot qui joue à fond la carte de la parodie. Une succession de situations invraisemblables autour d’une romance hors du commun. L’heure est donc venue de rejoindre les bancs d’une académie pas comme les autres.
Quand David rencontre Venus
Teenage Renaissance, imaginé par Yûshin Kuroki, nous plonge dans un monde contemporain et plus précisément au sein du lycée du Louvre. Cet endroit qui prône l’art et la connaissance voit défiler tout un tas d’étudiants ayant une forte identité. Parmi eux se trouve David. Ce jeune homme semble ne manquer de rien. A la fois sculptural et d’un physique hors du commun, on pourrait croire qu’il serait la coqueluche des autres élèves. Malheureusement, il est bien loin d’attirer l’attention. En pleine puberté, cet adolescent ne se concentre que sur un seul objectif. En effet, tout ce qui l’intéresse est la gente féminine et plus particulièrement une camarade de classe en particulier. Son nom est Vénus et elle est la favorite de tous les étudiants qui ne peuvent que succomber à son charme, son sourire et surtout sa gentillesse. Malgré le fait qu’elle semble nager dans une autre sphère que la sienne, David est bien déterminé à se rapprocher d’elle peu importe les plans qu’il devra mettre en place pour y parvenir. Il est prêt à tout et même à donner de sa personne pour qu’il puisse enfin répondre aux battements de son cœur. Malheureusement, il n’est pas au bout de ses peines, car le destin semble décider à le mettre à l’épreuve. Entre quiproquos, situations gênantes et tentatives ratées de dévoiler ses sentiments, cette statue vivante va devoir tenir bon. Un quotidien pour le moins mouvementé au sein de cet établissement où il ne se passe pas un jour sans un étrange événement.
Heureusement pour David, il pourra tout de même compter sur son ami de toujours, Manneken-Pis, même si ses conseils sont rarement pertinents. Ainsi débute sa quête personnelle pour faire fondre l’élue de son cœur et former à deux une toile qui resplendira de leur amour. La question est maintenant de savoir si ses hormones ne vont pas prendre trop le dessus sur son esprit. Après tout, il est très rare qu’un plan fonctionne bien quand on n’y réfléchit pas un minimum. Mais c’est aussi ce qui fait le sel de cette école où les cours n’ont que peu d’importance face aux sentiments de cet étudiant. Voici donc le début d’une comédie romantique parodique où l’art de la Renaissance prend vie pour goûter au quotidien des mortels. Une expérience qui va sûrement les marquer profondément au vu de ce qu’ils vont connaître. Une combinaison improbable, mais qui va donner un cocktail explosif et bien pensé où chaque page est une surprise totale. Qui aurait cru un jour que l’on verrait le mythique David agir comme un adolescent timide et peu sûr de lui dans l’espoir de toucher le cœur d’une demoiselle. Une aventure où tout est possible et où amour rime avec humour.
Vous l’avez rapidement compris en lisant ce synopsis, mais Teenage Renaissance est une série qui ne se prend pas au sérieux. On le ressent dès la première page et cela ne s’arrête aucunement durant toute la lecture. Un premier volume qui donne clairement le ton du manga en lui-même et surtout son désir de créer un mélange improbable et qui pourtant fonctionne à merveille. Cela est dû, en grande partie, à la capacité de l’auteur à parvenir à s’approprier tous les détails des œuvres de la Renaissance et à les insérer dans un contexte scolaire pour un résultat au-dessus de nos attentes.
Une parodie redoutable
Il ne faut pas longtemps à n’importe quel lecteur pour comprendre que Teenage Renaissance va nous faire vivre une aventure qui se veut WTF. Ce n’est pas pour rien que ce titre est dans la collection du même nom chez l’éditeur. En seulement quelques minutes, on se retrouve pris dans une déferlante de situations délirantes, de quiproquos et de moments où l’on ne peut s’empêcher d’éclater de rire. Bien évidemment, si cela fonctionne aussi bien c’est parce que l’auteur a su transformer un élément aussi sérieux que l’art en un sujet d’amusement. Cela est fait de manière brillante et pas uniquement dû au fait que l’on voit le David de Michel-Ange agir comme un adolescent en pleine puberté. Ce premier volume va bien plus loin que ça en transformant tout ce qui fait la spécificité de chacune de ces œuvres d’arts pour l’incorporer directement comme particularité du personnage dans l’histoire. On peut citer Vénus qui attire le regard de chacun par sa beauté et son aspect angélique ou bien le Manneken-Pis qui ne cesse d’utiliser son engin en public. Mais ce n’est pas tout loin de là. En effet, l’artiste derrière le manga va aussi aller jusqu’à retranscrire les fameuses poses de ces sculptures pour que cela s’inscrive dans l’identité de cette série. Même en étant peu connaisseur en la matière, on ne peut s’empêcher d’avoir la vision de ces statues ou tableaux que l’on a vu de visu ou bien à travers un écran. Tout est pensé pour que l’on soit conscient qu’il s’agit ici simplement de certaines créations de l’Homme qui vont finalement prendre vie pour mener leur propre existence.
Cela va bien sûr forger un décalage qui va être au centre du récit afin de nous faire sourire et rire en voyant David être un Don Juan raté essayant tant bien que mal de séduire l’élue de son cœur. On enchaîne donc les situations drôles avec facilité et un immense plaisir, car on ne peut s’empêcher de reconnaître l’ingéniosité derrière cette histoire. On va sans cesse découvrir de petits détails, mais qui ont leur importance tant cela permet à notre lecture d’en être encore plus surréaliste. Il suffit de voir nos principaux protagonistes jurer en italien pour se rendre compte que rien n’est laissé au hasard et que l’on va ainsi utiliser tous les atouts de ces œuvres, mais aussi de la période de la Renaissance. On s’amuse ainsi à essayer de reconnaître tous ces petits éléments qui font partie intégrante de notre expérience et contribuent à enrichir le plaisir ressenti. On est face à une aventure qui nous séduit autant qu’elle nous fait rire. Sans oublier le coup de crayon du mangaka qui en plus d’être magnifique, parvient à retranscrire avec habileté un certain réalisme à ses personnages pour que l’on soit encore plus troublé de voir des œuvres d’art prendre vie et aller en cours. Un parfait mélange des genres qui montre que même avec un sujet pouvant paraître absurde, il est possible de créer un scénario simple, mais diablement redoutable. On se laisse emporter par les déboires de ce jeune homme fait de pierre qui semble tout bonnement irrécupérable.
Teenage Renaissance montre à quel point l’absurde peut donner lieu à des récits improbables, mais qui fonctionne à merveille si tant est que l’on réceptif à l’humour proposé. Diablement drôle dans son détournement de ces célèbres sculptures et peintures, le mangaka nous délivre un formidable travail de recherche, mais aussi d’adaptation pour aller à fond dans le délire qu’il imagine. Cela donne un premier volume divertissant, fun et où l’on ne voit absolument pas le temps passer. Une expérience littéraire légère et qui donne tout simplement le sourire et c’est le plus important.
Teenage Renaissance et son invitation loufoque
Quand on se lance dans ce premier volume de Teenage Renaissance, il ne faut pas chercher plus loin qu’un gros divertissement. Un rôle qu’il tient à merveille tant tout s’emboîte parfaitement pendant notre virée. Dès les premières pages, on s’est pris au jeu de cet univers fou et l’on en arrivait même à se demander quel serait le prochain personnage qui viendrait s’intégrer à cette joyeuse bande. Si l’on est clairement face à une comédie romantique qui veut jouer la carte de la parodie, force est de reconnaître que ça fonctionne bien notamment par rapport à l’utilisation des traits de chacun. Quand on voit David, Vénus et les autres protagonistes se mouvoir devant nous et interagir, on se dit que l’on verrait très bien ces œuvres agir ainsi si elles avaient réellement cette étincelle de vie. Tout ceci est combiné à un remarquable trait qui ne va faire que donner encore plus de cachet à cette introduction et jouer autant sur le côté fiction que sur le détournement de toiles et sculptures célèbres. Un début qui donne le ton de ce que sera la suite et qui est un récit idéal pour se changer les idées et simplement rire un bon coup devant cette ingénieuse personnification. On se remémore alors tout ce que l’on a pu vivre entre ces pages avec le sourire et cela nous montre simplement qu’il n’y a pas forcément besoin de récits grandioses pour nous divertir. Une belle réussite pour ce titre qui a su autant être pertinent dans sa mise en avant de la Renaissance et de ce qui la constitue que fidèle à cette ligne directrice surréaliste et pourtant si grisante.
Vous l’aurez donc compris en lisant ces quelques lignes, mais on a adoré Teenage Renaissance. Il ne s’agira pas forcément du manga de l’année, mais cela n’a pas d’importance. Il a su accomplir ce qu’il devait et souhaitait faire à savoir nous faire oublier quelques minutes notre quotidien pour vivre une épopée WTF. C’est donc un gros coup de cœur pour notre part non pas pour l’écriture ou la richesse de ce monde fictif, mais bel et bien pour sa faculté à nous proposer un divertissement efficace à travers l’imagination débordante du mangaka. Si vous souhaitez vous évadez et éclater de rire à travers un concept de base surprenant alors cette saga est parfaite pour vous. En plus de ça, la licence est prévue pour être de courte durée avec seulement quatre volumes ce qui nous semble largement suffisant pour savourer les péripéties de ces adolescents sans que cela ne finisse par devenir redondant. Vous le savez, on ne peut terminer une chronique sans évoquer les quelques questions qui nous trottent en tête. Est-ce que David finira par avouer ses sentiments à celle qui fait chavirer son coeur ? Quelles seront les prochaines épreuves qui viendront bousculer leur quotidien déjà peu banal ? Le Manneken-Pis ouvrira-t-il une fois de plus les vannes ? Pourrons-nous assister à l’arrivée de nouveaux acteurs dans les prochains volumes ? Quoi qu’il en soit, il nous tarde de pouvoir retrouver cette bande de joyeux lurons dont le souvenir est déjà bien ancré dans notre esprit.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Teenage Renaissance. Avez-vous apprécié la manière dont l’auteur s’amuse à parodier l’art et les codes de la romance ? Trouvez-vous que ce conte est un bon délire qui réussit à utiliser les particularités de chaque œuvre pour renforcer ses gags ? Etes-vous impatient de connaître le futur de ces personnages qui tentent tant bien que mal de vivre leur vie d’étudiant ? Croyez-vous que ce contexte parviendra à perdurer sur les trois tomes restants ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.