Le périple d’un joueur : le rêve Kingdom Hearts
Récemment, j’avais eu ce désir de me replonger dans un univers qui puisse me transporter totalement au sein d’une aventure enchanteresse. Si plusieurs titres me sont venus en tête, il y en a un qui s’est démarqué des autres notamment suite à plusieurs échanges sur les réseaux. Comme pour raviver de vieux souvenirs, je me suis replongé dans le premier Kingdom Hearts et il aura suffi des premières notes pour que je me mette de nouveau à frissonner. Il n’en fallait pas plus pour que je me décide à vous proposer un nouveau numéro du périple d’un joueur autour de cette saga. C’est vrai, cette licence m’a déjà inspiré de nombreuses chroniques, mais c’est souvent le cas avec ces œuvres qui sont plus qu’un simple divertissement. Des épopées qui m’ont accompagné une bonne partie de ma vie et continuent encore de me faire rêver. Voilà pourquoi aujourd’hui, je vous propose d’aborder le premier opus de cette franchise remarquable de Square Enix qui a su partir d’une idée inattendue pour donner vie à une odyssée mémorable. J’espère donc que vous êtes prêts à retrouver l’élu de la Keyblade.
Un mélange improbable
En effet, voilà déjà un premier élément qui m’avait fait beaucoup étonné à l’époque alors que je n’étais encore qu’un gamin. Quand j’ai appris que Squaresoft était sur le point de sortir un jeu qui combinerait l’univers des Final Fantasy à celui de Disney, je me disais que c’était inconcevable. Une idée que personne n’avait vu venir. Ayant été bercé depuis toujours par les longs-métrages du géant américain et ébloui par plusieurs opus de cette légendaire licence de RPG, je trépignais d’impatience à voir ce que donnerait cette collaboration. Il est vrai que je pouvais avoir des doutes, car je me demandais déjà à sa sortie comment cela pourrait donner quelque chose d’efficace au vu des différences séparant les deux franchises. Vient finalement le moment tant attendu où le jeu démarre et que je fais la connaissance de Sora et ses amis. S’il est vrai que j’ai déjà longuement parlé de lui dans une précédente chronique, il faut souligner à quel point ce personnage sait parler aux jeunes joueurs qui découvraient cette histoire. Le récit de trois amis coincés dans ce monde qui leur paraissait minuscule et qui voulaient simplement voguer vers d’autres horizons. Si le jeu laisse entrevoir dès les premières minutes des éléments assez obscurs qui trouveront leur signification par la suite, les Îles du Destin forment un excellent terrain de jeu pour commencer. Même si la zone n’est pas bien grande, l’ambiance qui s’en dégage suffit rapidement à nous faire retrouver cette âme d’enfant où l’on s’amuse à explorer chaque recoin. De même, la présence assez rapide de personnages emblématiques de la saga Final Fantasy suffisait déjà à me séduire.
Pouvoir affronter Wakka, Tidus et Selphie était quelque chose d’incroyable notamment à travers ce système de combat tourné vers l’action. Un endroit chaleureux et qui pouvait ressembler à un petit paradis parfait pour passer des instants d’insouciance en compagnie de ces nouveaux amis. Cependant, si le charme des premières minutes faisait déjà effet, un autre sentiment se façonnait petit à petit à force de jouer. Il y avait ce désir partagé avec notre trio de voir ce qui pouvait bien se cacher au-delà de cette contrée. Au même titre que n’importe quel enfant rêvant de grandes aventures, ces trois personnages ne peuvent que résonner dans l’esprit du joueur que j’étais la première fois. L’implication et surtout la transposition avec Sora était réussie et poussait cette volonté à aller toujours plus loin dans l’intrigue. Si l’aspect Disney ne se faisait pas sentir au premier coup d’œil à travers des personnages iconiques des fameux films d’animation du studio, la marque du studio se ressentait dans l’ambiance qui planait. Il était facile de sentir cette sorte de magie que l’on peut retrouver dans la grande majorité des titres de notre enfance. L’appel de l’aventure est total et est le premier pas réussi de Kingdom Hearts dans cette quête de parler à ce gamin que l’on était afin de nous faire miroiter une épopée comme jamais on n’a pu en connaître. L’histoire va ensuite nous prouver que le mariage Final Fantasy – Disney fonctionne à merveille, mais va surtout créer un univers qui s’inspire des deux franchises pour n’en former qu’une à l’identité unique.
Un trio qui parle à tous
Bien évidemment, il est impossible d’évoquer le premier Kingdom Hearts sans évoquer le trio qui sera à la source de tout ce périple. Il faut d’abord savoir que le chiffre trois est très récurrent dans l’ensemble de la licence. Pour commencer, nous avons Sora, le héros de cette histoire. Un personnage très simple en apparence en dehors de son rôle d’élu de la Keyblade. Un garçon enjoué, naïf et un peu maladroit qui doit justement faire écho avec la personne qui tient la manette. S’il semble si banal, c’est parce qu’il est justement un enfant ordinaire qui va se retrouver mêlé à une quête qui le dépasse totalement au départ. Tous les éléments sont présents pour que l’on puisse s’identifier à lui et surtout que l’on évolue en même temps que lui au fil du jeu. L’autre personnage important du groupe est Riku. Ce dernier est le parfait représentant du rival que l’on peut jalouser par rapport à son talent, son attitude et sa détermination. En fait, il est facile de croire au premier abord qu’il est un peu l’opposé de Sora. Pourtant, il a su résonner en moi par rapport simplement à ce qui l’anime. Il est celui qui désire le plus voyager, car il se sent prisonnier de ce lieu. Ce gamin est celui qui invite le joueur à vivre l’aventure Kingdom Hearts. La fameuse main tendue par ce dernier alors qu’il se fait engloutir par les ténèbres est justement le symbole du véritable commencement de notre périple. Le dernier membre de ce groupe n’est autre que Kairi. Si son rôle semble assez basique au commencement, il prend une autre tournure au fur et à mesure que l’on avance dans l’intrigue.
Pourtant, il serait dommage de cantonner la jeune fille à ce simple rôle de princesse à sauver. Elle est, en effet, l’une des raisons qui pousse Sora à partir explorer les divers mondes qui se présentent à lui. Une amie qui lui est très chère et dont la relation se présente rapidement comme celle de deux amoureux n’osant pas avouer ce qu’ils ont sur le cœur. Kairi est alors une figure douce et bienveillante qui exprime très vite son attachement à l’égard de ses deux compagnons. Appréciant les taquiner, elle est un peu la personne qui permet de canaliser les caractères assez forts de Sora et Riku. Une médiatrice dont la disparition va justement être l’un des éléments déclencheurs de la scission entre les deux rivaux. Une jeune fille dont l’image ne disparaît jamais totalement de l’esprit du joueur. Si à eux trois ils forment le groupe au cœur de la tourmente, il est aussi important de s’attarder quelques instants sur les deux autres frères d’armes de notre héros que sont Donald et Dingo. Si leur présence peut décontenancer au début, elle s’inscrit justement dans ce souhait de faire entrer l’imaginaire et le fantastique dans le quotidien de Sora et du joueur. Aussi délirant qu’inoubliable, ce nouveau trio va s’inscrire dans notre esprit comme l’union du réel et du fictif amenant cet enfant totalement perdu vers un destin bien plus grand qu’il ne l’aurait pensé. Les célèbres personnages de Disney deviennent alors un élément banal de cette odyssée dont la fantasy est une norme.
Un voyage onirique
Quand je parle de périple onirique, il faut comprendre que Kingdom Hearts joue énormément sur la notion de rêve. Cela va bien au-delà du simple fait d’être touché par la magie Disney mêlée à la richesse de Final Fantasy. Comme dit un peu plus haut, ce premier épisode a rapidement su mettre en place un univers qui lui est propre en s’inspirant de ses deux modèles. Si le fait de côtoyer tous ces personnages qui ont enchanté mon enfance provoque un plaisir incroyable, j’ai avant tout été transporté dans le périple qui m’était proposé. Celui de Sora et ses amis pour la sauvegarde de tous ces mondes, mais aussi ce désir d’évasion que l’on a tous eu à un moment ou à un autre. Ce n’est pas pour rien que l’ensemble du jeu se décompose en plusieurs environnements différents. A bord du vaisseau gummi, on se sent l’âme d’un aventurier en ignorant totalement ce qui nous attend à notre prochaine escale. Le terrain a beau être connu pour la plupart, cela n’empêche pas de s’extasier devant la diversité des lieux qui nous sont proposés. On passe de Alice au pays des Merveilles à Aladdin pour finir par des zones inédites et fantastiques. Tout est pensé pour que le joueur ait ce sentiment de dépaysement et cette admiration si unique au regard d’un enfant découvrant pour la première fois des terres inconnues. Une virée qui nous fait rajeunir et nous ramène à cet instant où tout pouvait devenir une grande épopée à nos yeux. Bien sûr, ce premier opus va rapidement dévoiler des thèmes bien plus sombres qui apportent une autre corde à l’arc de cette saga.
A la fois innocent et mature, le premier opus de Kingdom Hearts parvenait à allier ces deux aspects avec une redoutable efficacité. Claque sur claque, cette escapade ne cesse de nous en mettre plein les yeux. Le temps d’une session, on oublie tout ce qui se trouve autour de nous pour simplement accompagner Sora, Donald et Dingo dans leur périple incroyable. D’ailleurs, rêver est clairement une composante essentielle de l’âme de cette franchise. Même si les épisodes d’après prennent un chemin beaucoup plus sérieux allant en adéquation avec cette volonté de faire grandir notre héros, c’est vraiment ce premier pas qui instaure les principaux atouts de la série. S’évader et laisser libre cours à son imagination sont les principaux moteurs de cette expérience vidéoludique qui touche directement notre âme d’enfant. Un rappel de ce que l’on peut vivre en laissant simplement son esprit vagabonder au fil d’une créativité débordante. La faculté de cette œuvre à réveiller ça est le plus grand atout de cette dernière, car elle contribue pleinement au ressenti que l’on a tout au long de notre avancée. Chaque petit détail trouvé devient un trésor sans nom et nos yeux défilent à toute vitesse sur ces décors qui nous entourent et éveillent en nous un sentiment unique. Celui de faire partie d’une aventure brisant les barrières du réel pour nous conduire vers des horizons enchanteurs. Cependant, le rêve ne serait rien sans un peu de magie. Une chose que l’épisode introductif de cette saga affiche en grande quantité tant sur le fond que sur la forme. Il est alors parfois important d’oublier la réalité pour profiter d’un voyage où tout est possible.
Un jeu qui nous fait croire en la magie
Cela peut paraître un peu bisounours pour certains cette formulation, mais elle est pourtant très importante dans le divertissement de manière générale. En effet, si l’on se lance dans une lecture, un jeu vidéo ou bien un film, c’est pour passer un bon moment devant des récits qui sortent de la normalité. On a ce besoin de stimuler notre imagination et surtout de se laisser aller vers des contrées fictives propices aux surprises. Cette relation que l’on peut avoir avec l’imaginaire est particulièrement prononcée dans Kingdom Hearts. Il suffit de voir le moment où l’on est sur les îles du Destin et l’instant où tout bascule pour nous rendre compte que cela évoque cette arrivée du fantastique dans le réel. Après tout, le lieu où l’on commence est absolument dénué de toute forme de magie, de créatures surnaturelles ou bien d’éléments venant briser la monotonie d’une vie banale. C’est justement ce manque d’émerveillement qui est au cœur de cette aventure et va propulser nos protagonistes vers ce destin grandiose qui les attend. Voici un autre détail qui joue justement sur cette capacité à s’identifier à ces trois personnages. Leur monde symbolise à merveille cette réalité que l’on connaît tous et qui peut parfois être étouffante ou ennuyeuse. Ce souhait d’aller vers l’inconnu est compréhensible et c’est au moment où l’on quitte ces rivages que l’on bascule dans la féérie la plus totale. Keyblade, magie, sans-cœur, invocations et bien d’autres choses font leur apparition et vont façonner cette immersion la plus totale dans un récit qui veut que le joueur ait constamment le regard qui brille.
On revient alors à cette époque où tout était possible et où l’on se laissait aller aux délires innocents de notre enfance en imaginant toutes sortes de choses. Le premier Kingdom Hearts est, pour moi, la concrétisation de ce rêve où le fantastique et la réalité se confondent pour donner vie à un univers où tout est possible. Bien sûr, cela signifie aussi que si l’impensable peut se produire, celui-ci peut autant être bénéfique que néfaste. Une fois de plus, on est face à cette dualité qui oppose Sora et Riku tout comme le joueur et sa propre vision de cet univers. On est admiratif de tout ce qu’il est possible de faire et surtout du potentiel latent de ce qui se profile devant nous. Que l’on soit dans le jeu ou en dehors, l’empreinte que laisse ce premier Kingdom Hearts est telle qu’à l’époque je m’imaginais sans cesse ce qu’il pourrait y avoir ensuite. Les futurs mondes qui m’attendaient, les capacités à débloquer, les ennemis à abattre et l’histoire qui allait se développer sont autant de pièces contribuant à nous donner envie de continuer. C’est ainsi que la magie de la saga opère et nous ramène à une forme d’amusement simple, mais diablement efficace où les frontières du réel s’effacent pour nous montrer que tout est possible. Kingdom Hearts est une œuvre qui, même si son gameplay vieilli, garde toujours le même impact chez moi. Les prémices d’une grande odyssée qui nous ensorcellent peu importe le temps qui passe. Dès les premières notes jusqu’au combat final, les frissons sont présents et nous montrent que ce titre a toujours autant d’impact sur nous. Quand la réalité empiète un peu trop sur le rêve, il est alors toujours bon de refaire un petit voyage au sein de ces mondes fictifs qui nous réconcilient avec cette époque où l’on avançait dans la vie en ayant ce petit espoir que la magie existe.
Kingdom Hearts parle à l’enfant que l’on est
Cette phrase résume assez bien ce que je pense et en tout cas de ce que j’ai pu vivre au contact de ce premier épisode. Avec son synopsis qui pouvait sembler étrange et surréaliste, Kingdom Hearts a su pourtant créer sa légende et devenir une licence phare de Square Enix. Cependant, plus que la portée grandissante de cette saga, c’est bel et bien ce que j’ai pu ressentir tout au long de mes premiers pas dans cet univers qui me marque à jamais. Une épopée vidéoludique qui a su montrer rapidement ses ambitions et surtout qu’il était tout à fait possible de créer un récit pertinent tout en s’adressant à l’enfant qui vit en chacun de nous. Le jeu vidéo est avant tout un formidable moyen de se divertir et de s’évader quelques instants vers des contrées où tout semble réalisable. Des périples qui nourrissent notre propre créativité et imagination en nous montrant l’importance de rêver. Pour ma part, je trouve que ce premier périple représente à merveille cette vision. Au même titre que l’on grandit, la licence a aussi évolué comme pour symboliser le parcours de vie d’un jeune garçon qui est maintenant un héros accompli. Une manière de montrer qu’un simple souhait peut conduire à de grandes choses et que la magie peut prendre bien des formes pour égayer et illuminer un quotidien dans lequel on se retrouve enfermé. Un excellent jeu vidéo dont le gameplay subit les aléas du temps, mais dont l’enchantement est toujours intact même après tant d’années. Un titre majeur dans ma vie de joueur et qui apporte une féérie qui est très importante à mes yeux.
J’espère que ce petit instant nostalgie dédié à l’une de mes sagas favorites vous aura plu. J’avais vraiment à cœur de pouvoir parler de cette première pierre à l’édifice que fut Kingdom Hearts premier du nom pour l’élaboration de la franchise et surtout ce qu’elle m’a apporté. On a tous des jeux vidéo qui nous ont accompagnés un long moment ou continuent de nous suivre aujourd’hui encore. Des licences qui ont façonné notre vision du monde vidéoludique, nous ont fait grandir, apprendre des valeurs ou nous ont simplement fait renouer avec cette imagination débordante dont chacun peut faire preuve. A côté des séries comme Final Fantasy, Suikoden, MGS, Crash Bandicoot et pleins d’autres, Kingdom Hearts a su se trouver une place de choix dans mon cœur. Il n’en faut alors pas plus pour apprécier tout ce qu’une virée vidéoludique peut offrir. Cette saga phare du studio japonais a démontré que même les idées les plus improbables peuvent donner lieu à des histoires inoubliables où celui qui tient la manette adhère et plonge totalement dans cet univers qu’il découvre. Enfant de deux grandes licences, Kingdom Hearts a su se dissocier de l’ombre de ses parents pour créer sa propre mythologie qui perdure encore aujourd’hui. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires votre propre expérience par rapport à ce premier opus ou concernant le jeu qui vous ramène à l’enfance et à cet émerveillement constant que l’on avait à l’époque. Je reste à votre disposition pour parler, échanger, discuter et débattre de tout ça et dites moi si vous voulez plus d’articles de ce genre.