De nous, il ne restera que des cendres tome 1 : une terrible vengeance
En seulement un mois, 2022 s’est déjà présenté comme une année particulièrement riche en nouveautés. Le marché du manga ne cesse de grandir et de se diversifier. Cela nous permet d’avoir toujours plus d’aventures inédites à découvrir afin de nous faire rêver. Cette fois, on va partir dans les bas-fonds de la société en traitant d’une œuvre nous plongeant dans le milieu du crime organisé. Il s’agit de De nous, il ne restera que des cendres dont le premier volume est sorti il y a peu. Provenant tout droit du catalogue de chez Kana, ce titre avait éveillé notre intérêt en lisant le synopsis. Avec pour fil conducteur un désir de vengeance, cette série semblait nous promettre un voyage aussi brutal que macabre en compagnie d’un individu prêt à tout pour obtenir ce qu’il souhaite. Après lecture de cette introduction, on se rend compte des nombreux atouts qui découlent de ces premiers chapitres. On se tient devant une œuvre qui souhaite nous amener rapidement au centre de l’intrigue et de ne pas nous ménager par les contrats que l’on va suivre. On espère donc que vous êtes parés pour une virée qui s’annonce mortelle.
Atteindre sa cible à tout prix
De nous, il ne restera que des cendres, imaginé par Akira Kasugai, nous plonge à Tokyo et plus particulièrement à Shinjuku. C’est une époque trouble qui ronge le pays alors que la bulle économique fait des ravages. Si certains parviennent à tirer leur épingle du jeu, beaucoup sombrent dans le désespoir et le chaos. C’est la loi du plus fort qui dicte les règles de cette partie pouvant détruire de nombreuses vies. Alors que chacun tente de survivre et de subsister dans cette jungle humaine et monétaire, une personne est dictée par une autre ambition. Cette femme aux allures banales va tout faire pour régler ses comptes. Derrière son attitude lambda et sa personnalité tout à fait ordinaire se cache un prédateur prêt à tout pour régler ses comptes. Cette façade qu’elle laisse transparaître n’est qu’une couverture à la tueuse hors pair qu’elle est. Allant de contrat en contrat à la recherche d’une personne précise, elle ne laisse que des cadavres dans son sillage. Personne n’est jamais resté suffisamment longtemps pour connaître la véritable identité de cette pro de l’assassinat. Un être à part qui évolue au milieu des ombres et qui frappe sans laisser la moindre chance à son adversaire de riposter. Cependant, cette dernière n’est qu’une couverture pour la personne se dissimulant derrière cette identité. En réalité, il s’agit d’un homme passé maître dans l’art du déguisement. Trompant toutes ses cibles, il est déjà trop tard pour elles quand la vérité éclate au grand jour.
Répondant au nom de Yû, cet individu de l’ombre n’a plus aucun égard pour la vie humaine et est déterminé à aller jusqu’au bout de son travail si cela lui permet d’atteindre son but. Au milieu de ces effusions de sang, de cris et de larmes, son regard se porte sur une personne précise. Un adversaire qui sait comment effacer ses traces et dont trouvé le moindre indice relève presque du miracle. Porté par une haine viscérale, Yû se moque que cela puisse lui prendre des années pour mettre la main sur cette silhouette dont elle ne connaît même pas l’identité. Motivé par un seul indice qui résonne en lui à chaque jour qui passe, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Le tueur qui se déguise en femme n’a pas fini de faire trembler les malfrats de cette ville. Après tout, comment se préparer au pire quand celui-ci peut frapper à tout moment. Shinjuku se transforme petit à petit en un véritable champ de bataille où les organisations criminelles se rendent coup pour coup. Les cadavres s’accumulent et il se pourrait bien que cette époque tumultueuse puisse prendre une tournure encore plus dramatique pour ceux qui évoluent dans les bas-fonds. Voici donc le récit de cet assassin redoutable qui est souvent bien plus proche de ses proies qu’elles ne peuvent le penser. Dans ce milieu, les apparences sont souvent trompeuses et mieux vaut jeter un œil derrière soi pour éviter une mort prématurée. Dans le monde de la pègre, il est très rare que les problèmes se règlent par une discussion amicale.
Ce qui retient notre attention avant tout dans ce premier volume de De nous, il ne restera que des cendres est la manière dont le manga parvient à installer son ambiance. Un récit qui se construit autour de cette aura sinistre qui entoure les personnages afin que l’on soit pleinement plongé dans ce milieu sordide. Dès le départ, on nous fait comprendre qu’il n’y a pas d’espoir dans ces bas-fonds où évolue notre protagoniste qui ne désire qu’une seule chose. On va alors l’accompagner de mission en mission afin de s’imprégner totalement de cet environnement qui lui sert de foyer. Un thriller redoutable à travers ce qu’il met en scène.
Une atmosphère glaçante
Quand on s’attaque à un thriller, il y a plusieurs éléments qui entrent forcément en ligne de compte pour que l’on soit pleinement plongé dans l’histoire. Cela peut être l’écriture propre au scénario, le déroulement de l’intrigue ou bien la manière dont vont évoluer les personnages au fil des situations critiques. Pour De nous, il ne restera que des cendres, ce premier volume va miser sur deux points essentiels et de manière pertinente. La première n’est autre que l’ambiance qui se dégage de ces pages qui défilent devant nos yeux. En effet, il ne faut pas longtemps pour que l’on soit pris à la gorge par la terrible vérité qui se cache derrière ce quartier animé. Si l’on peut voir de nombreux passants venir et donner de la vie à ce lieu, notre attention va rapidement être accrochée par ce qui se déroule en coulisses. Quand on s’attarde sur le début du récit, on ouvre rapidement les yeux sur la noirceur qui se cache derrière les faux-semblants des gens. On veut ainsi nous montrer, avant même de rentrer dans le vif du sujet, que n’importe qui peut se retrouver piégé par les crocs qui se dissimulent dans l’ombre de ces rues bondées. Un seul faux pas et c’est une fin terrible qui peut s’abattre sur une personne innocente. Dès que l’on ouvre les yeux sur ce constat, le lecteur que l’on est ne va alors plus voir autre chose que cette corruption qui gangrène la ville. Assassinats, trafics, violences et abus ne sont qu’une infime partie de ce que l’on découvre. Tout ça est très bien amené tout au long des chapitres alors que l’on accompagne Yu dans son périple.
En infiltrant ce milieu de la pègre et des organisations criminelles, le manga veut que l’on se sente étouffé par tout ce qui nous entoure. Une atmosphère presque claustrophobique qui n’est pas due à une forme d’enfermement, mais par la pression dégagée par ces âmes sinistres qui se repaissent de la souffrance des autres. La forme est donc plus que probante et va grandement contribuer à porter le récit et ses autres qualités. Vient alors l’autre élément qui a su nous séduire tout au long de notre périple. Il s’agit tout bonnement de notre protagoniste et des gens qui l’entourent. En fait, si Yû est un tueur remarquable devenu pro dans l’art du déguisement, il n’est en fait qu’une représentation de tout ce qui constitue ce monde de l’ombre. On veut justement nous montrer qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. Cela est toujours synonyme de malheurs pour ceux qui, dans ce manga, se contentent simplement de voir ce qui est devant eux. Il y a donc une question très intéressante qui est abordée tout au long de ce premier volume concernant l’identité. Avec tous les masques que portent Yû, on se demande qui il est vraiment. Un garçon désireux de se venger, un tueur hors pair changeant d’identité chaque jour ou bien un être entre deux mondes sont autant de facettes que l’on peut voir de lui. De ce fait, on est interpellé par le parcours de ce protagoniste qui a fait de la mort son commerce pour finalement atteindre son but. Un univers obscur et brutal qui va être autant un terrain de jeu idéal pour ces assassins et criminels qu’un gouffre sans fond qui retient tous ceux qui s’en approchent un peu trop.
De nous, il ne restera que des cendres est un manga qui veut rapidement que l’on s’imprègne du quotidien sanglant de ses personnages. Il suffit alors de quelques cases pour que le trait de l’auteur fasse son effet et nous montre une épopée qui n’est dirigée que par la mort et la souffrance. On a beau être interpellé par l’intrigue principale tournant autour de notre pro du déguisement, notre attention se porte aussi sur l’ensemble des éléments constituant cet univers. Une vue globale qui contribue à donner encore plus de cachet à cette œuvre par cette identité forte et le ressenti que l’on éprouve tout au long de notre avancée.
De nous, il ne restera que des cendres prépare le terrain
Un thriller sombre et intense est ce qui caractérise le mieux ce premier volume de De nous, il ne restera que des cendres. Avec un tueur marqué par son passé comme personnage central de son récit, l’auteur veut que l’on soit témoin du conflit qui l’anime constamment. On sent qu’il n’a jamais voulu faire partie de ce milieu, mais qu’il aura suffi d’un événement tragique pour qu’il se transforme en une arme humaine. En dehors de ça, le mangaka fait aussi un formidable travail au niveau de l’oppression que l’on ressent. Si l’on est ébloui dès que l’action prend le pas, le reste est loin d’être mis de côté. On apprécie justement ces moments plus intimes où notre protagoniste laisse tomber les costumes pour montrer son vrai visage. Le fait aussi que la licence soit seulement en quatre volumes nous pousse aussi à avoir un rythme plus frénétique ne laissant que peu de temps au lecteur pour souffler. Malgré tout, on prend le temps aussi de s’intéresser au ressenti de chaque personnage et surtout de ce qu’il peut amener par la suite dans cette intrigue. Un autre point essentiel est que l’on a devant nous une série qui joue très bien la carte du mystère. Au même titre que le milieu dans lequel on s’aventure, il y a beaucoup de zones d’ombre qui n’attendent que d’être découverts par la suite. On a beau avoir été témoin de nombreuses horreurs en compagnie de Yû, on a aussi envie d’en savoir plus sur les raisons de sa vendetta ainsi que les agissements de ses supérieurs. Tandis que l’on observe silencieusement la quête personnelle d’un jeune homme torturé, un autre combat se joue pour des enjeux bien plus grands.
Si l’on se pose encore de nombreuses questions sur où nous mènera ce récit, il faut reconnaître que De nous, il ne restera que des cendres a parfaitement su planter son décor. Le pari est réussi étant donné que l’on est happé par ce qui se passe et que l’on a ce désir d’en apprendre plus sur cette histoire. Autre élément important est justement le trait de l’auteur qui a parfaitement su jouer sur le côté presque androgyne de notre protagoniste pour que l’on soit bluffé par son changement dès qu’il entame une mission. Si vous avez envie de vous lancer dans un thriller prometteur au contact de personnages charismatiques et mystérieux alors ce manga peut tout à fait vous convenir. Un premier pas plus que convaincant et qui doit maintenant prendre son envol à travers des informations concrètes sur le passé de certains individus. La curiosité est totale tandis que l’on est ensorcelé par l’ambiance propre à cet ouvrage. Bien sûr, on ne termine pas une chronique sans nos interrogations qui sont assez nombreuses. Qui peut bien être la cible de cette vendetta que mène Yû ? Va-t-il réussir à atteindre son but ou bien finir par être pris à son propre jeu ? Ces bas-fonds finiront-ils par avoir raison de lui ou existe-t-il encore un espoir de rédemption ? Quelles sont les intentions du groupe qui emploie les talents de notre assassin ? Il va falloir prendre notre mal en patience en attendant de connaître les réponses à tout ça. Ce qui est sûr, c’est que le sang n’a pas fini de couler.
N’hésitez pas à nous partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de De nous, il ne restera que des cendres. Avez-vous été emporté par l’ambiance qui se dégage de cette introduction ? Est-ce que vous êtes intéressé par la quête de vengeance de notre protagoniste ? Pensez-vous que l’on va s’enfoncer un peu plus dans les méandres de ce milieu criminel ? Croyez-vous que l’on pourra découvrir qui est réellement derrière les souffrances de notre personnage principal ? Avez-vous été convaincu par l’intrigue présentée ainsi que tout ce qui se construit autour de ces organisations criminelles ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre.