Voyage parmi les étoiles – Alen de Suikoden

Si vous me suivez depuis quelque temps, vous n’êtes pas sans savoir que je suis fan de la licence Suikoden. Une série de jeux qui a profondément marqué mon enfance et qui fut l’un de mes piliers ayant contribué à mon amour du JRPG. Avec ses épopées grandioses, ses éléments de gameplay géniaux et un lore qui ne faisait que grandir d’un épisode à l’autre, j’ai été totalement ébahi par tout ce que je découvrais. Je me suis alors dit, après vous avoir proposé ma chronique autour de la chronologie de la série, que j’allais me lancer dans un autre gros projet. Je vous présente donc “Voyage parmi les étoiles”, faisant référence à la recherche des 108 étoiles propres à chaque épisode, où je vous parlerais à chaque fois d’un personnage que l’on peut recruter. Cela veut dire que l’on va aborder, au fil des numéros, absolument tous les individus que l’on va pouvoir enrôler et cela sera divisé à chaque fois en fonction des épisodes. Ainsi, vous pourrez découvrir ce qui se cache derrière chaque individu ponctuant ce monde et surtout qu’ils ont tous quelque chose d’intéressant à raconter. Bien sûr, si vous souhaitez tout découvrir par vous-même, ces articles contiendront des spoils étant donné que j’aborderais aussi la manière de les recruter. Et pour commencer, je ne voulais pas partir sur une figure importante du premier opus, mais partir sur un ordre alphabétique. Voilà pourquoi je débute cette très longue série de chroniques avec Alen, du premier Suikoden, le chevalier ardent qui va autant se présenter comme un ennemi et un allié.

L’enfant qui voulait entrer dans l’armée

Avant toute chose, il faut bien remettre en contexte ce qui se passe dans le premier jeu Suikoden. L’Empire de la Lune Ecarlate, qui a su asseoir son autorité au fil des années, représente l’une des plus grandes forces de ce monde. Cependant, ce royaume va être empêtré dans un terrible conflit face au protagoniste de cet opus qui va finir par transformer à tout jamais cette nation. Alen fait partie des personnages qui vont rejoindre automatiquement le héros dans sa quête au fil de l’histoire. Cependant, il est important de revenir en arrière pour savoir qui est réellement ce combattant de talent. A l’origine, Alen provient d’une famille de pêcheurs qui vivait modestement. S’attendant à suivre la même voie que ses parents, le jeune garçon va cependant prendre une tout autre décision le jour de ses douze ans. C’est à cette époque qu’il a été témoin du défilé organisé suite à la victoire du général Teo McDohl’s sur la Ville-Etat de Jowston (cette nation sera au centre des événements de Suikoden II). Face à la prestance de cet homme faisant partie de l’élite de l’Empire, Alen décida que son avenir serait au sein de l’armée impériale. Alors que Gregminster était en ébullition suite à ce retour triomphal, ce gamin ne pouvait détacher le regard de celui qui avait remporté ce combat. Un homme qui allait l’inspirer et lui donner envie de se surpasser pour, peut être un jour, être à ses côtés en tant que bras droit.

Malheureusement, il doit d’abord se confronter à l’hésitation de ses parents qui n’imaginent pas qu’il puisse réussir du fait qu’ils n’ont aucun lien avec la noblesse ou l’armée. Malgré tout, ils finissent par accepter devant la détermination de leur fils et c’est donc à quinze ans qu’Alen fait son entrée à l’académie. Il ne lui faudra alors que six mois pour se hisser rapidement parmi les meilleurs éléments de l’école. Une recrue avec énormément de potentiel et dont les prouesses à l’épée étaient impressionnantes. En plus de ça, afin de se perfectionner, il se concentra aussi sur la maîtrise des runes pour optimiser ses compétences au combat. Malheureusement, son tempérament fougueux et impatient pouvait lui jouer de nombreux tours. C’est durant ses années d’études qu’il va être camarade de classe avec Clet et surtout être en rivalité avec Grenseal qui était tout l’inverse de son caractère bouillant. Un jeune soldat réservé et studieux qui avait toujours le don de l’irriter. C’est d’ailleurs après une dispute entre les deux que Grenseal prend la décision d’améliorer son habileté à l’épée et son esprit. Son entraînement portera ses fruits lors d’un tournoi d’entraînement où il se confronta à Alen. Ce dernier connut pour la première fois la défaite et ne put accepter un tel résultat, estimant que son don au combat était la seule chose qu’il avait. C’était l’unique manière pour lui d’avoir une chance d’intégrer l’armée centrale de l’Empire, une nomination rare et particulièrement convoitée. C’est alors qu’il souhaite régler ses comptes avec son rival que les deux vont finalement comprendre à quel point cette relation leur permettait de se dépasser. C’est en étant en concurrence l’un l’autre qu’ils ne cessaient de se perfectionner. Ce soir-là, Grenseal et Alen furent autant rivaux qu’amis. Ils se jurèrent de tout faire pour obtenir une place au sein de l’armée centrale. Une promesse qui s’exaucera à la fin de leurs études.

Le rêve devient réalité

Après toutes ces années à l’école militaire, Alen finit par accomplir son rêve qu’il nourrissait depuis ce fameux jour. Mais il était loin d’imaginer qu’il finirait par rejoindre les troupes de l’homme qui lui avait donné envie de s’engager. Le voilà devenu l’un des membres de la cavalerie blindée de Teo McDohl’s. Cette dernière est connue comme imbattable et a déjà mené à de nombreuses victoires face à leur voisin de Jowston. Mais il n’est pas le seul à intégrer les rangs de cette unité légendaire. Grenseal, son rival et ami, était lui aussi membre de cette escouade. Il ne fallut pas longtemps pour que les deux guerriers se hissent rapidement comme des éléments clés pour leur supérieur. Pour Alen, il n’y avait pas de plus grand honneur que de servir cet homme dont la réputation n’était plus à faire. Il s’est juré de servir à jamais Teo et de faire en sorte de toujours rester fidèle à celui-ci ainsi que de suivre ses principes. Malgré tout, il était très loin d’être aussi raisonné que le général, conservant ce caractère si explosif. Mais c’est aussi ce qui faisait sa force quand il était nécessaire d’harceler l’ennemi notamment lors de sa fuite. Malheureusement, les futurs événements allaient grandement chambouler le quotidien si parfait pour Alen. Si beaucoup de gens se questionnaient sur l’attitude étrange de l’Empereur Barbarosa. Malgré cela, de simples soldats comme lui ne pouvaient aller à l’encontre de leur souverain. 

En plus de ça, Alen avait beau servir l’Empire de la Lune Ecarlate, sa véritable loyauté était dirigée à l’égard de son mentor et chef. Quel ne fut pas le drame alors quand il fut déclaré que le fils de Teo était un ennemi de la nation. Pour tous ceux qui combattaient auprès du grand général, tout cela ne pouvait qu’être inquiétant. Après tout, aucun père ne voudrait avoir à abattre son fils. Mais pour le vétéran, tout semblait indiquer qu’il était prêt à franchir le pas. Même si la traque de son enfant mettait plus de temps que prévu, il fut finalement temps pour cette famille d’être réunie sur le champ de bataille. A ce moment précis, l’armée de libération de Toran n’en était qu’encore qu’à ses balbutiements. Il était donc normal que la cavalerie blindée de Teo inflige une sévère défaite à leur opposant. Alen était bien présent ce jour-là et vit même Pahl, ancien guerrier sous les ordres de Teo, faire obstacle pour empêcher qu’il ne touche à son jeune maître. Il permit à celui qui deviendrait le futur héros de ce pays d’échapper à ses poursuivants en défiant en duel Teo. Alen contempla tout le talent de son chef pendant ce combat et, poussé par cette victoire, demanda alors l’autorisation de poursuivre l’ennemi. Malheureusement, la réponse de ce père fut bien différente de ce qu’il pouvait espérer. Il fut réprimandé pour son impétuosité et il lui demanda de se retirer pour le moment. Pour le jeune chevalier, ce moment allait le conduire finalement à un moment qu’il redoutait tant…

Alen et la Guerre de libération de Toran

C’est en effet durant la deuxième confrontation opposant Teo et son fils que le destin d’Alen va basculer. Cette fois, grâce à l’utilisation des lances de feu, le résultat s’avère dramatique pour la cavalerie blindée. Elle subit une défaite totale et père et enfant se retrouvent face à face. Malgré les nombreuses pertes, Alen reste fidèle à ce qu’il est et est prêt à se battre jusqu’au dernier soldat encore en vie. Mais alors qu’il souhaite stopper le duel opposant le général à son adversaire, le premier lui ordonne une fois de plus de ne rien faire. Malheureusement, ce combat signera la fin du grand général de l’Empire de la Lune Ecarlate. Pour le jeune guerrier, la perte de son mentor est un coup dur, mais il fut une fois de plus étonné par les dernières paroles de ce dernier. Il lui demande, à lui et Grenseal, d’aider son fils à mener l’armée de la libération jusqu’à la victoire finale. Pour Alen, il n’y a plus grand déshonneur que de se rendre à l’ennemi. Cela va à l’encontre de ses principes qui lui dictent de combattre jusqu’à son dernier souffle. Mais par respect pour cet homme qu’il admirait et cette noblesse d’âme qui le caractérisait, le fougueux chevalier accepte cette dernière demande. C’est ainsi que les reste de l’armée de Teo se rallient à celui qui fut, il y a peu, leur adversaire. Malgré le fait que cette reddition soit à l’encontre de son code personnel, Alen ne montrera jamais aucun signe de regret suite à ce choix. 

Voyant en son nouveau commandant l’héritier de son ancien officier, il accepte de confier son épée à celui-ci. C’est à partir de ce moment précis qu’il devient officiellement un membre de l’armée et va lutter vaillamment sur le champ de bataille. Restant toujours fidèle à ce caractère bien trempé, il enchaîne rapidement les prouesses au cours du conflit en compagnie de son frère d’armes. Finalement, alors que la guerre prend fin suite à leur victoire sur Barbarosa et celle qui le manipulait dans l’ombre, le calme revient progressivement sur ces terres. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’Alen pu prendre une retraite bien méritée. Au contraire, il fut désigné comme l’un des deux commandants de la Garde Républicaine du nouveau pouvoir en place. Une tâche dans laquelle il excella afin de faire disparaître toute trace de l’ancien Empire et aider à l’instauration de la République de Toran. Pour Alen, son devoir était maintenant de veiller à la sécurité des habitants et de prendre ses quartiers dans la capitale de Gregminster. Après tant de combats acharnés et la perte de celui qui l’avait guidé sur cette voie, il reprit le flambeau à sa manière. Un commandant passionné, porteur de la rune Rage, et qui dédie sa vie à son nouveau rôle. D’ailleurs, s’il n’est pas un personnage recrutable dans Suikoden II, nous avons tout de même l’occasion de le rencontrer quelques instants dans cet opus. Se déroulant trois ans après ce conflit, cette suite nous amène à un moment au cœur de cette nouvelle république. C’est là que l’on retrouve Alen qui n’a pas changé autant dans sa dévotion que dans son caractère. Ainsi se termine le récit de ce chevalier enflammé ayant servi deux générations d’officiers talentueux et honorables.

J’espère que ce premier article dédié aux 108 étoiles de chaque Suikoden vous aura plu. Il existe encore beaucoup d’autres individus à parler et ce sera avec joie que de le faire. N’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous avez pensé de cette chronique et si vous avez hâte de voir ce qui se cache derrière les autres figures importantes de cette série. On espère en tout cas que le retour de cette licence vous donnera la chance de voir toute la force qui se dissimule derrière ces aventures.