Miyabichi no Onmyoji

Miyabichi no Onmyoji T1 : un hérétique pour sauver le monde

Même s’ils ne sont pas forcément aussi nombreux que l’on a pu connaître par le passé, les mangas mettant en scène des exorcistes ont souvent eu le vent en poupe. Il faut dire que tout ce qui gravite autour de cette figure est propice à donner vie à bon nombre d’intrigues. On peut alors y voir une simple inspiration pour créer un univers entièrement fictif ou bien une approche beaucoup plus culturelle de cette fonction. Si j’évoque ça en introduction, c’est parce que le titre dont je vais vous parler aujourd’hui utilise ces éléments bien connus pour créer son identité et surtout nous inviter à une aventure particulièrement intense. Ce manga est Miyabichi no Onmyoji qui vient tout juste de sortir chez Doki-Doki. Avec un nom aussi évocateur, on était en droit de s’attendre à un récit tournant autour de ces fameux chasseurs d’esprits. Mais en me penchant sur cette histoire, j’ai pu découvrir des qualités pleines de promesses pour la série autant dans son développement scénaristique que dans l’écriture de ses personnages. Une virée dans un monde fantastique où les ayakashi sont légion. L’heure est donc venue de voir ce qui se cache derrière cette course contre la montre pour retrouver des artefacts sacrés !

A la recherche des trésors sacrés

Miyabichi no Onmyoji, imaginé par Sakura Fujimoto, nous plonge dans un monde ancien et fantastique où l’humanité doit vivre avec la menace constante d’esprits malveillants. Heureusement pour le royaume et l’empereur, ils peuvent compter sur la présence des onmyô-ji et les dix trésors sacrés pour assurer une certaine paix. Mais tout bascule le jour où des ayakashi réussissent à s’infiltrer au sein du palais à travers une brèche dans la barrière censée les repousser. Provoquant rapidement le chaos parmi les soldats et la population, leur véritable but est de s’emparer des fameux artefacts que le seigneur protège ardemment. Réussissant leur projet, ils finissent par s’enfuir et les gens sont terrorisés au vu de ce qu’un tel événement pourrait engendrer comme catastrophes. Face à cette situation d’urgence, l’empereur décide de faire appel à tous les exorcistes du pays afin de retrouver la trace de ces voleurs. Cela implique aussi de requérir les services d’un homme que tout le monde semble craindre et qui a été éloigné de la cour. Il s’agit de Fuzuki que l’on surnomme l’hérétique et qui vit reclu au sein de son château. L’heure est grave, car les ayakashi pourraient très bien se servir du pouvoir qui réside dans les trésors sacrés afin de multiplier leurs forces. Cela entraînerait un gros changement dans le rapport entre les deux camps et entraînerait bon nombre de victimes. C’est ainsi que celui qui est considéré comme le plus puissant des exorcistes, mais aussi le plus incontrôlable, prend la route en compagnie de son serviteur Haruko pour traquer ses ennemis.

Il ne faut alors pas longtemps pour qu’il retrouve la trace d’un premier trésor. En effet, il semblerait qu’il y ait eu une petite discorde entre les esprits maléfiques qui se serait soldée par la dispersion de ces objets sacrés. Mais il ne s’attendait pas à tomber sur un hybride mi-humain et mi-ayakashi. Répondant au nom de Ranmaru, ce petit garçon vit non loin de la demeure de Fuzuki et n’a eu de cesse d’être repoussé par les habitants du fief qui ne tolèrent pas la présence de cet être. Malgré cela, il continue à tenir bon face à ce harcèlement dont il est victime et cherche juste à vivre en paix. Mais le jour où l’un de ses congénères spirituels fait son apparition avec l’un des artefacts de l’empereur, sa vie bascule. Il se retrouve à absorber ce dernier sans le vouloir et devient donc l’un des porteurs d’un trésor sacré. De ce fait, il se retrouve autant dans le collimateur de l’exorciste hérétique que des ayakashi voulant mettre la main sur ce qui réside en lui. Un gamin qui n’a jamais voulu une telle chose et qui se retrouve, malgré lui, impliqué dans un conflit qui le dépasse totalement. Mais son salut pourrait bien se trouver entre les mains de cet homme qui est lui aussi rejeté par tout le monde et qui est capable de tenir tête aux pires adversaires possibles. Voilà donc comment va naître un trio pour le moins atypique et qui va devoir se retrousser les manches pour faire face aux nombreux qui se dresseront sur sa route. Le destin du royaume est à présent entre les mains de ces trois parias.

Il est tout à fait vrai que le synopsis de Miyabichi no Onmyoji peut sembler classique à première vue. Après tout, ce n’est pas le premier manga qui met en scène des esprits malveillants et des exorcistes. Cependant, si l’on peut avoir le sentiment d’être en terrain connu, cela ne veut pas dire pour autant que le titre est dénué d’intérêt. Au contraire, il est important de voir comment la série réussit à retenir l’attention du spectateur tout en développant son histoire. Et dans ce domaine, cet ouvrage parvient à proposer quelque chose d’efficace au travers de ses trois protagonistes.

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Un trio de parias

En plus de nous plonger très rapidement dans son intrigue, Miyabichi no Onmyoji va surtout se démarquer par un élément en particulier. S’il y a bien sûr une place prépondérante dans le manga à l’action, notre regard va surtout se poser sur les trois protagonistes que l’on va suivre. Très vite, on se rend compte que ces derniers forment véritablement un trio qui semble aller à l’encontre des codes de ce monde. D’un côté, on a un onmyô-ji considéré comme hérétique et qui a été mis au ban de la société. De l’autre, son serviteur Haruko dont la nature le rend à la fois exceptionnel et inquiétant pour le commun des mortels. Et pour finir, Ranmanu l’hybride qui est autant détesté par les humains que par les ayakashi. Des individus qui ne semblent avoir leur place nulle part sur ces terres et qui pourtant vont représenter le rare espoir de paix pour l’empereur et ses sujets. Cela amène donc une réflexion intéressante autour de ces êtres considérés comme différents et ne collant à aucun standard de cet univers. Alors que l’on pourrait croire que la récupération des trésors sacrés serait laissée à un héros apprécié, c’est tout le contraire qui se passe. On fait appel à celui que personne ne peut tolérer et dont le tempérament le rend étrange aux yeux des autres. Il y a donc un contraste très fort qui se présente à nous entre le regard des gens envers nos protagonistes et ce qu’ils attendent d’eux. En plus de ça, alors que l’on est plongé dans une nation où le fantastique est présenté comme néfaste ou signe de malheur, le lecteur va être constamment en contact avec cet élément. 

Ainsi, on va plutôt être du côté de nos nouveaux amis que de leurs détracteurs. D’ailleurs, le récit se permet même des petites scènes amusantes découlant le plus souvent de la personnalité assez singulière de Fuzuki. Des instants qui vont nous faire réfléchir sur l’évolution de ce lien qui commence tout juste à se former entre ces trois personnages. En outre, ce manga va aussi éveiller en nous une certaine curiosité pour ces derniers. On a beau suivre l’histoire en leur compagnie, ils restent tout de même très mystérieux autant dans leur passé que dans la raison qui pousse le monde à les repousser. Cela amène des pistes intéressantes pour la suite et renforce notre envie d’aller bien plus loin dans la série. Mais en plus de tout ça, cette aventure fait aussi preuve d’une atmosphère envoûtante tout au long de cette lecture. On est à la croisée des chemins avec ce mélange de fantastique et d’éléments s’inspirant du folklore japonais. Ainsi, même quand on pose les yeux sur ces esprits néfastes, il y a quelque chose de dépaysant. On a vraiment la sensation d’être prisonnier de ce monde et où chaque page nous imprègne un peu plus de cette ambiance à la fois onirique et cauchemardesque. Un sentiment accentué par le trait de l’artiste qui offre un trait très proche de ce que l’on peut retrouver dans des estampes. Une fresque aussi élégante que captivante au vu de ce qui se dessine au fil des cases.

Il va donc être prometteur de voir comment nos trois personnages de Miyabichi no Onmyoji vont réussir à avancer ensemble pour récupérer ces fameux trésors. Une mise en avant d’êtres qui sont considérés comme des parias et qui pourtant sont les seuls à pouvoir mettre un terme à tout ça. On est alors emporté dans cette découverte de leur histoire, le développement de leurs liens tout en ayant envie de les voir réussir pour prouver qu’ils ont eux aussi leur place en ce monde. Une série qui sait comment nous plonger rapidement dans son intrigue tout en créant une part de mystère attrayante autour de ses principaux acteurs.

Miyabichi no Onmyoji exorcise nos démons

Miyabichi no Onmyoji se présente donc comme une épopée prometteuse autant dans son fond que dans sa forme. On se laisse facilement séduire par l’ambiance de cette œuvre qui mêle esprits malveillants et exorcistes. En plus de ça, il faut aussi souligner à quel point le trait de l’artiste va appuyer l’élégance de ce monde. Le lecteur a beau être trimballé de combat en combat, tout est fait avec une finesse incroyable et cela se ressent au niveau du chara-design des personnages que les chorégraphies lors des affrontements. Même au cœur de l’action, tout respire une certaine beauté qui nous en met plein les yeux et donne une grande fluidité à l’ensemble de l’ouvrage. A travers tout ça, le manga s’assure un plaisir de lecteur rapide et efficace où tout s’enchaîne à merveille et où l’on n’est jamais réellement perdu ou confus. Mais c’est aussi dans son trio de protagonistes que j’ai vraiment ressenti l’atout majeur de cette série. Trois personnages hors du commun, qui ne sont pas tolérés par le reste de cette société, et qui vont devoir s’attaquer aux pires ayakashi pour aider l’empereur. Une ode à la différence et surtout, au travers de ce trio qui se forme, on sent aussi l’envie de fonder quelque chose d’unique que le reste de la population ne peut comprendre. Un lien unique qui commence à se tisser et qui peut donner quelque chose de captivant pour la suite ou bien être détruit en fonction des aspirations de certains. Une histoire qui ne cherche pas la complexité et sait très bien comment divertir le spectateur.

Vous l’aurez donc compris à la lecture de ces quelques lignes, mais j’ai passé un bon moment à parcourir l’univers de Miyabichi no Onmyoji. S’il faudra attendre quelques chapitres en plus pour voir où l’on se dirige au niveau de l’intrigue, il faut déjà reconnaître de très belles qualités au titre. Que ce soient ses dessins, son action frénétique ou bien l’écriture de ses personnages, il y a largement de quoi proposer un spectacle qui réussit à nous tenir en haleine sur la durée. En plus de ça, il suffit de voir quelques pages pour sentir beaucoup de possibilités pour le futur et notamment tout ce qui touche notre exorciste hérétique. Sûrement l’être le plus mystérieux de ce trio et qui a beaucoup de choses à nous raconter. Un manga qui pourra plaire à ceux qui veulent des combats effrénés ou bien qui désire un récit à la fois captivant par ses protagonistes que par son ambiance. Maintenant, il est grand temps que j’évoque les quelques questions qui me viennent à l’esprit maintenant que je referme ce premier volume. Quel avenir attend Ranmaru maintenant qu’il a fait la connaissance de ces deux chasseurs de spectres ? Quels esprits ont pu mettre la main sur les trésors sacrés ? Qu’est-ce que la perte de tels artefacts peut engendrer pour le royaume ? Quel lien semble-t-il y a voir entre notre onmyô-ji et l’empereur ? D’où tient-il sa réputation d’hérétique ? Tant d’interrogations qui éveillent en moi l’envie d’en savoir plus sur cette intrigue et les mystères qui y sont rattachés.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Miyabichi no Onmyoji. Trouvez-vous que le titre arrive à offrir un spectacle à la fois divertissant et envoûtant ? Est-ce que vous appréciez l’introduction de nos trois principaux personnages et de leur personnalité ? Etes-vous curieux d’en apprendre plus sur eux et sur leur histoire personnelle ? Les combats sont-ils, pour vous, bien rythmés et frénétiques ? Appréciez-vous le style graphique de l’œuvre autant dans ses personnages que dans son action ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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