Pumpkin Night

Pumpkin Night T1 : une citrouille qui fout la trouille

Octobre est là et il y a déjà des effluves d’Halloween qui se promènent dans l’air au fil de ce mois si particulier. Vous savez à quel point j’apprécie cette période et que j’aime justement dédier ces journées à parler d’horreur par le biais de nombreux mediums. Et c’est encore plus fantastique de découvrir les œuvres qui sortent et qui sont propices à ce moment de l’année pour nous donner notre dose de frissons. Il est très curieux alors de voir comment il est possible de se démarquer dans ce style à la fois codifié et propice à l’imagination la plus folle. C’est ce que l’on va tenter de voir aujourd’hui concernant un manga que j’attendais avec beaucoup d’impatience et qui sort aujourd’hui chez Mangetsu. Il s’agit ni plus ni moins que de Pumpkin Night dont le pitch et surtout la couverture ont su m’interpeller. J’étais très curieux de voir ce que pourrait donner ce récit et finalement, j’ai enfin pu mettre la main sur cet ouvrage. Je préviens tout de suite, nous sommes face à une série qui est réservée à un public averti du fait de nombreuses scènes sanglantes et morbides. Mais au-delà de ça, cette histoire est surtout l’occasion d’assister à la naissance d’une figure maléfique marquante pouvant aisément s’inscrire parmi les grands noms du genre. Il est donc temps de courir à toute vitesse pour ne pas être dans le collimateur de cette citrouille sur patte.

Le pire cauchemar de l’humanité

Quand on s’arrête quelques instants sur le synopsis de Pumpkin Night, on peut avoir le sentiment d’être face à un slasher comme on en a vu tant de fois. Cependant, c’est justement là que le titre va se démarquer. En effet, alors que l’on part souvent dans des œuvres ou l’horreur est plus subtile ou bien, à contrario, totalement disproportionnée, ici on revient à un genre qui a quelque peu été mis à l’écart et qui pourtant a grandement contribué à la popularité de ce type de récit. L’intérêt n’est pas donc ici de s’attarder uniquement sur ce que raconte cette histoire, mais sur la manière dont elle est conçue autour de ce personnage terrifiant.

Un pur slasher

Avant tout, il faut comprendre que Pumpkin Night est un manga d’horreur qui ne va pas chercher, pour le moment, à amener une horreur subtile. Au contraire, le récit se veut d’entrée de jeu très visuel dans la violence des actes commis par cette tueuse. S’il y a une thématique de fond qui se dégage rapidement par rapport à ce qui pourrait motiver les agissements effroyables de cette jeune femme, on va surtout être happé par ce qui se passe directement sous nos yeux. Et c’est justement là qu’on entre dans le vif du sujet et surtout la plus grande force de ce premier volume. Ce manga cherche avant tout à créer un personnage principal qui marque les esprits et c’est une grosse réussite à ce niveau. Nous sommes clairement dans un slasher ici avec cette jeune femme dont on ne connaît pas encore le visage et qui façonne progressivement son personnage horrifique. En fait, le récit est jonché de petits détails qui vont construire cette identité unique. Cela commence par son modus operandi qui consiste à suivre sa future victime sur les réseaux. Une manière de montrer qu’elle est toujours là à suivre sa proie. Et en dehors de la première fois, cet élément se transforme en un appel funeste sonnant le glas pour celui qui reçoit la notification. Vient ensuite le look de Pumpkin Night qui fonctionne à merveille. Rien que l’idée de la tête de citrouille donne un air macabre à cette figure qui se rapproche inexorablement de ses cibles. Un masque qui peut faire sourire au début quand on est inconscient du danger et qui finit par devenir source d’effroi quand le sang commence à gicler.

Impossible alors d’oublier pour ceux qui ont croisé sa route autant pour les personnages de l’histoire que pour le lecteur. Elle transforme ce symbole d’Halloween pour en faire un signe distinctif du danger qu’elle représente au même titre que bon nombre d’autres antagonistes des slashers. Michael Myers, Jason, Ghostface sont autant d’inspiration pour l’écriture de cette tueuse qui monte progressivement au même niveau qu’eux. Que ce soit dans ce qu’elle insuffle chez ceux qui croisent son regard ou bien dans ses meurtres particulièrement violents, tout est pensé pour que son souvenir reste ancré dans l’esprit de chacun. D’ailleurs, la brutalité dont elle fait preuve est aussi une signature de sa part étant donné qu’elle ne se limite pas seulement à franchir la ligne rouge. Elle fait preuve d’une cruauté sans pareille pouvant autant être directe que par l’envie de faire souffrir ses cibles. Nous ne sommes donc pas devant un criminel se contentant d’assouvir ses sombres pulsions. Elle est capable de faire preuve de ruse et aussi de subtilité pour atteindre sa proie. Voilà aussi quelque chose qui fait basculer ce qui devait être une humaine vers le surnaturel. Au même titre que bon nombre de ses comparses du genre, elle semble impossible à saisir. Il est toujours trop tard et cela accentue la menace qu’elle représente étant donné qu’elle semble avoir plusieurs coups d’avance et qu’elle peut apparaître n’importe où. De même, la manière dont elle s’exprime est si particulière qu’elle appuie cette identité qui lui est propre. Le simple fait d’entendre son intonation suffit alors à donner un frisson dans le dos en imaginant ce qui peut se trouver derrière le personnage. Pumpkin Night n’est pas uniquement ici pour suivre un but précis, mais pour créer sa morbide légende qui s’écrit en lettres de sang.

Voilà les raisons qui font que ce premier volume de Pumpkin Night est une réussite. Bien sûr, on est face à un titre qui va grandement jouer sur le gore et l’effusion de sang pour se montrer très visuel. Mais cette histoire est avant tout celle de cette jeune femme dont le visage est dissimulée derrière cette citrouille. En seulement quelques secondes, nous voilà face à un être qui flirte entre réalité et surnaturel en donnant l’impression que rien ne peut l’atteindre. Un monstre qui ira jusqu’au bout de son plan et qui a déjà su s’inscrire dans l’esprit du lecteur par toutes ses petites particularités.

Pumpkin Night poursuit sa vendetta

Il est tout à fait vrai que Pumpkin Night, pour le moment, ne cherche pas à proposer une intrigue complexe. Elle est surtout prétexte à éveiller les pulsions meurtrières de cet antagoniste tout en parlant tout de même d’un sujet toujours important. Mais cela ne signifie pas pour autant que cette lecture n’est pas qualitative. Au contraire, si on l’observe par le prisme du slasher et de l’horreur, on a le droit à une introduction diablement efficace. Pumpkin Night est un personnage maléfique qui nous fait flipper et qui a été remarquablement bien écrit pour enrichir l’aura qui se dégage d’elle. On a le sentiment, en lisant ces quelques chapitres, de nous retrouver de nouveau face à ces films qui ont pu nous hanter. L’intérêt va justement être de voir comment va évoluer le développement de notre criminelle et si elle parviendra à accomplir ses sombres desseins ou bien si tout s’arrêtera pour elle. Plus on avance dans l’histoire et plus on est prisonnier de ce regard fou qu’elle jette à ses futures victimes et nous partageons la même angoisse que celles-ci. C’est donc un pari réussi pour l’auteur et le dessinateur qui ont su créer quelque chose de fort et d’oppressant. C’est encore plus vrai au niveau du trait qui symbolise très bien l’effroi qu’insuffle cet être qui est présenté comme une humaine et qui pourtant semble tout droit sortie des enfers afin de faucher un maximum de vies. C’est donc la naissance d’une tueuse redoutable et qui hante à présent l’esprit de ceux qui ont osé ouvrir ces pages.

Je le redis, nous sommes ici devant une œuvre qui est réservée à un public averti. D’ailleurs, l’exagération et la montée en puissance de la brutalité au sein de ce tome vont ici jouer deux rôles. La première est bien sûr de créer un sentiment de malaise chez le lecteur qui est terrifié en voyant ce qui se passe. De l’autre, cela accentue la peur que nous procure Pumpkin Night qui n’a rien de naturel. Ce fut donc une excellente découverte pour ma part au vu de mon intérêt pour le genre, mais aussi pour la manière dont ce récit donne vie à son actrice principale. On est alors constamment pris à la gorge en nous demandant à quel moment bondira cette femme cachant toute sa rage et sa noirceur derrière cette tête de citrouille. La naissance d’un cauchemar que l’on a envie de prolonger tant elle se veut marquante dès sa première apparition. Une série qui pourra plaire à tous les amateurs de slashers ou bien de récits horrifiques sanglants. Si vous désirez faire la connaissance avec une possible future grande figure du mal dans le manga, alors Pumpkin Night saura sûrement vous convaincre. A présent, j’ai tout de même plusieurs questions qui me viennent à l’esprit pour la suite. Est-ce qu’elle va parvenir à atteindre son objectif ? Que fera-t-elle si c’est le cas ? Trouvera-t-elle une proie capable de lui donner du fil à retordre ? Quelle peut bien être la personne qui se dissimule derrière ce masque ? Hâte de voir ce qu’elle nous réserve pour son second acte.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Pumpkin Night. Trouvez-vous que le titre réussit à prendre aux tripes avec cet antagoniste ? Est-ce que notre tueuse arrive à insuffler la peur en vous par son côté insaisissable ? Avez-vous retrouvé dans cette lecture des codes très ancrés dans le genre du slasher ? Ce manga parviendra-t-il, selon vous, à nous tenir en haleine sur le long terme ? Etes-vous curieux de voir comment l’histoire va se développer autour de notre criminelle et de son désir de vengeance ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2017 Taniguchi Seima / Hokazono Masaya, Takeshobo

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