Host Club T1 : Kiss Kiss fall in Love
Rien qu’au nom de cet article, certains doivent déjà me maudire étant donné qu’ils vont avoir un opening dans la tête. D’autres vont chanter avec joie ce générique qui a bercé bon nombre de fans de cette série que l’on va évoquer aujourd’hui. Et oui, je profite de l’occasion que Panini ressorte Host Club en édition Perfect pour vous parler de ce titre culte à travers ce premier volume. Pour beaucoup, ce nom est avant tout celui d’un anime qui est actuellement disponible sur Netflix. Mais pour d’autres, il s’agit d’un manga sorti il y a de ça plusieurs années et qui a fait le bonheur de toute une génération de lecteurs. J’ai autant pu apprécier le format papier que son adaptation anime et j’étais donc très heureux en apprenant que cette série allait faire son grand retour. Mais est-ce que cette œuvre se veut toujours aussi plaisante et pertinente après tout ce temps ? En me replongeant dans les débuts de cette aventure scolaire, je peux clairement dire que oui. Toujours aussi drôle et efficace dans ce qu’elle raconte, sa série résonne encore fortement de nos jours. Préparez-vous donc à entrer dans un club que personne n’avait vu venir.
Des malheurs entraînant la chute
Synopsis
Haruhi étudie dans un prestigieux lycée de riches. Elle est la meilleure élève de son lycée mais aussi la plus pauvre. Alors qu’elle cherche une salle pour étudier tranquillement, elle rentre par hasard dans la salle du « Host Club », un club composé de beaux garçons.
Auteurs : Bisco Hatori
Quand on se penche quelques instants sur le synopsis de Host Club, on peut clairement se demander où veut nous emmener ce récit. Si l’on comprend que l’on va se focaliser sur de la tranche de vie et plus particulièrement du school life, on a du mal à cerner ce que va bien apporter l’idée de ce club d’hôtes. Pourtant, il suffit de quelques pages pour pleinement comprendre à quel point cette idée va être propice à tout un tas de situations hilarantes et intéressantes. Une rencontre pour le moins mouvementée avec les membres de ce groupe qui ont tous des personnalités fortes ou singulières.
Humour et opposition des classes
Tous ceux qui connaissent Host Club le savent, nous sommes face à un récit qui va avant tout chercher à nous faire rire. Et c’est donc le premier point que l’on va aborder ici, car l’humour est un thème toujours difficile à mettre en place. En effet, il est souvent compliqué de se lancer dans ce genre étant donné que la redondance peut frapper à tout moment et que les gags peuvent parler plus ou moins en fonction de la sensibilité de chacun. Pourtant, il faut reconnaître que ce premier volume arrive à faire forte impression dans ce domaine et cela grâce à un élément qui va dicter une bonne partie de ce premier acte. Il s’agit tout bonnement du contraste qu’il va y avoir constamment au sein de ce club. En effet, dès le départ on nous présente le décor comme étant une école prestigieuse où l’on s’attend à voir des aristocrates et autres nobles cherchant à briller en société. Si c’est ce que l’on nous laisse supposer initialement, il suffit de franchir le seuil de cette salle pour découvrir des gens en totale contradiction avec ça. Nos protagonistes ont beau être des gens de la haute, ils ne vont avoir de cesse de nous surprendre par leur caractère exubérant, leur petit brin de folie, mais aussi les idioties qu’ils peuvent sortir. Une manière diablement efficace de désamorcer les aprioris que l’on avait de base tout en suscitant l’hilarité de voir des gens agir en totale opposition avec les codes que leur dicte leur statut. Pareil pour notre héroïne qui se retrouve à devoir jouer les garçons et qui va amener encore plus de nuances à ce club déjà très mouvementé.
Et c’est justement parce que ce club forme une sorte d’anomalie au sein de cette école que l’on prend tant de plaisir en la compagnie de ses membres. Des étudiants qui brisent les barrières des classes sociales sans le vouloir et qui vont nous amener progressivement vers ce en quoi le titre est plus profond. Il s’agit de ce traitement appliqué aux titres et statuts dans ce récit. Comme indiqué plus tôt, on évolue ici dans un environnement très loin de ce que l’on peut connaître habituellement. Cette école est présentée comme étant réservée à l’élite et malgré ça, notre personnage principal est une élève venant d’un milieu pauvre et qui a pourtant su se faire une place dans ce lieu qui lui est hostile. Et à de nombreuses reprises, le titre amène le sujet de la confrontation des classes sans jamais pour autant dénaturer l’aspect humoristique de la série. C’est à travers le prisme de la comédie que la mangaka parvient à nous faire réfléchir sur ce sujet, le harcèlement pouvant être subis à cause de ça et aussi les stéréotypes destructeurs pouvant exister. Et une par une, l’autrice va venir briser tout ça pour nous présenter une figure centrale forte, charismatique et intelligente qui n’a que faire du milieu social des autres. Une héroïne qui rapproche les gens en se comportant normalement et qui va nous montrer que d’un côté comme de l’autre, il y a des gens qui sortent des sentiers battus. Un titre qui veut nous ouvrir les yeux sur le fait que derrière toutes ces cases que la société crée, il y a des gens de tout milieu qui ne veulent pas être limités à ça.
Il ne faut donc pas voir Host Club uniquement comme un titre humoristique. Au contraire, l’artiste joue admirablement bien sur l’aspect comique de son histoire pour amener des sujets beaucoup plus profonds et pertinents. Parvenant autant à offrir une petite bulle de réconfort et d’amusement au sein de ce club, celui-ci va aussi être propice pour montrer les aprioris pouvant exister entre des élèves de statuts différents. Poussé à l’extrême, ce contraste nous délivre des moments délirants tout en parvenant à appuyer toujours sur un fond de vérité. Dans ce lieu où règne le luxe et l’élégance, on vient briser l’image de ces étudiants de la haute en y amenant une personne évoluant très loin de leur milieu habituel.
Host Club réussit son retour
Le temps à beau passer, Host Club reste toujours aussi fun à lire. En plus de ça, cette édition Perfect est à l’image des autres rééditions de ce genre chez Panini. Des ouvrages mettant à l’honneur l’histoire que l’on découvre. Mais surtout, c’est un réel plaisir que de retrouver les membres de ce club d’hôtes qui arrivent toujours à trouver le moyen pour nous faire sourire. On a beau être expédié dans un environnement qui se veut guindé et régi par une étiquette exigeante, tout ça vole en éclats au contact de ces étudiants. Des élèves qui cherchent avant tout à respecter leurs propres règles au sein de cette salle et qui n’hésitent pas à paraître idiots par moments tant que cela leur permet d’être eux-mêmes. Et c’est génial de réussir à fissurer aussi facilement le mur pouvant exister entre notre protagoniste et ses camarades afin de donner vie à un groupe hors du commun. Ce qui pouvait nous paraître étrange dans les premières pages finit par devenir la norme et on attend avec joie la fin des cours pour retourner dans ce club où il se passe toujours quelque chose. Et si le titre parvient à parler avec brio de certaines thématiques importantes, sa plus grande force réside dans cette volonté de divertir. En seulement quelques cases, on ressent totalement le délire qui s’installe et tout est fait avec tant de sincérité que l’on ne peut que craquer. On enchaîne les pages en riant et en se demandant quelles seront les prochaines péripéties de ces élèves loufoques. Dans un environnement où tout est extrêmement codifié, ce club est un petit havre de paix où chacun peut-être comme il est.
Comme mentionné plus haut, j’ai énormément d’attaches pour cette série. Une aventure qui me faisait déjà bien rire à l’époque de sa première sortie et qui, aujourd’hui encore, n’a rien perdu de sa superbe. Au contraire, j’ai simplement eu le sentiment de retrouver de vieux amis perdus de vue depuis longtemps. Et les gags fonctionnent à merveille notamment grâce à ces personnalités qui dénotent par rapport au décor proposé. Une façon brillante de se jouer des stéréotypes et aprioris que l’on peut tous avoir concernant les gens qui nous entourent. Entre une héroïne qui montre que son statut ne désigne pas ses compétences et des étudiants qui agissent de manière enfantine malgré leur titre, tout est chamboulé dans cette école pour notre plus grand plaisir. Si vous souhaitez une œuvre qui saura vous offrir un moment d’évasion et de rire, alors Host Club pourra largement vous satisfaire sur tous ces points. Si je connais bien ce qui arrivera par la suite, cela ne m’empêche pas de me laisser tenter à l’exercice des questions que l’on peut se poser. Est-ce qu’il va y avoir une évolution dans les rapports entre Haruhi et les garçons du club ? Le titre va-t-il conserver ce ton léger ou bien se montrer plus sérieux dans les sujets pouvant graviter autour de ses personnages ? Quelles autres situations vont vivre ce groupe au contact des autres élèves de cet établissement ? Ce qui est sûr, c’est que j’ai déjà hâte de les retrouver.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Host Club. Etes-vous content de voir le retour de cette série à travers cette nouvelle édition ? Est-ce que c’est la première fois que vous découvrez ce récit ? Si oui, qu’avez-vous pensé de cette idée de base qui va rythmer l’ensemble de la série ? Avez-vous réussi à vous attacher aux élèves composant ce club pour le moins particulier ? Trouvez-vous que le titre arrive à parler avec brio des différences de classes sociales par le prisme de l’humour ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.