Higo no Kami

Higo no kami tome 1 : les pérégrinations d’un dieu protecteur

Il n’est pas rare dans le monde du manga de trouver des titres qui s’inspirent directement des croyances et autres mythes japonais. Après tout, cela fait partie intégrante de la culture des auteurs qui peuvent ainsi utiliser tout ce folklore pour imaginer des histoires qui puissent intéresser les lecteurs même au-delà des frontières du Japon. Si je parle de ça, c’est parce qu’il est toujours intéressant de voir comment est amené un tel traitement et ce qui peut être raconté au travers de ces éléments. Et pour avoir un bon exemple de ce que ça peut donner, aujourd’hui on va s’attarder sur la dernière série en date des éditions VEGA-Dupuis répondant au nom de Higo no kami. Un titre qui a débarqué un peu par hasard et dont la couverture m’a beaucoup plu. Je me suis donc dit que ce serait l’occasion de se pencher sur une nouvelle aventure surtout que l’éditeur avait déjà su proposer une autre licence dans le même ton et que j’apprécie énormément. J’ai pu alors me pencher sur un scénario prometteur et qui nous dépayse pleinement. Soyez donc prêts pour un périple aussi enchanteur que mystérieux en compagnie d’une divinité dédiée à sa tâche.

A la recherche de graines

La première fois que je me suis penché sur le synopsis de Higo no kami, j’ai eu le sentiment que l’on allait retrouver une ambiance très similaire à Primal Gods. Après tout, on embarque ici à côté de divinités et autres esprits dans un récit qui se veut très ancré dans le folklore japonais. Mais là où le manga va parvenir à tirer son épingle du jeu vient de la quête proposée et de tout ce qui gravite autour. Nous faisant rapidement comprendre qu’une terrible menace plane sur ce monde, on se laisse facilement emporter dans ce savoureux mélange de voyage et d’affrontements qui vont faire l’âme de cette série.

Un voyage dépaysant

La première chose qui attire notre attention en lisant Higo no kami est l’esthétisme dont fait preuve cette introduction. Rapidement, on se sent pleinement immergé dans cette quête qui nous amène à côtoyer des êtres surnaturels et divins. Et c’est sûrement l’une des plus grandes forces du manga. En effet, tout est réfléchi pour construire un environnement qui soit en adéquation avec le contexte du récit tout en se voulant attrayant pour le spectateur. Ainsi, si le trait de l’artiste peut sembler classique de prime abord, celui-ci arrive pourtant à donner vie à un univers aussi enchanteur que terrifiant. A cela s’ajoute aussi cette envie de coller au mieux au folklore japonais avec pas mal d’éléments tirés de certaines divinités et mythes du pays. Il y a constamment un aspect ésotérique ou mystique qui va se dégager de ces pages et appuyer l’immersion du lecteur au sein de ces terres. Et ainsi, la toile de fond qui se dessine devant nous va autant contribuer à donner de l’impact à cette aventure sur le plan visuel qu’à nourrir cette histoire dans ce qu’elle raconte. Concernant cette dernière, le fait que l’on sache d’entrée de jeu que l’on est sur une série courte explique pourquoi le titre pose rapidement les bases de sa quête principale. Et ce qui est bien, c’est que l’on arrive à avoir un bon compromis entre un rythme soutenu dans la narration et des explications intéressantes sur la souillure et les créatures que l’on rencontre.

D’ailleurs, c’est une chose que j’ai beaucoup appréciée durant ma lecture que notre protagoniste s’attarde sur les ennemis croisés qui ont tous un sens particulier. D’ailleurs, c’est aussi l’autre point fort à mes yeux, car ces ennemis sont le reflet de nombreuses thématiques difficiles qui peuvent résonner chez l’être humain. En un seul volume, on va ainsi utiliser le surnaturel pour parler de la jalousie, de la solitude, de la peur des autres et de l’isolement subi quand on est différent. Des sujets qui sont rapidement amenés par le biais de ces créatures et qui donnent une profondeur à chaque arrêt que va faire notre protagoniste pour accomplir son devoir. Cela va aussi provoquer autre chose. Il s’agit de l’empathie que l’on va avoir pour ces monstres qui sont, pour la plupart, des victimes de cette souillure qui s’insinue dans les failles de l’être humain. Ainsi, on nous rappelle que si ces êtres sont à abattre, le mal est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Sur ce plan, ce premier volume parvient très bien à atteindre son but tout en préparant le terrain pour l’intrigue principale qui commence à pointer le bout de son nez en fin de tome. En fait, il faut vraiment voir ces premiers pas comme une façon de s’imprégner de cet univers et de la mission de notre divinité pour ensuite se lancer dans les choses sérieuses. Mais surtout, on est face à une lecture qui parvient à nous délivrer un pur sentiment d’évasion en suivant ce protagoniste au fil de ses pérégrinations. Une épopée qui nous donne la sensation d’être au coeur de cette culture qui regorge de récits à nous raconter.

Il y a donc quelque chose de très prometteur qui se dégage de ce premier volume de Higo no kami. Une histoire qui commence tout juste à poser les bases de son intrigue, mais sans pour autant afficher un rythme lent. En fait, toute cette première partie est un excellent moyen de nous imprégner du quotidien mouvementé de notre protagoniste tout en mettant en place en fin de tome les éléments nécessaires au développement de l’intrigue. On est alors surtout envoûté par cette atmosphère mystique retranscrite tout du long et qui contribue grandement à l’immersion du lecteur. Une traque qui vient tout juste de débuter et qui nous emmène à la frontière entre les vivants, les morts et les dieux.

Higo no kami combat la souillure

Higo no kami fait partie de ces œuvres qui ne sont pas forcément celles qui sont au cœur des discussions, mais qui sont pourtant de belles surprises à découvrir. En plus de ça, on sait déjà que l’on se lance dans une courte série et c’est très intéressant de voir ce qui pourra être racontée au travers des deux tomes restants. Pour ce qui est de cette introduction, celle-ci est plus que réussie et arrive à nous plonger rapidement dans l’objectif de notre protagoniste tout en peignant une fresque qui nous enchante. On a constamment ce sentiment d’émerveillement et d’intérêt pour ce qui nous entoure. Ichiko Tanno parvient à s’approprier avec brio une partie du folklore japonais pour créer un scénario qui tient la route et qui a suffisamment de potentiel pour que l’on ait envie d’aller plus loin. De même, il faut reconnaître que le trait de l’artiste parvient à sublimer tout ce mysticisme ambiant qui flirte entre le surnaturel et la religion. On découvre alors une expérience littéraire plus que convaincante qui brille par sa forme sans pour autant mettre de côté le fond. Il n’y a rien qu’à voir les divers thèmes traités au travers des affaires menées par le personnage principal pour comprendre que ce manga peut nous amener vers des zones sombres de l’âme humaine. D’ailleurs, nous sommes ici dans une très bonne utilisation du fantastique pour mettre en avant des messages pouvant finalement résonner en chacun de nous. Une œuvre qui parvient à transcender son sujet initial pour transformer cette souillure en un reflet des conséquences que peuvent avoir des actes et propos malveillants sur les failles de chacun.

Je pense sincèrement qu’il faudra lire les deux derniers volumes pour pleinement savoir s’il s’agit d’un coup de cœur ou non. Malgré tout, il est important de noter la maîtrise qu’il y a derrière ces pages. L’autrice parvient à transmettre une certaine élégance et fragilité tout au long de ce premier acte qui va nous toucher tout en collant habilement avec cet environnement qu’elle met en place. En confrontant ces trois mondes qui vont être au cœur de ce scénario, elle parvient à amener une épopée qui peut autant nous parler que nous délivrer un divertissement qui fonctionne à merveille. C’est, en tout cas, très prometteur pour les deux actes restants surtout au vu des dernières pages qui nous laissent présager d’un objectif clair à atteindre et surtout d’un ennemi précis à abattre. Si vous cherchez une histoire qui vous fera découvrir une partie du folklore japonais tout en créant une fresque enchanteresse et profonde, alors vous pourriez aimer Higo no kami. Il y a maintenant quelques questions qui me viennent à l’esprit suite à cette lecture. Qu’est-ce qui est à l’origine de la souillure ? Notre divinité parviendra-t-elle à récupérer toutes les graines ? Quels autres monstres croisera-t-il durant son périple ? Qui peut bien être la jeune fille qui l’accompagne ? Qui est cet être qui semble si important aux yeux de notre protagoniste et qui semble en savoir beaucoup sur ces phénomènes ? La suite promet d’être captivante au vu des réponses à venir.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Higo no kami. Trouvez-vous que le titre parvient à proposer un cachet qui lui est propre et attrayant ? Est-ce que ce premier volume réussit, selon vous, à nous plonger pleinement dans la quête de ce personnage si singulier ? L’ambiance folklorique et mystique de cette œuvre est-elle, à vos yeux, l’un de ses points forts ? Etes-vous curieux d’en apprendre plus sur ces souillures et celui qui s’est lancé dans la quête de récupérer toutes les graines ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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