L’Aigle écarlate et le Yéti T1 & 2 : Amour dans le froid
On a déjà eu dans le monde du manga de nombreuses œuvres qui parviennent à nous plonger dans des cultures spécifiques. Que ce soit ancré dans un contexte historique, un peuple en particulier ou bien de manière fictive, il existe une multitude de façons de réussir à proposer un récit plaisant tout en apportant une dimension découverte. C’est exactement ce que j’ai pu découvrir récemment du côté de chez naBan avec les deux premiers volumes de L’Aigle écarlate et le Yéti. Une série que j’ai découvert suite à l’annonce de l’éditeur et qui me faisait de l’œil. J’ai finalement pu me pencher sur ce début qui s’est avéré très prometteur et surtout particulièrement touchant dans le mélange proposé. Une histoire qui arrive à concilier romance, tranche de vie et découverte de cette culture locale propre à cette région de ce monde. Si la fiction est bien là, les inspirations sont aussi bien présentes et donnent énormément d’attrait à cette aventure douce et joyeuse. Une virée dépaysante au sein de fabuleux décors où le froid est prédominant. Couvrez-vous bien, car on part en direction d’une région où chaque jour réserve son lot d’aventures au milieu d’un décor enneigé.
Le coup de foudre
Synopsis
Le jeune Ritzhard habite dans un village aux confins des terres arctiques, ce qui lui vaut le surnom de « Yéti des terres lointaines ». Il a bien du mal à trouver une femme qui accepterait de vivre à ses côtés. Durant un bal organisé par un lointain pays, il rencontre Sieglinde, une ex-militaire souhaitant se redécouvrir. Il tombe immédiatement sous le charme de Sieg et la demande alors en mariage. Elle accepte mais à une condition : ils doivent réussir à vivre ensemble durant un an avant d’officialiser leur union. Parviendront-ils à se rapprocher au cœur des terres enneigées ?
Mangaka : Shikayo Shirakaba
Oeuvre originale : Mashimesa Emoto
Quand on s’arrête quelques instants sur le synopsis de L’Aigle écarlate et le Yéti, on se rend compte que le titre prend une direction surprenante. Débutant comme une histoire d’amour, celle-ci va rapidement nous emmener vers l’autre grande facette du manga. En nous plongeant dans le quotidien de ces gens vivant dans le froid constant, le titre veut autant amener Sieg à découvrir cette culture qu’à nous partager aussi de précieuses informations sur celle-ci. On nous montre que derrière ce paysage glacial se cache un lieu plein de vie et où l’on va découvrir des scènes aussi fabuleuses que touchantes en compagnie de ces personnages.
Un apprentissage constant
Comme j’ai pu le dire un peu plus haut, L’Aigle écarlate et le Yéti fait partie de cette catégorie de titres qui ont pour but de nous faire découvrir le mode de vie et la culture d’une région et de ses habitants. Et si nous sommes dans un monde imaginaire, on ressent totalement le travail de recherche qui est fait par l’auteur pour s’inspirer du mode de vie des peuples nordiques. D’ailleurs, on peut admirer, en fin de volume, de nombreuses informations intéressantes liées à tout ce que l’on a pu découvrir durant notre lecture. Par rapport à ça, il faut justement reconnaître que tout est très bien maîtrisé pour donner vie à un lieu qui arrive à capter notre attention et surtout à nous intéresser autant sur le plan de l’apprentissage que de l’envoûtement qui s’en dégage. On a beau comprendre que cet endroit peut se montrer difficile au vu d’un climat glacial et du côté rude de la vie sur ces terres, on finit par s’enticher de cet horizon qui s’offre à nous. Au même titre que Sieg qui accepte de suivre son fiancé dans ce nouveau foyer, on apprend, petit à petit, à apprécier et à s’émerveiller devant ce que cette existence délivre comme expériences. Et là, je vais toucher à un autre élément qui représente une des forces de cette série. Il s’agit de son casting qui fonctionne à merveille. Evidemment, je ne peux pas parler de ce sujet sans évoquer nos deux protagonistes. Sieg et Ritz forment un couple tout ce qu’il y a de plus charmant.
On a beau savoir que leur relation pourrait être provisoire en fonction du ressenti de la jeune militaire, le titre nous montre rapidement qu’il y a une vraie alchimie entre les deux. Rien que dans la représentation que l’on fait deux se trouve un rapprochement étant donné qu’on les qualifie autrement que par leur statut. Et surtout, leur cohabitation permet de mieux cerner la personnalité de chacun d’entre eux. D’un côté, on découvre une jeune combattante qui est très loin de se résumer uniquement à son sang-froid et son sérieux. Pareil pour le jeune seigneur qui n’est pas un coureur de jupons et surtout un amoureux de sa région. En fait, toute cette histoire est aussi là pour nous prouver qu’il ne faut pas juger les gens sur les apparences ou de vieux préjugés. C’est exactement le cas au sein même du village où réside le jeune couple. Un lieu tiraillé entre le passé qui guide l’ancienne génération et le désir des jeunes habitants d’aller de l’avant. Ainsi, le titre, en plus de nous immerger pleinement dans leur culture, traditions et coutumes, va aussi nous amener dans une confrontation captivante entre les deux groupes qui se forment. Sans jamais être dans la violence, le titre veut justement nous montrer une tranche de vie avec ses hauts et ses bas. Et c’est cette sincérité qui fait toute l’âme de cette histoire où l’on se sent proche de chaque individu que l’on va rencontrer. On partage ces instants où l’adversité se mélange à une tendresse et une entraide qui donnent le sourire. Si l’on commence cette aventure en arrivant comme un étranger au milieu de ce peuple, on finit par s’acclimater à cet environnement et au désir de faire partie intégrante de ce voisinage.
Décidément, ces deux premiers volumes de L’Aigle écarlate et le Yéti regorgent de qualités. On a un réel sentiment de dépaysement qui se dégage de cette lecture. Mais surtout, on a une profonde sympathie pour l’ensemble des personnages qui nous sont proposés. Un attachement certain pour eux et surtout la manière dont ils progressent à travers cet environnement qui est autant décor que personnage essentiel à cette histoire. Ce climat, qui pouvait sembler hostile initialement, finit par devenir un paysage de carte postale où l’on savoure chaque moment que l’on passe sur ces terres.
L’Aigle écarlate et le Yéti forment un duo fabuleux
J’apprécie énormément les mangas comme L’Aigle écarlate et le Yéti qui prennent le temps de créer un scénario cherchant à enrichir nos connaissances. C’est exactement le cas ici avec tout ce que l’on va apprendre au fil de ces deux volumes. D’ailleurs, on sent que l’auteur cherche à ce que le lecteur fasse partie intégrante de cette épopée en s’aventurant sur ces terres pleines de défis, mais aussi de chaleur humaine. De plus, il y a une réelle envie qui se dessine de donner vie à une romance qui puisse être forte. On prend énormément de plaisir à suivre les interactions entre nos deux tourtereaux ainsi que l’évolution de leurs rapports au fur et à mesure des chapitres. Au fil de ces derniers, on apprend à apprécier l’existence sur ces sentiers enneigés ainsi que toutes informations que l’on va obtenir concernant ce qui rythme la vie ici. Et encore une fois, il faut souligner tout le travail qui fut fait de la part du mangaka de nous transmettre un savoir bien concret même au sein d’un univers fictif. Le type de lecture qui vient nourrir notre savoir et notre envie d’en apprendre plus sur ces tribus et autres peuples ayant inspiré cette histoire. Voilà une œuvre qui réussit à être à la fois instructive et ludique tout en créant un véritable fil rouge autour des deux personnages que l’on suit. Au même titre que Sieg qui ne savait pas du tout où elle mettait les pieds, le spectateur que l’on est a finalement été conquis par cette région fourmillant d’expériences à connaître.
Et c’est pour toutes ces raisons que L’Aigle écarlate et le Yéti se présente comme un manga fort plaisant à lire. Sans jamais tomber dans une narration trop lourde, cette tranche de vie parvient à créer un très bon équilibre entre tous ses éléments. Que ce soit sur le plan humain, culturel ou même par rapport aux réflexions apportées, cette nouvelle licence a largement de quoi séduire. De plus, on ne part pas sur une série trop longue étant donné qu’elle ne compte que dix tomes au total. Une durée largement suffisante pour que l’on s’imprègne un peu plus des us et coutumes de ce lieu et que l’on n’ait plus envie d’en repartir. Sans oublier aussi les dernières pages que l’on peut observer ici et qui nous laissent présager de belles choses pour la suite, notamment autour de notre tandem. Si vous cherchez une œuvre qui saura vous faire voyager et vous lancer à la découverte d’un tout autre mode de vie alors cette série devrait largement vous convenir. A présent, il est grand temps d’aborder les questions qui me viennent en tête après cette lecture. Est-ce que ces fiançailles vont finalement se concrétiser suite à cette “période d’essai” ? Comment va évoluer cette relation au milieu de ce climat si rude ? Que vont apporter les autres personnages venant animer ce village ? Est-il possible pour les gens d’ici de vivre en harmonie avec ceux venus d’ailleurs ? Je serais en tout cas prêt pour une autre virée sur ces terres.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de L’Aigle écarlate et le Yéti. Est-ce que vous avez été totalement emporté dans le quotidien de ces gens ? Appréciez-vous le fait de découvrir leur mode de vie et toutes les spécificités liées à cet environnement ? Trouvez-vous que le duo que l’on suit se montre particulièrement touchant dans son évolution ? La relation entre Ritz et Sieg a-t-elle su vous toucher au vu de leur alchimie ? Le manga parvient-il à proposer, à vos yeux, un très bon mélange des genres ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.