The Blue Flowers

The Blue Flowers and the Ceramic Forest T1 & 2 : plus fort à deux

Je suis toujours heureux de voir certains auteurs et autrices que j’apprécie particulièrement faire leur grand retour en France. C’est l’occasion de se plonger à nouveau dans leur vision de la fiction, un nouveau récit de leur cru et aussi de voir ce qui a pu évoluer entre les différentes œuvres. Surtout qu’il y a des artistes qui ont cette faculté de nous émerveiller à travers une façon d’écrire et de retranscrire des thématiques qui vont accrocher notre regard. C’est exactement le cas pour le titre dont je vais vous parler aujourd’hui et qui est sorti récemment chez Mangetsu. Il s’agit de The Blue Flowers and the Ceramic Forest, une œuvre imaginée par la talentueuse Yuki Kodama. Évidemment, rien qu’au nom de la mangaka j’avais hâte de me plonger dans cette aventure inédite qui promettait de nous emmener dans un milieu finalement très peu mis en avant. Et je dois dire que ces deux premiers volumes affichent un charme dont l’autrice a le secret tout en parvenant à nous emmener sur de nouveaux sentiers. Je vous invite donc à me suivre dans un atelier où deux êtres vont confronter leur vision du travail de la céramique.

Un nouveau venu peu causant

On comprend très vite, en lisant ces quelques lignes de synopsis, que The Blue Flowers and the Ceramic Forest cherche à nous amener dans un environnement que l’on a pas forcément l’habitude de côtoyer. Nous ne sommes donc pas uniquement ici dans un récit tranche de vie où une possible romance peut voir le jour. Il s’agit aussi d’une fenêtre ouverte vers toute une branche artistique qui nous met des étoiles plein les yeux à travers leurs diverses créations. Une virée qui va autant s’attarder sur l’humain que sur ce que ce dernier peut créer après tant d’efforts, de délicatesse et d’entraide.

La beauté du travail à deux

Il faut tout d’abord comprendre que The Blue Flowers and the Ceramic Forest va s’axer principalement sur deux parties. La première est la découverte de cet univers autour de la céramique et sur ce point, la mangaka parvient à fournir un travail remarquable. Que ce soient autant dans les informations transmises que dans la manière de nous faire découvrir ce milieu, tout est bien pensé pour que l’on s’imprègne de cet environnement dans lequel travaillent nos protagonistes. Et d’ailleurs, notre apprentissage de ces divers métiers liés à cet artisanat va aussi être en corrélation avec l’autre grosse partie du manga qui repose sur l’histoire entre nos deux principaux personnages. En effet, plus on progresse dans le récit et plus on va en apprendre davantage sur la manière dont sont créées toutes ces pièces, mais aussi les diverses fonctions liées à la procédure de fabrication. Que ce soit des prémices de sa conception à la mise en place des motifs finaux, tout est bien traité pour que l’on s’imprègne de l’ambiance de cet atelier et que l’on s’intéresse au travail de chacun. De même, nous ne sommes pas noyés sous une montagne d’informations techniques et tout est dilué de manière à ce que l’on s’intéresse tout autant que l’on s’amuse au contact des acteurs et actrices de cette histoire. Et cette série ne porte pas uniquement sur ce thème, mais aussi sur le lien qui va se former progressivement entre Aoko et Tatsuki.

Loin d’être dans une romance rapide où l’on sent aisément les sentiments des personnages, ici on va être surtout dans une recherche de compréhension de l’autre. En nous proposant une demoiselle pleine de vie et qui donne tout pour créer les motifs parfaits pour chaque pièce et un jeune homme talentueux pour la modélisation, mais qui reste froid et distant, on crée tout de suite une forte opposition. Mais plus on progresse dans ce récit et plus on se rend compte que ce visage impassible cache en réalité des cicatrices et des sentiments bien enfouis. Et ce qui est génial d’observer dans le manga, c’est à quel point cette relation qui naît entre les deux va les pousser à faire de leur mieux. D’un côté, Aoko va progressivement prendre conscience que ses dessins et motifs peuvent toucher bien plus de monde qu’elle ne le pensait. De l’autre, Tatsuki ouvre les yeux sur l’importance du travail d’équipe et surtout qui lui reste énormément de choses à apprendre. Alors que l’on a l’impression d’avoir deux personnalités totalement opposées qui ne pensent qu’à se chamailler, c’est finalement par l’union de leur talent respectif que l’on va assister à la création de pièces fantastiques. Chacun apporte quelque chose à l’autre autant sur le plan de la création que du développement personnel. Il y a un vrai bonheur que de voir la carapace de Tatsuya se fissurer progressivement pour le voir exprimer ce qu’il ressent et surtout son envie de se perfectionner auprès de sa nouvelle collègue. Et si l’on sent qu’il va y avoir bien des défis à surmonter par la suite, l’alchimie entre les deux est bien là et nous donne juste envie de les voir s’épanouir autant sur le plan personnel que professionnel. Nous ne sommes pas face à une œuvre romanesque qui va totalement s’attarder sur le rapprochement des deux, mais sur une fresque humaine qui dépeint avec brio le passé, présent et futur de ces deux êtres sur une pièce qui peut être modelée à leur guise.

Il n’y a pas à dire, Yuki Kodama est une artiste remarquable autant sur le plan de l’apprentissage de la céramique et ses diverses branches que sur l’écriture de ses personnages. The Blue Flowers and the Ceramic Forest est une petite bouffée d’air frais où chaque page arrive à nous offrir un petit moment de joie. Et même si l’on découvre de vieilles blessures chez nos protagonistes au fur et à mesure de notre avancée, il y a toujours ce don de s’attarder sur ce qui est le plus important. Sans s’étaler en dialogues où longs échanges, la mangaka parvient à nous transmettre tellement d’émotions et de réflexions.

The Blue Flowers and the Ceramic Forest émerveille

J’avais beaucoup d’attentes pour The Blue Flowers and the Ceramic Forest et il faut reconnaître que je n’ai clairement pas été déçu. Il y a quelque chose de magique à se plonger dans cet environnement qui se veut à la fois reposant et fascinant. On s’évade totalement au contact de ces personnages qui profitent d’un cadre de vie si paisible et pourtant si stimulant. De même, j’ai été vraiment enthousiaste de faire connaissance de ces deux personnages qui sont tellement sincères et touchants dans leur écriture. Aoko est un vrai petit rayon de soleil dont l’enthousiasme et surtout la passion nous émerveillent. Quant à Tatsuki, plus que son talent c’est le fait de le voir s’ouvrir à sa nouvelle camarade qui rend ce jeune homme si touchant. Une œuvre enrichissante et qui va constamment amener nos protagonistes à réfléchir sur leur vie, leur avenir ainsi que sur ce qui peut leur permettre d’avancer. Et si parfois il est difficile de trouver le bon chemin seul, il suffit d’une personne qui nous complète pour emprunter une voie pleine de surprises et de joie. Sans oublier aussi que la mangaka nous tease aussi pas mal de choses pour la suite pouvant venir bousculer cette relation qui a mis autant de temps à se construire et à se renforcer. Mais ce que l’on veut, encore plus que de les voir se rapprocher sur le plan émotionnel, est de voir ces deux âmes s’épanouir à travers leur combinaison si parfaite. Une alchimie qui n’était pas innée, mais qui s’est construite au fil de leurs échanges et des murs détruits entre eux.

C’est donc un énorme coup de cœur que j’ai eu pour The Blue Flowers and the Ceramic Forest. En plus de retrouver tout le talent de cette mangaka dont j’apprécie le travail, j’ai pu découvrir ici une immersion plus que réussie dans un domaine dont j’ignorais beaucoup de choses. Une volonté de mettre à l’honneur ces petits artisans qui insufflent une partie de leur âme dans ces objets qui peuvent nous accompagner dans la vie. Et je trouve qu’il y a tout un incroyable florilège d’émotions qui se bousculent quand on se lance dans cette lecture. On peut passer de la frustration à l’énervement pour finir par s’émerveiller et être profondément ému par toutes les facettes que nous dévoile ce tandem. De plus, la narration met autant à l’honneur l’artisanat que ceux qui sont derrière ces créations. Si vous aimez le style de la mangaka ou que vous cherchiez une lecture faisant autant office de découverte de la céramique que d’une touchante tranche de vie alors vous aimerez sûrement cette nouvelle série. Et évidemment, je ne peux conclure une chronique sans vous exposer les diverses questions qui me trottent dans la tête. Est-ce que l’on va assister à un rapprochement entre nos deux protagonistes ? Quelles seront les prochaines œuvres qui verront le jour de leur collaboration ? Qu’est-ce qui a pu marquer le passé de Aoko au vu des dernières pages du tome 2 ? Est-ce que Tatsuki va finalement découvrir de plus précieux dans ce village que son travail ? Je serais en tout cas là pour suivre assidûment cette épopée.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de The Blue Flowers and the Ceramic Forest. Est-ce que le titre est parvenu, selon vous, à vous émouvoir au contact de nos deux protagonistes ? Trouvez-vous que la découverte du monde de la céramique est bien amenée et captivante ? Etes-vous intrigué de voir comment va évoluer la relation entre nos deux personnages principaux ? Est-ce que ce début réussi, selon vous, à amener des questions intéressantes concernant le passé de ces derniers ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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