L’Atelier des Sorciers tome 7 : le temps des décisions
Pour aujourd’hui, on s’est dit que l’on allait repartir vers des contrées où l’aventure est synonyme de magie. On le sait, le manga est un formidable média pour nourrir notre imagination et nous permettre de rêver à travers cette infinité d’histoires. Cependant, il arrive que certaines séries parviennent à accentuer ce point à un niveau que l’on n’aurait jamais cru possible. C’est exactement le cas de cette licence que l’on a déjà abordé auparavant et qui nous arrive tout droit de chez Pika. On parle bien sûr de L’Atelier des Sorciers et plus particulièrement du septième volume paru il y a quelques jours. Comme on le sait, cette saga est parvenue à enchanter notre regard par ses dessins somptueux et son univers fantastique. Au même titre que l’héroïne que l’on suit, on avait l’impression de retrouver ce regard d’enfant qui s’émerveillait à la moindre chose inédite que l’on pouvait découvrir. Cependant, cette jeune fille a fait beaucoup de chemin depuis et c’est dans cette septième escapade qu’elle va nous montrer l’autre facette de cette féerie. On espère donc que vous êtes prêts pour retourner en compagnie de ses apprentis et de leur maître bien singulier.
Se confronter à son passé
L’Atelier des Sorciers, imaginée par Kamome Shirahama, s’était arrêté alors que nos apprenties sorcières venaient de rejoindre la fameuse Académie. C’est en ce lieu légendaire qu’elles devaient passer leur épreuve de rattrapage pour le deuxième examen. Dans la tête de ces demoiselles existait encore le souvenir bien vivace de ce qu’il s’était passé lors de leur précédent test. Alors que chacune se prépare mentalement à faire face à cette épreuve, Coco va se retrouver convoquer. En effet, c’est en pleine nuit qu’on lui demande de rendre visite à Berdalute, l’un des trois grands sages. Si la jeune fille est inquiète à l’idée de rencontrer une telle sommité, elle était loin de se douter de la raison pour laquelle elle était appelée. C’est en se dressant devant ce sorcier charismatique et assez farceur que celui-ci lui demanda de rejoindre officiellement cet établissement et d’abandonner son mentor afin qu’il puisse la prendre sous son aile. Une demande qui va grandement surprendre Coco qui ne s’attendait pas du tout à ce que l’on puisse lui faire une telle proposition. Cependant, cela n’a rien d’anodin, car ce magicien de haut rang était décidé à protéger la jeune fille de la confrérie du Capuchon ainsi que de Kieffrey. A ses mots, l’apprentie ne pouvait comprendre la raison pour laquelle il lui fallait se tenir éloigné de son maître. Les questions fusent alors dans son esprit et elle demande bien évidemment des explications à cette mise en garde.
Après tout, il n’a jamais fait de mal à l’une de ses élèves et s’est toujours montré attentionné. C’est même lui qui a permis à Coco de réaliser son rêve et de lui donner les outils nécessaires pour pouvoir sauver sa mère. Elle finit par demander un petit temps pour réfléchir. Berdalute comprend son hésitation et accepte sans se douter que la jeune fille a un autre plan en tête. Cette dernière compte bien partir à la recherche de la vérité en se rendant à la Tour-bibliothèque qui regroupe l’ensemble du savoir et des ouvrages concernant la magie et de ce qui gravite autour. Malheureusement, le chemin pour y aller est loin d’être paisible et il se pourrait bien qu’une terrifiante menace attende la venue de cette demoiselle. Pendant ce temps, Kieffrey va lui aussi devoir faire un choix tandis que son passé refait surface. Lui, qui était si joyeux et souriant, semble dissimuler un tout autre visage et cacher ses véritables intentions à son entourage. Même Olu, son meilleur ami, ne semble pouvoir l’aider et lui soutirer ce qu’il souhaite faire. Les stigmates d’une ancienne vie refont surface et la vérité s’apprête à être déterrée. Est-ce qu’il vaut mieux alors rester dans l’ignorance ou savoir en risquant de réveiller de profondes blessures ? Voilà l’interrogation qui hante Coco tandis qu’elle avance vers sa destination.
Jusqu’ici, L’Atelier des Sorciers s’était surtout présenté comme une œuvre nous ramenant à cette enfance où notre imagination était notre plus bel atout. On rêvait de folles aventures et se lancer dans ce manga ravivait cette flamme importante pour chacun. Cependant, plus on avance dans la série et plus on entrevoit les ténèbres qui se cachent derrière cette lumière qui nous éblouissait. Tout va alors se bousculer tandis qu’un acteur en particulier va briller sur le devant de la scène. Le passé ressurgit alors tandis que l’on assiste à ce que la magie peut devenir quand elle est utilisée par des gens peu soucieux des conséquences.
Un personnage au coeur de la tourmente
La relation que l’on a avec L’Atelier des Sorciers est très spéciale. En effet, il ne fallut pas longtemps à la série pour nous émerveiller à travers sa magie et cette volonté de nous remettre face à cette innocence que l’on pouvait avoir quand on était jeune. Une manière très habile de capter notre attention et surtout de nous faire renouer avec ce passé où notre imagination semblait sans limite. Cependant, on a pu observer depuis quelque temps que la série possède une autre facette. Les sorts et la beauté de ce que l’on voit ne font que dissimuler une obscurité bien plus dense que l’on pouvait penser. Ce septième tome va clairement nous montrer à quel point celle-ci peut être dangereuse et nous donner une autre approche qui va nous montrer la dure réalité derrière ces enchantements. Cela va passer par notre cher professeur qui va clairement être au centre de l’attention au sein de ces pages. Alors qu’il était très mystérieux jusqu’ici, on a le droit à quelques révélations importantes concernant son passé, mais aussi son véritable objectif. De ce que l’on apprend, on ne peut alors que ressentir un frisson d’angoisse en voyant ce que la sorcellerie peut engendrer comme dégâts. Un pouvoir qui ne doit pas être considéré comme acquis et qui peut facilement corrompre l’esprit de ceux qui l’utilisent. Ainsi, on va aussi aborder le cas d’un autre élément primordial à ce récit et ainsi mieux cerner à quel point le danger peut être grand pour l’ensemble de ces personnages.
Le temps où l’on se contentait de profiter du simple aspect contemplatif de la magie et de ses bienfaits est révolu. On voit le revers de la médaille et surtout ceux qui en profitent pour tester des sorts maléfiques. Les répercussions peuvent être alors terribles et c’est en prenant conscience de ça que Coco va aussi grandir durant cet acte. Elle qui était toujours guillerette et dont l’espoir ne l’avait jamais quitté finit par apprendre ce que cela implique de suivre la voie des sorciers. Une vérité pouvant blesser, mais qui est nécessaire pour qu’elle comprenne ce que ses recherches peuvent engendrer. D’ailleurs, la mangaka fait un formidable travail au niveau des dessins et de leur symbolique pour que l’on puisse constamment avoir ce parallèle entre lumière et ténèbres. Une opposition qui prend tout son sens en seulement quelques pages et qui montre aussi qu’il est très facile de succomber à la tentation. Le fantastique devient alors bien plus dangereux et l’on nous montre qu’un tel pouvoir implique de grandes responsabilités. C’est du devoir du sorcier de savoir où s’arrête ses pouvoirs pour ne pas se prendre pour un dieu. Cependant, l’autrice nous montre aussi que l’être humain est propice à prendre le pas sur ces obligations, et même si cela est fait dans les meilleures intentions possibles, une transgression peut être fatale. Une formidable lecture qui nous éblouit par ses différents niveaux de lecture et permet de développer grandement certains acteurs restés dans l’ombre jusqu’à présent.
En se concentrant sur un personnage en particulier, L’Atelier des Sorciers va se permettre de le faire autant grandir que tous ceux qui l’entourent. Le simple fait d’en apprendre plus sur cet individu va nous conduire à revoir en partie notre vision sur cette magie presque onirique et ainsi aborder des aspects plus sombres de ce récit. Cela permet autant de renforcer les enjeux mis en place que de nous faire comprendre tout le danger inhérent à ce monde qui nous faisait rêver jusque-là. On aborde donc un chemin bien plus obscur et qui va aussi nous montrer à quel point chercher des réponses est loin d’être une tâche facile. La pièce se retourne alors pour dévoiler son autre côté et ainsi nous happer un peu plus dans ce qui nous est conté.
L’Atelier des Sorciers débute un nouveau dessin
L’Atelier des Sorciers nous montre une fois de plus que son récit est bien plus profond que l’on peut l’imaginer au départ. Un conte qui ne se contente pas de nous en mettre plein la vue. On sent que le voyage de Coco est autant une manière pour elle de se racheter que d’exaucer son vœu le plus cher, mais aussi de grandir. C’est au contact de son mentor et des autres sorciers expérimentés qu’elle découvre à quel point elle est la seule à pouvoir décider la voie qu’elle souhaite entreprendre. Une décision qui lui paraît terrifiante, mais qui va aussi lui permettre de s’épanouir. C’est en hésitant, en se questionnant sans cesse et en affrontant la vérité de ce monde et de sa magie qu’elle peut enfin se décider. En plus de ça, la mangaka n’en oublie pas les autres personnages et va même utiliser son héroïne pour faire écho et réveiller les stigmates d’un autre protagoniste. En tant que lecteur, on ne peut qu’être touché par ces échanges dont on est témoin et surtout le fait de voir à quel point le mentor et l’élève peuvent apprendre l’un de l’autre. Ce n’est pas qu’une relation fonctionnant dans un sens. Même le plus expérimenté des mages peut alors grandir au contact de la nouvelle génération. Une magnifique fresque humaine qui amène le sujet du surnaturel sous un angle assez différent. On apprécie alors tout particulièrement de voir un développement beaucoup moins manichéen qu’on pouvait le croire aux prémices de cette histoire.
L’Atelier des Sorciers continue donc de se présenter comme un immense coup de cœur pour deux raisons bien spécifiques. La première est le rappel à l’enfance qui est magistralement mis en scène à chaque nouvel acte. On rêve et on s’évade au contact de ses apprenties qui s’émerveillent à chacune de leurs découvertes et de leurs réussites. L’autre point est justement en opposition à la première à travers cette autre facette plus adulte qui nous conte un récit bien plus sombre et complexe. Alors que d’un côté on ne pense qu’à faire des petits tours innocents et bienveillants, de l’autre on y voit la corruption, mais aussi l’envie d’agrandir son pouvoir. Si vous avez aimé L’Atelier des Sorciers jusqu’à maintenant et que vous désirez en apprendre plus sur le passé de certains individus alors vous devriez largement être satisfait de cette lecture. Une expérience littéraire de haute volée qui nous dessine une remarquable formule magique qui se complexifie à chaque nouvelle case. De multiples nuances qui embellissent cette peinture qui affiche autant une lumière chaleureuse que des ombres pesantes. A présent, il est grand temps d’évoquer les multiples questions que l’on se pose. Que va faire Kieffrey par la suite au vu de ce qu’il nous a raconté ? Est-ce que Coco va finir par trouver la réponse à son problème ? Que prépare réellement la Confrérie du Capuchon ? Il va maintenant falloir être patient en attendant la prochaine leçon que nous proposera cette série.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce septième volume de L’Atelier des Sorciers. Avez-vous apprécié de voir le développement de certains personnages ? Pensez-vous que l’on va partir vers une direction plus tragique pour ce récit ? Appréciez-vous la manière dont est traité la magie au sein de cette œuvre ? Pensez-vous que Coco finira par trouver les réponses qu’elle cherche ? Trouvez-vous que la Confrérie du Capuchon est intrigante ? Qu’attendez-vous pour la suite de cette licence ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, débattre et discuter autour de ce sujet 🙂