Kengan Ashura tome 5 à 8 : que le tournoi commence !
Si vous nous suivez depuis un petit moment, vous savez que l’on apprécie de voir comment évolue une série sur le long terme. Il est toujours pertinent d’observer les évolutions, mais aussi les changements qui peuvent s’opérer au sein d’un manga. C’est encore plus intéressant quand ce titre axe une grande partie de l’intérêt que l’on peut avoir à son égard dans de l’action non-stop. C’est pour ça que l’on s’est dit qu’il serait pertinent de se pencher aujourd’hui sur les tomes 5 à 8 de Kengan Ashura, édité chez Meian. Pour rappel, cette saga met surtout l’accent sur son aspect baston à travers des duels fantastiques où l’on ressent l’impact de chaque coup et surtout la violence dont font preuve l’ensemble de ces guerriers modernes. Les quatre premiers ouvrages furent une bonne surprise en offrant un divertissement efficace, simple et surtout maîtrisé dans le rythme et la construction de ses rixes. Cette suite va être révélatrice de nombreux atouts pour la franchise qui va permettre à ses scènes d’action d’atteindre un tout autre niveau et contribuer davantage à l’attrait que l’on a pour cette lecture. On espère que vous êtes prêts à retourner dans la fosse aux lions !
Les coups vont pleuvoir
Kengan Ashura, scénarisé par Sandrovich Yabako et dessiné par Daromeon, s’était arrêté alors que l’on s’était imprégné des combats Kengan en compagnie d’Ohma et de Yamashita. Ce dernier s’était retrouvé mêlée à tout ça par le plus grand des hasards alors qu’il n’est qu’un simple employé. Découvrant cet univers où les plus grandes sociétés règlent leurs litiges dans le sang et la violence, il ne pouvait plus faire marche arrière. Alors qu’il commençait tout juste à s’habituer à ce nouveau quotidien, voilà qu’un événement important va venir tout chambouler. Au sein de l’association Kengan, le siège de président est convoité par l’ensemble des membres. Il arrive donc que par moment, celui qui porte ce statut accepte de mettre sa place en jeu. C’est ce qui vient d’arriver et cela fit l’effet d’une bombe dans tout le milieu. A présent, les PDG des plus puissantes multinationales ne pensent plus qu’à remporter le tournoi qui décidera qui sera l’élu pouvant prétendre à ce poste. Une aubaine pour tous même si chaque participant sait très bien que cela implique de réussir à remporter bien des affrontements. Cependant, cela n’est pas pour déplaire à ceux qui vont se lancer dans l’arène, car ils ne vivent après tout que pour la frénésie de ce champ de bataille. Yamashita pensait qu’il resterait à sa place pour cette compétition, mais il avait totalement tort. Nogi Hideki, son supérieur, va user d’un stratagème pour que celui-ci se retrouve à la tête de sa propre entreprise.
Heureusement, il peut compter sur Ohma qui est désigné comme son champion. Sachant pertinemment de quoi est capable ce garçon, il respire un tant soit peu même s’il sait que la route sera longue. Il ne faut d’ailleurs pas longtemps pour que son maigre espoir s’envole quand il embarque avec les autres candidats pour une croisière servant d’éliminatoires pour ceux qui n’ont pas pu être directement qualifiés. Une immense battle royale s’organise alors afin de désigner la poignée d’élus qui pourront accéder au tournoi. Représenté par Ohma, Yamashita comprend qu’il vient de tomber dans un enfer encore plus terrifiant que ce qu’il pensait. La brutalité qui s’exprime entre ces murs n’a rien à voir avec ce qu’il a pu observer par le passé. Voici l’élite des combats Kengan et il va rapidement se rendre compte que la bataille se passe autant dans l’arène qu’en dehors. A présent, les choses sérieuses commencent pour les combattants qui vont devoir exprimer tout leur talent pour abattre et terrasser leur adversaire. Des styles bien différents, mais dont le but reste le même. Écraser ceux qui oseront se dresser sur leur route. Une fois que l’on a mis un pied dans cette zone sacrée, il est impossible d’en ressortir entier. Ohma a beau être redoutable, il risque fort de se frotter à des géants qui n’ont pas l’intention de laisser un petit nouveau prendre leur place. Le respect ne se gagne ici qu’à la force des poings.
Si l’on a très vite compris avec les premiers tomes que Kengan Ashura ne fait pas dans la dentelle, il est remarquable de voir à quel point ce tournoi va être l’élément principal permettant au récit d’avancer. C’est à travers chaque confrontation que l’on observe que cette saga va exprimer tout son talent et démontrer que la baston peut aussi être un formidable moyen pour véhiculer une histoire. Devant la brutalité et la bestialité de ces individus, on reste assis à attendre avec une certaine excitation le vainqueur de chaque match. Un manga qui joue habilement sur cet aspect grisant.
De l’action au service de l’histoire
On a déjà pu parler de ce sujet à travers d’autres séries ou même dans notre précédente chronique sur Kengan Ashura. L’action peut être un formidable vecteur d’intrigue pour le spectateur et cela devient même une nécessité quand l’œuvre entière repose sur ce déferlement de puissance. Concernant ce point, on trouvait déjà que la licence se débrouillait bien lors de nos précédentes escapades. Pourtant, ces quatre nouveaux volumes ont su pousser la qualité des combats à un autre niveau à tel point que l’on est totalement envoûté par ce qui se passe. Il n’est pas uniquement question ici de désigner un vainqueur parmi deux champions. Chaque confrontation va permettre de raconter une histoire unique formée par les compétences de chaque participant et leur rage de vaincre. Des récits au cœur d’un plus grand récit et cela va provoquer un sentiment très étrange, mais grisant qui est que l’on a une sorte de renouveau constant qui s’organise à chaque rencontre. Même des guerriers dont on a déjà pu apercevoir quelques capacités vont ici exprimer tout leur talent et chaque technique ou coup va porter l’héritage de celui qui le porte. En une attaque, on parvient autant à s’en prendre plein les yeux qu’à discerner le passé de celui qui vient de le donner. Ces pugilats deviennent une forme d’expression pour ces compétiteurs qui ne veulent rien lâcher et offrent un spectacle fantastique. D’ailleurs, il est remarquable de voir comment l’auteur parvient à nous tenir en haleine en nous laissant toujours présager d’un possible retournement de situation.
C’est ce qui est génial, car rien ne semble écrit à l’avance pour le spectateur que l’on est. On fait partie intégrante des gens qui observent ce show en ignorant totalement qui ressortira grand vainqueur. Réussir à nous faire oublier ça pour que l’on se concentre pleinement sur ce qui se joue devant nous est une preuve du talent du mangaka pour transformer une simple mêlée en un moment inoubliable. De même, le fait de connaître les spécificités d’un combattant n’empêche pas à ce dernier de nous raconter autre chose étant donné qu’il doit s’adapter à celui qui se dresse devant lui. Des changements qui renouvellent constamment notre intérêt pour chaque duel et donnent un cachet tout particulier à ce tournoi. Toutes ces manches, dont on est témoin, vont être des fenêtres ouvertes sur le passé de ces gens, mais aussi une formidable tribune pour qu’ils puissent démontrer qu’ils méritent de se dresser ici. Le lecteur est tellement pris par ces échanges de coups que l’on ne peut s’empêcher de vibrer et de vouloir encourager celui qui retient le plus notre attention. La notion d’observateur et surtout de spectateur n’a jamais été aussi bien utilisée que dans ces quelques pages qui nous cantonnent à suivre des gens se battre tout en laissant l’excitation de la situation s’emparer de nous. L’action devient alors l’âme de cette série qui transforme une baston sanglante en une estrade pour raconter quelque chose de plus grand.
Si l’on a évoqué à l’instant l’importance des affrontements dans l’intrigue de Kengan Ashura, un autre élément va briller au sein de ces quatre volumes. Il s’agit tout simplement des autres participants à cette compétition qui vont avoir autant de temps d’exposition que notre cher Ohma. Ce dernier n’est même plus le protagoniste de cette aventure. Il n’est qu’un combattant parmi tant d’autres qui doit tirer son épingle du jeu à coups de poings et de férocité. Cela permet de se détacher de lui et ainsi de poser un regard inédit sur ceux qui pourraient bien devenir ses futurs adversaires.
Un récit ne s’axant pas sur son protagoniste
Cela peut paraître étrange de dire ça, mais en quatre volumes, Ohma n’a que peu de place sur le devant de la scène. On pourrait croire qu’il serait fortement présent étant donné qu’il est présenté comme le personnage principal de Kengan Ashura. C’est là qu’arrive une autre particularité importante du manga autour de cet arc narratif. En entamant celui-ci, notre fameux guerrier ne devient qu’un participant parmi tant d’autres. Il a beau être redoutable, on ouvre les yeux sur le fait qu’il existe bien d’autres grands gladiateurs qui peuvent le mettre à mal. Un constat qui va servir à nous faire abandonner ce jeune homme des yeux pour que l’on s’attarde sur ces autres gaillards qui vont assurer le spectacle. Tous les combattants ont ainsi le droit à leur moment. L’auteur n’hésite pas à prendre son temps pour approfondir l’écriture de ces champions même si l’on sait pertinemment que certains disparaîtront dès ce premier tour. En choisissant une construction narrative aussi spécifique, cela contribue à donner une certaine aura à ce tournoi. On sait de quoi est capable Ohma et instinctivement notre attention va être portée sur l’inconnu représenté par les autres combattants. On va même jusqu’à oublier notre nouvel ami pour être totalement fasciné par les autres duels. Tout ceci va créer une multitude de petits héros qui vont être au centre de l’attention pendant quelques minutes. On a alors envie d’en apprendre plus sur chaque individu qui accepte de rentrer dans l’arène.
Cette volonté de mettre en retrait le protagoniste est loin d’être idiote étant donné que cela donne encore plus de réalisme à cette compétition qui n’est pas le terrain de jeu d’un seul homme. Tous viennent ici pour l’emporter et surtout démontrer leur propre force. Une course au plus grand combat permettant de se hisser au sommet de ces lutteurs qui ne ressentent pas la moindre peur face à une possible défaite. Au contraire, c’est à travers cette probabilité d’échouer que l’on peut admirer ceux qui arrivent à renverser la vapeur et montrer de quoi ils sont capables. Au même titre que n’importe quelle compétition que l’on verrait pour la première fois, ce premier tour est là pour nous servir d’immense présentation et de nous donner envie d’encourager certains poulains pour la suite de l’aventure. Il y a presque cette sensation de vouloir parier sur ceux que l’on préfère et que l’on juge apte à se hisser très haut dans ce tournoi qui commence très fort. Kengan Ashura n’est plus l’épopée d’un seul combattant. Tous ont le droit de briller sur ce terrain qui ne cesse de s’imprégner de la sueur et du sang de ceux qui ne trouvent le bonheur que dans la mêlée. Un plaisir qui se veut immédiat et qui ne se limite pas à un seul individu. Cette fiction parvient à transformer chaque face-à-face en une vitrine qui expose autant les compétences que le passé de ces gens dont la force brute nous hypnotise. Un divertissement simple, mais qui fonctionne à merveille tant l’alchimie proposée est efficace.
Kengan Ashura est clairement ce que l’on peut appeler un immense défouloir. Cependant, il n’est pas donné à tout le monde de réussir à créer une œuvre où chaque combat nous transporte et parvient à faire naître des petites histoires qui nous fascinent. Au même titre que tous ceux qui se tiennent dans les tribunes, nous sommes les témoins silencieux de ce spectacle dont l’agressivité, mais aussi la puissance finissent par déteindre sur nous. On ne souhaite plus qu’une chose, voir de quoi sont capables ceux qui entrent dans l’arène. Un titre qui maîtrise habilement ce terrain de jeu qu’il a lui-même façonné.
Kengan Ashura fait défiler ses combattants
La grande question qu’il fallait se poser concernant Kengan Ashura c’était de savoir si la licence allait parvenir à faire perdurer le plaisir ressenti en restant sur le même format. Ces quatre tomes donnent une réponse précise qui est plus que pertinente. A travers l’arc narratif en cours, cette aventure littéraire nous montre qu’un simple combat peut raconter plus de choses que tout un monologue. Évidemment, cette épopée est avant tout là pour nous offrir un spectacle grisant et presque primitif qui fonctionne à merveille. On prend simplement un immense plaisir à contempler tous ces êtres se lancer dans des combats endiablés où rien n’est écrit à l’avance. Même mieux, l’auteur met un point d’honneur à ce que ces confrontations nous donnent ce sentiment d’incertitude afin que l’on ne sache qui sortira vainqueur jusqu’à la dernière minute. En dehors de ça, les dessins expriment toujours avec autant d’aisance cette brutalité qui caractérise ce monde obscur où tout se règle dans le sang. Des scènes dynamiques qui contribuent à enrichir l’impact que peuvent avoir ces moments où la bestialité prend le pas sur la réflexion humaine. En quatre tomes, la licence nous offre une présentation absolument grandiose de tous ceux qui furent choisis pour se bastonner et tenter de prendre la place du numéro un. Ce périple ne fait que redoubler d’intensité et est encore loin de nous avoir montré tout son potentiel. Une sorte d’échauffement dantesque avant d’attaquer les choses sérieuses.
La joie que l’on pouvait exprimer lors de nos précédentes escapades est renouvelée et va même être renforcée par la tournure des événements. Kengan Ashura donne tout ce qu’il a pour mettre en place un tournoi qui n’a rien à envier aux autres compétitions que l’on a pu voir dans d’autres œuvres. Dès l’instant où deux participants entrent dans cette zone, les spectateurs dont le lecteur retiennent leur souffle. Plus rien n’a alors d’importance si ce n’est ce qui se déroule en contrebas tant ces hommes sont déterminés à l’emporter. Des êtres que l’on peut aisément qualifier d’exceptionnels et qui pourtant ne font que s’échauffer. La série maintient donc son identité tout en l’enrichissant de manière aussi intelligente que brutale. Si vous avez aimé les premiers tomes, vous ne serez pas déçu par cette suite qui développe encore plus l’aura autour des combats qui ne sont plus une simple démonstration de force. Ils deviennent un élément à part de l’intrigue où les techniques, les coups tordus et la volonté s’expriment avec brio. Cependant, il est évident que l’on ne peut quitter une telle épopée sans aborder les multiples questions qui nous viennent en tête. Qui ressortira vainqueur de cette compétition ? Ohma finira-t-il par tomber sur un opposant bien trop redoutable pour lui ? Serons-nous stupéfaits par ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de sortir de l’ombre ? Les manigances vont-elles venir entacher cet événement ? Le futur s’annonce palpitant.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces quatre volumes de Kengan Ashura. Trouvez-vous que la série parvient toujours à être distrayante ? Est-ce que cet arc narratif autour du tournoi vous paraît encore plus épique que les précédents chapitres ? Quel est le pugiliste que vous préférez parmi cette longue galerie de cogneurs ? Avez-vous eu de l’intérêt pour le récit de certains de ces gladiateurs ? L’effervescence de cette compétition a-t-elle su vous captiver et vous donner envie de connaître les prochains résultats ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.