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Tsukimichi T1 & 2 : rejeté par la déesse

A mes yeux, le genre isekai est très intéressant, car loin des clichés que l’on peut avoir dessus il permet de proposer de multiples histoires pouvant sortir du carcan que l’on donne à ce style. En effet, bon nombre de séries ont su montrer que derrière ce terme se cache des récits haletants, captivants et pouvant faire preuve d’originalité dans leur manière de traiter de la fantasy et de cette transposition dans un autre monde. Et aujourd’hui, on va voir ce que donne l’un d’entre eux dont le nom est maintenant bien connu. Je parle ici de Tsukimichi qui vient de faire ses débuts au sein du catalogue Meian. Ce titre peut vous évoquer quelque chose étant donné qu’avant le manga, on a pu le découvrir en anime avec ses deux premières saisons sur Crunchyroll et qu’une troisième saison est déjà prévue. Ayant conquis bon nombre de spectateurs, l’arrivée du manga était très intéressante afin de savoir si ce format pouvait tout autant séduire que ce que l’on a pu voir avant. Et avec ses deux premiers volumes, le titre parvient à installer une base solide laissant place à pas mal de mystères, des personnages attachants et un univers très riche. Préparez-vous donc pour un long et ambitieux périple.

Le garçon parmi les monstres

Ce court synopsis est largement suffisant pour voir que Tsukimichi cherche à proposer un départ assez différent de ce que l’on peut voir régulièrement dans ce genre. Ici, le destin prédestiné de ce jeune garçon est rapidement mis à mal par celle qui est censée faire de lui un héros et va donc se retrouver livré à lui-même au sein d’un monde dont il ignore tout. Et là, on va rapidement entrer dans ce qui va faire l’une des grandes forces de la série et surtout laisser énormément de potentiel sur le long terme. Une œuvre où une déesse juge sur les apparences sans imaginer une seule seconde ce que cela va engendrer.

Un univers qui s’étend rapidement

Il faut bien comprendre que Tsukimichi est un manga qui ne va pas chercher à suivre une ligne bien précise dans son intrigue. Si au début, on nous donne une sorte d’objectif et de raison pour laquelle Makoto se retrouve propulsé dans cet autre monde, tout ça se brise rapidement au vu de la réponse de la déesse. Ce qui aurait dû être une aventure somme toute assez classique se transforme finalement en une quête de survie pour cet inconnu qui doit rapidement s’adapter à son nouvel environnement. Et c’est un parti-pris qui fonctionne très bien, car cela va à contrecourant du rôle habituel que l’on peut attendre d’un héros. Et en plus de ça, cet adolescent se retrouve aussi à être totalement mis de côté par la société “humaine” de cet univers au vu de ce que la fameuse divinité lui a jeté comme sort. Son seul et unique espoir réside dans sa compréhension du langage des monstres et autres peuples de ces terres sauvages. Si l’on va faire bon nombre de connaissances importantes dès le début du récit tout en ayant le droit à des affrontements plutôt prometteurs, c’est avant tout dans son rapport à ce monde que notre protagoniste va être encore plus intéressant. Alors que l’on nous décrit les villages humains comme des lieux peuplés d’être sublimes et purs, Makoto est présenté comme si “laid” qu’il n’a pas le droit de se mêler à eux. Pourtant, il est un jeune homme à l’apparence tout à fait ordinaire et cela crée donc une volonté de traiter d’une forme de ségrégation qui se joue sur le physique plutôt que sur ce qui façonne réellement une personne.

D’ailleurs, je trouve que ce thème est encore plus travaillé quand on prend en considération tous ceux qui vont se rallier à notre protagoniste. Parmi eux, nous n’avons aucun “sapiens”. Uniquement des créatures fantastiques ou des espèces qui sont considérées comme anormales par le reste du monde tels que des orcs, nains ou hommes-lézards. Ce rassemblement autour de cette figure centrale transforme Makoto en une sorte de symbole pour tous ces êtres opprimés et qui peuvent enfin profiter d’un peu de joie et de paix sous la protection de leur nouveau “maître”. Et au-delà de tout ça, on est surtout face à une épopée qui se forme non pas autour d’un objectif précis, mais du développement d’un personnage. Sans avoir de réel but à atteindre, ce sont les décisions de ce jeune homme et toutes ses interactions qui vont façonner la manière dont sa présence va avoir un impact sur cet univers. Si l’on peut déceler des zones d’ombre ou mystères venant ajouter du piment à l’histoire, le titre brille surtout par cette envie d’en apprendre plus sur tout ce qui constitue le lore de ce monde. Chaque nouveau chapitre est ainsi l’occasion d’étendre les frontières de celui-ci et ainsi d’être admiratif devant le potentiel de ce qui peut être raconté. Une aventure dont la destination n’est pas notre principal intérêt, car ce sont toutes les petites péripéties que vont vivre notre groupe qui donnent toute sa saveur à cette lecture. Un voyage qui peut durer un moment et nous réserver bien des surprises.

Ce qui est donc fascinant avec Tsukimichi, c’est que l’on est face à une œuvre qui ne cherche pas à suivre une voie prédéfinie, mais à créer justement la propre histoire de son protagoniste. Après tout, en quelques pages tout vole en éclats pour finalement laisser cet adolescent devenir maître de son destin. Et c’est dans les choix qu’il va faire et les rencontres effectuées que va se dessiner sa véritable légende au sein de ces terres arides où il se transforme peu à peu en espoir pour bien des espèces. On ne se demande donc pas quel sera son but final, mais comment ses actes vont changer la vie de tous ceux qui décident de le suivre.

Tsukimichi décoche sa flèche

Je suis donc très satisfait de cette découverte de Tsukimichi en manga. Si j’ai beaucoup apprécié les deux premières saisons de l’anime, je suis aussi content de cette autre version qui exprime très bien le fait que l’on est devant une aventure qui prend son temps. On nous laisse toute la place pour apprécier les divers personnages que ce soit pour leurs caractéristiques, leur personnalité ainsi que leurs pouvoirs. Et en plus de ça, je trouve que l’on est face à une œuvre qui parvient habilement à utiliser le levier propre à l’isekai pour traiter de sujets sérieux tout en gardant cet imaginaire. J’ai autant envie de voir ce qu’il va advenir de tous ces gens qui décident de suivre Makoto que de mieux comprendre les secrets qui peuvent entourer ce dernier. Si l’on sent que l’on est vraiment ici dans une mise en place du décor et des principaux acteurs de cette histoire, cela suffit amplement pour donner envie de prolonger l’expérience. Et surtout, je trouve que l’on est face à un univers qui a beaucoup de choses à nous partager et qui peut très bien aller loin dans son développement. Les promesses sont là et peuvent donner lieu à une évolution captivante du lore de cette série et des personnages qui la composent. Une épopée qui ne se focalise pas sur une mission à accomplir, mais sur la légende naissante d’un jeune homme qui doit trouver sa place dans un monde qui lui est totalement étranger. Ce n’est donc pas ce qu’il peut accomplir qui nous intéresse, mais ce qu’il compte devenir.

Vous aurez donc compris en lisant ces quelques lignes que j’ai eu beaucoup d’attrait pour ces deux volumes de Tsukimichi. Une saga qui montre clairement ses ambitions sans pour autant tout nous dévoiler d’entrée de jeu. Et d’ailleurs, je trouve que c’est très pertinent de garder autant de mystères surtout autour des facultés de Makoto et de tout ce qui entoure sa famille. Chaque chapitre va ainsi dispatcher des petits éléments qui vont amener de nouvelles questions et nous faire comprendre que nous ne sommes qu’aux balbutiements de toute cette histoire. Un récit d’aventure qui va souvent nous faire rire et sourire tout en nous donnant un pur sentiment d’évasion au contact de ces terres dont nous ignorons encore tellement de choses. Si vous avez apprécié l’anime ou que vous cherchez tout bonnement une lecture aussi fantastique que plaisante à suivre alors vous devriez être largement convaincu par ce début. Et même si je suis déjà plus avancé dans le scénario via l’adaptation en anime, j’ai tout de même des questions qui me trottent dans la tête. Est-ce que l’on va faire la lumière sur tous les secrets qui peuvent exister au sein de la famille de Makoto ? Ce dernier va-t-il trouver une place parmi les humains de ce monde ou finalement se tourner vers ses premiers camarades ? Que compte-t-il faire par rapport à l’objectif principal qui lui fut confié et qui n’est plus d’actualité ? J’ai hâte de prolonger cette aventure en compagnie de tout ce beau monde.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de Tsukimichi. Trouvez-vous que la série parvient à proposer un univers attrayant et offrant beaucoup de possibilités pour le futur ? Etes-vous captivé par l’évolution du protagoniste et de tout ce qui est en train de s’organiser autour de lui ? Ce manga parvient-il à éveiller votre intérêt pour l’avenir de ce jeune héros et des êtres qui décident de le suivre ? Trouvez-vous que ce récit parvient à proposer une épopée ayant sa propre identité ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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