BoogiePop and Others : un sombre et fascinant périple
Comme à chaque début de saison, on organise notre fameuse semaine spéciale review anime. En effet, il est toujours intéressant de voir ce que peut donner une série en fonction de ses premiers épisodes. Peut-on être captivé en seulement quelques minutes ? Ces œuvres ont-elles le potentiel pour se démarquer lors des jours qui suivront ? C’est pour répondre à ses questions que l’on va se lancer dans ces nouvelles excursions. Pour bien débuter cette période hivernale, on va s’attaquer à BoogiePop and Others qui est en simulcast sur Wakanim. Ne connaissant pas le light novel original et n’ayant pas eu l’occasion de nous pencher sur l’autre anime de 2000, on s’est penché dessus par simple curiosité. Quelle ne fut pas notre surprise en remarquant à quel point le récit entourant cette légende urbaine pouvait être aussi prenant à suivre. Un conte qui nous fascine de par son atmosphère pesante et son aspect mystérieux. Il est grand temps de se lancer à la poursuite de ce célèbre shinigami.
Une légende pas si fictive
BoogiePop and Others est une nouvelle adaptation du roman Boogiepop wa Warawana de Kouhei Kadono qui est réalisé par le studio Madhouse. Prenant place dans un Japon contemporain, on y découvre l’existence d’une certaine légende urbaine. Celle-ci parle d’un shinigami qui serait capable de libérer les gens du tourment et de la souffrance qu’ils peuvent ressentir. Ce fameux “Ange de la Mort” répond au nom de Boogiepop. Si l’opinion publique est persuadée qu’il ne s’agit que d’une fable, il pourrait bien s’avérer que tous ces gens se trompent. La réalité, c’est que Boogiepop existe bel et bien. Cet être surveille ce monde d’un regard attentif. Alors qu’une vague de disparitions a lieu concernant des étudiantes de l’académie de Shinyo, l’ensemble des forces de l’ordre laissent penser qu’il ne s’agit que de fugues. Cependant, il existe une personne qui pense qu’il y a une raison bien plus sombre derrière ces enlèvements.
Cette étudiante de l’établissement se nomme Nagi Kirima. Malgré les avis de chacun, cette dernière sait qu’il y a quelque chose d’autre. Pour quelle raison autant de jeunes filles quitteraient le domaine familial ? La réponse à la question repose sur un mystère terrifiant qui se cacherait au sein même de l’école. Est-ce que tout cela serait le fruit de l’apparition de Boogiepop ? Une autre force serait-elle responsable de tous ces malheurs ? Pour confirmer sa théorie, elle décide de mener des recherches dans l’enceinte de l’académie. Elle n’hésite d’ailleurs pas à recourir à la force pour obtenir des informations quitte à devenir une paria aux yeux des autres. Elle ne le sait pas encore, mais elle s’est lancée dans une chasse qui risque fort de la marquer à jamais. Des puissances dépassant la compréhension humaine sont à l’œuvre et pas uniquement en ce lieu. Notre dieu de la mort va avoir pas mal de travail pour éradiquer toutes ces menaces.
Plus qu’un simple récit où réalité et fantastique se croisent, BoogiePop and Others retient toute notre attention de par l’aura qui se dégage de chaque épisode. On plonge dans cette aventure qui ne suit pas un cheminement habituel. C’est avant tout un casse-tête que l’on doit résoudre avec les indices que l’on nous donne tandis que le combat se déroule devant nos yeux.
Remettre les pièces dans l’ordre
Ce qui nous a profondément marqués, au moment de découvrir BoogiePop, est la manière dont est construit le récit. On se rend compte que l’on passe d’une scène à l’autre sans vraiment comprendre comment on y est arrivé. Même dans les propos des personnages, on se dit que quelque chose cloche et que l’on enchaîne les scènes sans une réelle cohérence. Cela peut nous perdre durant les premières minutes, mais tout finit par s’éclairer une fois que l’on atteint la conclusion de la première affaire. En réalité, ce choix de narration est totalement voulu et colle parfaitement à l’ambiance surnaturelle et parfois angoissante de l’œuvre. En plus de déstabiliser le spectateur en nous faisant réfléchir au sens de tout cela, on se prend finalement au jeu de mener notre propre enquête. Voilà la grande force de cette adaptation qui peut se représenter comme un immense puzzle. Chaque pièce nous ait donnés sans que l’on sache quoi en faire.
C’est finalement en les mettant bout à bout avec les autres morceaux que l’on commence à déceler le dessin qui se trouve derrière. Un schéma qui sert autant à créer un effet de surprise qu’à nous impliquer dans le scénario. D’ailleurs, il ne faut pas longtemps pour comprendre cette mécanique de narration et de s’amuser à essayer de tout remettre dans l’ordre. Cela fait qu’à la toute fin d’une mission de notre shinigami, on finit par se refaire dans la tête tout le cheminement qui a mené à cette conclusion. On découvre alors tout ce que l’on a traversé et ce n’est que là qu’on remarque toute la puissance de cette licence. Un procédé ingénieux et qui permet de bousculer nos habitudes en étant autant témoin que chroniqueur de ces faits. Notre objectif est autant d’accompagner le protagoniste principal que de mémoriser tout ce qui a eu lieu afin d’en retracer l’histoire. Une légende urbaine qui a totalement raison de nous.
BoogiePop and Others n’est pas un titre à aborder comme on peut avoir l’habitude de regarder une série. Il faut un certain temps d’adaptation pour comprendre l’univers dans lequel on évolue et se sentir impliqué dans ce qui nous est raconté. Cependant, une fois ce petit moment de compréhension passé, on peut admirer et profiter de tout ce que la saga peut nous offrir.
BoogiePop and Others s’empare de nous
S’il y a bien une chose qu’il faut reconnaître à BoogiePop, c’est la capacité qu’il a de nous imprégner de son ambiance si glauque et ensorcelante. Il y a sans cesse cette noirceur qui entoure nos protagonistes et les créatures que l’on rencontre. On ne sait jamais quand le danger va nous sauter dessus et cela insuffle donc encore plus de tension à ces enquêtes qui finissent toujours par de la chasse aux monstres. Concernant l’animation en elle-même, celle-ci est de très bonne facture et souligne parfaitement l’aspect mystique que l’on peut observer tout au long de l’intrigue. On a beau savoir que l’on est face à un conte loin d’être joyeux, la curiosité finit par l’emporter alors que l’on se demande ce qu’il va bien pouvoir arriver. On en est déjà au quatrième épisode et il y a encore tellement de points qui restent obscurs et qui accentuent notre désir de regarder ce que l’avenir réserve à Boogiepop. Un début qui parvient à trouver le juste équilibre entre mystères, narration et réflexion du spectateur.
C’est donc un premier contact réussi pour cette série qui arrive à nous faire vivre une expérience assez unique. Le côté fantastique est ici amené de manière à non pas nous éblouir, mais à nous faire frémir. Si vous aimez les histoires horrifiques et psychologiques où le surnaturel vient s’incruster dans la vie de tous les jours alors cet anime saura répondre à toutes vos attentes. On est particulièrement curieux de voir notre dieu de la mort en action étant donné qu’elle reste, pour l’instant, très en retrait. De plus, il sera intéressant de voir comment ses agissements pourront influencer la vie des simples mortels qui l’entourent. Comment réussira-t-elle à chasser les mauvais esprits et autres monstres cachés parmi les hommes ? Est-il encore possible pour elle d’avoir de l’espoir en l’humanité ? On observe ce combat en simple spectateur qui doit reconstituer les morceaux afin d’entrevoir le fil qui relie tous ces gens. Une aventure qui change totalement de ce que l’on a l’habitude de voir.
Et vous, qu’avez-vous pensé des premiers épisodes de BoogiePop ? Êtes-vous convaincu et curieux de voir la suite des aventures de cet être de légende ? Quels ennemis pensez-vous qu’elle affrontera par la suite ? Les commentaires sont là pour que vous puissiez partager votre opinion et votre ressenti. 🙂
© Madhouse / Boogiepop / Wakanim