Parasite

Parasite tome 1 : rien ne vaut un coup de main

Il y a des titres qui possèdent une aura incroyable et qui sont maintenant considérés comme faisant partie des mangas incontournables à lire. Des joyaux dont il est toujours intéressant de voir si leur éclat est resté le même alors que les années défilent. L’importance est surtout de savoir si le plaisir reste le même ou bien si notre vision d’une telle oeuvre a pu changer au fil du temps. C’est alors qu’arrive la réédition de Parasite aux éditions Glénat. Cette série ayant marqué de nombreux lecteurs ayant fait son grand retour, on s’est dit que ce serait l’occasion idéale de voir si la magie opère toujours tout en analysant ce qui a fait sa renommée. Que cela soit par son anime ou bien sa première version papier, cette licence n’a eu de cesse de conquérir le coeur des gens à travers son récit à la fois sombre et étrange où l’on peut enfin répondre à la question de savoir s’il existe une vie extraterrestre. Cette rencontre du troisième type est loin de se passer comme on l’aurait imaginé et l’on se retrouve alors dans un récit qui sait parfaitement allié plusieurs genres pour nous offrir une expérience absolument hors du commun. L’heure est donc venue de se mettre en chasse tout en faisant attention de ne pas devenir la proie.

Un duo profondément lié

Parasite-virus

Il y a de la vie ailleurs.

Parasite, imaginé par Hitoshi Iwaaki, nous plonge sur Terre où l’humanité vit un quotidien paisible. Le monde tourne au gré des puissants et la population profite tranquillement des jours qui se succèdent. Cependant, un événement sans précédent va venir bouleverser l’existence du globe. Un beau soir, d’étranges spores se mirent à tomber sur cette planète. C’est alors que des petites entités en sortirent prenant la forme de vers. L’objectif de ces derniers est de trouver un corps à parasiter afin de s’installer sur ce monde qui pourrait devenir un foyer plus que convenable. Un peu partout sur Terre, de nombreuses personnes se retrouvent envahis par ces formes extraterrestres qui essayent de se camoufler du regard du grand public. Cependant, une personne va avoir une rencontre bien différente avec l’un d’entre eux. Son nom est Shinichi, un adolescent tout à fait lambda. Celui-ci va être témoin de la tentative d’invasion d’un de ces organismes et va réussir à l’empêcher d’atteindre son cerveau. Après une tentative désespérée d’expulsion de cet être, celui-ci finit par s’installer dans le bras du garçon. Suite à cette expérience traumatisante, cet étudiant s’imagine avoir rêvé de tout cela.

Ce n’est qu’en entendant une étrange voix l’appelé qu’il va remarquer une terrible chose. Sur son bras apparaissent des yeux et une bouche provenant de cet être venu de l’espace. Ce dernier lui avoue alors qu’il est loin d’être le seul à être tombé sur ce monde et que le but de ses compagnons étaient de contrôler le cerveau de leur hôte afin d’en prendre totalement possession. En plus de diriger totalement ses vaisseaux humains, leur envahissement les pousse aussi à se nourrir d’autres êtres vivants. Le cauchemar débute alors pour Shinichi qui va se retrouver aux griffes de ces adversaires à la puissance incommensurable. Pour espérer éviter de perdre la vie, il devra faire confiance et s’allier avec ce parasite qu’il surnomme Miggy. C’est l’Humanité toute entière qui se retrouve menacée tandis que notre duo va devoir apprendre l’un de l’autre pour pouvoir échapper à cette invasion hors du commun. Cependant, il se pourrait bien que les congénères de notre alien puissent prendre conscience qu’il existe un autre chemin que de dévorer simplement les autres humains. Une cohabitation qui est loin de plaire à ce lycéen qui doit tout de même trouver un terrain d’entente avec son colocataire sous peine de mourir tous les deux.

S’il y a bien un point qui est toujours bien orchestré dans ce premier volume de Parasite, c’est la manière qu’à l’auteur d’instaurer un climat à la fois effrayant et énigmatique. On se laisse alors envahir par un indescriptible sentiment de malaise en voyant tous ces gens devenir les hôtes de ces êtres qui se repaissent de chair humaine. Une horreur organique qui nous saisit et ne nous laisse souffler qu’une fois que l’on atteint la dernière page de cette introduction. Un point qui n’a absolument rien perdu de son efficacité et qui s’avère même encore plus redoutable.

Une horreur maîtrisée

Si l’on pourrait parler pendant des heures de tout ce que peut apporter Parasite en terme d’écriture et surtout de messages, on va ici s’attarder en priorité sur deux points cruciaux. Le premier repose sur cette atmosphère qui forme la toile de fond de cette histoire. En effet, ce qui fait que l’on est avant tout captivé par ce titre vient de ce sentiment de malaise qui naît en nous alors que l’on progresse dans cette histoire. Tout d’abord, cela s’exprime dès les premières pages par l’arrivée de ces organismes parasites. Les voir s’introduire et prendre possession du corps des gens est retranscrit d’une façon que l’on ne peut que frissonner à la vue d’un tel spectacle. Cependant, cet effroi ne va faire que grandir alors que l’on se rend compte des mutations que ces hôtes subissent au contact de leur nouveau maître. Voir leurs membres se transformer et se découper pour devenir des armes mortelles offrent ce petit quelque chose qui nous paralyse de peur. Au même titre que notre héros, la vision de ces êtres déformés ne peut que nous soulever le coeur et l’on éprouve alors l’irrémédiable envie de fuir. C’est alors qu’arrive le second point qui va servir grandement l’ensemble de cette oeuvre et de l’intérêt que l’on peut avoir pour notre héros.

Il s’agit de la relation naissante entre Shinichi et Miggy. Si au départ, on voit ce dernier comme un ennemi à abattre, il va très rapidement prendre un chemin bien différent de ce que l’on pouvait imaginer. Ayant échoué dans son objectif, il est obligé de se cantonner à la main droite de son nouvel ami. Afin de pouvoir échapper à ses comparses, il va donc devoir protéger ce corps qui n’est qu’en partie à lui. Ainsi, par la force des choses, on assiste au début d’une collaboration surprenante et qui va bien plus loin que le simple envie de survivre. En effet, il va aussi y avoir une profonde réflexion derrière chacun des échanges entre ces deux acteurs qui vont apporter leur vision à l’égard de la race de l’autre. De ce fait, Miggy va peu à peu entrevoir toutes les possibilités et les capacités qui se cache derrière chaque humain tandis que celui-ci va aussi fait réfléchir Shinichi concernant la véritable nature de l’homme. Une fusion qui apporte autant de questions que d’informations sur l’ensemble de leur environnement et de la vie elle-même. Outre cela, on est aussi captivé de voir comment cette cohabitation a un effet sur le comportement de notre adolescent. Alors qu’il veut absolument croire qu’il est encore normal, les réactions de son entourage et la froideur dont il fait preuve prouve de plus en plus le contraire. Un combat qui se passe sur tous les fronts et qui nous hypnotise tant celui-ci est créé avec minutie et une habileté incroyable.

Parasite fait partie de ces petits plaisirs où l’on revient sans cesse sans jamais s’ennuyer. Cette réédition conserve cela et nous sublime encore plus cette aventure à la fois humaine et étrange où l’ennemi peut se trouver en n’importe qui. L’angoisse est toujours aussi palpable et surtout on est totalement captivé par la manière qu’a notre jeune étudiant de se comporter et d’évoluer au contact de son cher colocataire. Ce qui pouvait sembler n’être qu’un rêve est devenu un cauchemar de tous les jours alors que ce protagoniste commence peu à peu à se dire qu’il ne pourra jamais retrouver une vie normale.

Parasite conserve son aura

Parasite-monstre

Tu as changé !

En replongeant dans ce monde si unique qu’est celui de Parasite, on s’attendait à retrouver le plaisir que l’on avait eu lors de notre première visite. Pourtant, le divertissement que l’on a pu ressentir en parcourant ces pages fut bien plus grand que ce que l’on aurait pu espérer. De par une meilleure compréhension de ce récit et surtout des messages qui y sont véhiculés, cette nouvelle escapade fut encore plus enrichissante. On s’est laissé guidé par notre curiosité qui nous a poussé à observer le moindre petit détail de cette oeuvre culte. Il en ressort ainsi une expérience toujours plus immersive et surtout profonde que ce dont on pouvait se rappeler. Rien que la dualité entre Miggy et son hôte est parfaitement menée et permet d’admirer à quel point l’auteur a pris un malin plaisir à confronter l’être humain et ces créatures avant tout rationnelles. Ainsi, face à ces parasites qui ne peuvent que suivre la raison se dresse l’émotion et surtout l’imprévisibilité de ce qui leur sert de nourriture. Même dans les relations et les changements que subit notre héros, il est question de cette lutte entre ces deux camps qui ne se jouent pas uniquement dans le quotidien de cet étudiant. Des premiers pas qui conservent cette force de nous mettre la boule au ventre rien que par son ambiance.

Vous l’aurez donc compris en lisant ces quelques lignes que l’on a grandement apprécié replonger dans cet univers qui nous est si cher. Une virée qui a conservé toute sa saveur et dont on a pu souligner de nombreux autres points forts à travers ce regard inédit que l’on a pu se forger au fil des ans. Si vous connaissez déjà cette épopée, nul doute que vous serez curieux et heureux de retrouver ce tandem inoubliable. Pour ceux qui n’ont jamais eu la chance de pouvoir se perdre au sein de ces dessins, vous trouverez largement votre bonheur si vous aimez les contes horrifiques ayant aussi une richesse d’écriture bien plus grande qu’on ne pourrait le croire. Entre les phases d’humour qui marchent à merveille et la dure réalité de cette situation, Parasite nous livre une prestation remarquable pour son retour. Une saga qui mérite largement de trôner dans n’importe quelle bibliothèque et qui n’en est encore qu’à ses balbutiements. Bien évidemment, on ne va pas ressortir d’une lecture sans se poser tout un tas de questions. Quel est le véritable objectif de ces êtres ? Peuvent-ils réellement coexister avec l’homme ? Quels seront les prochains défis que devra surmonter notre binôme ? Est-ce que la fusion de leurs deux organismes va-t-il continuer ? Même si l’on connaît la réponse à tout cela, on est quand même impatient de pouvoir redécouvrir cette aventure littéraire de grande volée.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Parasite. Est-ce votre premier contact avec cet univers si singulier ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Trouvez-vous sinon que la magie opère toujours ? Pensez-vous que notre duo parviendra à une entente totale ? Notre jeune garçon parviendra-t-il, selon vous, à retrouver une vie normale ? Croyez-vous que ces êtres de l’espace peuvent s’acclimater à la Terre sans pour autant en venir à tuer des humains ? Qu’attendez-vous pour la suite de cette saga ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger et discuter autour de cette licence mythique. 🙂

© 1990 Iwaaki Hitoshi, Kodansha