Arifureta tome 1 : une réincarnation ne laissant aucun répit
Pour bien commencer cette semaine, on s’est dit que l’on allait s’attarder sur une nouveauté que l’on avait déjà eue l’occasion de découvrir sous un autre format. En effet, il n’est pas rare de voir un anime avant de pouvoir s’attarder sur une autre version de récit. Ici, c’est chez Delcourt Tonkam que l’on se rend avec le premier tome d’Arifureta qui est arrivé la semaine dernière dans toutes les librairies. Nous avions pu découvrir l’univers propre à ce dernier grâce à la série qui est disponible sur Wakanim. Ainsi, l’annonce de cette version papier qui est aussi une adaptation du light novel original nous avait fortement intrigué. En effet, on était curieux de voir comment cette licence allait pouvoir retranscrire l’atmosphère très sombre de cette oeuvre tout en parvenant à capter l’attention du lecteur habitué des isekai. Le résultat est au final très réussi autant par ce que l’on arrive à ressentir que par tout ce qui est mis en place pour la suite. Un premier contact qui cherche autant à attirer notre regard qu’à poser les fondations de cette histoire. Il est donc grand temps de se réveiller dans un monde où il vaut mieux faire attention où l’on marche sous peine de voir ses chances de survie voler en éclats.
De simples lycéens comme héros
Le manga Arifureta, réalisé par RoGa et dont les personnages sont dessinés par Takaya-ki, est tiré de l’oeuvre imaginé par Ryo Shirakome. On y fait la connaissance d’Hajime Nagumo, un lycéen qui mène son existence selon la devise suivante “un semblant de vie entre deux hobbies”. Habitué des jeux vidéo et des mangas, il est souvent mis à l’écart par le reste de la classe qui le considère comme un loser. Une personne qui fait un peu tâche parmi tous les autres étudiants et qui ne cesse de subir les moqueries de son entourage. Une existence bien loin d’être facile, mais dont il s’est habitué au fil du temps. Cependant, aucun des élèves de cette classe ne s’attendait à ce qui allait se passer par la suite. Un cercle tout droit tiré d’un conte de fantasy se dessina sous leurs pieds et les expédia dans un monde parallèle. En arrivant là-bas, ils sont accueillis par des hommes d’église leur indiquant les raisons de leur transfert. Selon eux, ils sont les héros qui pourront empêcher ce continent appelé “Tortus” de succomber aux flammes de la guerre. C’est le dieu vénéré par les hommes qui serait à l’origine de leur téléportation et qui souhaiterait voir ces étudiants se battre afin de contrer la puissance grandissante des sorciers. Un constat qui est bien loin de faire l’unanimité au sein de ce groupe qui ne sait absolument pas sur quel pied danser.
Si la plupart imaginent que tout cela n’est qu’une caméra cachée parfaitement orchestrée, ils se rendent très vite compte que cela est bien réel. C’est finalement sous l’autorité de certains élèves que tous finissent par accepter leur destin. Peu de temps après, ils découvrent que chacun d’entre eux possède des compétences uniques. Malheureusement pour Hajime, celui-ci n’écope que d’une banale capacité de synergiste combiné à des stats plus que médiocres. Il semblerait donc que son statut de zéro soit aussi présent dans ce monde à son grand dam. Pourtant, il pourrait bien avoir entre ses mains un don hors du commun. Un pouvoir dont il ne comprendra la force qu’une fois qu’il tombera dans une fosse abyssale. Tandis qu’il évolue dans un environnement particulièrement hostile, le garçon peureux qu’il était se doit de disparaître sous peine de voir ses jours être raccourcis. Notre paria du groupe va alors comprendre à ses dépens que cette aventure est bien loin d’être aussi féerique que ce qu’il aurait pu imaginer. Un enfer sans nom qu’il va devoir dompter sous peine de mourir avant même d’avoir accompli le moindre fait héroïque. Cette seconde existence pourrait bien être l’élément déclencheur lui permettant de renaître totalement.
Si l’on comprend rapidement que l’on est dans un isekai comme on peut avoir l’habitude de lire, Arifureta va prendre un malin plaisir à se jouer de nous. Prenant les codes du genre comme base, il va alors transformer son récit en une épopée aussi sanglante que terrifiante où l’obscurité va devenir le second foyer de notre protagoniste. Un lieu isolé où les monstres rôdent à chaque détour et seraient ravis de pouvoir se nourrir de chair humaine. Une plongée macabre dans un univers qui fait grandir ces acteurs à force de souffrances et de malheurs.
Un isekai aussi sombre que fascinant
Contrairement à beaucoup de isekai où l’on va avoir l’occasion de voir le développement d’un héros qui ne va avoir de cesse de grandir, Arifureta change un peu la donne. Si l’on assiste à l’évolution de tout un groupe, c’est surtout par son aspect bien violent que le titre se démarque à l’égard du protagoniste. Lui qui n’est qu’un étudiant lambda comme un autre et n’ayant pas vraiment d’affinité avec les autres membres de sa classe va avoir le droit à un traitement particulièrement difficile. En réalité, le titre souhaite nous donner l’impression que l’on va suivre une histoire aux codes convenus avant de nous mettre la claque au moment le plus approprié. C’est alors que le manga bascule dans une quête de survie intense où le personnage principal va subir des revers effroyables et surtout devoir avancer constamment avec la mort à ses trousses. On est alors totalement surpris par le déroulement des événements qui semblent tous être contre lui. Il est d’ailleurs très intéressant de noter à quel point toutes ces épreuves vont le changer radicalement. Lui qui était effacé, craintif et ne souhaitait pas être mis sur le devant de la scène va totalement prendre un chemin contraire à ses principes.
Si l’on assiste à une montée rapide de sa puissance, ce qui est remarquable est la manière dont cela est amené. Totalement isolé et vulnérable, il va devoir s’acclimater très vite et s’adapter à son environnement pour espérer ne pas trépasser. On voit donc jusqu’où il doit aller, le courage qu’il a besoin dans cette obscurité constante pour ne pas sombrer dans la folie et l’horreur qu’il doit s’infliger. Tout cela pose les bases d’une aventure qui s’empare rapidement de nous et vient balayer tout ce que l’on pouvait penser au départ. Cela nous fait aussi nous poser tout un tas de questions sur ce qui va se passer par la suite et surtout comment il va réagir s’il s’échappe de sa prison terrestre. Voilà toute la force d’Arifureta qui sème quelques petites graines au départ pour nous faire croire que l’on avance en terrain connu. C’est finalement au bout de quelques minutes que l’on va lever les yeux pour voir où l’on est amené que l’auteur nous plonge dans un lieu sordide, oppressant et où chaque pas peut être le dernier. Une aventure qui s’empare des codes du genre pour les traiter à sa manière et d’une façon bien plus crue et frappante. Un premier tome qui va ainsi nous faire avoir beaucoup d’empathie à l’égard de notre héros qui doit absolument se transformer en une machine à tuer pour ne pas succomber aux dangers qui rôdent sur ces terres. Une très belle manière de mettre en scène un récit qui ne souhaite nullement le salut du protagoniste. Un apprentissage par la douleur qui captive notre regard.
Arifureta n’est donc pas un manga surfant sur la vague du style isekai. Il prend tout ce qui fait l’essence de ce type d’oeuvre pour se l’approprier et en ressortir une version plus corrompue et brutale qui va autant nous choquer que nous fasciner. Un parti-pris efficace et qui permet de poser rapidement les bases de ce que devrait être le reste de cette aventure qui a encore énormément à nous raconter. Une lutte constante pour continuer d’exister et qui transforme ce jeune lycéen chétif en un guerrier aux redoutables compétences.
Arifureta nous délivre une redoutable expédition
Arifureta est un titre qui offre une très belle promesse à travers ce premier volume. En effet, on aime beaucoup la manière dont le titre prend un malin plaisir à plonger Hajime dans un gouffre semblant sans fond afin que celui-ci puisse en ressortir grandi. On est à la fois terrorisé par ce qui l’attend que curieux de voir jusqu’où ses pas vont pouvoir le guider. Ce qui fait que son parcours a autant d’impact à nos yeux, c’est justement parce que toutes ces épreuves vivent une personne tout à fait lambda. Contrairement à ses camarades de classe, notre héros ne se démarque pas du commun des mortels. Il est donc celui qui se rapproche le plus du statut de simple être humain et il est donc plus facilement possible de se transposer en lui. De ce fait, on ressent un rapide attachement à son égard tandis que l’on s’inquiète pour son sort. On est alors ébahi de bout en bout par son évolution et surtout les possibilités qui s’offrent à lui maintenant qu’il a commencé à comprendre comment utiliser sa capacité. Une lecture dont le rythme ne cesse de croître pour finalement nous tenir en haleine et nous laisser sur une fin de tome à la fois intrigante et intéressante pour la suite de la saga.
On recommande donc avec un immense plaisir cette lecture qui parvient à aller bien plus loin que les standards habituels dans les isekai et à proposer une identité qui lui est propre. On est interpellé de voir la tournure que va prendre l’histoire au vu de tout ce qu’il s’est passé dans cette introduction. Si vous aimez le genre, mais que vous cherchiez un récit plus sombre et pesant alors Arifureta devrait largement vous plaire. Bien entendu, il va falloir voir si cette qualité sera au rendez-vous par la suite. En tout cas, on peut déjà dire que le manga a su poser des bases pertinentes afin de laisser beaucoup de potentiel pour la suite de ce conte. On est aussi très curieux de voir si cette ambiance oppressante va pouvoir être conservé au fil de cette épopée étant donné qu’elle fait vraiment partie intégrante de ce qui fait l’âme de cette oeuvre. En attendant, on se pose aussi pas mal de questions maintenant que l’on a pu refermer cet ouvrage. Est-ce que Hajime va finalement se tirer de ce mauvais pas ? Que se cache-t-il au plus profond de ce donjon ? Quel est le véritable objectif de ceux qui ont invoqué cette classe dans ce monde ? Des interrogations qui nourrissent notre envie de savoir la suite.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume d’Arifureta. Avez-vous apprécié la manière dont est amené la progression de notre jeune camarade ? Pensez-vous qu’il réussira à retrouver ses camarades ? Selon vous, quel comportement aura-t-il à ce moment précis ? A votre avis, existe-t-il encore au fond de lui le garçon qu’il était auparavant ? Quels mystères, selon vous, se cachent derrière toute cette histoire ? Qu’attendez-vous pour la suite de cette licence ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de ce sujet. 🙂
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