Le périple d’un joueur : Grandia, une ode à l’aventure
En ce samedi, on s’est dit que l’on allait repartir pour un autre voyage vidéoludique. Après avoir évoqué la saga Final Fantasy et le célèbre Bahamut, on avait envie de se pencher sur un autre titre qui nous a grandement marqué. Comme vous le savez, on souhaite, à travers ces chroniques, aborder des éléments très importants et plaisants de l’univers des rpg. Si la légendaire saga de Square Enix a été le déclic pour notre amour du genre, il y a un autre jeu qui a beaucoup contribué à cette passion. Son nom est Grandia, le premier épisode d’une courte saga, qui aura su laisser son empreinte dans l’esprit de beaucoup de joueurs. Bien évidemment, quand on parle de cette licence on revoit ce gameplay formidable et intelligent ainsi qu’un scénario prenant toujours plus d’ampleur. Pourtant, si l’on va aborder un peu ça aujourd’hui, c’est surtout un autre point que l’on souhaite mettre en évidence. En se plongeant dans cette épopée, c’est avant tout une remarquable invitation à éveiller en nous notre âme d’aventurier. Un jeu vidéo qui parvient à nous ramener en enfance où l’on s’imaginait l’acteur de notre propre histoire fantastique. L’heure est donc venue de remonter le temps et surtout de raviver cet enchantement que l’on avait pu ressentir à l’époque.
Une invitation au voyage
On tient à le rappeler, mais il ne s’agit pas ici d’un test, mais surtout de parler de ce qui, à nos yeux, peut être intéressant. Pour ce qui est de Grandia, le simple fait d’évoquer ce nom nous ramène à cette époque où on l’a découvert pour la première fois. Ce qui marqua directement notre regard fut tout simplement le commencement de cette aventure. Là où on pouvait avoir l’habitude d’être plongé directement dans une quête grandiose pour sauver le monde, un royaume ou autres missions épiques, ce titre prend un autre chemin. Nos premiers pas étaient, pour ainsi dire, paisibles alors que l’on faisait la connaissance de Justin et Sue et que l’on visitait leur ville natale. On pouvait alors se demander où souhaitait nous conduire cette histoire qui nous mettait aux commandes d’un jeune garçon rêvant d’aventures. C’est là qu’est toute l’intelligence du jeu étant donné que dès les premières heures, tout va être pensé pour éveiller notre âme d’explorateur. Ainsi, on prend un malin plaisir à explorer cette cité portuaire qui semblait juste gigantesque. De simples heures à errer et à discuter avec tous ces gens qui vaquaient à leurs occupations. On avait aisément cette impression de grandeur qui ne faisait que s’accentuer au fil de l’histoire. Par son synopsis de base et surtout les événements dont on est témoin, cette expérience vidéoludique va déclencher un feu en nous impossible à éteindre. Rarement un jeu aura su autant symboliser cette envie d’évasion et d’exploration qui peut sommeiller en chaque joueur.
Que cela soit toutes les zones que l’on va explorer, l’objectif que l’on se fixe ou tout simplement les paysages que l’on découvre, tout était pensé afin que le joueur ait des étoiles plein les yeux. On passe de lieux pleins de vies à des contrées plus sauvages, mais dissimulant aussi une profonde poésie. Chaque pas que l’on effectue dans cette épopée nous émerveille un peu plus et contribue à nourrir notre envie de fouiller chaque recoin et de comprendre l’histoire derrière chaque endroit visité. Un RPG qui souhaite avant tout que l’on prenne le temps. Ce n’est pas en se dépêchant et en traversant à toute vitesse chaque niveau que l’on peut cerner tout ce qui fait la force de ce périple. Une ode au voyage où chaque étape de notre aventure est mémorable. Cette épopée ne brille pas uniquement par ce sentiment qui nous envahit dès lors que l’on quitte ce foyer où l’on a passé pas mal de temps, mais aussi par tous ces petits souvenirs que l’on se forge au fil des rencontres, des combats et des contrées explorées. D’ailleurs, le jeu va même se permettre une très forte symbolique en nous montrant que ce que l’on croit être la fin du périple n’est en réalité qu’un autre commencement. Cette longue et savoureuse errance que l’on vit en compagnie de nos jeunes camarades est si fabuleuse que l’on a constamment cette crainte que tout cela s’arrête. C’est dans ces moments de doute que la partie nous prouve qu’une aventure n’a réellement de fin qu’à l’instant où les personnes impliquées le désirent.
Un héros proche de nous
Justin est un personnage assez unique en son genre. Si au départ, on peut avoir l’impression qu’il est tout à fait banal, c’est justement cet état de fait qui le rend juste unique. En réalité, rien ne le fait ressortir des autres gamins de son âge. Sa seule particularité est son désir de devenir un aventurier comme son père. Un rêve qu’il entretient depuis qu’il est tout petit et qui va le guider tout au long de son parcours. Le fait de jouer un garçon pouvant être semblable à n’importe quel autre est fantastique, car cela permet de rapidement s’identifier à lui. On se revoit, plusieurs années auparavant, en train de jouer avec nos amis comme il le fait si bien au début de l’histoire. D’ailleurs, dès les premières minutes du jeu le ton est donné en nous demandant de rechercher de l’équipement légendaire à travers la ville alors qu’il ne s’agit en réalité que d’un couvercle servant de bouclier ou bien d’une simple épée en bois. Si cela peut paraître risible au premier abord, cela colle à merveille avec cette innocence et l’imagination que ces gamins ont et que l’on a tous eu un jour ou l’autre. N’importe quel objet du quotidien pouvait devenir quelque chose d’unique et cela rendait un quotidien banal en une aventure unique provenant tout droit de notre esprit. Même le fait que l’on puisse trouver Justin un peu énervant au départ par rapport à son débordement d’énergie ou ses réactions pouvant sembler enfantine n’est qu’une formidable manière de nous montrer que cette épopée est tout comme son personnage. Elle vient tout juste de débuter et Justin croit simplement que tout est à sa portée. Ses yeux se posent vers l’horizon en ayant l’impression que tout lui est accessible.
C’est alors que va débuter cette longue quête qui va autant lui permettre de concrétiser son rêve que d’en ressortir grandit. En réalité, on pourrait aisément comparer Grandia au récit d’un jeune homme devant finalement adulte en poursuivant son objectif. Cependant, ici grandir ne signifie pas abandonner ce que l’on désire enfant, mais d’utiliser cette mission qui l’anime pour en recevoir des leçons qui dépassent le cadre de la simple épopée. Il va apprendre ce qu’est l’amour, l’amitié, à accepter ses responsabilités, à être quelqu’un de confiance qui n’est pas juste un gamin braillant dans tous les sens. L’évolution de Justin est juste fantastique, car elle est la parfaite représentation de cette vie qui peut nous construire, mais tout en gardant cet esprit créatif et rêveur que l’on pouvait avoir avant. Il a beau se confronter à de terribles menaces, risquer sa vie, et même subir des épreuves tragiques, cet adolescent finit toujours par se relever pour pouvoir aller jusqu’au bout de sa destination. Son but n’est alors plus uniquement le sien. Il est aussi celui de ses compagnons de route, des personnes qu’il aide, mais surtout c’est un objectif que l’on partage avec lui. Même dans la rencontre des quelques amis que l’on va avoir au cours de l’aventure, le jeu se permet encore de belles symboliques. En effet, aucun camarade ne reste finalement si longtemps dans l’équipe. Tel des amis que l’on se fait au cours de notre existence, la séparation peut toujours arriver, mais cela n’empêche en rien de se souvenir d’eux et des moments passés en leur compagnie. Au final, ce titre nous offre une galerie de personnages unique qui brille autant par leur aspect fantasy que leur écriture très sincère et humaine.
Une aventure avec un grand A
Lorsque l’on évoque le terme d’aventure, celui-ci peut en réalité être apprécié de nombreuses façons différentes. Il existe tout autant des épopées courtes que longues, grandioses ou plus intimes, et même se déroulant dans des univers opposés. A nos yeux, le véritable sens de ce mot est surtout de nous faire rêver et de nous plonger totalement dans ce que l’on souhaite nous raconter. On oublie alors totalement qui on est pour faire partie intégrante de l’histoire en s’imaginant être aux côtés ou à la place de nos héros. Le premier Grandia est, selon nous, l’une des œuvres vidéoludiques qui représente au mieux cette notion au final propre à chacun. Par sa construction narrative bien ficelée qui nous fait passer du simple gamin rêvant d’explorer le monde à la concrétisation de ce rêve, le titre a parfaitement su comprendre ce que l’on désirait. En travaillant sur ce retour à l’enfance et surtout en nous faisant miroiter de folles péripéties, cette expérience de jeu a su utiliser tous les outils à sa disposition pour capter notre attention. Il ne s’agit même pas du gameplay en soit, mais surtout d’écriture et cela touche autant à la structure du jeu qu’aux personnages et à l’univers présenté. Tout au long de ces nombreuses heures à accompagner Justin et ses amis, on vogue d’une contrée à l’autre. On découvre des paysages uniques et qui nous donnent l’impression d’être les premiers à fouler ces terres inconnues. Même dans son message de fond, Grandia est une œuvre à part entière tant tout est pensé pour faire naître une réelle aventure.
Si l’on peut bien sûr penser à toute la seconde partie du récit qui va partir dans la quête de sauvegarde du monde et qui bouleverse quelque peu notre mission initiale, même cette phase va continuer à faire perdurer ce sentiment d’évasion. En effet, c’est justement en accomplissant notre objectif de base en atteignant le véritable bout du monde que l’on prend conscience de tout ce que l’on a traversé et ce qui doit maintenant être fait. Le simple fait de voir les ruines de cette civilisation censée avoir totalement disparu parvient, dans un sens, à nous émouvoir. On se remémore alors tous les combats, les moments difficiles, mais aussi les nombreuses amitiés qui sont nées pendant tout ce périple. Chaque partie de l’intrigue et du voyage ont permis de forger cette légende qu’est Grandia. L’enfant que l’on était au départ a fini par prendre son envol pour devenir le grand aventurier que l’on désirait. Justin est ce gamin qui vit en chacun de nous et que l’on a été. Le rêve d’un gosse qui finalement se concrétise et où l’innocence et parfois même l’agacement de ce garnement laisse place à un adulte qui a tant appris. La véritable victoire que l’on a au final en ayant jouée à ce titre n’est pas tant la préservation de cet univers, mais tout simplement tout ce qui a construit ce chemin que l’on a pris. Chaque rencontre, chaque adversaire et chaque épreuve ont su trouver leur place dans notre cœur et, au même titre que notre héros, nous permettre d’évoluer. Un jeu vidéo qui nous fait rêver, mais qui parvient même à dépasser le cadre de simple divertissement pour nous apporter quelque chose d’essentiel. En parcourant ces terres, on nous montre que tout est possible tant que l’on croit en soi.
Une expérience unique en son genre
On ne peut bien sûr ne pas parler de Grandia sans évoquer son système de jeu et tout ce qui l’entoure, car cela fait partie intégrante de l’expérience ressentie. Proposant un gameplay atypique pour l’époque, le jeu se démarquait par son alliance du côté traditionnel des rpg avec une certaine dose de stratégie. En effet, grâce à la jauge d’action qui indiquait le prochain personnage qui allait bientôt jouer, on pouvait aisément voir les ennemis à cibler en priorité afin de retarder leurs assauts. Cela permettait donc de donner un aspect dynamique à des confrontations où la puissance ne suffisait pas énormément. De même, le fait de pouvoir se mouvoir sur la parcelle de carte où le combat avait lieu était aussi important pour le plan à élaborer. Là où la plupart des titres de l’époque se voulait statique dans leurs confrontations, Grandia souhaitait que l’on réfléchisse constamment à ce qu’il fallait faire pour éviter le maximum de dégâts, attaquer au bon moment et aussi faire en sorte de rassembler le groupe adverse pour porter des coups dévastateurs. Tout cela contribue à nous plonger un peu plus dans l’action et à faire en sorte que l’on n’ait pas uniquement l’impression d’être un joueur cherchant à entraîner ses compagnons. Chaque affrontement pouvait être appréhendé d’une façon différente et surtout impliquait de réfléchir à la meilleure solution possible. Cela permettait de donner encore plus de vie à cette épopée qui ne se contentait pas uniquement de niveaux supplémentaires ou d’équipements plus puissants pour se renforcer.
Il était surtout question d’apprendre à travers l’utilisation régulière des différentes magies ou armes que l’on pouvait avoir. Une manière intéressante et pertinente de maîtriser des sorts et techniques inédites en nous forçant à utiliser plusieurs éléments différents. De ce fait, on était constamment dans cette quête de s’améliorer et surtout de débloquer de nouvelles attaques qui n’étaient pas propres au niveau contrairement à beaucoup de rpg à l’époque. Encore une fois, cela contribuait amplement à se plonger dans la peau de cet aventurier en herbe qui ne savait rien du monde qui l’entoure et qui, au fil de l’avancée, ne cessait de se perfectionner. Il y avait donc un côté très ludique qui nous poussait à tout essayer pour voir ce que cela donnerait au final. Là où d’habitude la surprise se fait d’un coup, ici on fait de notre mieux pour contribuer à l’élargissement de ce panel de compétences. Un peu comme s’il s’agissait aussi de trésors qui faisaient partie intégrante de ces récompenses que l’on pouvait recevoir au fil de l’épopée. Cela prouve à quel point ce titre mettait l’accent sur la découverte, mais aussi sur cette volonté de transcender le joueur qui n’était pas qu’un individu derrière un écran. On pouvait sentir l’envie des développeurs de nous happer littéralement sur ces terres que cela soit par son scénario, ses personnages ou tout simplement son gameplay. La preuve que chaque élément a son importance dans une aventure vidéoludique et que si tout se combine parfaitement, alors on peut tomber sur une pure pépite qui dépasse le cadre du simple amusement.
Grandia fait simplement rêver
On avait à cœur de parler de ce premier épisode qui fut une véritable claque à l’époque et qui, aujourd’hui encore, est empreint d’une magie unique en son genre. Il a beau subir le contrecoup des années, cela n’enlève absolument rien à son efficacité autant dans ses affrontements que dans sa faculté à écrire une histoire prenante. Le plus grand atout de ce titre est sa capacité à offrir une main au joueur pour le plonger totalement dans ce récit qui s’adresse autant à Justin qu’à la personne tenant la manette. On le dit assez souvent, mais le véritable but d’un jeu est de divertir, mais aussi de nous faire vivre des épopées que jamais on ne pourrait vivre en temps normal. Peu importe le jeu dans lequel on plonge, l’important est de pouvoir s’amuser et oublier tout ce qui nous entoure le temps d’une session. Sur ce point-là, Grandia met la barre très haute en parvenant à accomplir ce but primaire tout en réussissant à nous ramener à cette période où la seule frontière que l’on avait était notre imagination. Le moindre petit objet devenait un loot extraordinaire et l’on créait notre propre aventure. En suivant Justin, on renoue avec cette période de notre vie tout en ouvrant les yeux sur le fait que peu importe l’âge, il est toujours possible de concrétiser nos rêves. L’imaginaire a ce pouvoir de faire bouger des montagnes et de donner une aventure que l’on ne pensait pas forcément se dérouler de cette façon, mais qui n’en est pas moins magique.
On peut donc clairement dire que Grandia est un titre qui nous a construit personnellement par rapport à notre amour du RPG, mais surtout pour notre passion de ces univers fictifs qui nous font rêver. Ce qui est encore plus remarquable, c’est qu’en écrivant ces quelques lignes, on a pu mieux percevoir à quel point ce jeu avait été important dans notre vie de joueur. Peu importe les années qui passent, les graphismes qui datent ou le monde vidéoludique qui change, il y a des œuvres qui restent intemporelles pour chacun d’entre nous. Des aventures qui ne sont pas qu’un moyen de réveiller quelques souvenirs, mais qui nous font toujours vibrer encore de nos jours. On espère en tout cas que cette chronique vous a plu, car pour nous elle a été un formidable moyen de rendre hommage à une épopée qui dépasse, à nos yeux, le simple cadre du divertissement. Une œuvre qui s’est adressée directement à nous pour que l’on fasse partie intégrante de ce périple hors norme. Le jeu vidéo est un art pouvant traiter de tellement sujets et surtout nous faire ressentir des émotions inattendues. Chaque jeu est une possible porte ouverte vers une aventure inoubliable pouvant nous rappeler que l’important est de garder cette âme d’enfant où l’imaginaire peut briser toutes les barrières. N’hésitez pas à nous partager dans les commentaires votre meilleur souvenir gaming et le jeu qui vous fait toujours autant vibrer. On est aussi curieux de savoir si ce genre de chroniques vous plaît et si vous voulez que l’on continue.
Un article très sympa, empreint d’une certaine nostalgie qui me donne l’envie de me replonger dans ce jeu. Même si mes premiers amours du rpg ont été les FF ou Breath of Fire, Grandia a effectivement une singularité qui fait qu’on ne l’oubliera jamais et qu’il aura clairement toujours une place à part. Merci encore pour cet article, par contre tu vas beaucoup trop vite niveau gaming pour moi, tu ravives ma flamme pour un jeu, je suis encore dessus que tu m’as déjà donné envie de rejouer à 2 ou 3 autres 😁
Merci pour ce très beau compliment ! 🙂
J’ai aussi beaucoup apprécié Breath of Fire et FF reste ma licence de RPG préférée, mais le premier Grandia est tellement puissant dans ce qu’il raconte et ce qu’il fait ressentir.
Désolé, j’essaye toujours de jouer, lire et regarder un tas de titres XD