Ookami Rise-Vol.-1

Ookami Rise tome 1 : le chant du loup

Les nouvelles licences ont été nombreuses en cette reprise et c’est loin d’être fini. En effet, de nombreux titres font leur apparition en cette fin d’année et promettent de nous faire vivre des épopées inoubliables ou qui vont simplement nous faire voyager. C’est d’ailleurs aujourd’hui que l’on peut découvrir une aventure inédite provenant tout droit du catalogue de Panini. Il s’agit de Ookami Rise et il s’agit du sujet de notre article ici au vu de tout ce que laissait présager ce manga. Avec cette annonce, l’éditeur était parvenu à éveiller notre intérêt pour cette histoire par son synopsis, mais aussi sa couverture intrigante. On a donc pu découvrir cette lecture et force est de constater qu’elle a de multiples éléments qui méritent que l’on s’attarde sur cette histoire à la fois ancrée dans une possible réalité et un aspect surnaturel étonnant. On enchaîne alors les pages en contemplant une quête qui se veut violente et brutale dans un monde où la paix apparente cache une course effrénée à un plus grand arsenal. Il est donc grand temps de s’attarder sur cette saga ayant des allures bestiales. On espère donc que vous êtes prêt à vous engouffrer sur des terres où les prédateurs sont cachés dans l’ombre.

Une guerre d’un nouveau genre

Ookami Rise - SangOokami Rise, imaginée par Yu Ito, nous plonge dans un futur proche où le Japon comme on le connaît aurait disparu. Son territoire n’est plus aux mains de son peuple, mais de deux forces étrangères qui se partagent ces terres. Ces dernières ne sont autres que la Russie qui gère le nord du pays et la Chine qui s’occupe de la partie sud. Tous ceux originaires de l’archipel sont maintenant placés dans des camps pour être conditionnés afin de servir au mieux les intérêts de la puissance qui a mis la main sur eux. Cependant, si les deux forces semblent avoir des rapports amicaux, la vérité est toute autre. Afin d’éviter tout débordement d’un côté ou de l’autre, une frontière vit finalement le jour entre les deux sections. Celle-ci n’est autre qu’une zone tampon, démilitarisée et où il n’y a plus aucune trace humaine. Un lieu où la nature a repris ses droits et dont personne n’ose s’approcher sous peine de disparaître ou d’être récupéré par le camp adverse. Une situation qui semble s’être installée depuis maintenant quelques années et qui a permis de créer un fragile équilibre que personne ne semble vouloir rompre. Pourtant, il serait idiot de croire que les dignitaires de chaque pays se tournent les pouces. Dans l’ombre, une véritable course à l’armement se joue pour pouvoir à tout moment parer à une possible déclaration de guerre. C’est dans ce climat tendu que certains tentent tout simplement de survivre et c’est encore plus vrai pour les natifs de cette région qui doivent maintenant obéir sans broncher.

La majorité des gens ignorent totalement ce qui se passe dans cet endroit séparant la Russie et la Chine. Un refuge pour ceux qui sont à présent considérés comme des monstres par leurs semblables. On les appelle les Wolang et sont au nombre de quarante-neuf fugitifs. Ces individus ne sont pas des êtres lambdas. Ils sont le fruit d’expérimentations ratées de la part de l’armée chinoise afin de consolider leur force de frappe. Désireux de créer des armes bactériologiques pouvant faire des ravages chez leur voisin du nord, ils ne firent que créer des bêtes qui échappèrent à leur contrôle. A présent, ils vivent en paria loin du regard des autorités qui cherchent absolument à remettre la main sur ces cobayes défectueux. De ce fait, ces fuyards aux capacités surhumaines se retrouvent coincés entre deux nations cherchant à leur mettre le grappin dessus. D’un côté, la Chine souhaite à tout prix effacer toutes les traces de ces expériences tandis que de l’autre, la Russie désire mettre la main sur eux afin de pouvoir les étudier. Deux destinées peu enviables et qui se rapprochent peu à peu de ce groupe qui sait que leur temps est compté. Ils doivent maintenant se battre pour espérer survivre et prouver qu’eux aussi méritent d’exister. Ainsi débute une longue et éprouvante traque à l’égard de ces hommes-bêtes qui attendent patiemment dans l’ombre des fourrées le premier malheureux qui osera suivre leurs traces. Dans ce pays déchu, les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

Ookami Rise est une œuvre qui va rapidement se démarquer par la dangerosité de ce monde qui nous est dépeint. Il ne s’agit pas uniquement de la traque qui s’effectue devant nous à l’égard de ces anciens humains devenus bêtes. C’est aussi tout un contexte géopolitique qui se construit autour de ce noyau et nous permet donc d’évoluer dans un environnement aussi impressionnant que complexe. Un premier volume qui parvient autant à poser des bases solides qu’à nous plonger rapidement au cœur d’une action frénétique et violente. Un mélange qui fonctionne et nous prend rapidement aux tripes.

Le prédateur et la proie

Il est très intéressant de se pencher sur ce premier volume d’Ookami Rise, car il montre à quel point une série peut interpeller le lecteur sans pour autant trop en dévoiler. En effet, l’auteure a su proposer un début efficace qui veut justement nous plonger au cœur de l’action en nous mettant au contact de ces créatures déchues de leur statut d’être humain. Si on nous les montre comme de redoutables combattants pouvant faire un massacre dans les lignes ennemies, on souhaite aussi nous les présenter comme des individus voulant juste vivre leur propre existence loin de ceux qui en ont après eux. C’est d’ailleurs ingénieux d’avoir construit un prologue qui va dans cette direction étant donné que cela va créer un sentiment bien particulier chez le spectateur. Ce dernier ne va tout simplement pas savoir qui est le véritable ennemi dans toute cette affaire. On sent que les Wolang sont des entités pouvant semer aisément la mort dans leur sillage. Pourtant, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine empathie à l’égard de leur condition qui n’a plus rien de naturel. Ils sont devenus des bêtes qui préfèrent retourner à l’état sauvage plutôt que de servir d’armes à une force étrangère qui n’a aucune considération pour la vie de ses prisonniers. Un parti-pris qui cherche à nous montrer que l’horreur peut souvent être bien plus présente chez l’Homme que chez ceux qu’il déclare comme des aberrations. Ainsi, on passe une bonne partie de cette lecture à se demander à quel camp se rattacher.

La peur que nous insufflent les Wolang se confronte à la malveillance dont fait preuve l’armée chinoise pour simplement les arrêter. On tombe alors sur le principal atout de ce récit qui est que l’on est très loin d’une œuvre purement manichéenne. Les informations que l’on nous donne sont justement là pour nous pousser à croire qu’il y a un bien et un mal, mais tout ça est en réalité une façon de nous faire réfléchir à ce qui est vraiment juste ou non. Un très bon compromis qui va aussi parfaitement s’inscrire dans ce contexte de science-fiction qui est suffisamment attrayant pour que l’on adhère à tout ce qui nous est présenté. De plus, nous sommes emmenés dans un environnement pouvant se rapprocher très nettement d’une possible réalité et cela ne fait qu’accentuer cette sincérité qui se dégage de certains aspects du manga. Il y a donc déjà énormément de potentiel pour la suite du récit qui parvient à cultiver le mystère sur de nombreux éléments de l’intrigue et nous pousse à aller plus loin dans nos recherches. Une introduction qui va aussi rapidement créer une empathie à l’égard de certains personnages tandis que l’on est témoin de l’horreur qui accompagne cette occupation de la part de ces deux pays qui n’ont que peu de respect pour la vie. C’est donc un retour brutal à la réalité que nous inflige cette série qui, au-delà de son côté surnaturel, cherche avant tout à dépeindre un monde d’une grande tristesse où de nombreux destins se brisent alors que les sourires ont totalement disparu.

Ce qui attire avant tout le regard dans ce premier volume d’Ookami Rise c’est cette faculté qu’il a de nourrir le mystère autour de certains personnages tout en nous donnant suffisamment de matière pour être fasciné par l’univers proposé. On se met alors à réfléchir à tout ce qu’il pourrait se passer, mais aussi l’origine de ces monstres qui n’ont plus leur place parmi les hommes. Un récit teinté d’une certaine tristesse qui se répercute sur notre manière d’apprécier cette œuvre qui n’en est qu’aux prémices de son intrigue. La chasse ne fait que débuter et elle s’annonce particulièrement sanglante.

Ookami Rise dépeint sa toile de fond

Ookami Rise - chasseOn l’avoue, on ne savait pas du tout où allait nous mener cette épopée proposée par Ookami Rise. Même si on était intrigué et curieux de découvrir le récit, on ignorait totalement ce qui allait façonner le cœur de cette œuvre. Pourtant, dès les premières minutes de lecture, on a pu se rendre compte des excellentes idées qui fourmillent tout au long de ce scénario qui utilise habilement la science-fiction pour sublimer la notion d’humanité. En outre, le trait de l’auteure souligne à merveille les scènes d’action et notamment l’effroi que peut inspirer cet adversaire qui se cache dans les bois en attendant qu’une proie décide de rentrer sur son territoire. Des dessins qui parviennent à faire cohabiter une impressionnante bestialité à une technologie de pointe. On est donc autant emporté visuellement qu’au niveau de l’écriture pour une expérience littéraire qui commence tout doucement à planter ses crocs. Sans oublier la capacité de ce premier tome à nous offrir un spectacle redoutable sans pour autant dévoiler entièrement tout son jeu. En effet, il y a constamment cette brume qui entoure certaines parties du récit qui font que notre imagination est en ébullition afin de dévoiler la vérité sur les nombreux mystères de ce monde. Un manga qui a su éveiller notre intérêt, mais surtout est parvenu à préserver ce désir d’aller toujours plus loin. Rien que le travail autour du personnage principal et de son vécu suffit à nous séduire pour que l’on continue d’avancer au sein de cet environnement dangereux.

Finalement, Ookami Rise se présente comme une saga prometteuse par tout ce qu’elle introduit dans ces premiers chapitres. On se demande tout au long de notre progression jusqu’où va aller ce conflit qui est pour l’instant cantonné à une zone précise. La crainte de voir les flammes de la guerre s’emparer de tout le pays nourrit aussi cette épopée qui est à la fois teintée d’une cruelle vérité sur la nature humaine qu’une excellente fresque futuriste. On ressort alors de cette lecture avec le désir d’en vouloir plus et surtout de connaître tout ce qu’il s’est passé pour que ces individus deviennent les êtres qu’ils sont à présent. Une série qui pourra plaire à tous ceux qui aiment la science-fiction, mais qui recherchent aussi une épopée combinant habilement action frénétique et traitement de tout ce qui entoure un monde en guerre. Bien évidemment, on ne peut terminer une lecture sans évoquer les multiples questions qui nous trottent dans la tête tout au long de notre périple. Est-ce que l’on va pouvoir comprendre ce qui fut à l’origine de la création des Wolang ? Quel est le véritable objectif de notre héros par rapport à sa lutte contre ces adversaires mortels ? Ces premières rixes sont-elles annonciatrices d’une future bataille de plus grande envergure ? Il va falloir maintenant prendre son mal en patience pour connaître le futur de ces acteurs qui espèrent juste pouvoir survivre un jour de plus.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume d’Ookami Rise. Avez-vous aimé le contexte proposé ainsi que tout ce que celui-ci peut entraîner comme conséquences pour les divers personnages ? Trouvez-vous qu’il y a de quoi facilement s’étendre sur plusieurs volumes ? Avez-vous eu suffisamment d’éléments pour être intrigué d’en apprendre plus sur les principaux protagonistes de ce manga ? Est-ce que vous appréciez la manière dont est menée la confrontation entre les divers camps présentés ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2018 Ito Yu, Shueisha