Goldorak

Goldorak : un très bel hommage

Que ce soit le manga ou bien les animes, ces deux médiums ont su au fil des années se forger des récits mythiques. Des licences qui ont transcendé le simple aspect du divertissement pour devenir des icônes dépassant même les frontières de leur pays d’origine pour s’étendre au reste du monde. Les noms sont nombreux et parmi eux se trouve un être fait d’acier dont une simple attaque suffit à l’identifier. On parle bien sûr de Goldorak qui revient aux éditions Kana à travers une bande-dessinée réalisée par un groupe d’artistes talentueux. Se voulant à la fois comme une suite et un hommage à la série, ce récit était un projet conséquent qui a su éveiller notre curiosité. C’est pour ça que l’on s’est jeté dessus afin de découvrir ce que ces pages pouvaient cacher. Même si nous n’avons pas forcément grandi avec cette figure emblématique de l’animation japonaise, il était impossible de passer à côté ou de ne pas reconnaître ses signes distinctifs. Après lecture de ce titre, on a pu ressentir à quel point celui-ci revêtait une importance capitale pour ses auteurs qui souhaitaient partager leur amour de cette saga. L’heure est donc venue d’assister au nouveau combat de ce géant de fer.

Le retour du protecteur de la Terre

Goldorak - découverteCette bande-dessinée Goldorak est scénarisé par Xavier Dorison et Denis Bajram qui est aussi en charge du dessin en compagnie de Brice Cossu et Alexis Sentenac. Du côté de la couleur, c’est Yoann Guillo qui s’en occupe. A l’origine une œuvre de Gô Nagai, ces artistes ont décidé d’imaginer une suite à la première apparition à la télévision de ce protecteur de la Terre. En effet, la guerre entre les forces de Véga et Goldorak est à présent un lointain souvenir. L’Humanité retrouve une quiétude salvatrice tandis que les anciens héros suivent leur propre route. Actarus et sa sœur sont retournés sur leur planète natale d’Euphor afin de reconstruire ce monde et retrouver leur peuple. De leur côté, Alcor et Vénusia font de leur mieux pour mener une vie banale après avoir combattu pendant si longtemps ces forces hostiles. Malheureusement, la paix semble de courte durée, car une nouvelle menace fait son apparition aux confins de l’espace. Les derniers représentants de Véga jettent leur dévolu sur la planète bleue et plus particulièrement sur le Japon. Encore profondément blessés par le conflit ayant détruit les leurs, ils sont animés d’une vive haine à l’égard de ceux qui leur ont tout pris. C’est ainsi qu’une immense masse noire tombe sur ce pays qui pourrait bien être le bourreau de tous ces innocents. C’est ainsi qu’apparaît sur Terre le plus puissant des golgoths. Une machine de mort baptisée l’Hydragon qui ne se fait pas prier pour commencer son rôle de destructeur.

Les humains paniquent face à une telle violence et les morts sont déjà innombrables. Tous les moyens mis à disposition pour arrêter ce monstre sont voués à l’échec tant celui-ci semble imbattable. Il est le symbole d’une vengeance qui a grandi pendant bien des années et surtout une démonstration de force pour l’ultime Division Ruine qui peut maintenant imposer ses conditions. Ces derniers font part de leurs exigences qui vont sidérer la population. Ils laissent sept jours aux habitants du Japon pour quitter leur patrie sous peine de subir une annihilation totale. Après leur avoir enlevé toute chance d’avoir un nouveau foyer, les représentants de Véga considèrent qu’il est normal que les hommes leur laissent ces terres en dédommagement des crimes du passé. La peur s’empare des concitoyens japonais qui se demandent bien ce qui les attend. Partir et tout abandonner ou rester et mourir. Deux options qui ne peuvent que créer encore plus de souffrances chez ceux qui subissent les contrecoups de cette guerre. Toutes les pensées vont maintenant vers Goldorak et Actarus. Les gens espèrent alors que leur héros fera son retour pour les sauver de cette catastrophe. Malheureusement, personne ne sait où il est. Est-il toujours sur sa planète ? Est-il parmi les Terriens ? A-t-il connaissance de cette menace ? Le temps est maintenant compté avant que le jugement de Véga ne s’abatte sur toutes ces vies qui restent pétrifiées de peur face à un destin funeste.

Derrière ce synopsis pouvant sembler assez classique, Goldorak nous délivre ici un récit que l’on a trouvé très puissant dans ce qu’il raconte. Mettant avant tout l’accent sur le développement des personnages, on a été captivé par la façon qu’ont eue les auteurs d’amener le sujet de la guerre sur la table. Un cycle infernal où la haine des autres ne fait qu’apporter toujours plus de souffrances et de victimes. Un ouvrage hommage qui va réussir à nous amener sur un terrain que l’on n’attendait pas forcément et qui va faire grandir une bonne partie de cet excellent casting.

Entre haine et paix

S’il y a bien une chose qui nous a frappés quand on s’est attardé sur Goldorak, c’est bel et bien le développement des personnages. En plus d’être porté par un trait somptueux, cette bande-dessinée va aussi se démarquer par une évolution des protagonistes qui se veut intéressante et s’inscrivant parfaitement dans le contexte proposé. Finalement, les quelques scènes d’action que l’on nous propose ne sont que peu de chose par rapport aux nombreux moments que l’on passe en compagnie de ces héros qui doivent faire face à leurs propres doutes, inquiétudes et désillusions. Sur ce plan-là, l’écriture d’Actarus est remarquable étant donné qu’elle va amener sur la table un sujet très important. Même si celui-ci a déjà été traité dans de nombreuses œuvres, il parvient à s’exprimer pleinement entre ces pages. Il s’agit des stigmates que laisse une guerre dans le cœur des deux camps. Tout au long de notre périple, on nous montre des gens prêts à tout pour se défaire de leur opposant sans même réfléchir une seule seconde à une autre voie. Tout ceci découle des événements précédents et symbolise à merveille cette escalade de la haine qui ronge maintenant chacun. Un effet boule de neige qui transforme chaque bataille en une raison supplémentaire de prendre les armes au lieu d’essayer de trouver enfin un compromis afin d’éviter un bain de sang inutile. Le lecteur va être totalement emporté par ce sujet qui va être représenté de multiples manières tout au long de son périple. Que cela soit du côté de nos compagnons que de l’adversaire.

Actarus, une fois de plus, nous captive par justement son rôle dans ce cercle infernal qu’il a contribué à nourrir. Il prend conscience de ça et cela amène des problématiques qui vont venir renforcer l’impact de cette histoire chez le spectateur. Une excellente représentation de ce que la guerre amène et surtout de ce que cela brise chez ceux qui survivent. De ce fait, il y a tout un autre sentiment qui nous submerge au fur et à mesure que l’on observe les agissements de ces acteurs et actrices qui font de leur mieux pour protéger ce qui leur est précieux. Un récit qui peut sembler manichéen au premier abord et qui va finalement nous montrer que tout est une question de point de vue. A travers cette qualité d’écriture, cet ouvrage se présente comme un excellent moyen d’enrichir et surtout de prolonger le mythe de Goldorak en mettant grandement l’accent sur l’humain. Un divertissement de haute volée, mais qui va aussi apporter une vision très singulière et importante de l’univers de ce robot géant. Si la nostalgie peut faire son effet ici, on est aussi dans une lecture qui peut se savourer à part et surtout amener des thématiques s’inscrivant habilement dans le lore de ce titre légendaire. Un spectacle prenant misant autant sur le visuel que sur une remise en question de ces personnages qui ont déjà vécu bien trop de batailles. On observe tout ça en silence en se sentant tout petit face à la grandeur de ces monstres pouvant annihiler tant de vies. Un très bel hommage qui ne se contente pas de simplement prolonger le mythe de Goldorak.

Goldorak est et restera une licence culte qui a largement transcendé son format initial pour inspirer de nombreux artistes. Avec cette bande-dessinée, on plonge dans un pari risqué, mais réussi de la part de ces enfants qui ont grandi en compagnie de ce robot. Aujourd’hui, ils décident de lui faire honneur à travers un travail de qualité qui permet à celui-ci de revenir sur le devant de la scène en réveillant de multiples souvenirs. La légende d’Actarus et de ses compagnons perdure et cela fait chaud au cœur de voir que celle-ci se transmet d’une génération de lecteurs à l’autre.

Goldorak s’envole une fois de plus vers les étoiles

Goldorak - attaqueIl est vrai que faire une bande-dessinée qui souhaite construire la suite d’un titre aussi célèbre que Goldorak est un pari risqué. Même en étant passionné par le matériau de base, il faut réussir à apporter suffisamment d’éléments pertinents pour que cela ne soulève pas de nombreuses remarques de la part des lecteurs qui ont aussi grandi en compagnie de ces fameux personnages. Cette prise de risque est couronnée de succès à travers cet ouvrage où l’on ressent pleinement tout le travail abattu par les artistes derrière. Ne voulant pas uniquement remettre au goût du jour cette figure emblématique de la culture japonaise, ils ont aussi souhaité y apporter leur petite touche personnelle. Cela se ressent totalement et fait que l’on apprécie de voir comment cet amour pour la licence s’est exprimé au sein de ces pages. En outre, il ne faut pas croire que ce titre est uniquement à destination de ceux qui ont connu l’anime. En effet, même s’il s’agit d’une suite, tout est pensé pour que même les néophytes puissent apprécier cette aventure. Entre résumés des événements de l’anime et une histoire qui peut tout à fait s’apprécier directement, personne n’est mis de côté. Une très belle manière de faire découvrir cet univers et ces personnages qui ont accompagné bon nombre de gens dans leur jeunesse à une toute nouvelle génération de lecteurs. On peut alors tous contempler le talent de ces artistes pour redonner vie à ce robot qui nous impressionne et nous fait poser un nouveau regard sur cette icône de la culture pop.

On a eu beaucoup de plaisir à parcourir ces quelques pages dans un format absolument magnifique. En plus de ça, Goldorak nous montre ici qu’il reste intemporel dans ce qu’il raconte, mais aussi ce qu’il peut nous faire ressentir à son contact. On se sent tout petit face à ces mastodontes qui s’affrontent et nous ramènent à notre statut de simple humain. 43 ans après sa première apparition, Actarus reprend du service dans une épopée brillante et qui captive par l’intelligence de ses propos. Un ouvrage qui parlera bien sûr énormément à ceux qui ont connu l’anime, mais qui peut aussi être une excellente porte d’entrée pour découvrir cette licence mythique qui a grandement marqué la culture japonaise. Une expérience littéraire qui arrive autant à nous faire voyager dans le temps qu’à présenter Goldorak sous un aspect plus moderne. Ce fut donc une belle surprise que cette aventure qui laisse notre créativité prendre la suite en voyant tous ses personnages nous dire au revoir. En nous transmettant cette vision de cette œuvre, les artistes derrière cette bande-dessinée partagent ce flambeau de la passion qui donnera peut-être lieu, bien des années plus tard, à un autre hommage de cette qualité par d’autres noms. Un titre qui enrichit une saga déjà célèbre, mais qui représente aussi cet amour du partage autour d’une licence qui a marqué les esprits. 

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant cette BD de Goldorak. Trouvez-vous qu’elle apporte quelque chose d’intéressant à la série originale ? Avez-vous ressenti la passion et l’amour des artistes qui ont façonné ce titre pour cette icône de la culture japonaise ? Est-ce que vous trouvez que ce projet est une réussite pour permettre à d’autres lecteurs de découvrir cette figure légendaire ? Trouvez-vous que cela pourrait être intéressant de voir d’autres œuvres de cet acabit revenir sous ce format ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2021 Xavier Dorison / Denis Bajram

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