Desert 9 tome 1 : un périple dépaysant
Il n’est pas rare de tomber sur des titres qui peuvent sembler être plus discrets que d’autres dans nos librairies. Avec les nombreuses sorties qui débarquent chaque semaine, on peut tout à fait être tenté de se concentrer sur ce que l’on connaît déjà. Pourtant, il est toujours pertinent de laisser sa curiosité parler de temps en temps. Cela permet parfois de tomber sur des mangas surprenants et ayant la capacité d’attirer notre regard. Pour notre part, ce fut le cas récemment avec le titre que l’on va aborder aujourd’hui. Il s’agit de la dernière nouveauté en date de nobi nobi répondant au nom de Desert 9. Avec un premier volume paru il y a seulement quelques jours, la série fait son entrée sur le marché et affiche des atouts non-négligeables. On l’avoue, on ne savait pas trop quoi en penser lors de son annonce même si le synopsis et la couverture étaient parvenus à susciter notre intérêt. Ce n’est qu’une fois en main que l’on a pu découvrir tout ce que proposait cette introduction et surtout ce qu’elle laissait présager pour son avenir. Il est donc grand temps de partir explorer ces vastes étendues désertiques où il faut se battre pour avoir un peu d’eau.
Apprendre à survivre
Desert 9, imaginé par Kei Deguchi, nous plonge sur une planète inconnue et désertifiée. Cela fait plus d’un millénaire que les habitants de ce monde font de leur mieux pour survivre. Le danger est encore plus grand dès l’instant où l’eau, source de vie, a pris forme et s’est mis à attaquer tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Ainsi virent le jour les “hydra”, des créatures qui arpentent ces terres et sont devenues les maîtres des lieux. Heureusement, quelques hameaux et villages subsistent encore et certains individus dédient leur existence à la traque de ces êtres. Si cette lutte permet de réguler leur présence, tuer un de ces monstres est aussi une bénédiction pour le commun des mortels. En effet, en disparaissant ils laissent derrière eux un amas de glace permettant aux gens de remplir leur réserve d’eau. On appelle ces combattants des “chasseurs” dont l’expérience et les compétences sont vitales à la pérennité de la population. C’est dans ce contexte que l’on fait la connaissance de Mao, jeune chasseur d’eau talentueux qui n’hésite jamais à se lancer à l’assaut de nouvelles proies pour aider les siens. Vivant dans le premier désert des huit composant cette planète, il n’a pas peur de se salir les mains malgré les risques encourus. Cependant, il n’imagine pas une seule seconde que son quotidien va être bouleversé par une découverte qu’il va faire au sein de ces immenses dunes de sable. Suite à un terrible événement qui va frapper son foyer, le voilà perdu au milieu de cet enfer brûlant.
Livré à lui-même, il va découvrir une relique qui va radicalement changer son destin. Lui offrant une arme considérable face à ses ennemis, cet artefact va aussi être l’occasion pour le jeune homme de renouer avec son passé. Celui-ci le ramène sur les traces de son père, un homme d’exception qui n’arrêtait pas de le faire rêver à travers toutes ces histoires. Au cœur de tous ces récits sur les huit déserts, il lui avait dévoilé qu’il en existerait un neuvième. Ce dernier serait à l’origine de tout et personne n’est jamais revenu pour en parler. Bien décidé à lever le voile sur ce mythe, son géniteur avait lui aussi disparu du jour au lendemain. Malgré tout, Mao ne lui en tenait pas rigueur et ce nouvel indice lui redonna au contraire de l’espoir. Il est à présent bien décidé d’entamer lui aussi ce long et périlleux voyage vers cette destination qui n’existe peut-être pas. Malgré l’incertitude de sa quête, le visage de cet adolescent ne montre aucun signe d’hésitation. Il est persuadé qu’il concrétisera le rêve de son père qui est à présent le sien et retrouver la trace de cet homme si précieux à ses yeux. Pour espérer atteindre son but, il va devoir traverser chaque contrée et se frotter aux nombreux obstacles qui l’attendent sur sa route. Qu’est-ce qui l’attend tout au long de son périple ? Seul l’avenir le sait et il devra faire preuve de courage et d’adaptation pour survivre. Après tout, les hydra ne sont pas la seule menace qui existe sur ces terres arides.
Si l’on s’arrête quelques instants sur le synopsis de Desert 9, on se rend rapidement compte que le mangaka a voulu offrir quelque chose d’assez inédit. Avec un environnement propice à de nombreux dangers, mais aussi secrets, il réussit à créer un univers aux multiples richesses. On plonge dans ce monde avec curiosité avant d’être totalement happé par ce qui se profile au loin. Ce manga se forge sa propre mythologie, faune et flore en parvenant à utiliser tous ces éléments pour donner de la consistance à cette toile de fond. Une aventure qui fait de son mieux pour permettre au lecteur de s’évader.
Un univers fourmillant d’idées
Il est très important pour Desert 9 de s’intéresser autant à l’histoire qu’à la toile de fond sur laquelle se dessine ce manga. En effet, si l’on est intrigué par ce que nous conte ce scénario, notre attention a surtout été portée sur cet environnement que l’on nous présente. Le simple fait d’avoir imaginé autant de zones et de leur avoir créé une identité propre rend l’aventure palpitante. Notre âme d’explorateur se réveille au contact de toutes ces découvertes que l’on fait au fur et à mesure de notre avancée. C’est remarquable d’avoir réussi à insuffler ce sentiment dès le premier volume et c’est encore plus puissant d’avoir imaginé une histoire contribuant à attiser notre envie de voyager dans chaque recoin de ce monde. La quête de Mao pour suivre les traces de son père est un très bon prétexte pour débuter cette épopée qui nous fait passer par de multiples paysages différents. On sent que le mangaka avait à coeur de proposer un lore qui soit conséquent et surtout en concordance avec le décor installé. Rien que la présence des hydra montre l’ingéniosité et la créativité de l’artiste par rapport à ce qu’ils symbolisent, mais aussi par leur prestance. On est à la fois ébloui et effrayé par ces créatures qui peuvent causer d’importants dommages, mais qui sont aussi source de vie. L’imagerie du désert et de l’importance de l’eau sont parfaitement utilisés tout au long de ces chapitres afin de façonner une identité propre à cette licence. C’est en prenant cette direction que l’on est épatée par tout ce que l’on découvre et surtout que l’on s’implique dans l’analyse de chaque détail.
En fait, il y a toujours un nouvel élément qui vient renforcer cet univers ainsi que sa mythologie. D’ailleurs, il y a un passage dans ce tome qui reflète à merveille ce que l’on peut ressentir à la lecture. Tandis que le père de Mao lui raconte toutes les légendes autour des neuf déserts, on s’identifie à ce petit garçon qui boit les paroles de cet homme. On a beau être plongé dans un milieu hostile, nos yeux brillent à l’idée de s’aventurer sur ces terres qui ne se limitent pas uniquement à de longues étendues de sable. Chaque nouvelle étape de notre périple ajoute encore plus de mystères à tout ce qui nous entoure. On est face à un immense terrain de jeu où l’on a juste envie de s’y perdre tant on a l’impression qu’il y a une tonne d’histoires à raconter derrière. De même, on va très vite se rendre compte que l’action va aussi être en perpétuelle évolution tandis que notre savoir sur ce monde s’enrichit. C’est ça aussi qui est attrayant et aussi plaisant dans cette lecture. Notre héros a beau être un chasseur de talent, il ignore beaucoup de choses sur ce qui se passe en dehors de sa zone de confort. On partage avec lui tout le plaisir de la découverte et les surprises qui accompagnent chaque pas que l’on fait au sein de ces terres ensablées. Desert 9 nous propose ici une introduction qui installe sa propre culture, faune et flore. Une porte ouverte vers un monde qui a parfaitement compris l’importance pour le lecteur de s’évader pleinement au sein de ces cases.
Comme on l’a dit au lancement de cette chronique, il arrive que l’on tombe sur des licences qui nous parlent en seulement quelques pages. Desert 9 en fait partie à nos yeux tant on a été saisi par la créativité de l’artiste qui se trouve derrière cette histoire. En fait, plus que le scénario qui nous est présenté, c’est bel et bien l’environnement entourant nos protagonistes qui attise notre intérêt. On ressent pleinement cette envie de créer quelque chose de grand, et même le fil rouge de cette série est un excellent prétexte pour entamer ce long et périlleux voyage. Voilà une épopée qui sait réveiller notre âme d’aventurier !
Desert 9 nous invite pour un voyage prometteur
Il est vrai qu’il y a toujours une question que l’on peut se poser quand on est face à une série courte. Cela concerne le fait de savoir si oui ou non l’artiste est parvenu à mettre en place toutes ses idées. On peut s’interroger pour le cas de Desert 9 qui se terminera en quatre volumes. Cependant, ce premier tome nous a clairement montré quelque chose de très important à nos yeux. Il s’agit de ce sentiment d’évasion que l’on peut ressentir en se lançant dans une épopée qui dépasse nos attentes. Ce fut le cas ici et c’est ce qui rend cette lecture aussi merveilleuse. Avec un lore qui se présente comme conséquent, des zones ayant chacune une multitude de possibilités en matière d’histoires à raconter et une tonne de mystères, cette saga se présente comme une aventure avec un grand A. Au même titre que ce père rêveur qui a su partager ses contes avec son fils, on écoute ses récits en désirant savoir si tout ça est vrai ou non. L’imaginaire prend le pas sur tout le reste et on veut être le témoin de toute l’expression de cet auteur qui a déjà posé des bases fascinantes. S’il faut soigner son entrée ainsi que sa sortie, ce titre nous montre aussi que le voyage est tout aussi important. On se laisse ainsi guider tout au long de ces chapitres au sein de ce premier désert qui dévoile petit à petit certains de ses secrets. Les questions fusent et nourrissent notre volonté de progresser. Une invitation à explorer qu’il est difficile de refuser tant elle est attrayante.
On a été conquis par les premiers pas de Desert 9. Encore une fois, il est vrai que l’on peut se demander comment un tel univers arrivera à bien se développer en si peu de volumes. Malgré tout, il faut souligner justement tout le talent du mangaka pour avoir donné vie à tout ça. Le temps d’une lecture, il parvient à nous faire voyager dans ce qu’il désirait et à éveiller un sentiment important qui est l’envie d’en voir plus. C’est donc un grand oui pour notre part surtout quand on voit ce qui peut être fait pour les prochains chapitres. Une série que l’on conseille à tous ceux qui veulent un voyage avec une identité qui lui est propre et qui parvient, en seulement un volume, à créer un monde attrayant. De nombreuses promesses sont faites et on espère juste que le plaisir sera toujours au rendez-vous pour la suite. Comme toujours, on finit notre chronique par les nombreuses questions qui nous restent en tête suite à cette excursion. Est-ce que Mao réussira à retrouver son père ? Le neuvième désert existe-t-il réellement ? Qu’est-ce qui attend notre protagoniste dans les contrées qu’il devra traverser ? Qu’en est-il des autres monstres qui peuplent ces terres ? Le plus grand trésor n’est pas forcément celui qui nous attend à l’arrivée, mais celui que l’on se constitue au fur et à mesure de nos arrêts. Ce titre le représente très bien et on a hâte de voir si tout ça continuera dans le second acte.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Desert 9. Avez-vous apprécié tout l’univers qui s’étend devant nous et pouvant être un terrain propice à de nombreuses idées ? Est-ce que le manga est parvenu à éveiller en vous une envie de découvrir ce qui se cache au-delà de cette étendue de sable ? Trouvez-vous que l’action ainsi que les personnages fonctionnent bien et apportent du rythme et de la profondeur au récit ? L’imagination de l’auteur est-elle parvenue à vous parler tout au long de cette lecture ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.