The Yakuza’s Guide to Babysitting tome 1 : le gardien et sa protégée
Il arrive souvent que l’on fasse la connaissance d’une série en premier lieu à travers son anime. Ce n’est alors que plus tard que l’on finit par découvrir l’œuvre à l’origine de cette adaptation. De ce fait, il y a toujours un sentiment de voir ce qu’il peut y avoir en plus, mais aussi entrer en contact avec le matériau de base. Si je parle de ça aujourd’hui, c’est parce que l’on va parler d’un cas comme ça avec le manga du jour. Venant juste de faire son entrée dans le catalogue de Kana, il s’agit du premier volume de The Yakuza’s Guide to Babysitting. Vous pouvez sûrement connaître ce nom étant donné que la série animée est actuellement en simulcast chez Crunchyroll. Avant même que celle-ci soit diffusée, on était intéressé par l’histoire de ce yakuza un peu sanguin devant prendre en charge la protection de cette jeune fille. L’aperçu que l’on avait pu suivre dans l’anime nous a donné encore plus envie de découvrir cette introduction. Un premier contact particulièrement efficace et fort dans ce qu’il nous raconte. L’heure est donc venue d’accompagner notre yakuza bagarreur dans sa nouvelle mission.
Un devoir impossible à éviter
The Yakuza’s Guide to Babysitting, imaginé par Tsukiya, nous plonge au Japon et plus particulièrement au cœur d’un clan de yakuza. C’est au sein de celui-ci que l’on fait la connaissance de Kirishima. Ce dernier s’avère être un homme extrêmement violent surnommé “le démon” par tous ceux qui croisent sa route. Il a su amener un vent de terreur sur ce milieu et même ses plus proches alliés savent à quoi s’en tenir s’ils s’attirent ses foudres. Mais pour leur patriarche, avoir un tel chien fou en liberté peut causer bien plus de problèmes qu’il n’en règle. C’est afin de calmer ses ardeurs que le boss du clan va avoir une idée fort surprenante et qui va étonner l’ensemble de ses hommes à commencer par Kirishima. Afin qu’il arrête de faire un véritable bain de sang, il décide de lui confier la protection de Yaeka, sa fille adorée âgée de sept ans. A ses mots, personne ne veut y croire. Confier la garde d’une enfant à ce sbire pouvant exploser à tout instant est soit une idée de génie, soit le début d’un terrible drame. Ne pouvant malheureusement pas refuser, le principal concerné doit accepter ce nouveau devoir sans imaginer une seule seconde que son nouveau quotidien va profondément le bouleverser. Il faut dire que lui et la fille du chef sont diamétralement opposés. Alors qu’il aime par-dessus tout régler les problèmes en fonçant dans le tas, Yaeka est très réservée et a beaucoup de mal à exprimer ce qu’elle peut ressentir.
Restant très souvent dans son coin comme si elle voulait éviter de sortir de sa bulle, elle va pourtant devoir s’acclimater à cet individu dont le simple regard suffirait à faire fuir n’importe qui. Cependant, ses capacités pourraient être un atout afin de protéger cette gamine face aux nombreux obstacles qui pourraient se dresser devant elle. Après tout, elle reste la progéniture du boss et donc un excellent moyen de pression pour ceux qui voudraient s’en prendre au clan. Mais Kirishima sait aussi pertinemment qu’il ne doit pas faire usage de la force devant sa nouvelle camarade. Pas facile alors de veiller constamment sur elle tout en devant garder secrète sa propension à faire parler ses poings. C’est ainsi que va débuter un mode de vie inédit pour ces deux êtres qui pourraient bien découvrir des aspects singuliers de l’autre. C’est souvent quand on a quelque chose de précieux à protéger que l’on peut observer le monde sous un regard neuf. Le démon va-t-il rester dans ses vieux travers ou devenir un homme nouveau au contact de cette jeune fille ? Cette dernière pourrait bien aussi trouver la force d’avancer et surtout de s’ouvrir un peu plus à son entourage. Cela risque en tout cas d’être une grande surprise pour l’ensemble de ce milieu que d’apprendre que leur pire cauchemar est maintenant devenu un baby-sitter. Mais attention à ne pas trop sous-estimer cet homme dont le regard peut rapidement changer. Il faut dire qu’il reste un terrible prédateur dans ces eaux infestées de requins et il pourrait bien être encore plus dangereux à présent.
Quand on lit le pitche de base de The Yakuza’s Guide to Babysitting, on sent facilement que l’on va être dans une œuvre qui cherche à nous faire rire. Le décalage entre les deux protagonistes peut laisser penser ça. Pourtant, il ne faut pas limiter cette série à cette unique facette. Au contraire, à travers cette cohabitation se trouve un récit qui flirte entre l’histoire réconfortante où chacun va trouver une manière de changer et d’avancer. En s’aventurant au sein de ces pages, on va faire la connaissance d’un binôme dont l’éclat ne va cesser de nous éblouir. Une virée réconfortante et chaleureuse.
Une relation qui donne le sourire
Il n’est pas rare aujourd’hui de voir l’image du yakuza être détournée pour offrir un récit qui se veut drôle ou bien plus amical que l’on a pu avoir par le passé. Une envie de briser les codes pour montrer une autre facette de ces individus qui ont dédié leur vie au crime et qui se retrouve maintenant à nous faire rire ou même à nous être sympathiques. The Yakuza’s Guide to Babysitting suit cette voie, mais en y apportant aussi sa petite touche personnelle à travers ce duo que l’on va suivre. Si les figurants de ce premier volume sont loin d’être anecdotiques, l’attention du lecteur va surtout être portée vers Kirishima et Yaeka. Il faut dire que tout est pensé pour que l’on se questionne sur ce duo qui semble totalement improbable. D’un côté, on a un lieutenant pouvant mettre à mal sans problème plusieurs gars et de l’autre une petite fille qui ne parle que très rarement. Un décalage qui va pourtant être au cœur de notre appréciation du titre. En effet, ce qui est bien justement c’est de voir comment ces deux personnages interagissent entre eux, mais aussi l’impact qu’ils vont avoir l’un sur l’autre. Là où on pourrait s’attendre à ce que notre cher “démon” se montre particulièrement virulent et prompt à faire parler sa violence habituelle, c’est un autre visage que l’on peut découvrir. Celui d’un individu prêt à tout pour éviter à sa nouvelle amie le spectacle macabre exprimant son sinistre art.
C’est pour ça qu’il ne cesse de faire de son mieux pour dissimuler ça et utilise des petits subterfuges pour éviter d’être pris la main dans le sac. En partant dans cette direction, le mangaka réussit à nous prouver que Kirishima est loin d’être uniquement le chien de garde comme on veut nous le présenter au départ. Il est aussi un homme qui veut à tout prix éviter à une enfant de comprendre la triste vérité du monde qui l’entoure. Ainsi, sa brutalité est désamorcée par le comique de situation qui nous donne le sourire. Mais cette relation que l’on va contempler est aussi l’occasion de toucher à quelque chose de bien plus profond que de simples gags. En fait, que ce soit Kirishima ou Yaeka, on se rend compte qu’ils expriment une forme de solitude qui va peu à peu se briser en étant avec l’autre. Le yakuza montre un faciès plus chaleureux tandis que sa jeune camarade commence à prendre conscience de ce que le monde peut offrir de magnifique à une enfant comme elle. Il y a une complémentarité et une alchimie qui vont rapidement s’exprimer à travers de simples regards, mais aussi l’évolution progressive de ces deux personnages. Le fait de réussir à montrer cela avec autant d’aisance dès le premier volume est fascinant, car cela montre aussi tout le travail fait au niveau de l’écriture de ce duo. On observe ce quotidien avec un tendre sourire et l’on ressent une joie profonde à voir ces deux âmes s’influencer et surtout à simplement profiter de ces petits bonheurs que la vie peut offrir.
Comme on a pu le voir, The Yakuza’s Guide to Babysitting est un petit bonbon qui est là pour nous donner le sourire. Sans forcément s’axer uniquement sur le décalage entre nos deux protagonistes, le récit veut aller plus loin dans ce que peut raconter cette relation naissante. Une nouvelle voie s’offre à ces deux âmes qui vont peu à peu ouvrir les yeux sur ce que la vie peut leur offrir. Un quotidien qui n’est plus uniquement fait de baston pour le premier et un mode de vie plus amusant pour la seconde. On ne peut alors détourner le regard de ce tandem qui s’épanouit petit à petit.
The Yakuza’s Guide to Babysitting débute son travail
The Yakuza’s Guide to Babysitting a donc su proposer une introduction à la fois efficace et surtout particulièrement attachante. On a rapidement beaucoup de sympathie pour ces personnages qui vivent leur vie en observant des changements notables. Le fait d’avoir fait cohabiter cette jeune fille avec ce yakuza inquiétant permet de transformer un milieu particulièrement violent et obscur en un lieu beaucoup plus familial. De ce fait, on peut voir Kirishima faire preuve d’une forme de tendresse surprenante, mais qui vient à merveille enrichir son écriture. De même, Yaeka nous offre un petit rayon de soleil à chaque fois que l’on constate qu’elle s’ouvre un peu plus au monde qui l’entoure suite à ses échanges avec son protecteur. Une relation bénéfique et qui va permettre à ces deux personnages de grandir et de s’épanouir. Une très belle réussite de l’auteur qui ne s’arrête pas uniquement à l’aspect comique en brisant les codes de la mafia. Il veut aussi mettre en scène des individus bien loin d’être des caricatures et qui font aussi preuve d’énormément d’humanité. C’est pour ça que l’on est autant emporté par cette histoire qui met à l’honneur une sorte de famille qui n’a que faire des liens du sang. Un clan où chacun peut y trouver un refuge et va contribuer à ces derniers de ne pas succomber à l’unique voie qu’ils connaissent. Un début plus que prometteur et qui réussit pleinement son objectif de nous donner le sourire au contact de ce tandem adorable.
Vous l’aurez donc aisément compris, mais j’ai eu un très gros coup de cœur pour ce premier contact avec la série. Il est vrai que j’avais déjà pu me faire une idée de ce qui m’attendait par rapport à l’anime. Cependant, le plaisir est là et il y a une telle complicité naissante qui se forme entre nos deux protagonistes que l’on ne peut qu’être sous le charme de cette tendresse ambiante qui se dégage de chaque page. Même s’il y a une part d’ombre et des rires qui accompagnent notre voyage, on se tient surtout devant un ouvrage qui offre cette petite dose de réconfort. Le genre de licence qui peut être une formidable source de joie et surtout un excellent moment d’évasion. Ce qui va aussi être pertinent à voir, c’est la manière dont va évoluer ce binôme au fil de leurs échanges, mais aussi des obstacles pouvant se dresser devant eux. Une série idéale pour ceux qui veulent se changer les idées ou qui recherchent une expérience littéraire chaleureuse et bienveillante. A présent, on a quand même quelques questions qui nous trottent dans la tête suite à cette découverte. Est-ce que nos deux nouveaux compagnons vont réussir à conserver ce mode de vie paisible ? Kirishima va-t-il retomber dans ses vieux travers ? Yaeka va-t-elle finalement réussir à s’épanouir pleinement ? Certains vont-ils tenter de profiter de la situation pour s’en prendre au clan ? Les réponses se trouveront sûrement dans la suite de cette série qui sait comment nous apporter un peu de joie.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de The Yakuza’s Guide to Babysitting. Avez-vous été touché par l’alchimie qui se dégage de ce duo ? Trouvez-vous justement que ces deux protagonistes ont beaucoup de choses à nous transmettre à travers leur lien ? Est-ce que vous pensez que l’on va observer d’autres changements au sein de ce binôme au fur et à mesure de son quotidien ? Avez-vous été emporté par l’aspect comique et bienveillant de cette lecture ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.