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Eiko : une jeune âme solitaire

Il est grand temps de replonger dans nos univers vidéoludiques préférés avec un nouvel article spécial personnage. Comme vous avez pu le voir depuis plusieurs semaines, je vous propose une “Vague” centrée sur les membres de l’équipe dans Final Fantasy IX. Nous avons ainsi pu aborder le cas de Djidane, Bibi, Steiner et dernièrement Kweena. Bien sûr, tous les autres protagonistes vont y passer et aujourd’hui, on se penche sur le cas de la jeune Eiko. Ce personnage a beaucoup de choses à raconter et il faut reconnaître que j’ai toujours eu un rapport assez complexe par rapport à ce personnage. En effet, mes premières parties m’ont toujours fait éviter cette invocatrice par rapport au caractère que je n’appréciais pas forcément. Pourtant, c’est au fil de mes nombreuses sessions que j’ai fini par comprendre toute l’importance de cette demoiselle dans le groupe, mais aussi tout ce qu’elle symbolise. Une jeune fille qui arrive très tard dans l’aventure et qui pourtant arrive aisément à marquer les esprits si tant est que l’on prenne le temps de la comprendre. L’heure est donc venue d’accompagner cet enfant ayant grandi loin de tous.

Une jeune fille grandissant à l’écart du monde

Comme on a pu le signaler un peu plus haut, Eiko fait partie des derniers personnages que l’on recrute. Cela a une certaine incidence sur le regard que l’on a sur elle étant donné que l’on a déjà vécu pas mal d’aventures avec les autres personnages. On peut donc se demander si cela est pertinent de la prendre comme membre actif alors que l’on a déjà passé de nombreuses heures à constituer notre équipe. Cependant, il faut comprendre qu’en plus d’être une invocatrice particulièrement puissante, elle affiche aussi une histoire qui est très loin d’être anecdotique. Quand on fait notre première rencontre avec elle, c’est au moment où l’on a changé de continent et que l’on passe Condéa pour explorer d’autres régions. Quand on la voit, on note rapidement son surplus d’énergie caractéristique de son jeune âge, et même son caractère bien trempé. Une demoiselle qui va rapidement s’imposer comme une guide sur ces nouvelles terres afin de nous amener jusqu’à chez elle. Comme une grande partie du casting, Eiko affiche une caractéristique physique particulière avec cette fameuse corne qui est propre à son peuple. Une autre preuve de la grande diversité des peuples qui vivent dans cet univers. C’est finalement en arrivant à Madahine-Salee que l’on va peu à peu prendre conscience de l’environnement dans lequel elle vit, mais aussi une grande partie de son récit. Ce lieu, qui servait autrefois de foyer à tous les invocateurs, n’est plus que l’ombre de lui-même. La jeune fille est la dernière à vivre ici et ne cohabite qu’avec quelques mogs qui lui tiennent compagnie. Quand on comprend ça, il est presque impossible de ne pas avoir une profonde empathie pour elle. 

Derrière l’assurance qu’elle présente et son envie de se montrer forte se tient une gamine qui a perdu toute sa famille et qui a dû apprendre à survivre par ses propres moyens. Même si nos petits mogs ont su lui donner un sentiment de réconfort, cela ne change rien au fait qu’elle n’a eu que rarement l’occasion de voir des gens qui lui ressemblent. Cela ne l’a pas empêché de tisser des liens presque fraternels avec ces petits êtres. Cela donne un échange très intéressant entre le groupe et elle étant donné qu’elle est finalement très ignorante de ce qui se passe en dehors de son petit monde. Elle connaît le devoir de son peuple, les récits concernant l’Ifa et tout ce qui touche aux chimères, mais elle est loin d’imaginer à quel point le monde est en plein bouleversement. C’est en entrant dans sa vie que le joueur va influencer son existence et profiter de ses connaissances tout en lui donnant l’occasion de quitter ce lieu qui lui sert autant de refuge que de prison. Ce dernier terme est intéressant, car Eiko est finalement très attachée à sa terre natale, même après qu’il n’y ait plus qu’elle qui y habite. Les souvenirs et l’héritage qu’elle a reçu sont comme des fers qui l’empêchent d’aller de l’avant. Après tout, étant uniquement cantonnée sur sa propre vision, elle n’a pas besoin de porter son regard au-delà. C’est en croisant la route de ces inconnus que sa curiosité va prendre le pas et se mélanger au devoir qui est le sien. Eiko est donc autant une alliée précieuse pour ce qu’elle va apporter à l’histoire qu’une jeune fille qui saisit cette chance provenant de cette rencontre pour bousculer cette existence à l’écart du reste du monde. Elle renoue avec le cours des événements et va alors tenter de paraître forte au milieu de ce groupe d’individus remarquables et déjà bien puissants.

Eiko - rencontre

L’envie de paraître forte

Concernant cette partie, il faut comprendre que lorsque l’on croise Eiko pour la première fois, elle se présente comme une jeune fille semblant sûre d’elle. La crainte du danger ne semble n’avoir que peu d’emprise sur elle et l’on se demande si cela est dû au fait d’avoir grandi toute seule ou bien s’il n’y aurait pas une forme d’inconscience de la menace de par son jeune âge. Cela peut tout à fait être un mélange des deux et c’est ce qui rend ce personnage à la fois difficile et intéressant dans ce premier contact. En effet, comme j’ai pu le dire un peu plus haut, cette image qu’elle nous montre peut sembler agaçante de prime abord, car on sent que quelque chose ne va pas dans son caractère. En réalité, comme pour la majorité des personnages de cet opus, la première impression n’est quasiment jamais la bonne. C’est seulement en découvrant son histoire et en faisant attention à son développement que l’on se rend compte de tout ce qui se cache derrière cet enfant. Plus on progresse dans l’intrigue et plus on peut observer une autre facette de la jeune invocatrice. Derrière son attitude bien trempée et son impulsivité se cachent une demoiselle qui a tout simplement peur d’être vue comme fragile. Le comportement qu’elle a au départ avec le groupe est diamétralement différent de celui qu’elle affiche quand elle discute avec les mogs qui partagent son foyer. Face à un groupe qui lui est inconnu, elle veut que l’on puisse la considérer comme une personne fiable et puissante alors qu’elle reste une enfant. C’est ce premier contraste qui rend l’écriture d’Eiko aussi captivante à suivre. Dans un univers où la guerre ravage tout, on nous montre comment un être aussi jeune peut grandir dans un tel environnement. 

Même si elle est très loin de se douter de ce qui se passe en dehors de ces terres, elle a tout de même été cantonnée à cet endroit désertique sans avoir de réelles personnes avec qui parler. C’est au contact d’individus en qui elle a confiance qu’elle peut dévoiler cette peur d’être à nouveau isolée et surtout d’être abandonnée. Il y a donc cette envie dans le groupe qu’on la considère comme une alliée de choix en essayant de nous faire oublier son jeune âge. Pourtant, c’est finalement en acceptant ça et la main tendue par les autres que Eiko va peu à peu montrer qu’elle a tout à fait le droit d’exprimer ce qu’elle a sur le cœur. Sa personnalité franche et amicale va ainsi se combiner avec cette acceptation de ses propres failles qui va tout simplement la rendre encore plus forte et attachante. Car oui, même si elle fait partie des plus jeunes membres de l’équipe, cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est inutile. Bien au contraire, son vécu, ses connaissances, mais aussi le regard qu’elle a sur ce qui l’entoure va grandement aider ses compagnons à avancer ainsi qu’à grandir. Il suffit de voir sa relation très spécifique avec Bibi pour se rendre compte qu’il y a presque une complicité enfantine entre les deux. Après tout, ils sont les plus jeunes du groupe et vont forcément tisser des liens particuliers dès lors que l’on s’attarde sur leurs interactions. Un peu à l’image d’une fratrie, ces deux-là réussissent à former une paire intéressante autant dans leur caractère opposé que dans ce qu’ils représentent. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la phrase qui accompagne ce personnage est “J’ai un sourire triste ? Euh oui…”. Cela symbolise à la perfection la personne qu’elle est par rapport à ce masque qu’elle porte. Elle a beau faire le maximum d’efforts pour ne rien laisser transparaître, le poids de son passé et ce qu’elle éprouve finissent inéluctablement par s’exprimer même quand elle tente de faire bonne figure. Un personnage bien plus dramatique et triste qu’on pourrait le croire lors de notre premier face-à-face.

Un guide pour Grenat

On va ici attaquer un autre gros morceau concernant le personnage d’Eiko. En effet, si l’on a pu parler précédemment d’elle par rapport à son histoire et à ce qu’elle souhaite montrer, il y a un autre élément qui souligne son importance dans le groupe. Il s’agit tout simplement de l’impact qu’elle va avoir sur Grenat. Quand on y pense, on peut se demander comment cette gamine peut autant contribuer au développement de cette princesse. Il faut rappeler que ces deux demoiselles font partie de la même tribu. L’héritière d’Alexandrie est une invocatrice dont la mère a fui avec elle alors que leur foyer était à feu et à sang. Une séparation de sa terre natale qui va aussi être symbolisée par l’absence des signes distinctifs. C’est pour ça qu’il y a un petit temps où l’on se demande si ces deux personnages sont réellement liés par leur appartenance à ce clan. C’est finalement en progressant dans l’histoire que l’on comprend à quel point elles sont bien plus proches que ce qu’elles pensaient au départ. Il est alors intéressant de se pencher sur la relation entre elles. De par leur même appartenance aux invocateurs, on pourrait se dire que Grenat jouerait le rôle de grande sœur pour Eiko. En réalité, c’est presque l’inverse qui se passe au vu de comment cette dernière va enseigner ce qu’elle sait à sa nouvelle camarade. En plus d’être heureuse de retrouver une de ses semblables, la jeune fille de six ans va aussi se faire un devoir de transmettre ses connaissances à celle que l’on surnomme aussi Dagga. Ainsi, le rapport est presque inversé, car même si Grenat a envie de protéger ses amis, elle va surtout être beaucoup guidée par Eiko dans son utilisation des chimères et le lien qu’elles ont avec ces entités.

Il est donc captivant de voir à quel point derrière son jeune âge, la deuxième mage blanc du groupe peut aussi apporter sa pierre à l’édifice. Comme ses compagnons de route, elle n’évolue pas uniquement d’un point de vue personnel. Ses agissements vont aussi avoir un rôle dans le développement de ses partenaires et notamment concernant cette future reine. Il suffit de voir leurs échanges à Madahine-Salee ou même durant l’attaque de Bahamut à Alexandrie pour assister au rôle majeur qu’elle endosse. C’est grâce à son intervention que ce chaos a pu être arrêté en venant soutenir Grenat dans son appel pour réveiller Alexandre. Quand on s’arrête sur tout ce qu’elle parvient à accomplir alors qu’elle arrive bien tard dans l’aventure, on ne peut qu’être admiratif de cette petite fille qui se confronte à des géants. La peur est bien présente en elle, mais cela ne l’empêche pas de se jeter dans le combat malgré les risques encourus. Dans un sens, elle est une forme de mentor pour cette princesse qui nous accompagne depuis le début. D’ailleurs, le parallèle entre ces deux dernières représentantes de leur peuple va encore bien plus loin. D’un côté, on a une jeune fille qui ignorait tout de ses origines et qui a finalement été récupérée pour être élevée dans la royauté. De l’autre, on a une enfant qui a dû apprendre à survivre seule et qui ne pouvait compter que sur les quelques mogs autour d’elles pour ne pas succomber au désespoir. Grenat se présente donc comme une jeune femme ayant été élevé dans un cocon et qui beaucoup à apprendre là où Eiko a déjà un puissant savoir qu’elle va transmettre à sa nouvelle amie. Deux êtres ayant les mêmes origines et qui ont vécu deux vies finalement bien différentes, mais où elles ont partagé cette solitude si pesante.

Eiko - Grenat

Eiko porte un lourd héritage

Un peu plus haut, j’ai parlé du fait que l’on recrute assez tard Eiko dans le jeu. Elle est l’avant-dernière membre du groupe et cela ne l’empêche pourtant pas d’être une personne tout à fait fascinante à suivre. Si l’on peut être un peu agacé au départ par son caractère un peu trop explosif, on finit par comprendre que tout ça fait partie de son identité et qu’il y a bien plus à découvrir si on prend le temps de la connaître. D’ailleurs, que ce soit Eiko ou notre visite de sa demeure, ces deux éléments ont une importance considérable pour le scénario. C’est à travers eux que l’on s’ouvre pleinement à tout ce qui touche aux chimères qui n’étaient jusqu’à présent montrées que comme des armes de guerre. Cette jeune fille que l’on retrouve accrochée à une branche va être notre guide pour entrer dans la partie mystique de Final Fantasy IX qui vient compléter à merveille toutes les autres facettes de cette épopée. Eiko n’est donc pas uniquement un personnage qui combattra à nos côtés. Elle symbolise un changement considérable dans l’intrigue. En dehors de ça, il est génial de voir à quel point elle représente très bien cette figure de l’enfant à qui on a retiré toute chance d’avoir une vie insouciante et heureuse. Une gamine de six ans qui se retrouve mêlée à un conflit sans précédent et qui fait de son mieux pour ne rien laisser transparaître. C’est pourtant en étant au contact des autres qu’elle va comprendre que montrer des signes de faiblesse n’est en rien un défaut. Savoir exprimer ce que l’on a véritablement sur le cœur est une force et permet à son entourage d’être là pour accomplir ce que seul il nous est impossible de faire.

Si Bibi est l’autre figure un peu enfantine du groupe avec l’équivalent de neuf ans, Eiko va symboliser une autre représentation de cette partie de la vie. Une époque qui devrait être emplie d’amour et de joie, mais qui finalement se retrouve secouée par les affres de la guerre, l’isolement et la tristesse. En venant à sa rencontre, l’équipe a permis à ce petit être de retrouver un peu de lumière et de s’extirper de ce lieu si cher à son cœur, mais qui était aussi un trop lourd fardeau pour elle seule. Encore une fois, ce neuvième opus de la franchise montre toute la complexité et la richesse de ses protagonistes qui ne sont jamais réellement le reflet de ce premier regard que l’on a. Des individus qui ont tous un vécu terrible et qui font juste de leur mieux pour se rattacher à ce qu’ils ont avant de finalement embarquer pour une épopée qui va radicalement les changer. C’est le cas pour Eiko et il y a encore cet excellent rapport de donnant-donnant entre elle et les autres personnages jouables. Elle grandit entourée d’amis précieux et peut enfin renouer un tant soit peu avec cette innocence de l’enfance. La tristesse qui se cachait alors derrière son sourire de façade s’estompe peu à peu pour laisser place à un visage sincèrement joyeux. J’espère que cette chronique vous aura plu et qu’elle vous aura permis de voir d’un autre œil cette jeune fille qui lutte au milieu de tout ce chaos. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires votre ressenti par rapport à Eiko durant vos propres parties !

2 Comments

  • NanaCoubo dit :

    J’ai toujours adoré Eiko. Son caractère bien trempé, son côté peste, il faut dire que je retrouve pas mal la gamine que j’étais (et encore aujourd’hui même je dirais). Ce que j’aime chez elle, c’est, comme cité dans l’article, elle fait office de mentor à Dagga voire même de grande soeur (alors qu’elle est la petite). Elle la guide et la familiarise avec les origines qu’elles ont commun. Sa relation avec Bibi est également adorable. J’aime bien plaisanter en disant qu’elle lui tend des perches mais en vérité, elle veut justement encourager Bibi à être une version améliorer de lui-même. J’aime bien m’imaginer ce qu’elle serait une fois adolescente et adulte avec son tempérament mais sa petite douceur qu’elle possède.

    Ah oui, Eiko à 6 ans pas 9 ;).

    • EspritOtaku dit :

      Merci Nana pour ton commentaire et c’est vrai qu’il y a beaucoup de tendresse que l’on peut avoir pour Eiko. Une jeune fille qui arrive à se faire sa place dans cette équipe.
      Oui, j’avais inversé avec Bibi qui lui a l’équivalent de neuf ans XD
      J’ai corrigé, merci !

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