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Pseudo Harem tome 1 : Une romance aux multiples visages

Dans le monde du manga, il y a des mots qui suffisent à éveiller bien des débats et à provoquer certaines appréhensions concernant un titre. Parmi eux, le harem est un élément qui n’a eu de cesse de se multiplier dans bon nombre d’œuvres et a pu devenir un outil scénaristique assez pesant pour les lecteurs. Cependant, il arrive que l’on tombe sur des titres qui arrivent à se jouer de ce que l’on pense connaître pour nous délivrer une expérience diamétralement différente. C’est exactement le cas pour la série que l’on va aborder aujourd’hui et qui fait partie des nouvelles séries de chez Chattochatto. Il s’agit de Pseudo Harem dont on a pu découvrir le premier tome. Rien qu’en regardant le nom de cette série, on peut être interloqué sur ce qui nous attend. Pourtant, c’est justement ce que souhaite l’auteur qui va habilement s’approprier une simple idée de base pour créer une romance particulièrement drôle et bienveillante. Une nouvelle approche de ce terme qui vient presque se présenter comme une parodie. L’heure est donc venue de suivre deux ados qui s’apprêtent à monter sur les planches.

Un souhait étrange

Pseudo Harem T1Pseudo Harem, imaginé par Yu Saito, nous plonge dans le quotidien de deux étudiants. Le premier est Eiji Kitahama, un élève du club de théâtre, qui a toujours rêvé d’avoir son propre harem. Un souhait plus qu’étrange et qui fait qu’on le regarde d’un mauvais œil. En plus de ça, il est très loin d’être un exemple d’assiduité et de réussite au vu de ses notes qui sont souvent mauvaises. Mais cela n’empêche nullement ce garçon de garder la tête haute et d’avoir toujours le sourire. La seconde est Rin Nanakura, sa camarade de classe, qui se révèle être une incroyable comédienne. Elle semble parfaite pour briller sur les planches au vu de ses prestations. Il n’est pas uniquement question ici de connaître son texte, mais d’une interprétation absolument remarquable à chaque nouveau personnage qu’elle incarne. C’est pour ça qu’elle est un peu la coqueluche du club et qu’elle représente l’avenir de celui-ci. Mais ce que Eiji ignore concernant son amie, c’est qu’elle est secrètement amoureuse de lui. Faisant tout pour ne pas dévoiler ses sentiments, Rin va enchaîner les diverses personnalités pour faire plaisir à son camarade tout en cachant ce qu’elle a sur le cœur. Pour ce garçon, il a l’impression que son rêve se réalise en voyant tous ces visages différents s’exprimer à travers celui de cette talentueuse comédienne. Il ne se doute pas un seul instant de ce qu’elle éprouve à son égard même quand cela semble évident.

Il faut dire qu’elle a un don pour masquer ça en enchaînant les répliques et en détournant l’attention d’Eiji. Mais malheureusement, elle sait très bien que cela ne peut pas durer éternellement. Même si elle lui fait plaisir sur le moment en passant de la capricieuse à la beauté froide, cela ne sera jamais réel en comparaison de ce que son coeur lui dicte. La question est maintenant de savoir si elle trouvera le courage de faire tomber les masques pour se mettre à découvert. Parfois, il est plus facile de jouer un rôle que d’être soi-même et la jeune fille va très vite le comprendre. Un combat de chaque instant pour ne pas succomber à l’envie de tout lui dire, mais qui va aussi lui offrir bien des moments de joie. Après tout, c’est grâce à son talent qu’elle a pu autant se rapprocher de lui. Maintenant, ces deux adolescents sont constamment ensemble pour partager un quotidien qui peut réserver bien des surprises. Entre les études, le club de théâtre, mais aussi les petits tracas de la vie, il n’y a pas un jour qui soit similaire à un autre. Une existence paisible et chaleureuse où à tout moment, Rin peut décider d’entreprendre le rôle le plus important de sa vie à savoir le sien. C’est en tout cas ce qu’elle va devoir surmonter tandis que Eiji ne cesse de se rapprocher d’elle. Le début d’une belle relation où les personnalités nombreuses de cette actrice portent un message bien plus sincère que ce jeune garçon peut croire.

Quand on s’attarde quelques instants sur le synopsis de Pseudo Harem, on comprend où veut aller ce titre. Une volonté de parodier ce genre qui a déjà été décliné à de nombreuses reprises. On l’amène alors ici à travers un point de vue scolaire et comique qui vient s’amuser des stéréotypes de ce style de manga. Cela va contribuer à désamorcer ce que l’on peut entendre habituellement à travers cette caractéristique pour dévoiler une romance aussi touchante que drôle. Une volonté de tordre les codes pour donner vie à un lien qui va marquer le spectateur par la douceur qui s’en dégage.

Une relation adorable

Tout d’abord, il faut comprendre que Pseudo Harem se présente comme une succession de petites scènes du quotidien mettant à l’honneur nos deux protagonistes. Il n’y a donc pas de fil rouge à proprement parler si ce n’est l’évolution de cette relation qui unit ces deux amis. Il faut alors dans un premier temps s’attarder sur la raison du terme harem. Habituellement, quand on entend ce mot, on imagine un récit mettant en scène un protagoniste entouré de plusieurs demoiselles. Cependant, cette série ne s’arrête qu’à deux acteurs et va appliquer ce principe par la capacité de Rin à jouer plusieurs rôles. Ainsi, elle va enchaîner les personnalités différentes en fonction des événements qui se passent en compagnie de son camarade de classe. Mais ce qui est très intelligent, c’est que cette faculté va lui servir à cacher ses véritables sentiments à l’égard de Eiji. Cela va entraîner des quiproquos et autres situations faites pour provoquer l’hilarité. On a alors l’impression que derrière ces moments intimes se cachent en réalité une riche galerie de personnages qui prennent vie grâce au talent d’une personne. Ainsi, une même situation peut prendre des tournures inattendues en fonction de ses rôles, mais aussi des réactions de cet adolescent face à cette demoiselle. On n’est donc pas dans un harem comme on peut l’entendre habituellement, mais une comédie romantique qui se joue de tous ces stéréotypes pour créer une atmosphère légère et bienveillante.

Il faut donc maintenant se pencher sur la romance et l’humour qui se dégage de ce premier volume. Jouant admirablement bien sur le comique de situation et aussi au niveau des interactions entre nos deux personnages, on se laisse facilement emporter par tous ces petits gags. Des événements qui vont aussi grandement servir à renforcer l’aspect relationnel entre eux. En effet, on est propulsé dans une histoire où aucun des deux n’arrive à avouer ses sentiments à l’égard de l’autre. Si Eiji semble avant tout s’amuser de ces instants de complicité avec son amie, cette dernière exprime à de multiples reprises des émotions à son égard. Elle se sert donc de son talent pour jouer comme une manière d’éviter de dévoiler ce qu’elle a vraiment sur le cœur. Mais cela ne va pas avoir pour unique effet d’amuser le lecteur. Ce parti-pris va aussi appuyer le côté très humain de ces deux personnages qui débordent de sincérité. On succombe devant ce côté mignon propre à leurs discussions, mais aussi à la complicité qu’ils ont. En plus d’être un potentiel couple adorable, on a aussi devant nous deux amis qui sont toujours prêts à être là pour l’autre. Le spectateur finit par être totalement séduit par cette tendresse à la fois maladroite et chaleureuse qui sublime cette relation. On se prend alors au jeu de ce quotidien finalement très banal, mais qui a tout pour plaire tant il exprime à merveille une formidable complicité et un amour naissant.

Avec ce premier volume de Pseudo Harem, on découvre une romance qui se joue de ce que l’on peut connaître. Derrière le titre de ce manga se cache une histoire qui nous donne autant le sourire que l’envie de voir ces deux protagonistes se rapprocher. Une bouffée d’air frais qui a su mettre en scène une formidable pièce faite de petits instants de la vie. On est alors le témoin d’échanges d’une grande banalité, mais qui sont saupoudrés d’une dose d’humour et de tendresse dont il est très difficile de rester insensible. Voilà un choix idéal pour s’évader quelques minutes en compagnie d’un duo qui nous fait rêver.

Pseudo Harem délivre une prestation efficace

Jouant à fond la carte de l’autodérision à travers ce rêve de harem, Pseudo Harem se présente avant tout comme une petite brise rafraîchissante. Une lecture qui veut s’amuser de cet élément si connu dans le monde du manga pour proposer derrière une belle et agréable histoire d’amour et d’amitié. Bien sûr, le fait de proposer une narration sous forme de petites scènes indépendantes les unes des autres peut ne pas plaire à ceux désirant un fil rouge en continu. Mais on tient là une comédie romantique qui a su utiliser au mieux ce format pour créer un quotidien que l’on a envie de vivre en compagnie de ces deux protagonistes. Sans chercher à avoir des ambitions démesurées, cette saga nous donne ce qu’elle veut. On tient là un bon divertissement qui a cette faculté de nous faire oublier ce qui nous entoure pour nous concentrer sur ces deux êtres qui sont à la fois adorables et drôles. Même le fait que Eiji ait un souhait aussi idiot va être utilisé pour se moquer de ça et se concentrer sur la véritable relation qui se dissimule derrière tous ces rôles. De plus, cela engendre aussi une certaine attente chez le lecteur qui veut que ce garçon puisse voir la véritable Rin qui fait de son mieux pour ne rien laisser transparaître concernant ses sentiments. Pas besoin de plus quand une telle alchimie se fait ressentir au sein de ce duo et que cela suffit amplement à nous donner le sourire. Une lecture qui brille par sa simplicité et son envie d’exposer des émotions fortes sous couvert d’un humour qui fonctionne.

Pseudo Harem a donc été une belle petite surprise. Un manga qui avait éveillé notre intérêt, mais dont la plus grande force a été de se jouer de cette idée de départ pour partir dans une direction inattendue. L’artiste derrière cette histoire nous montre à chaque chapitre son envie d’amuser son lectorat et surtout de lui transmettre un peu de joie. Un pari plus que réussi et qui prouve qu’il n’y a pas besoin de chercher à faire de grandes choses pour conquérir le cœur d’un spectateur. Il faut juste réussir à transmettre ce que l’on désire et c’est le cas ici. A la croisée des chemins entre le gag manga et la romance, on a envie de prolonger cette expérience qui nous est offerte à travers ces cases. Une série qui pourra plaire à ceux qui ne veulent pas se prendre la tête et désireux d’une histoire bienveillante et amusante. A présent, même si l’on a passé de très bons moments en compagnie de ces deux énergumènes, il y a aussi des questions que l’on se pose pour la suite. Est-ce que Rin va finalement dévoiler ses sentiments à son compère ? Ce dernier va-t-il ouvrir les yeux sur ce qu’elle éprouve ? Notre comédienne va-t-elle rajouter d’autres personnages à son répertoire ? L’intrigue va-t-elle se développer au fil des tomes ou bien rester dans cette narration ? Quelles petites péripéties attendent notre duo ? Quoi qu’il en soit, on a juste très hâte de pouvoir observer de nouveau cette douce complicité entre eux.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Pseudo Harem. Trouvez-vous l’idée sympathique et surtout avez-vous été touché par la complicité de ce duo ? Pensez-vous que l’on a devant nous une belle manière de parodier le genre du harem à travers une tranche de vie finalement touchante ? Avez-vous envie de voir jusqu’où ira cette histoire entre nos deux protagonistes ? Est-ce que vous avez apprécié les diverses interactions au sein de ce duo ? Qu’attendez-vous pour la suite ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2018 Saito Yu, Shogakukan

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